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Auteur de cette partie : collonges74
Section écrite le 06/12/2021 et mise à jour le 20/01/2022
(Mise en cache le 20/01/2022)
LE TELESKI DE SAINTE-ANNE
Ceillac
Montaz-Mautino - 1967
Ceillac
Le village de Ceillac se trouve dans les Hautes-Alpes, au cœur du massif du Queyras, et compte environ 300 habitants. Comme les autres stations du Queyras, Ceillac fait partie de ces stations qui ont préservé une architecture et un cadre tout à fait préservé. Le tourisme y est assez développé sans être massif, aussi bien en été (pour profiter des nombreux itinéraires de randonnée autour de la commune, notamment le GR58 et le Tour du Queyras) qu'en hiver. On peut en effet y skier sur une quinzaine de pistes, desservies en 2021 par un télésiège débrayable et quatre téléskis. L'orientation au nord-ouest et l'altitude moyenne à élevée des pistes du domaine prodiguent aux pistes de la station un enneigement de qualité et de longues pistes en forêt.
Sainte-Anne : le plus vieux téléski du domaine
Construit par Montaz-Mautino en 1967, le téléski de Sainte-Anne est le plus vieil appareil du domaine skiable encore en service. Il fut construit en même temps que le premier télésiège des Prés Girardin et le premier téléski de la Cascade. Ces trois remontées étaient les premières du domaine skiable de Ceillac qui allait se développer au lieu-dit Pied du Mélezet.
Il se trouve sur la partie supérieure du domaine skiable, qui compte aussi le téléski de Praloupet. Son unique rôle est de desservir un très bel espace de ski propre au pied de ces majestueux sommets que sont les Pics de la Font Sancte et des Heuvières. Cet espace de ski propre est composé de trois pistes :
- La piste Sainte-Anne : cette belle piste commence à l'est du téléski, puis croise ce dernier entre ses pylônes 12 et 13. Elle poursuit ensuite sa route à l'ouest du téléski, en serpentant entre les mélèzes, avant de croiser à nouveau la ligne du téléski ainsi que celle du téléski de Praloupet en passant sous un pont. Elle se termine enfin par une dernière portion dans les mélèzes avant de rejoindre le départ des téléskis de Praloupet et de Sainte-Anne. Notons qu'on peut depuis cette piste rejoindre la courte piste du Rial, qui descend en ligne droite dans la pente entre deux larges virages de la piste Sainte-Anne.
- Les Fontinets, une agréable piste rouge longeant la ligne du téléski par l'ouest, avant de partager un tracé commun avec la piste Sainte-Anne sur plusieurs centaines de mètres. En-dessous du lieu-dit Les Preynasses, les deux pistes se séparent à nouveau, et celle des Fontinets descend tout droit jusqu'au départ des téléskis de Praloupet et de Sainte-Anne en longeant leurs lignes par l'ouest, à travers les mélèzes.
- La piste de Chaurionde. Cette très longue piste est la descente phare de Ceillac, lorsqu'elle est ouverte. Elle pique d'abord vers le sud jusqu'au lac Sainte-Anne, avant de virer à gauche vers le nord et de plonger dans le Fond de Chaurionde. Une fois celui-ci atteint, la piste se poursuit par une très longue route peu pentue à travers les Prés de Chaurionde, qui peut être pénible lorsque la neige est collante et qu'il faut pousser sur ses bâtons. Elle finit enfin par rejoindre le front de neige en se fondant dans la piste Saint-Claude, desservie par le téléski du Mélezet.
D'un point de vue plus technique, le téléski de Sainte-Anne est un appareil assez impressionnant. Avec ses 1755 mètres de longueur développée, il s'agit, à l'heure de la rédaction du présent reportage, du huitième plus long téléski de France ! Par ailleurs, au vu de cette longueur, de la présence de deux virages, d'une vitesse de ligne assez élevée et d'une pente maximale de 55%, le téléski de Sainte-Anne appartient au cercle de plus en plus restreint des téléskis dits "difficiles". Il est donc relativement déconseillé aux débutants, malgré s'il dessert une piste bleue.
Situation sur le plan des pistes de Ceillac :
Situation sur la carte topographique des lieux :
Situation sur la carte topographique des lieux :
Caractéristiques de l'appareil
Caractéristiques administratives :
- Type de remontée : RDP – Téléski à perches débrayables
- Nom de la remontée : SAINTE-ANNE
- Exploitant : REGIE DES STATIONS DU QUEYRAS
- Constructeur : MONTAZ-MAUTINO
- Année de construction : 1967
Caractéristiques d’exploitation :
- Saison d’exploitation : Hiver
- Capacité : 1 personne
- Débit à la montée : 540 p/h
- Vitesse d’exploitation : 3,64 m/s
- Sens de montée : Par la gauche
Caractéristiques géométriques :
- Altitude aval : 2054 m
- Altitude amont : 2425 m
- Dénivelé : 371 m
- Longueur développée : 1755 m
- Longueur horizontale : 1715 m
- Pente moyenne : 21,63 %
- Pente maximale : 55 %
Caractéristiques techniques :
- Tension : Amont
- Type de tension : Contrepoids
- Motrice : Aval
- Nombre de pylônes : 24
- Dispositif d'accouplement : Douille auto-coinçante
- Nombre de suspentes : 146
- Puissance développée : 140 kW
- Diamètre poulie motrice : 1750 mm
- Diamètre poulie retour : 2000 mm
Caractéristiques du câble :
- Année de pose : 2014
- Fabricant : C.Y.A.E.S.A.
- Composition : 6*7 fils
- Diamètre : 16 mm
- Type de câble : Lang à droite
- Résistance à la rupture : 1809 daN
- Masse linéique : 0,98 kg/m
- Pas de câblage : 120 mm
- Pas de toronage : 52 mm
- Revêtement : Clair
Ligne et infrastructures du téléski de Sainte-Anne
La gare aval
La gare aval du téléski de Sainte-Anne se trouve à 2054 mètres d'altitude, juste à côté de celle du téléski de Praloupet. On retrouve ici une gare motrice de type T100 en treillis, assez atypique puisqu'allongée vers l'avant grâce à un fût tubulaire pour stocker plus de perches, au vu de la longueur importante de la ligne. Elle assure la mise en mouvement du câble grâce à un moteur électrique d'une puissance de 140 kW, ainsi que le stockage des perches.
Sitôt descendu du télésiège des Prés Girardin, on distingue déjà le départ des téléskis de Praloupet et de Sainte-Anne :
Premier aperçu de la gare aval depuis la piste des Fontinets. On distingue également la gare aval du téléski de Praloupet :
De profil :
Vue rapprochée. On remarque bien le fût tubulaire ajouté à l'avant de la gare pour allonger la glissière de stockage des perches :
Gros plan sur la poulie motrice inclinée caractéristique des téléskis de cette époque à gauche, le bloc moteur au centre et la poulie d'entrée de gare à droite :
Vue de trois quarts, avec le téléski de Praloupet à gauche :
Le haut de la gare depuis la file d'attente :
Zoom sur la glissière :
La poulie de sortie de gare, inclinée elle aussi :
En se dirigeant vers l'embarquement, on longe le magasin de perches à droite :
Dernier coup d'œil en arrière sur le départ du téléski :
Premier aperçu de la gare aval depuis la piste des Fontinets. On distingue également la gare aval du téléski de Praloupet :
De profil :
Vue rapprochée. On remarque bien le fût tubulaire ajouté à l'avant de la gare pour allonger la glissière de stockage des perches :
Gros plan sur la poulie motrice inclinée caractéristique des téléskis de cette époque à gauche, le bloc moteur au centre et la poulie d'entrée de gare à droite :
Vue de trois quarts, avec le téléski de Praloupet à gauche :
Le haut de la gare depuis la file d'attente :
Zoom sur la glissière :
La poulie de sortie de gare, inclinée elle aussi :
En se dirigeant vers l'embarquement, on longe le magasin de perches à droite :
Dernier coup d'œil en arrière sur le départ du téléski :
La ligne
Caractéristiques de la ligne :
- P1 : S
- P2 : S+C
- P3 : C
- P4 : S / S+C
- P5 : S / S
- P6 : Virage à l'endroit
- P7 : C
- P8 : S / S
- P9 : S
- P10 : C
- P11 : S / S
- P12 : S / S
- P13 : S
- P13 bis : Virage à l'envers
- P14 : S / S
- P15 : C
- P16 : S / S+C
- P17 : C
- P18 : S / S+C
- P19 : S
- P20 : S
- P21 : C
- P22 : S / S
- P23 : S / S
C = poulie compression
S-C = balancier support-compression
En avant sur la ligne avec la portée vers le premier pylône :
P1, commun au téléski de Praloupet :
Portée P1-P2 :
Le deuxième pylône :
Portée vers le P3 :
P3, on attaque la première côte de cette longue montée :
On monte en direction du P4 :
P4 :
Portée P4-P5, la pente s'est quelque peu adoucie :
Le P5 marque le terme de cette première montée :
On passe ici au-dessus de la piste Retour Ceillac :
Le P6 permet à la ligne d'effectuer un angle à droite :
Détail du haut du P6 :
Retour en arrière sur le P6, relié au P7 du téléski de Praloupet par un fût horizontal :
Portée P6-P7 :
P7, nouvelle compression. Il s'agit du P8 pour le téléski de Praloupet puisque son virage est imprimé par deux pylônes :
Raide portée P7-P8 :
Le P8 redresse le câble après cette raide portée :
Détail du pylône :
Portée P8-P9 :
Le neuvième pylône se trouve à côté du deuxième virage du téléski de Praloupet, marquant ainsi la fin de la portion de tracé commun aux deux appareils :
La portée vers le P10 est quasiment horizontale :
Le P10, annonçant la plus forte montée du tracé :
Très raide portée P10-P11 :
P11, au sommet de cette troisième côte :
Détail du P11 :
Coup d'oeil en arrière depuis le sommet de la forte pente :
Le P12 suit le P11 d'assez près :
Portée P12-P13, au cours de laquelle on croise la piste Sainte-Anne :
Le câble effectue un léger virage à gauche grâce aux P13 et P13bis :
Le P13 :
Le P13bis :
Portée vers le quatorzième pylône, la quatrième côte du tracé :
P14 :
Portée P14-P15 :
P15, nouvelle compression :
Portée vers le P16 :
P16 :
Portée P16-P17, quasi-horizontale :
P17, énième pylône compression, annonçant une nouvelle côte :
Le P18 rattrape une très longue portée pour le brin descendant :
Portée vers le dix-neuvième pylône :
P19 :
Portée P19-P20. A droite, la piste des Fontinets :
P20 :
Portée P20-P21 :
P21, septième et dernière compression de la ligne :
Raide portée vers le P22 :
Le P22. On devine enfin l'arrivée !
Dernière portée de la ligne, vers le vingt-troisième pylône :
P23, dont les poulies sont inclinées pour rétrécir la largeur de voie en vue de la poulie flottante :
P1, commun au téléski de Praloupet :
Portée P1-P2 :
Le deuxième pylône :
Portée vers le P3 :
P3, on attaque la première côte de cette longue montée :
On monte en direction du P4 :
P4 :
Portée P4-P5, la pente s'est quelque peu adoucie :
Le P5 marque le terme de cette première montée :
On passe ici au-dessus de la piste Retour Ceillac :
Le P6 permet à la ligne d'effectuer un angle à droite :
Détail du haut du P6 :
Retour en arrière sur le P6, relié au P7 du téléski de Praloupet par un fût horizontal :
Portée P6-P7 :
P7, nouvelle compression. Il s'agit du P8 pour le téléski de Praloupet puisque son virage est imprimé par deux pylônes :
Raide portée P7-P8 :
Le P8 redresse le câble après cette raide portée :
Détail du pylône :
Portée P8-P9 :
Le neuvième pylône se trouve à côté du deuxième virage du téléski de Praloupet, marquant ainsi la fin de la portion de tracé commun aux deux appareils :
La portée vers le P10 est quasiment horizontale :
Le P10, annonçant la plus forte montée du tracé :
Très raide portée P10-P11 :
P11, au sommet de cette troisième côte :
Détail du P11 :
Coup d'oeil en arrière depuis le sommet de la forte pente :
Le P12 suit le P11 d'assez près :
Portée P12-P13, au cours de laquelle on croise la piste Sainte-Anne :
Le câble effectue un léger virage à gauche grâce aux P13 et P13bis :
Le P13 :
Le P13bis :
Portée vers le quatorzième pylône, la quatrième côte du tracé :
P14 :
Portée P14-P15 :
P15, nouvelle compression :
Portée vers le P16 :
P16 :
Portée P16-P17, quasi-horizontale :
P17, énième pylône compression, annonçant une nouvelle côte :
Le P18 rattrape une très longue portée pour le brin descendant :
Portée vers le dix-neuvième pylône :
P19 :
Portée P19-P20. A droite, la piste des Fontinets :
P20 :
Portée P20-P21 :
P21, septième et dernière compression de la ligne :
Raide portée vers le P22 :
Le P22. On devine enfin l'arrivée !
Dernière portée de la ligne, vers le vingt-troisième pylône :
P23, dont les poulies sont inclinées pour rétrécir la largeur de voie en vue de la poulie flottante :
La gare amont
La gare amont du téléski de Sainte-Anne se dresse à 2425 mètres d'altitude, au Collet Sainte-Anne, petit col situé non loin du Lac Sainte-Anne, au pied du Pic des Heuvières (3252 mètres) et des Pics de la Font Sancte (3385 mètres). On a ici affaire à une poulie flottante assez classique, reliée à un contrepoids derrière un poussard en treillis et assurant ainsi la tension du câble.
La zone d'arrivée se trouve juste derrière le dernier pylône :
La poulie flottante vue depuis la zone de lâcher des perches :
Vue de trois quarts, avec la Tête de Favière (2866 mètres) droit derrière le poussard en treillis :
La poulie flottante :
Le contrepoids se trouve derrière le poussard :
Vue arrière de la gare amont :
Autre vue de trois quarts depuis l'arrière :
La zone d'arrivée dans son ensemble depuis le début de la piste de Chaurionde :
Du haut de ses 3271 mètres, le Pic des Heuvières toise la gare amont :
La poulie flottante vue depuis la zone de lâcher des perches :
Vue de trois quarts, avec la Tête de Favière (2866 mètres) droit derrière le poussard en treillis :
La poulie flottante :
Le contrepoids se trouve derrière le poussard :
Vue arrière de la gare amont :
Autre vue de trois quarts depuis l'arrière :
La zone d'arrivée dans son ensemble depuis le début de la piste de Chaurionde :
Du haut de ses 3271 mètres, le Pic des Heuvières toise la gare amont :
Quelques vues de la ligne depuis les pistes
En s'engageant sur la piste des Fontinets :
Toujours sur cette piste des Fontinets, on longe le haut de la ligne, avec ici les pylônes 21 et 22 :
Le haut de la ligne est ici vu depuis la piste Sainte-Anne :
Après avoir longé la ligne du téléski de Sainte-Anne par l'est, la piste du même nom s'apprête à le croiser avant son deuxième virage :
Depuis la piste de Coste Belle, accessible depuis le téléski de Praloupet, on bénéficie d'une belle vue sur le haut de la ligne. L'éperon rocheux sur la droite est l'un des contreforts (culminant à 2913 mètres) du Pic des Heuvières :
Les pylônes 11 et 12 sont ici vus depuis la courte piste du Rial :
Vue vers l'aval de l'endroit où les lignes des deux téléskis se séparent, depuis cette même piste du Rial :
La piste Sainte-Anne passe ici sous un petit pont, au-dessus duquel passent les lignes des deux téléskis :
Toujours sur cette piste des Fontinets, on longe le haut de la ligne, avec ici les pylônes 21 et 22 :
Le haut de la ligne est ici vu depuis la piste Sainte-Anne :
Après avoir longé la ligne du téléski de Sainte-Anne par l'est, la piste du même nom s'apprête à le croiser avant son deuxième virage :
Depuis la piste de Coste Belle, accessible depuis le téléski de Praloupet, on bénéficie d'une belle vue sur le haut de la ligne. L'éperon rocheux sur la droite est l'un des contreforts (culminant à 2913 mètres) du Pic des Heuvières :
Les pylônes 11 et 12 sont ici vus depuis la courte piste du Rial :
Vue vers l'aval de l'endroit où les lignes des deux téléskis se séparent, depuis cette même piste du Rial :
La piste Sainte-Anne passe ici sous un petit pont, au-dessus duquel passent les lignes des deux téléskis :
Sainte-Anne : le ski "à l'ancienne"
Plus d'un demi-siècle après sa construction, le téléski de Sainte-Anne est le témoin idéal de ce qu'est l'esprit du domaine skiable de Ceillac : un ski sauvage, des paysages somptueux et préservés, des descentes longues et en forêt... Toutefois, en raison de son faible débit, il arrive parfois que des files d'attente se forment au départ, mais celles-ci sont rarement excessives. Aujourd'hui, il joue toujours parfaitement son rôle au sein du domaine skiable, de même que le téléski de Praloupet, et les moyens des stations du Queyras étant plutôt limités, il est probable que ce téléski, tout comme son voisin, restent encore en place de longues années. Dans un certain sens, ce n'est pas plus mal, puisque ce même secteur avec un télésiège en lieu et place des téléskis actuels perdrait sans doute une partie de son charme.
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Ainsi se termine ce reportage.
Merci de l’avoir lu et à bientôt !
(c) – Janvier 2022 – l'alexois & collonges74 - Tous droits réservés – Modification ou reproduction interdites sans l’accord des auteurs.
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Photos prises le 31 décembre 2019
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