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Reportages : "Au Cœur des remontées mécaniques"



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Poma

logo

Nationalité : Française
Site Internet : http://www.poma.net
Informations :

Jean Pomagalski nait en 1905 à Cracovie en Pologne. Il a deux frères : Thadée (1903), André (1904) et une sœur Sophie (1913). Son père, Antoine, révolutionnaire et opposant politique, est condamné aux travaux forcés dans les mines de sel en Sibérie , mais réussit à s’évader du goulag... Il choisit de trouver refuge en France avec sa femme et ses enfants en 1907. La famille Pomagalski s’établit dans les environs de Grenoble, où l’industrie, en plein essor, est à la recherche de main d’œuvre. Antoine n’a pas de mal à trouver un poste chez Raymond Boutons.

Le petit Jean s’adapte très vite. Parfaitement assimilé, il choisit de prendre la nationalité française et poursuit un cursus scolaire brillant à la « Vox », l’école professionnelle Vaucanson à Grenoble, dans la section bâtiment.

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Jean Pomaglaski (DR / Poma)


Dès sa sortie, il fonde dans les années 1920 l'Entreprise Générale de Travaux Jean Pomagalski et réalise le gros œuvre de bâtiments isérois, essentiellement des maisons individuelles. Paul-Louis Merlin, co-fondateur de la société d’équipements électriques Merlin-Gerin, s’adressera à lui pour la construction du futur laboratoire d’essais haute tension de la société. Il s'agit là le plus gros chantier mené à bien par Jean Pomagalski en sa qualité de maçon. Inventif, il réalise dès 1927 un premier téléphérique convoyeur dont il se sert pour acheminer facilement les matériaux jusqu'au chantier de construction d'un chalet difficile d'accès à Saint-Hilaire-du-Touvet.

Dans sa vie privée, « Poma », comme ses relations l’appellent, est un sportif émérite : avec ses amis Marcel et Edouard Buttard, ils pratiquent l'aviron sur l’Isère l’été. Ils décrochent même une sélection aux Jeux Olympiques de 1932 à Los Angeles.

Jean Pomagalski est également bon skieur. A l'hiver 1935-1936, la pratique de ski de descente est en plein essor et il entrevoit le développement des « monte-pentes », alternative légère et peu coûteuse aux gros téléphériques pour remonter les skieurs. Il pense avoir une solution pour remédier au problème de l'à-coup au démarrage, et donc augmenter la vitesse de remontée, sans avoir recours à de coûteux enrouleurs comme sur les téléskis système Constam dont le système se développe depuis 1934.

Les trois compères se lancent à la recherche d'un lieu pour installer un engin de test. Le jeune curé d'Huez, ami de Marcel Buttard, leur conseille les alpages au dessus du village (L'Alpe d'Huez), où une route vient d'être achevée. Ingénieux et débrouillards, les trois hommes se servent pour l’occasion de poteaux télégraphiques réformés, de jantes de voitures récupérées dans une casse, d’un pont arrière de camion Perkins et d’un moteur Berliet.

Après quelques réglages, le monte-pente de l'Éclose entre en fonctionnement en février 1936. Il s'agit d'un des deux premiers téléskis d'Isère, avec celui du Col de Porte mis en service le même mois par Charles Rossat. Jean Pomagalski exploite lui-même cet appareil avec la sœur des frères Buttard et son époux.

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Le téléski de l'Éclose de 1936 (DR / Poma)


Les véhicules de ce premier appareil de test sont de simples agrès fixes se prolongeant d'une perche en T réalisée en bois de noisetier, mais sont tout de même équipés d'un petit ressort de 20 cm. Pour mieux amortir la prise de la perche au démarrage, il équipe le câble d'olives fixées à intervalles réguliers entre lesquelles sont placées des bagues coulissantes constituant l'attache des véhicules. En parallèle, il met en place une gare haute de 6 mètres, puis quelques mètres en sortie, un poteau en bois avec un galet de compression sur le brin montant.

A la prise de l'agrès, l'inclinaison du câble vers le bas, dans le sens opposé à la montée, ainsi que le coulissage de la bague de l'olive amont à l'olive aval doit assurer un départ en douceur. Cela fonctionne si l'on se solidarise de l’agrès exactement au bon endroit, ce qui n'est pas toujours le cas des clients dans la réalité. Mais Poma croit en son invention, et grâce à des coûts de fabrication réduits en comparaison du système Constam, une recherche continuelle de pistes d'améliorations, et des talents commerciaux certains, il va réussir à vendre son produit à plusieurs stations dès la saison suivante.

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Principe du démarrage progressif du téléski de l'Éclose en 1936 (Laurent Berne)


Durant l'année 1936, Jean Pomagalski réfléchit à un système débrayable pour augmenter plus encore la vitesse de la remontée et éviter que les agrès ne tournent à vide. Tout en conservant son système de démarrage progressif reposant sur l'inclinaison du câble opposé à la pente, il met au point une première attache débrayable : l'attache anneau. Il ouvre, en leur bas, les bagues coulissantes des suspentes et leur adjoint une embase élargie en forme d'anneau, au travers de laquelle le câble pourra circuler librement. Ainsi, les suspentes restent stockées en gare sur une glissière et seront mises à disposition à la demande.

La vitesse de ligne peut dès lors dépasser celle des téléskis à enrouleurs Bleichert-Constam ; ainsi, pour se démarquer de la concurrence, Poma et Dandelot parlent de « monte-pente individuel rapide ». Cette attache est inaugurée avec la construction du téléski de la Boule de Gomme (Les Gets), mis en service dès décembre 1936 ; elle donne lieu à un brevet en mars 1937.

Poma a des idées, mais son entreprise de travaux publics n'a pas de moyens de production en métallerie... Cherchant un partenaire à même de produire son invention en série, il noue un partenariat avec Georges Dandelot, d'Annecy, qui commercialise depuis plusieurs années déjà sous la marque Alta divers engins à câbles (en particulier des monte-foins pour granges). Il dispose de toutes les compétences nécessaires pour réaliser de vraies poulies et des pylônes en treillis standardisés. L'entreprise générale de travaux Jean Pomagalski prend les commandes et assure le montage tandis et les établissements Dandelot produisent les pièces.

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Dandelot construit des remonte-pentes sous licence Jean Pomagalski.
(illustration issue des Pionniers du téléski, Pierre Montaz)


Entre 1936 et 1937, Pomagalski et Dandelot réalisent les téléskis débrayables du Mollard à La Morte (actuelle station de l'Alpe du Grand Serre), des Bains à Villard-de-Lans, et de l’Éclose, à l'Alpe d'Huez, en remplacement du monte-pente de test.

Mais le système d'anneaux s'avère peu fiable ; aussi, l'Éclose retrouve rapidement son système de perches fixes et Georges Dandelot, tout en conservant son partenariat avec Jean Pomagalski, préférera dès lors utiliser, pour ses futures constructions, une attache maison « fer à cheval ». Une dizaine d'autres téléskis Dandelot-Poma sont ainsi construits jusqu'aux début des années 40. Jusqu'au début des années 2020, un dernier témoin de ces appareils pionniers était encore visible à Aiguilles (Queyras) : le téléski du Chabataron. Un patrimoine à préserver !



Poma recentre l'activité de son entreprise de son entreprise de travaux sur la commercialisation et le montage de téléskis. Il poursuit ses recherches en matière de pince débrayable et dépose en 1939 le brevet de la pince « tenaille » où, en prenant l'agrès, le skieur fait plier une pièce venant serrer le câble. Le système de pince tenaille est testé en 1942 à l'Alpe d'Huez sur le téléski de la Petite Sûre. Le constructeur Applevage se montre à son tour intéressé pour exploiter le brevet de Jean Pomagalski. Ce grand spécialiste français du téléphérique, construit quatre téléskis (un à Villard-Reculas, près de l'Alpe d'Huez, un à La Mongie et deux à La Clusaz), mais ces appareils rencontres quelques problèmes dus à des phénomènes de vrillage du câble qui entraînent parfois l'ouverture de la pince et provoquent des glissement des agrès en ligne... Applevage se retire du marché du téléski.

La persévérance de Jean Pomagalski sera récompensée en 1944 avec la mise au point de l'attache à douille, selon le principe d'un anneau allongé bloqué en ligne par l'effet levier. Simple et fiable, ce système breveté est encore aujourd'hui utilisé sur tous les téléskis à perches débrayables de la planète. Le premier appareil à en bénéficier est celui du Lac Blanc, toujours à l'Alpe d'Huez.



Pour faire face à la demande croissante, Poma se dote de vastes locaux de mécanique et serrurerie rue Charles Michels (halle des sports) à Fontaine, dans la périphérie de Grenoble, et crée le 11 décembre 1947 la société anonyme Jean Pomagalski. A la tête de son atelier et d’un petit bureau d’études, il est désormais à même de concevoir et produire lui-même et de façon industrielle ses propres remontées mécaniques.

Dès 1948, il tente de percer le marché florissant du télésiège, récemment autorisé en France par l'administration, et conçoit un premier prototype d'un appareil monoplace relativement léger qui emploi les mêmes pylônes de ligne que ceux des téléskis débrayables, puis également un modèle avec véhicules biplaces.

Malgré quelques publicités dans des revues spécialisées et quelques marchés approchés, notamment un avant-projet de télésiège biplace à Saint-Nizier-du-Moucherotte dès 1950, l'unique exemplaire connu de télésiège primitif Poma effectivement construit reste le télésiège monoplace « Altitude 2000 », sur la colline de Planpraz à Chamonix, en 1955.



La croissance de la société Pomagalski reste cependant portée par le succès de ses téléskis débrayables. Des gammes de produits commencent à émerger et la gare compacte, légère, et rapide à monter de type B (pour Baby) voit le jour. Elle est mise au point par un certain Pierre Montaz, monteur chez Poma, qui co-fondera en 1950 avec Victor Mautino la société Montaz-Mautino.

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Téléski avec gare Baby au Monêtier-les-Bains (DR)


A l'occasion de l'équipement du domaine skiable de Thollon en 1951, Jean Pomagalski rencontre Marc Dumur, ingénieur en chef chez le constructeur helvétique Giovanola qui prend une licence Poma pour réaliser des téléskis débrayables en Suisse. En parallèle, Giovanola maîtrisant la construction des pylônes en fût, Pomagalski récupère de son côté la technique pour l'employer sur ces téléskis.

A cette même époque, la société élabore sa première station de départ de type T.100 en treillis. Poma a ici cherché à se passer du P1 de compression, situé quelques mètres après la G1, qui inclinait le câble vers le bas et devait assurer (théoriquement) un démarrage du skieurs plus doux. Avec ce modèle, cette inclinaison du câble se retrouve directement intégrée à la gare côté brin montant. Le magasin de stockage est donc relégué côté brin descendant, mais un petit stockage est également situé côté brin montant juste après la poulie motrice. Ce type de gare a notamment été utilisé en France sur le téléski du Sud à Font Romeu ainsi que des Outalays au Grand Bornand.

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Gare T100 du Sud à Font Romeu (coll. Guillaume Attard)


Le technique du téléski débrayable système Poma traverse l'Atlantique pour l'hiver 1952-1953 avec la construction d'un premier appareil à Sainte-Agathe dans les Laurentides (Canada), installé sous licence par British Ropeway (Breco).

Dans les mois qui suivent, aux USA, Laurence Jump, PDG d'Arapahoe Basin, rencontre Jean Pomagalski pour la construction d'un téléski dans sa station et ouvre en juin 1954, le premier bureau commercial officiel Poma à Denver : Pomalift Inc. Parallèlement, à l'Est du pays, la station de Suicide Six s'équipe également d'un appareil du constructeur français et une structure commerciale Poma est créée à Woodstock. Celle-ci devient en 1962 Poma Aerial Tramway Inc. gérée par Bill Alsup, que Bernard Pomagalski, le fils de Jean, avait rencontré à Aspen où il était pisteur.

En Amérique, le téléski à perches reste associé à l’entreprise iséroise au point que l’on l'appelle désormais communément un Pomalift.

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Publicité Pomalift de Denver (coll. Laurent Berne) / 1er téléski du bureau Poma
de Woodstock à Suicide Six (Courtesy of the Woodstock History Center)


Poma s'implante rapidement sur le continent américain. Avec l'appui des bureaux locaux, Jean et Bernard arpentent les montagnes américaines pour promouvoir leurs remontées et tisser des liens avec les exploitants.

Quand, en 1958, l'entreprise lance sa nouvelle gamme de télésiège biplace avec les célèbres sièges carrés, ce sont des USA que viennent les premières commandes : pas moins de cinq télésièges biplaces sont livrés outre-Atlantique en 1959.

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TSF2 Pomalift-Telecar Becker Double de 1959 à Snow Basin (Skiing is Life in 801) et au Mt Alyeska (Alaska) (DR)


Si les pylônes en fût sont déjà de rigueur comme sur le Becker Double de Snow Basin ou au Mount Alyeska en Alaska, le TSF2 Killington Peak se distingue par l'emploi de pylônes en treillis : Pomalift-Telecar disposant de la licence Carlevaro & Savio[/u], Laurence Jump n'a pas hésité à mixer les éléments issus des deux constructeurs européens.

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TSF2 Pomalift-Telecar Killington Peak avec une ligne Carlevaro & Savio
(Coll Laurent Berne)

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Logo Pomalift en France, symbole de l'ouverture à l’international.


Mais les stations françaises ne tardent pas à suivre. En 1960, Poma construit pour James Couttet, le champion du monde de descente, le télésiège biplace du Glacier des Bossons à Chamonix. Il livre également un deuxième télésiège à la Combe des Juments à La Clusaz.



La société continue son expansion et livre en 1963 à Saint Thomas (Îles Vierges américaines) un téléporté avec cabines quadriplaces ouvertes à pinces fixes qui préfigure un élargissement de gamme à venir.

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TCF4 de Saint Thomas (DR)


Dès 1964, les ateliers de Fontaine occupent une surface de près de 20.000 m². La société élabore de nouvelles gare de téléskis de type T à base de fûts et bientôt de type H, constituée de 1 ou 2 pylônes de section rectangulaires avec un réglage en hauteur du châssis principal assurant une installation plus simple.

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Téléski type H à Balme à Chamonix-Mont-Blanc (Kenzo)


Cependant, si elle remporte de nombreux marchés, les finances de Poma sont plombées par quelques chantiers difficiles et la société manque d'être rachetée par son concurrent, Montaz Mautino.

Mais dans l'euphorie des olympiades hivernales de Grenoble à venir, la décennie 60 voit, en France, le développement du tourisme de neige de masse. C'est l'époque des « plans neige », où de nouveaux domaines skiables émergent chaque année et où la production de remontées mécaniques atteint un rythme industriel... De nombreux constructeurs ont vu le jour, de nouveaux produits également… Depuis le premier exemplaire mis en place à Alagna, en Italie, par Carlevaro & Savio, la télécabine se développe désormais un peu partout.

Jean Pomagalski est conscient du potentiel commercial de ces nouveaux produits débrayables et voit une belle opportunité de développer sa société. Il récupère des compétences de chez Applevage, et de Roger Laurent (voir le sujet "Sacmi" sur le forum), qui a déjà livré plusieurs télécabines biplaces dans les Alpes et les Pyrénées et une télécabine quadriplace au Pleney à Morzine. Ces équipements emploient une pince gravitaire RYL mis au point par Roger Laurent en 1954.

Une nouvelle pince dite S est élaborée en août 1965 pour Poma par Roger Laurent qui intègre pour l'occasion à la un bureau d’études composé ingénieurs issus d'[url=[url=https://www.remontees-mecaniques.net/bdd/liste-6-17-applevage.html]Applevage parmi lesquels, M. Barachet, qui devient le responsable "débrayables" chez Poma. La pince S s'articule autour d'une biellette permettant l'ouverture du mors au passage d'une came ; ce dit mors étant maintenu fermement serré au câble en ligne grâce à l'action de deux ressorts emprisonnés dans un carter. Chaque cabine disposera d'un chariot équipé de deux pinces S.



En parallèle, pour la conception des cabines, Jean Pomagalski contacte Paul Genin, qui a créé en 1955 la société Sigma Plastique et qui collaborait déjà avec la société Poma pour la réalisation de capotes de protection pour télésièges.

L’entreprise va produire, pour le compte du constructeur de remontées mécaniques, les célèbres cabines quadriplaces ovoïdes. Force est de reconnaître que ces véhicules, conçus par l'ingénieur Francis Tauzin, directeur de Sigma, sont plutôt novateurs tant par leur dessin, que par les solutions techniques qu'ils mettent en œuvre.

Les deux demi-coques réalisées en composite thermomoulé pivotent en gare de façon automatique au passage d'une came, et dégagent une ouverture latérale permettant l'embarquement et le débarquement.

Dès l'hiver 1966-1967, est mise en service la télécabine prototype, dite SP3, de la Daille à Val d'Isère employant des pinces S, puis, en novembre 1967 c'est au tour de la télécabine Skyline à Queenstown. Mais sur ces appareils, la fermeture des portes demeure manuelle et les cabines vibrent énormément en ligne.



Franciz Tauzin et Jean Pomagalski réfléchissent donc à un mécanisme de fermeture automatique, ce qui donne naissance au levier vertical agissant sur un jeu de biellettes à genouillères. Des petites trappes d'aérations manuelles sont également rajoutées et la suspension est revue.



Les premières télécabines à fermeture automatique sont construites dès 1967. Ce sont celles de Pierre-sur-Haute à Chalmazel et de la Masse aux Menuires. Les cabines de la Daille sont quant à elle rapatriées pour bénéficier de ces mêmes améliorations.

La "télécabine automatique" est née : plus besoin de personnel dédié pour assurer l'ouverture et la fermeture, ni la circulation à quai puisque l’entraînement se fait par des cordelines à olives.



Ces appareils marquent le début d’une longue collaboration entre Poma et ses deux sous-traitants. En plus de réaliser les mécanismes de débrayage, la SACMI va d’ailleurs devenir le chaudronnier attitré de Poma et intégrer le groupe en 1970.

Le succès est au rendez-vous et les commandes affluent de toutes parts. Poma décroche ses premiers gros contrats internationaux à Dizin, en Iran, où l'entreprise construit, à partir de 1969, 3 télécabines (voir ici) , des télésièges biplaces et des téléskis, à Bovec en 1972 avec les 3 sections de la télécabine du Kanin, et, l'année suivante, toujours en Slovénie, une télécabine et un télésiège au Krvavec, mais aussi au Japon (Goriu Tomi) et aux USA (Big Sky).

Jean Pomagalski meurt en 1969 à Grenoble, des suites d'une leucémie myéloïde. Gaston Cathiard, sportif émérite, un homme de la montagne et de terrain, lui succède à la tête de la société. Il développe, dès les années 1940, l’École de Ski Française, assure la direction de celle de Val d'Isère dès 1942, forme en 1945 le Syndicat National des Moniteurs de Ski Français, et impulse la création du Syndicat National des Guides de Montagne en 1946.

A la tête de Poma, il poursuit le développement de l'entreprise dans lignée de la politique menée son fondateur, avant de céder sa place à son fils, Jean-Pierre Cathiard, au début des années 80.

Comme le souligne le logo ailé dont s’est doté le constructeur à compter de 1967, Poma prend son envol ! L'entreprise décline désormais plusieurs produits sur la base de sa pince "S". Elle inaugure en 1972 ses premiers télésièges débrayables à Pralognan-la-Vanoise (Dou de l'Ecu) et Saint-Lary (Soum de Matte) et, dès 1973, son premier télésiège débrayable à bulles : la Grande Terche à Saint-Jean-d'Aulps.

D'abord biplaces, les sièges accueillent désormais 3 personnes dès 1974 sur le télésiège débrayable du Crêt du Merle à La Clusaz, Praloup (Molanes) et du Pré-Longis aux Orres.

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Prototype du siège à bulle de Saint-Jean-d'Aulps et siège triplace débrayable (coll. Laurent Berne)


Entre temps, Poma aura réalisé une première mondiale en livrant en 1973 à Villard-de-Lans la télécabine de la Cote 2000 avec des cabines Sigma 6 places SP6 (reportage), conçues, comme les SP3, par Francis Tauzin.



Les quinze années à venir marquent l'avènement des défis technologiques, des solutions novatrices, du toujours plus grand, toujours plus vite.

Poma s'intéresse désormais au transport urbain.

La ville de Laon cherche une solution nouvelle pour relier la gare et la ville-haute et demande une étude à la société iséroise, qui imagine le « Poma 2000 » : un tramway automatique à câble avec de petits véhicules ayant la possibilité de se débrayer en gare, désormais plus connu sous le non d'APM (automatic people mover). En 1974, le Syndicat Mixte des Transports en Commun dans l'agglomération grenobloise se montre intéressé également. Au final, le projet grenoblois est abandonné au profit d'un tramway classique, mais celui de Laon se concrétise en 1989. Un autre exemplaire est également livré à Milan en 1999 entre Cascina Gobba et San Raffaele.

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Publicité Poma 1975


Poma aborde également le marché des gros porteurs. En 1976, l'entreprise transforme le téléphérique à va-et-vient de Grenoble - Bastille en téléphérique pulsé. L'installation est équipée de cabines de forme sphérique réalisées par Francis Tauzin sur une idée de Denis Creissels. Ces désormais célèbres « bulles » identifient encore aujourd'hui la cité dauphinoise.



Au début des années 80, Jean Gauthier, fraîchement nommé directeur général, entame des négociations avec Habegger et obtient les droits d'utilisation de brevets du constructeur suisse pour concevoir des téléphérique jumbos. Le premier livré est celui de la Cime Caron, à Val-Thorens en 1982 avec deux cabines pouvant accueillir 150 personnes. La capacité est portée à 160 personnes dès 1984, avec le téléphérique de la Saulire à Courchevel, qui est également le premier téléphérique mono-tracteur français moderne sans frein chariot.

Trois ans plus tard, Poma obtient également le chantier des téléphériques du Dôme des Petites Rousses à Vaujany, destinés à relier cette station village au domaine de l'Alpe d'Huez, mais, le 13 janvier 1989, 4 jours avant l'ouverture au public, 6 goupilles assurant la liaison suspente - chariot d'une cabine cèdent, entraînant la chute du véhicule et la mort des 8 techniciens présents à bord pour les derniers essais. Le téléphérique sera finalement achevé la saison suivante, mais ce tragique accident demeure certainement l'épisode le plus noir de l'histoire de la société.

Entre 1983 et 1984, Poma construit à Serre-Chevalier le premier DMC (Double MonoCâble) selon un brevet de Denis Creissels SA. L'appareil fonctionne avec deux câbles parallèles autorisant des portées conséquentes et des hauteurs de survol non limitées avec des cabines débrayables de grandes capacités. Il ouvre la voie à des débits potentiellement élevés et offre l'avantage de pouvoir s'adapter sur des lignes de téléphériques existantes en conservant les pylônes, comme c'est le cas avec le DMC du Bettex à Saint-Gervais-les-Bains et celui des Grandes Platières à Flaine. Le DMC le plus impressionnant reste certainement celui du Jandri Express aux Deux-Alpes, et le plus abouti celui des Grandes Rousses à l'Alpe d'Huez, avec des pylônes plus esthétiques et des cabines plus spacieuses. Du DMC découlera directement le funitel, fonctionnant selon un principe similaire, avec des voies élargies.



En 1988, la société iséroise s'attaque au marché du funiculaire, récemment remis au gout du jour au travers d'installations modernes en tunnel. Un an plus tard, elle livre aux Deux-Alpes le funiculaire Dôme Express, avec une ligne intégralement percée sous le glacier aboutissant à 3421 mètres d'altitude.

Poma développe ses compétences, mais aussi ses antennes et ses réseaux. Des entreprises utilisent déjà depuis plusieurs années des licences de la société iséroise pour la construction de leurs remontées, comme Giovanola, en Suisse, pour les téléskis à perches, ou TatraPoma, en Slovénie, qui inaugure en 1984 la télécabine Brhliska, dérivée des modèles quadriplace produits par Poma.

Aux USA, après une période difficile dans les années 1970, qui voit la fusion des entités Poma (Pomalift et Poma Arial Tramways) avec Heron, Poma réinvestit le marché en 1981 avec la création de Poma of America et la construction à Grand Junction (Colorado) du premier site de production du continent, avec ateliers et bureaux d'études. Poma peut ainsi concevoir et produire sur site et n'est plus directement dépendant du Dollars. En 1991, l'entreprise rachète le constructeur historique italien Agudio, bien implanté sur le territoire transalpin, mais également le savoyard Montagner, jusqu'alors concurrent sur le marché du téléski à perches ; elle transfère son siège et ses ateliers au Centr'Alp de Voreppe, dans des locaux plus vastes et bien desservis par des infrastructures de transport. En 1994, c'est Skirail, qui intègre le groupe.

En parallèle des innovations présentées précédemment, la gamme standard des téléportés évolue également entre les années 80 et 2000. Elle s'adapte et se structure, tendant vers toujours plus de compacité des gares et de modularité des éléments mécaniques.

Les télésièges opèrent leur révolution en 1980 : finies les infrastructures lourdes des premiers débrayables. La station des Sept-Laux accueille le premier télésiège débrayable léger : le Bouquet, avec une gare Delta que l'on prolonge de lanceurs/ralentisseurs à pneus. Le prototype n'est pas encore totalement abouti et n’est reconduit que deux fois, mais il inaugure la toute nouvelle pince T qui permet aux véhicules de rester en ligne à l'issue de la journée d'exploitation.... L'effort de serrage de cette nouvelle pince est directement transmis des ressorts au mors qui serre le câble. Il n'y a plus de pièces intermédiaires.

Dès 1982, l'entreprise iséroise lance sa célèbre gare de télésiège Alpha : une gare compacte conçue dans une logique de standardisation, qui intègre un entraînement moderne et une gestion hydraulique de la tension. La gare est évolutive et peut recevoir des lanceurs à pneus.
Le premier télésiège fixe à gare Alpha est installé au Sauze et le premier appareil Alpha Évolutif à Serre-Chevalier (TSD3 du Blétonet).
Rarement un produit aura autant traversé les époques : 30 ans plus tard, on construit encore des gares Alpha !



La pince T évolue en 1984 en pince TB. La nouvelle attache équipe la première télécabine 10 places au monde : la Patinoire à La Clusaz. Poma développe également des gares compactes, donnant naissance aux modèles Performant et Compétition en 1989, puis à la gare Omega en 1991, compacte à l’extrême, avec un unique pilier en béton qui limite la vitesse à 4,5 m/s.

La gare Omega cède donc sa place en 1996 à l’Omega T permettant, en configuration standard, de retrouver des vitesses de 5m/s, et inaugure pour l’occasion la nouvelle pince du même nom. La pince Omega T est à double ressort et développe une puissance de serrage double de celle d’une pince TB. (Descriptif des différentes pinces développées par Poma sur le forum)

Pour optimiser les coûts de production et les délais de réalisation, l'entreprise lance en 2000 une nouvelle gare modulaire : la Satellit, qui s'articule toujours autours des pinces Omega T.

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Gare Satellit de télésiège débrayable


Avec la Satellit, les télésièges peuvent désormais accueillir jusqu'à 8 personnes par véhicule : Poma livre d'ailleurs dès la sortie de cette nouvelle gare, le télésiège 8 places de l'Altiport à Méribel. La conception modulaire permet au constructeur d’équiper avec cette gare aussi bien les télésièges que les télécabines de 6 à 16 places, et de proposer des appareils mixant sièges et cabines sur une même ligne : la marque construit ainsi en 2003 le premier "Télémix" de France : Rocherousse à Orcière-Merlette. Des éléments de la gare Satellit sont également adaptés pour proposer un produit funitel, donnant naissance en 2001 au funitel du Grand Fond à Val Thorens.

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Funitel du Grand Fond (Ensopegador - CC By)


Dans les années 90, le marché des remontées mécaniques arrive à maturité, et quelques hivers sans neige plombent les investissements des stations. Finie l'époque de la folle course aux équipements. Les commandes portent désormais principalement sur un renouvellement prudent du parc existant. Ce contexte difficile appelle à une restructuration de l'offre. A l'étranger, les marques pionnières ont disparu, et le Suisse Garavanta fusionne avec l'Autrichien Doppelmayr en 2002.

En Italie, Leitner est repris par l'entrepreneur Michael Seeber en 1993. L'homme entame le redressement du constructeur tyrolien mais un des principaux problèmes qui se pose à lui est le manque de structures et de main d'œuvre disponibles dans cette région d'Italie. Poma, au contraire, dispose au travers de ses filiales de tous les outils de production nécessaires à la construction de remontées : la SACMI pour la métallerie et le matériel débrayable, Sigma pour les cabines et la SEMER pour l'électrique et l'automatisme. Mais dans un marché en perte de vitesse, il convient de pouvoir faire travailler toutes les entités de ce grand groupe...

Les problématiques économiques de Leitner et de Poma sont complémentaires : en se rapprochant de Leitner, Poma assure à ses filiales un apport d'activité supplémentaire, tandis que Leitner trouve auprès de Poma les structures lui permettant de poursuivre son développement.
Le 31 mai 2000, Jean-Pierre Cathiard annonce officiellement le rapprochement. Le 7 juin 2000, la société financière STP, créée pour l'occasion par Michael Seeber, acquiert la totalité des actions représentatives du capital de Poma.

Les deux groupes sont aujourd'hui rassemblés au sein d'un même holding : HTI BV. Poma profite des synergies avec Leitner. Les entreprises développent des gammes similaires et une pince débrayable commune : la pince LPA / Multigrip. Les gares Satellit laissent place aux gares Multix, qui, bien que différant visuellement extérieurement des gares Leitner, reprennent les même éléments de conception modulaire. Comme les précédentes Satellit, la Multix se décline au travers de toute la gamme débrayable : télésiège, télécabine et télémix.

En 2005, la gare Multix équipe les télésièges 6 places des Loges à Lelex, de l'Estany à Grand Valira et, retour aux sources, des Romains à l'Alpe d'Huez. Dès 2006, les premières télécabines Multix sont livrées aux Houches, reliant la station au sommet du Prarion et à Villars en Suisse au Roc d'Orsay.



En 2008, la gamme Multix est adaptée à la technologie du funitel et permet à Poma de proposer un produit standardisé à un prix contenu. Il trouve sa concrétisation à Super-Besse, avec la construction du funitel de la Perdrix.

Sous l'égide italienne de Seeber, le groupe français conserve son identité, ses équipes et conduit toujours des projets d'envergure. En 2003, Poma livre le téléphérique Vanoise Express qui relie les domaines des Arcs et de La Plagne en une unique portée de 1850 mètres. L'appareil emploie deux cabines géantes de 200 places, la plus grosse capacité du monde à sa livraison.

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Funitel de la Perdrix, Super Besse, France (Sancy30)


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Téléphérique Vanoise Express, entre Les Arcs et La Plagne, France (Plagnard76)


En 1996, Poma s'associe avec l'ascensoriste américain Otis pour la conception d'APM (Automatic People Movers) de nouvelle génération. Poma-Otis développe le "Hovair" débrayable, un transporteur horizontal par câble avec des navettes sur coussin d'air issues de la technologie Otis et des pinces débrayables issues de celle de Poma.
De cette association, naît notamment en 2002 le Skymetro de l'aéroport de Zurich en 2002 ou encore l'ExpressTram de l'aéroport de Detroit. La filiale n'existe plus aujourd'hui, mais la technologie perdure : Poma a récemment signé un contrat de 75 millions d'Euros pour la construction d'un APM Hovair en 2011 à l'aéroport du Caire.

A l'autre bout de la planète, au Vietnam, l'entreprise construit en 2007 la télécabine de VinPearl, reliant l'ile de Hon Tre à la ville de Nha Trang par dessus la mer de Chine. Sept imposants pylônes maritimes supportent la ligne. Pour l’anecdote, ce sont les dimensions exceptionnelles du Queen Mary II, qui baigne parfois dans les eaux de la baie, qui ont constituées la base de référence pour déterminer l’altitude de la ligne sur la traversée : près de 70 mètres au dessus du niveau de la mer. Ils sont solidaires d’une plateforme off-shore partiellement immergée jusqu’à 50 mètres de profondeur sous la mer. Au total, le plus élevé mesure 115 mètres.

La réalisation de VinPearl est emblématique du virage pris par la société iséroise : alors qu'en Europe et aux USA, la demande stagne, Poma s'oriente vers les marchés asiatiques en pleine expansion. Pour concurrencer efficacement Doppelmayr, déjà présent, la filiale chinoise du Français passe de 15 à 45 personnes et devient un site d'assemblage à part entière dans des locaux neufs de 2000 m². L'entreprise peut ainsi optimiser les coûts, le temps de réalisation et proposer des produits compétitifs sur le marché asiatique. Poma obtient plusieurs contrats importants, notamment dans les stations nouvelles de Corée du Sud : en 2007-2008, elle livre 5 télésièges débrayables à Konjiam Resort et 1 télécabine et 5 télésièges débrayables (dont 2 TSD8) à O2 Resort.

Même si la neige reste son cœur de cible, Poma développe son activité hors domaines skiables et tout particulièrement en matière de transports téléportés urbains. L'entreprise inaugure successivement, en 2004 puis 2008, les lignes K et J du Métrocable de Medellín en Colombie : des télécabines 8 places desservant en plusieurs tronçons des quartiers d'habitations construits à flanc de colline (reportage). Le concept intéresse et Poma décroche le marché d'un autre "métrocable" : la télécabine Complexo do Alemão à Rio de Janeiro avec 5 tronçons et 6 gares.

En 2010, à l'heure où le transport par câble s'affirme dans les plus grandes villes comme un complément intéressant aux transports traditionnels pour les liaisons péri-urbaines ou les franchissements, Poma installe à New York le téléphérique Roosevelt Island Tramway, avec une configuration à double monovoie large inédite. En 2012-2013, l'entreprise réalise en groupement avec Leitner, son premier téléphérique 3S à Avoriaz : le Prodains Express.

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3S Prodains Express (Kilano18)


En mars 2017, Poma inaugure un nouveau site à Gilly-sur-Isère en Savoie. Il regroupe sur 70 000 m² (dont 12 000 m² en intérieur) les productions de la SACMI, les activités de Comag, le futur site d'assemblage d'éolienne Leitwind et une plateforme logistique globale.


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