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 TSF4 de Massebœuf

Le Lioran

GMM

T3 ES
Description rapide :
La ligne historique du Lioran, équipée en 2015 d'un télésiège quadriplace fixe au débit théorique de 2400 skieurs par heure.

Année de construction : 2015

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Auteur de ce reportage : lolo42
Section écrite le 01/02/2016 et mise à jour le 01/01/2018
(Mise en cache le 01/01/2018)

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Dans le Cantal, au cœur du plus important stratovolcan d'Europe, Le Lioran dispose d'un des plus vastes domaines du Massif central. Les 60 kilomètres de pistes sont tracées tantôt en forêt, sur les pentes cerclant la prairie des Sagnes et Font d'Alagnon, tantôt sur les alpages dégagés de l'adret du Plomb du Cantal (1.855 mètres).

C'est sur le Puy de Massebœuf que la première remontée du Lioran a été implantée après-guerre : c'était alors un simple et rustique téléski. Sept décennies plus tard, après plusieurs remplacements, c'est désormais un télésiège quadriplace fixe au débit important qui équipe la ligne historique de la station. En voici une présentation complète au travers de ce reportage...


Sommaire

  • Situation du télésiège
  • Historique de la ligne de Massebœuf
  • Le nouveau télésiège GMM
  • Véhicules
  • Station aval
  • Ligne
  • Station amont
  • Offre ski
  • La poursuite de la dynamique impulsée au domaine



Situation du télésiège

Le télésiège de Massebœuf est la première grande remontée mécanique du domaine que l'on croise en se rendant au Lioran par la route. Son implantation à proximité directe de la D.67 et le parking de Font d'Alagnon qui lui fait face en font un premier ascenseur d'intérêt pour débuter une journée de ski. L'appareil est également l'équipement principal du secteur et dessert tout un panel de pistes tracées en forêt, à l’abri du vent.

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Situation du télésiège de Massebœuf sur un plan des pistes.



Historique de la ligne de Massebœuf

Les temps pionniers

Grâce au chemin de fer qui dessert le lieu depuis 1886, le Lioran constitue, depuis les premières heures du ski, un terrain de jeu apprécié des amateurs de sports d'hiver. En 1947 un Aurillacois, M. Auguste Basile et son associé M Degor, choisirent d'y implanter une première remontée mécanique, sur les pentes du Puy de Massebœuf. Il s'agissait d'un téléski à enrouleurs artisanal de quelque 500 mètres dont les pylônes, construits avec des matériaux de récupération, mixaient l'usage du bois et du métal.

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Le premier téléski à enrouleurs du Puy de Massebœuf avec, à gauche, la gare de départ et la cabane
abritant le moteur, surmontée de la poulie motrice, et, au premier plan, le pylône en treillis du
contrepoids au sein duquel a été sommairement aménagé le guichet. (DR, collection Laurent Berne)


Cependant, l'appareil s’avéra si peu fiable qu'Auguste Basile abandonna rapidement et revendit dès 1953 son installation aux frères Bouniol, des membres du ski-club local qui s'investissaient depuis plusieurs années déjà dans la vie hivernale du Lioran. Les Bouniol entamèrent la rénovation de l'appareil en s'appuyant sur le savoir-faire d'entreprises de la région. La gare aval fut entièrement reconstruite et protégée dans une construction en bois, tandis que les pylônes furent remplacés par des portiques métalliques.

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Le téléski des frères Bouniol avec ses portiques métalliques et sa gare de départ. (DR, Archives du Cantal)



Standardisations et développement

L'entretien des enrouleurs restait cependant contraignant et le débit limité de l'engin ne permettait pas d'absorber le flux des skieurs des week-ends de bonne neige. En 1960, les Bouniol remplacèrent donc l'appareil par un téléski à perches débrayables type B (gare légère à moteur thermique) commandé à Poma. La nouvelle station de départ fut implantée à l'avant de la cabane, qui fut conservée pour servir de local de stockage. Les pylônes étaient désormais des fûts classiques standardisés.

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La ligne du téléski Poma. La construction en bois fut conservée comme local de stockage. (DR, collection Laurent Berne)


Avec le développement de la station initié par le Département du Cantal, les pistes de ski de Massebœuf intégrèrent en 1969 le domaine alpin nouvellement créé, relié par le téléski de la Prairie et une piste de retour. Le téléski de Massebœuf fut racheté aux frères Bouniol par le Département au début de l'année 1970 puis doublé en 1976 par un second téléski à perches débrayables parallèle.

Dans les années 1980, le projet immobilier des Portes du Sud vit le jour, prévoyant la construction d'appartements et de commerces, avec la création d'un vaste parking le long de la route faisant directement face au départ des deux téléskis de Massebœuf. Pour accompagner le projet et sécuriser cette liaison, la station remplaça donc en 1984 les deux remonte-pentes par un télésiège Poma triplace fixe à gare Delta. Le projet immobilier des Portes du Sud sortit quant à lui de terre en 1987.


Pour plus de détails historiques, consultez le reportage consacré à ce télésiège triplace en cliquant ici.

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Le télésiège triplace de Massebœuf de 1984 et les constructions des Portes du Sud, front de neige de Font d'Alagnon depuis 1987.




Le nouveau télésiège GMM

2.400 skieurs par heure

Durant l'été 2015, dans le cadre d'une politique d'investissement visant à moderniser le parc de remontées et augmenter la capacité d’accueil du domaine, le télésiège triplace Poma a laissé place à un nouvel équipement. La société anonyme d'économie mixte Super Lioran Développement a reconduit un télésiège à pinces fixes ; un choix des plus rationnels puisque la ligne est de longueur modeste et que le temps de montée n'est que de 4 minutes. L'accent a ici été mis sur le débit, nettement revu à la hausse, ainsi que des options garantissant des bonnes conditions de transport et une maintenance aisée.

Il avait été étudié l'option d'un appareil fixe à sièges six places, mais cette solution a été écartée du fait d'une pente maximale flirtant avec les limites de la pince en entrée de pylône sur arrêt d'urgence avec une ligne chargée. La station a donc opté pour un appareil quadriplace, un type d'équipement proposé par tous les principaux constructeurs, qui a permis une large mise en concurrence et une optimisation du coût de l'investissement : 2.500.000 € HT tout corps d'état compris, dont 2.180.000 € HT pour le télésiège.

C'est Gimar Montaz Mautino (GMM) qui a été retenu au terme de la consultation lancée en 2014. Le constructeur isérois avait déjà livré en 2004 au Lioran un appareil similaire, le télésiège de Remberter, apprécié par l'exploitant pour « sa fiabilité et sa maintenance simple ».

Le nouvel équipement de Massebœuf autorise la montée de 2400 skieurs à l'heure. Même si ce maximum théorique pour un télésiège quadriplace à pinces fixes est difficile à atteindre, le débit effectif s'en trouve amélioré au regard des 1.500 skieurs à l'heure que pouvaient absorber l'appareil précédent.


Retrouvez le suivi du chantier sur le sujet relatif à la construction du télésiège

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L'héliportage des pylônes (SAEM Super-Lioran Développement).


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Vue d'ensemble du télésiège quadriplace de Massebœuf construit par GMM en 2015.



Caractéristiques principales du télésiège

  • Type : TSF - télésiège à pinces fixes
  • Constructeur : Gimar-Montaz-Mautino (GMM)
  • Maître d'œuvre : ERIC
  • Maître d'ouvrage : SAEM Super-Lioran Développement
  • Année de construction : 2015
  • Exploitation : hiver - été (pour le VTT)

  • Altitude aval : 1.192,5 mètres
  • Altitude amont : 1.388 mètres
  • Dénivelée : 195,5 mètres
  • Longueur suivant la pente : 503,5 mètres
  • Longueur horizontale : 464 mètres
  • Pente maximale : 68 %
  • Pente moyenne : 42 %
  • Nombre de pylônes : 6
  • Largeur de voie : 4,70 mètres
  • Sens de rotation : horaire

  • Modèle de station aval : GMM 7+
  • Emplacement de la motorisation : aval
  • Motorisation principale : électrique asynchrone Sicme Motori de 190 kW
  • Motorisation de secours : thermique Caterpillar de 205 kW
  • Emplacement de la tension : amont
  • Tension du câble : auto-vérin hydraulique ; 26000 daN / 136 bar
  • Diamètre du câble : 40,5 mm

  • Véhicules : sièges GMM avec option assises et dossiers confort et anti-sous-marinages
  • Capacité : 4 places
  • Attaches : pinces fixe GMM
  • Nombre de véhicules : 82

  • Vitesse maximale d'exploitation : 2,1 m/s
  • Espacement des sièges : 6 secondes
  • Débit effectif maximal : 2.400 personnes par heure
  • Temps de trajet : 4 minutes


Véhicules

Sièges

Le télésiège reçoit 82 sièges de 4 places GMM (contre 62 sièges de 3 places pour l'ancien équipement) à structure à arceau coudé. L'amortissement est bien maîtrisé et les passages de galets s'effectuent sans secousse. En outre, pour garantir aux clients un niveau de confort supérieur, la station a commandé des assises et dossiers rembourrés. Les deux couleurs des banquettes - noires et vert pomme - incitent quant à elles les passagers à se positionner correctement et donnent visuellement à l'appareil un côté dynamique.

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Vue d'un des sièges quadriplaces GMM du télésiège de Massebœuf.


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Les banquettes et dossiers des sièges sont rembourrés.


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Vue arrière d'un siège GMM montrant la structure à arceau coudé.


Afin d'assurer la sécurité de la clientèle majoritairement familiale, les garde-corps sont équipés d'un anti-sous-marinage. Du fait de la présence de cette option, le contrepoids arrière est renforcé par rapport à la version standard pour minimiser l'effort à la fermeture. En outre, le mécanisme de bascule du garde-corps est désormais une pièce indépendante facilement démontable, permettant un remplacement rapide et sans soudure.

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Les barres d'anti-sous-marinage GMM.


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Détail du garde-corps. On remarque la pièce servant à la bascule, facilement démontable.



Pinces

Les véhicules sont suspendus au câble par une pince fixe GMM.

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Vue par dessus de la pince fixe GMM.


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Vue par dessous de la pince fixe GMM.




Station aval

Situation

La gare aval du télésiège de Massebœuf est implantée à 1.190 mètres d'altitude au niveau du front de neige de Font d'Alagnon. Le départ est situé non loin de l'entrée du tunnel routier du Lioran, face aux constructions résidentielles des Portes du Sud, où l'on trouve également plusieurs magasins et restaurants.

Grâce à sa situation à proximité directe de la route nationale 122, et avec le développement immobilier de 1987, Font d'Alagnon s'impose comme une porte d'entrée importante du domaine skiable du Lioran, après la Prairie des Sagnes (coeur de la station) mais bien avant Prat de Bouc (versant sud du Plomb du Cantal).


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Vue d'ensemble du front de neige de Font d'Alagnon en arrivant de l'est.


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La station de départ du télésiège de Massebœuf est implantée au plus près de la pente.


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Arrivée sur la station par l'est.


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Vue large sur la zone de départ en arrivant de l'ouest.


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Arrivée sur la station de départ par l'ouest.



Description de la station aval

La station de départ est un modèle 7+ motrice-tension, gare désormais emblématique de la gamme GMM depuis 1998. Elle repose sur un unique pilier central en béton, dimensionné pour encaisser des tensions de 50 tonnes.

Le local aérien de la machinerie est implanté longitudinalement à la ligne. Fabriqué par les établissements Sarrazin, le carrossier isérois sous-traitant de GMM, il dispose d'un dessin profilé et bombé demeurant relativement compact. L'ensemble reçoit sur les deux côtés deux bandes de vitrages en thermoplastique transparent qui assurent un bon éclairement de l'intérieur.

La poulie motrice est à largeur de voie (4,7 mètres) ; la reprise de tension s’effectue dans l'axe du câble. Des passerelles de circulation permettent d’accéder facilement aux différents éléments techniques. La gare supporte sur son extrémité les balanciers de compression du début de ligne.


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Vue d'ensemble de la station aval GMM 7+.


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Vue d'ensemble de la station aval GMM 7+.


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Vue d'ensemble de la station aval GMM 7+.


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La station aval et le chalet de conduite.


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Vue arrière sur la station aval.


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Le pilier en béton central intègre par incrustation le logo GMM. La peinture grise reprend le RAL de la couleur des cabines du téléphérique du Plomb du Cantal.


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La face avant du local de la machinerie, côté ligne.


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Intérieur du local de la machinerie.



Entraînement

Le télésiège est animé par un moteur électrique asynchrone SicmeMotori de 190 kW. Le réducteur, un modèle Moventas, est à double entrée et reçoit à l'opposé l'arbre du moteur de secours. Les liaisons moteurs - réducteur sont réalisées par cardans.

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Vue d'ensemble de l'entraînement.


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Le moteur électrique asynchrone de 190 kW et la centrale hydraulique (en bleu) du frein de poulie.


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Arbre rapide encagé, entre le moteur et le réducteur.


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Vue d'ensemble du réducteur Moventas.


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Blocage de système de cliquets anti-retour en position ouverte : la marche arrière peut s'enclencher par simple commutation électrique.



Le freinage de service est un modèle électromagnétique. Ses deux plaquettes agissent sur le volant situé sur l'arbre rapide en sortie du moteur électrique. Un frein de sécurité hydraulique est également monté en périphérie de la poulie motrice.


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Détail du frein électromagnétique sur le volant de l'arbre rapide.


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Frein de poulie.



En cas de défaillance du moteur principal ou de défaut électrique, un groupe thermique de secours Caterpillar de 205 kW permet d'évacuer la ligne à vitesse réduite. Il s'accouple facilement au réducteur grâce à un sélecteur.


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Sélecteur d'accouplement moteur électrique - moteur thermique sur le réducteur.


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Moteur thermique de secours Caterpillar.


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Armoire de commande du moteur thermique.



La mesure de la vitesse du câble est réalisée en entrée de poulie par un codeur générant des impulsions. La logique compare en permanence cette information avec celle donnée par une dynamo-tachymètre présente au niveau du moteur électrique et signale toute différence supérieure à 5 %.

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Roue du codeur à impulsions.


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Détail du codeur à impulsions.



Tension

Le corps motrice-tension repose sur deux longerons qui évoluent sur un chemin de roulement. Il est maintenu par un auto-vérin hydraulique situé sur l'avant de la gare sous un capotage, assurant la tension dynamique du câble. On parle d'auto-vérin car le vérin intègre également la centrale de pression du circuit hydraulique. La course utile du vérin est de 3 mètres.


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Attache de l'auto-vérin hydraulique à l'avant du piston, sous le plancher de la machinerie.


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Le piston autorise une course de trois mètres.


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Arrière de l'auto-vérin avec sa centrale intégrée situé sous le capotage à l'avant de la station.


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Détail de la centrale hydraulique de l'auto-vérin.


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Coffret de commande de l'auto-vérin dans le local de la machinerie, avec indicateur de la tension en bar.




Alimentation électrique, commandes et options de maintenance

Le poste de transformation électrique a été conservé du précédent équipement. Il est situé à droite de la gare côté montée, à côté des locaux servant à l'exploitation estivale du VTT.

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Le poste de transformation électrique. On remarque la présence du véhicule de service stocké à côté.


L'ensemble de l'équipement électrique propre au télésiège (en aval du transformateur) a été fourni par la Seirel et prend place dans le chalet de commande. Selon le souhait de la maîtrise d'ouvrage, il inclut toutes les options permettant de faciliter l'exploitation et la maintenance du télésiège.


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Vue d'ensemble du chalet de commande.


Les armoires de puissance sont installées dans une pièce dédiée à l'arrière du local du conducteur. On y trouve l'option Selest permettant de réaliser la simulation des charges pour les essais annuels et de valider le fonctionnement des freins sans nécessité de lester les sièges. Une armoire est par ailleurs équipée d'un panneau de commande permettant de réaliser un décalaminage du moteur thermique de secours.


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Armoires de puissance à l'arrière du chalet de commande.


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Connecteur pour la valise Selest permettant de réaliser la simulation des charges pour les essais annuels.


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Panneau de commande du décalaminage du moteur thermique.


L'armoire de commande et de contrôle est installée dans le local du conducteur du chalet. Elle regroupe toutes les commandes, les voyants et les cadrans de contrôle, ainsi que le coffret de ligne de sécurité EGVA DRVA Dual. L'armoire dispose de la fonction permettant de recevoir les ordres de la télécommande radio Seirem développée par Seirel pour faciliter les opérations de maintenance. Un écran tactile permet en outre de piloter une caméra motorisée présente au niveau du chalet de la vigie en station amont.

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Armoire de commande, dans le local de conduite. A gauche, le coffret de ligne de sécurité EGVA DRVA Dual et à droite, le panneau de commandes.


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Détail de l'écran tactile.


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Détail du panneau regroupant les principales commandes et les contrôles du télésiège.


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Fonction Seirem pour la télécommande radio de maintenance.


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Ecran tactile pilotant la caméra motorisée du chalet de la vigie en station amont.


L'armoire de commande reçoit également l'option de tirage des pinces, qui permet, par l'installation de l'outil électro-hydraulique Sereil sur un support en sortie de gare, de réaliser le déplacement des sièges sans effort ainsi qu'un contrôle de serrage des pinces de façon automatique. Pour ce faire, la logique lance un cycle automatique à 1,5 m/s, avec un ralentissement à 0,1 m/s au niveau de chaque siège, sans arrêt si la mesure est correcte.

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Connecteurs de l'outil électro-hydraulique de tirage des pinces pour les opérations de maintenance.


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Support mécanique pour l'outil électro-hydraulique de tirage des pinces en sortie de gare.




Embarquement

L'embarquement des skieurs est réalisé sur une plateforme en bois située à l'aplomb de la barre-guide de stabilisation des sièges. Pour aider au bon embarquement, son revêtement présente des lignes vertes et noires guidant les skieurs. Elles reprennent le code de couleurs des sièges matérialisant les positions de chaque assise individuelle.

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Vue générale sur la plateforme d'embarquement, située à l'aplomb du rail-guide de stabilisation des sièges.


La plateforme est montée sur deux coulisses latérales fixées sur deux longerons en bois. Elle peut donc être déplacée manuellement pour s'adapter au recul de la gare induit par l’allongement du câble. On conserve ainsi une distance portillons - zone d'embarquement optimale ; une exigence d'autant plus importante que, débit théorique de 2.400 skieurs à l'heure oblige, le cadencement des sièges est de 6 secondes à vitesse d'exploitation maximale, ce qui peut rapidement poser des difficultés pour l’embarquement des skieurs. Cette plateforme constitue en somme une alternative au tapis roulant plus légère (techniquement et budgétairement). L'exploitant s'est cependant laissé la possibilité d'une évolution, puisque les bétons et les fourreaux ont été prévus pour pouvoir accueillir un tapis.

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La plateforme est montée sur un support permettant son coulissement manuel pour s'adapter au recul de la gare.


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Détail de la barre-guide de stabilisation des sièges.



Ligne

Le télésiège dispose d'une ligne courte : 503,5 mètres suivant la pente. Elle se démarque cependant par son inclinaison soutenue et régulière sur l'ensemble du tracé : 42 % de pente moyenne et 68 % de pente maximale. La ligne reçoit six pylônes ainsi que le balancier de compression intégré à la station aval et un petit balancier support en gare amont.

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Balancier 8C-10C intégré à la station 7+ en sortie de la zone d'embarquement.


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Pince au passage du balancier.


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Détail des galets et d'une barrette de détection de déraillement du câble.


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Vue sur la ligne depuis la station aval.


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Portée station aval - pylône 1.


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Le Pylône 1, 4S-4S.


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Le pylône 2, 6S-4S.


Le pylône n°3 mesure 19 mètres. La ligne déroge ainsi à la hauteur de survole maximale de 15 mètres sur une centaine de mètres. La portée qui le précède est en outre la plus grande de l'appareil, avec une longueur suivant la pente de 115 mètres. On remarque bien, sur cette section, la différence de hauteur entre le brin montant et celui descendant induite par la ligne chargée avec un siège tous les 12,6 mètres.

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Portée pylône 2 - pylône 3 de 115 mètres.


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Le pylône 3, 6S-4S, mesurant 19 mètres, plus haut ouvrage de la ligne.


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Portée pylône 3 - pylône 4.


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Le pylône 4, 6S-4S.


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Portée pylône 4 - pylône 5 survolant la piste verte du Tunnel.


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Le pylône 5, 8S-6S.


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Le pylône 6, 8S-6S.


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Le pylône 6 et la partie finale de la ligne vue de l'amont.



Station amont

Description de la station amont

La station amont est implantée à 1.388 mètres d'altitude, quelques mètres en contrebas du sommet du Puy de Massebœuf culminant à 1.395 mètres. Il s'agit d'une gare retour fixe avec une poulie à largeur de voie reposant sur un fût métallique.

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La station amont vue de la ligne.


Le débarquement s'opère sur une plateforme horizontale fixe. Celle-ci permet de conserver une hauteur sol - siège optimale sur une longueur confortable, indépendamment de l'enneigement, et constitue un repère pour les skieurs débutants.

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Plateforme de débarquement.


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Vue latérale sur la station amont.


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Détails du balancier 2S intégré à la station.


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Vue d'ensemble de la station et de sa vigie depuis l'aire d'arrivée.


Le chalet de vigie

Le chalet de la vigie est construit sur un soubassement en béton armé qui sert de local de stockage. Sous l'avancée de la toiture, côté ligne, on note la présence de la caméra de contrôle motorisée pilotée en station aval. A l'intérieur du chalet, une armoire auxiliaire permet la commande de fonctions essentielles du télésiège. Un mode télécommande permet au télésiège de fonctionner sans personnel en vigie amont. Cette marche est utilisée notamment à l'ouverture ou à la fermeture de l'appareil. Le personnel surveille dans ce cas la station amont avec la caméra.

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Chalet de la vigie, construit sur un soubassement en béton servant de local de stockage.


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La station et la vigie en contre-plongée ; on note la présence de la caméra motorisée sur le chalet.


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Armoire de commande auxiliaire à l'intérieur du chalet de la vigie.


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Détail du panneau regroupant les commandes de l'armoire auxiliaire.



Aire d'arrivée

L'arrivée est située à proximité de celle du télésiège quadriplace de la Prairie (assurant la desserte du secteur depuis la Prairie des Sagnes) ; les deux stations amont étant implantées de part et d'autre du chalet des pisteurs secouristes de Massebœuf.

A la différence du précédent télésiège Poma, la station amont GMM a été avancée dans la pente et décalée de quelques mètres sur la gauche (vue depuis l'amont) par la création d'un remblai. Cela a permis, en grignotant légèrement le relief, de créer un accès à la piste bleue du Téton directement côté est de l'appareil. En ouvrant un choix de pistes à gauche comme à droite du télésiège, cet aménagement optimise la répartition des flux de skieurs.

Par ailleurs, toute la plateforme de départ au sommet de Massebœuf a été rabaissée d'un mètre par décaissement pour agrandir la zone skiable et re-profiler la première pente. L'ensemble de ces travaux a permis de mettre en adéquation l'endroit avec le débit théorique total de 3.900 skieurs par heure des deux remontées.


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Situation générale : les arrivées des télésièges de Massebœuf (à gauche) et de la Prairie (à droite), de part et d'autre du chalet des pisteurs-secouristes.
La nouvelle plateforme de départ des pistes a été abaissée pour être agrandie. On retrouve l'ancienne altimétrie au niveau du chalet des pisteurs-secouristes.


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L'implantation de la station amont, plus avancée vers l'aval que la précédente, a permis d'ouvrir un accès à la piste bleue du téton par la droite du télésiège.


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Nouveau départ de la piste bleue du Téton.




Offre ski

Le télésiège donne accès à un vaste réseau de pistes tracées sur les pentes du Puy de Massebœuf. Ces descentes sont relativement courtes, mais variées et bénéficient d'un cadre en forêt agréable, avec un enneigement garanti par des enneigeurs. L'appareil dessert au total deux pistes vertes (Le Tunnel et Font de Cère), deux bleues (Le Téton et Le Stade), deux rouges (Massebœuf et La Nouvelle) et la mythique piste noire Parallèle. Avec l'implantation du nouvel équipement, les pistes du secteur ont bénéficié de plusieurs améliorations : rectifications, élargissement et complément d'enneigeurs.

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Vue 3D de l'organisation du secteur de Massebœuf. (Kalkin)


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La piste verte du Tunnel a été retravaillée au niveau des nouveaux chalets du domaine du Puy de Masseboeuf.


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La piste noire Parallèle et la vue sur la vallée de l'Alagnon.


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Départ de la piste verte de Font de Cère.


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Le col et le buron de Font de Cère depuis la piste du même nom.


Le téléporté donne également accès au télésiège de Rombière, implanté à l'écart du domaine et desservant deux splendides pistes qui échappent à l'affluence des pistes du Plomb du Cantal. Il assure également l'accès ou le retour à la Prairie des Sagnes, front de neige principal du Lioran, via la piste verte de la Liaison.


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Accès au télésiège de Rombière depuis la piste bleue du Piquet.




La poursuite de la dynamique impulsée au domaine

Depuis sa reprise en gestion directe du domaine skiable du Lioran en 2007, la société anonyme d'économie mixte Super Lioran Développement, avec comme actionnaire principal le Département du Cantal, conduit une politique de remise à niveau volontariste. Après une première phase visant à déployer un réseau de neige de culture pour fiabiliser le produit ski, les investissements ont porté sur le remplacement de remontées anciennes, permettant d'augmenter la capacité d’accueil du domaine et le confort des skieurs. Ainsi, la mise en service du nouveau télésiège de Massebœuf intervient-elle après la restructuration complète de l'espace débutants de la prairie en 2013, puis le remplacement du télésiège du Buron du Baguet par un débrayable 6 places en 2014.

Le projet de renouvellement de Massebœuf a pu aboutir grâce aux bonnes saisons précédentes. Pour autant, cette politique d'investissement se veut raisonnée et cherche à améliorer le domaine sans hypothéquer sa pérennité. Il en résulte un appareil caractérisé par une multitude d'options pour faciliter la maintenance, une amélioration notable du confort et un débit théorique important mais avec une cadence au départ soutenue en V-max pour un équipement fixe. Au besoin, l'exploitant s'est cependant laissé la possibilité d'ajouter facilement un tapis d'embarquement. Quoi qu'il en soit, l'image globale renvoyée par le télésiège de Massebœuf version 2015 en regard de l'ancien équipement plus que trentenaire participe indéniablement au renforcement de l'attractivité de ce secteur.


Laurent Berne

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Le télésiège de Massebœuf et le rocher du Bec de l'Aigle toile de fond.



Remerciements

Mes remerciements à Oliver Couture, responsable de l’exploitation des remontées mécaniques, pour son accueil et la visite de cet équipement.



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