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 TSF2 Hörnlebahn

Bad Kohlgrub

Autres constructeurs

T3 ES
Description rapide :
Dernier exemplaire en service des télésièges à assises pivotantes inventés par Karl Ringer.

Année de construction : 1954

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Vidéos de l'appareil










 
Auteur de cette partie : monchu
Section écrite le 01/03/2016 et mise à jour le 06/08/2021
(Mise en cache le 06/08/2021)

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A l'écart des grands flux touristiques, la station thermale de Bad Kohlgrub, en Bavière dispose de quelques remontées mécaniques qui desservent un petit massif de moyenne montagne. La colonne vertébrale de ce domaine est un télésiège ancien construit dans les années 1950, qui permet d'atteindre le belvédère dominant la station. Cet appareil est le dernier témoin d'une série de télésièges conçus par l'ingénieur allemand Karl Ringer, inventeur d'un système ingénieux de sièges pivotants permettant aux clients de débarquer sans effort, en restant presque immobiles. Voici un voyage sur cette antiquité parfaitement entretenue, qui vit ses dernières saisons.


Sommaire :
1. Un télésiège pour les curistes
2. Genèse d’un système original
3. Caractéristiques techniques
4. G1 « Guggenberg »
5. En ligne
6. G2 « Hörnlehütte »
7. Véhicules
8. Points d’intérêt à proximité de la ligne




1. Un télésiège pour les curistes


Bad Kohlgrub en Bavière

Au pied des Alpes bavaroises, à 830 mètres d'altitude, Bad Kohlgrub est une station thermale réputée, qui dispose d'un petit domaine skiable tracé sur les flancs du Hörnle, un belvédère de moyenne montagne dominant le village à 1464 mètres d'altitude.

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Bad Kohlgrub est située au pied des Alpes bavaroises, entre les lacs et les premiers contreforts alpins.



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Le centre du village est typiquement bavarois.



L’empreinte du thermalisme

Les plateaux de Haute-Bavière qui s'achèvent brusquement au pied des Alpes regorgent de milieux naturels humides. La région des Alpes d'Ammergau est ainsi réputée pour ses tourbières, dont les vertus thérapeutiques sont à l'origine d’un thermalisme basé sur des bains et des applications de boue.

Station thermale depuis 1878, Bad Kohlgrub s'est ouverte progressivement au tourisme. Elle accueille aujourd'hui en été une clientèle de curistes et de randonneurs, principalement issue de Bavière ou du Bade-Wurtemberg voisin, que viennent compléter en hiver quelques pratiquants locaux du ski de piste, du ski de randonnée ou de la luge.

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Tourbières près de Bad Kohlgrub.


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De nombreux établissements proposent encore des bains de boue dans les baignoires en bois traditionnelles.


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Parc thermal.



La chaîne du Hörnle

Le village s'est construit au pied d'une crête de moyenne montagne dont les trois sommets principaux constituent le paysage familier : le Vorderes, Mittleres et Hinteres Hörnle, qui s'étagent de 1484 à 1548 m, dressant leurs silhouettes boisées et arrondies au-dessus du plateau bavarois.

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La chaîne du Hörnle à 1484 m d’altitude domine le village.



Le télésiège et son domaine

Le télésiège du Hörnle permet d'accéder au refuge Hörnlehütte, implanté sur la crête en contrebas du Vorderes Hörnle. Son point de départ est implanté tout en haut de la station, dans le hameau de Guggenberg, afin de tracer la ligne la plus courte entre le village et son belvédère.

En hiver, l'appareil dessert principalement 2 pistes, une bleue dite "familiale" et une rouge dite "standard" non damée. Quatre téléskis à enrouleurs viennent compléter le domaine.

En été, il donne accès à un réseau de sentiers de randonnées et d'itinéraires VTT. Il permet aux curistes d'admirer un panorama étendu sur les Alpes bavaroises et la Zugspitze.

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Le télésiège part du hameau de Guggenberg situé sur les hauteurs de la station. Il conduit sur la crête à une centaine de mètres sous le sommet géographique du Hörnle.


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En hiver, le télésiège , n°1 sur le plan, dessert principalement une piste rouge non damée et une piste bleue, ainsi qu’une piste de luge tracée en vert.


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En été, le télésiège dessert un réseau de sentiers de randonnées en moyenne montagne. Le parcours n°19 permet de découvrir la crête du Hörnle. C’est aussi un sentier thématique jalonné de différents édifices en bois.




2. Chronique d’un système original


Les projets d’équipement du Hörnle

Dans le but de relancer le tourisme après-guerre, la station thermale de Bad Kohlgrub entreprit de relier son village au belvédère qui la dominait, et qui était déjà fréquenté par les promeneurs et les skieurs. Le projet ne put se financer que grâce aux apports conjoints de la commune, des thermes, de l'office de tourisme et d'une poignée de particuliers visionnaires.

Les promoteurs d'une remontée mécanique vers le Hörnle cherchaient un type d'appareil capable d’offrir un grand confort à l'embarquement et au débarquement pour la clientèle de curistes, plutôt âgés et éprouvant des difficultés à se déplacer. Un téléphérique à va-et-vient fut toutefois écarté en raison du débit insuffisant sur cette longue ligne de 2 kilomètres. Une télécabine aurait été plus adaptée, mais le coût de construction d'une installation débrayable était incompatible avec le budget restreint.

Le choix finit par se porter sur un télésiège à pinces fixes, équipé d'un dispositif spécial facilitant le débarquement, inventé par un ingénieur bavarois, et mis en œuvre uniquement sur une poignée de télésièges, principalement aux États-Unis.


Le système Karl Ringer

L'ingénieur allemand Karl Ringer développa en 1951 un système de télésièges permettant de faciliter le débarquement des clients. Son projet d’appareil biplace était basé sur des sièges dont l’arceau soutenait deux assises individuelles indépendantes, mobiles en rotation autour de chaque montant de l'arceau. A l'arrivée, les clients se relevaient, et un préposé faisait pivoter les assises. Ainsi le siège passait au-delà des clients sans les toucher ni les entraîner.

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Publicité pour l’appareil de Reno (USA).


Karl Ringer, qui avait émigré aux USA, construisit directement 7 appareils dans le pays, entre 1951 et 1953. En Europe, il accorda vraisemblablement un système de licences à plusieurs constructeurs. Ainsi, en Allemagne, la société Schwebelift- und Transportbahn Baugesellschaft construisit deux appareils en Bavière, l’un à Bad Kohlgrub, l’autre à Pfronten. Un autre télésiège vit le jour à Sarajevo, en Yougoslavie. Enfin, en Suisse, Habegger installa à Adelboden en 1955 un modèle légèrement diffèrent dans lequel les sièges tournaient autour d'une suspente centrale.

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Télésiège de Sugar Pine dans la station californienne du Mt. Baldy (USA).


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Télésiège Hochalpbahn dans la station bavaroise de Pfronten (Allemagne)..


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Le modèle installé par Habegger à Adelboden (Suisse) diffère par son fonctionnement avec sa suspente centrale. Toutefois, lors du doublement du débit, le système a été abandonné et des sièges classiques à embarquement latéral ont été insérés sur la ligne..



Le chantier

Le chantier débuta en août 1953. Une équipe de 15 hommes s'attela à monter l’appareil, construit sous licence par une société munichoise, la Schwebelift- und Transportbahn Baugesellschaft München. Après un hiver de travaux, le télésiège ouvrit le 1er avril 1954. Les coûts furent limités à 348 000 marks, ce qui représenterait environ 700 000 euros actuels.


L’exploitation et la modernisation

A l’origine, le télésiège fut utilisé essentiellement l’été, puis le domaine skiable fut équipé progressivement, avec l'achat d'une dameuse en 1968 et la construction des téléskis à enrouleurs de Stockhang en 1966 et de Tannenbankerl en 1973.

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Ligne d'origine.


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Véhicules équipés de doubles pinces et doubles suspentes.


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Tête de pylône d'origine..


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A L’origine, la piste descendant le long du télésiège était rouge. Désormais la partie inférieure est bleue.


Le télésiège fut rénové en profondeur en 1979 par le constructeur autrichien Wiener Brückenbau. Le moteur asynchrone d’origine de 74 kW étant dépourvu de variateur de vitesse, il démarrait par élimination de résistances, avec des à-coups, comme de nombreux entrainements de l'époque. Pour améliorer le confort et faciliter l'embarquement de personnes à vitesse réduite, un moteur à courant continu de 103 kW fut installé, permettant une exploitation plus souple. Les doubles pinces fixes furent remplacées par des monopinces dotées d'une force de serrage plus importante.




3. Caractéristiques techniques


    Caractéristiques administratives

    Télésiège à pinces fixes et sièges pivotants : TSF2 Hörnlebahn
    Exploitant : Hörnle Schwebebahn GmbH & Co. KG
    Constructeur : Schwebelift- und Transportbahn Baugesellschaft München, licence Karl Ringer
    Année de construction : 1954

    Caractéristiques d’exploitation

    Saison d'exploitation : été - hiver
    Capacité : 2 personnes
    Débit à la montée : 287 personnes/heure
    Débit à la descente : 287 personnes/heure
    Vitesse d'exploitation maximale : 2 m/s

    Caractéristiques géométriques

    Altitude aval : 910 m
    Altitude amont : 1 390 m
    Dénivelée : 480 m
    Longueur développée : 2 007 m
    Pente maximale : 100 %
    Pente moyenne : 25 %
    Temps de trajet : env. 17 min

    Caractéristiques techniques

    Emplacement tension : aval
    Type de tension : contrepoids
    Emplacement motrice : aval
    Type de motorisation : courant continu
    Puissance développée : 103 kW
    Sens de montée : gauche
    Nombre de pylônes : 20
    Dispositif d’accouplement : simple pince fixe
    Nombre de véhicules : 80
    Espacement : 50,18 m




4. Station inférieure "Guggenberg" (G1)


Situation

La station inférieure est implantée en haut du village, sur un petit replat à proximité du parc thermal. Elle est constituée d’un bâtiment principal abritant la motrice, et d’un second bâtiment perpendiculaire accueillant les bureaux, les caisses et le poste de conduite.

L'embarquement et le débarquement s'effectuent à bonne distance de la gare motrice, à proximité du premier pylône, là où la hauteur du câble est légèrement plus basse. En raison du système particulier de sièges rotatifs, l'embarquement et le débarquement s'effectuent toujours avec l'aide du personnel. Au débarquement, le préposé écarte les assises, tandis qu'à l'embarquement il s'assure que les assises ne partent pas en arrière. En hiver, les clients ne peuvent pas emprunter l'appareil skis aux pieds : un troisième agent installe leur matériel horizontalement sur un petit rack installé côté extérieur.

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L'arrière du bâtiment abrite la motrice et le contrepoids de tension.


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Inscriptions d'époque.


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L'accès se fait le long d'un autre bâtiment abritant les caisses.


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L'embarquement se fait devant la motrice dans une zone en légère pente.


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Portillon devant les caisses et le poste de conduite.


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Le bâtiment principal abrite la gare motrice tension.


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L'embarquement se fait à bonne distance de la gare où la hauteur de survol est encore trop importante.


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L'embarquement se fait peu avant le premier pylône.


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P0.


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En hiver deux agents sont nécessaires pour l'embarquement : le premier se tient à l’arrière et maintient les sièges verrouillés en les poussant vers le bas, le second se place sur le côté extérieur et charge le matériel..


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Les aires d'arrivée et de départ sont décalées pour permettre d'exploiter avec un seul agent pour la montée et la descente.


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Débarquement peu après le P0.


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Zone de débarquement en légère pente.


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Le long de la barrière centrale, des commandes déportées permettent au personnel d'arrêter ou de ralentir l'installation.


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Sortie des clients et remise à matériel.


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Garage à dameuse et atelier en amont de la station de départ.



Entraînement

Le bâtiment principal accueille la gare motrice tension. Elle est montée sur un lorry tendu par deux contrepoids à l'arrière. L'entraînement a été intégralement changé en 1970. L'axe rapide est disposé horizontalement dans le sens de la ligne et comprend un moteur à courant continu de 103 kW, un volant d'inertie et un frein de service à tambour. Le réducteur à renvoi d'angle est situé juste sous la poulie.

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Poste de conduite et jumelles pour la ligne.


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La station motrice est montée sur un lorry se déplaçant sur des rails au sol.


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Câbles d'alimentation et de contrôle-commande.


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Arrière du lorry.


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La structure est reliée aux câbles de tension par deux paniers à salade.


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Entre les poules de déviation un atelier de maintenance des galets est installé.


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Un des deux contrepoids de tension.


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Moteur principal de 103 kW.


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Commande électromécanique du frein de service à tambour.


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Réducteur Kissling de rapport de réduction 114 et contenant 280 litres d'huile.


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La poulie motrice est équipée d'une couronne dentée sur laquelle s'engrène en permanence la dynamo tachy, à gauche, et en cas de besoin le pignon denté du moteur hydraulique de secours, à droite.


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Ensemble du frein d'urgence.


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Circuit hydraulique du frein de poulie travaillant à la pression de 175 bars.


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Frein d'urgence agissant sur une piste placée au-dessus de la gorge de la poulie.


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Entraînement de secours diesel hydraulique.


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Pignon denté pour la marche de secours.





5. Ligne


Aperçu du tracé

La ligne traverse d’abord en faible pente les prés situés au-dessus du village, longeant le téléski Tannenbankerl. Puis le parcours passe en forêt, devient plus accidenté, souvent en dévers, jusqu’à l’arrivée sur une crête dégagée.

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Profil de ligne.


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Première partie de la ligne en faible pente.


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Seconde partie du tracé plus accidenté.



Câbles, galets, balanciers

Le câble tracteur de 26 mm a été remplacé lors de la rénovation de 1970. Il est constitué de 6 torons de 19 brins autour d'une âme en fibre. Il admet une charge de rupture de 47 tonnes.

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Câble tracteur de 1970.


La majeure partie des pylônes sont équipés de balanciers à 4 galets. Un guidage en bois permet d'éviter le balancement de la suspente au passage du pylône. Deux demi-disques constituent des rattrape-câble sommaires côté extérieur. Du coté intérieur les antidérailleurs d'origine ont été prolongés par des tubes coudés. Le déraillement du câble est surveillé par une barrette cassante placée au centre du balancier. Il n'y a pas de système de masselottes ni de galet lourd, sauf sur un pylône récemment rénové.

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Balancier à 4 galets avec deux petits rattrape-câble à chaque extrémité de la poutre extérieure.


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Guidage en bois.


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Barrette cassante.


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Balancier compression, exceptionnellement sans sécurité, ici au P0.


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Barrette cassante au centre d'un balancier compression.


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Sécurité supplémentaire dans le rattrape-câble d'un balancier compression.


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Chaque pylône est équipé d'un haut-parleur pour diffuser les consignes du personnel.


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Certains pylônes sont équipés d'un anémomètre.



En ligne

Voici le détail de l’équipement des pylônes :

P0 : 4C/4C
P1 à P8 : 4S/4S
P9 : 4S1C/4S1C
P10 : 4S2C/4S2C
P11 à P13 : 4S/4S
P14 : supprimé
P15 : 4C/4C
P16 à P20 : 4S/4S


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P0.


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P1.


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Passage au-dessus de la route d'accès au parking à proximité du téléski Tannenbankerl.


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P2 et P3.


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P4.


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P5.


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P6.


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Première longue portée.


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P7.


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P8.


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Survol de la piste rouge Standard.


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P9.


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Le balancier est surmonté d'un unique galet compression.


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L'axe du galet compression est articulé, et maintenu contre le câble par un ressort accroché au bout de la suspente.


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P10.


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Le système support compression d'origine a été modifié avec un balancier compression plus moderne.


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Le déraillement du balancier compression est surveillé grâce à système de barrette cassante et un galet lourd, ici en rouge.


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P11.


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P12.


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P13.


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Longue portée en dévers.


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P15.


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P16.


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P17.


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À l'approche de l'arrivée un panneau rappelle aux clients les consignes de débarquement : « arrêtez-vous, le siège vous évite ».


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L'arrivée est en vue.


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Les P18 et 19 sont une construction double.


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Les deux pylônes sont solidarisés.


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P20.


La plupart des pylônes de ligne sont implantés droits, comme c’était courant à l’époque. Seuls les P18 et P19 font exception : ces deux pylônes qui redressent la ligne à l’approche du sommet sont solidarisés et leur inclinaison calculée près de la résultante des forces qui s’exercent sur eux.

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Les deux pylônes P18 et P19 sont inclinés, tandis que le P20 est droit.


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Construction particulière des P18 et P19.



Ligne à la descente

Dans le sens descendant la ligne réserve de très belles vues sur les plaines et les lacs de Bavière.

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Dans l'axe de la ligne, le village de Bad Kohlgrub.


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En haut à droite le lac Ammersee.


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La section en forêt est en dévers marqué.


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Dernière partie de ligne en faible pente.


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Les premiers chalets du village apparaissent.


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L'arrivée est de l'autre côté du torrent.


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A l'arrivée un autre panneau rappelle les consignes à respecter pour le débarquement : « restez simplement immobile, le siège vous évite. »






6. Station supérieure ″Hörnlehütte″ (G2)


Situation

La gare amont est située à 1390 mètres d'altitude, sur la crête reliant les trois sommets principaux du Hörnle. Elle est implantée sur un replat à quelques mètres du refuge Hörnlehütte. Cette emplacement son nom a été baptisé Zeitberg ou montagne du temps il y a quelques années, car elle est au centre d'un sentier de découverte jalonné de stations sur le thème du temps.

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De gauche à droite : le refuge Hörnlehütte, le promontoire panoramique baptisé Zeitberg, et la gare amont du télésiège.



Bâtiments

La gare amont retour fixe est implantée contre une butte. La poulie retour est abritée dans une construction en bois, devant laquelle le débarquement et l'embarquement s'effectuent, à l'air libre. Un petit chalet maçonné abrite la vigie.

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Depuis l'aval, la vigie et le chalet abritant la poulie retour.


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Vue complète sur la ligne depuis la vigie.


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Entre la vigie et le bâtiment abritant la poulie retour, la sortie des clients s'effectue par une palissade qui protège du vent la zone du débarquement.


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Gare amont dans la butte.


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Palissade haubanée protégeant la zone d'embarquement du vent.


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Bâtiment dans la pente naturelle.


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Accès à la descente.



Zones de débarquement et d’embarquement

L'embarquement et le débarquement des clients s'effectuent à l'air libre avant le bâtiment abritant la poulie retour. Mais contrairement à la gare aval, l'embarquement ne s'effectue pas juste avant le pylône pour des raisons de sécurité, mais au plus proche de la poulie. Comme en aval, l'embarquement et le débarquement sont assistés par un préposé.

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Filet anti-chute.


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L'agent aidant les clients à débarquer, deux commandes permettant de ralentir ou d'arrêter l'installation sont disposées au milieu des voies.


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Le débarquement est matérialisé par un dallage en pierre.


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Débarquement.



Déroulement du débarquement

Les sièges développés par Karl Ringer s'escamotent au débarquement en tournant autour du bas de l'arceau. Leur conception repose sur deux principes :

- le siège est relié au bas de la suspente par un long cylindre métallique. Lorsqu'un utilisateur s'assoit sur le siège, le porte-à-faux empêche la rotation grâce à la friction créée par le cylindre sur le bas de la suspente, selon un principe similaire à celui des pinces découplables de téléski. Lorsqu’à l’arrivée, l'utilisateur se relève et pose les pieds au sol, le siège redevient mobile. En théorie, l’assise peut s'écarter toute seul vers l'extérieur lorsqu’elle vient buter contre les jambes de l'utilisateur, mais dans la pratique, pour une plus grande facilité et une meilleure efficacité, c'est l'agent qui écarte les sièges une fois que l'utilisateur a posé les pieds au sol et libéré le siège de son poids.

- l'extrémité de la suspente n'est pas droite, mais légèrement inclinée vers l'arrière et vers l'extérieur. Ainsi lorsque les sièges ont été écartés, ils reviennent doucement dans leur position d'origine sous l'effet de leur propre poids, jusqu'à une butée.

Ainsi, le débarquement des clients s'effectue de la manière suivante : l'agent commence par se placer à l'arrière du siège tout en rappelant les consignes. Les clients posent ensuite les pieds au sol sur l'emplacement délimité, se relèvent et restent immobiles. L’agent écarte alors rapidement les deux sièges à l'extérieur de l'arceau. Le siège passe alors au-dessus et de part et d'autre des clients.

Bien peu de clients comprennent du premier coup la procédure de débarquement. Le réflexe naturel est en effet de chercher à marcher plus vite que le télésiège et à se dégager par les côtés. Ceux qui restent malgré tout immobiles sont toujours impressionnés par le passage du siège au-dessus de leur tête. Par ailleurs, le débarquement n'est pas adapté aux enfants. Ils doivent rester assis sur le siège et sont récupérés par l'agent.

Voici quelques photos prises successivement, qui illustrent la séquence de débarquement.

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Le client remonte son garde-corps verticalement. L'agent se place derrière le siège.


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Le client pose les pieds au sol.


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Le client se relève. À cet instant, son poids ne s'exerce plus sur le siège. L'agent (et le client involontairement) écarte rapidement le siège.


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Le client reste plus ou moins immobile. Le siège le dépasse.


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Sous l'effet de leur poids et de l'inclinaison de l'extrémité de l'arceau, les sièges reviennent jusqu'en butée dans leur position d'origine.


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Tant que le client de droite n'a pas les pieds au sol, l'agent ne peut écarter son siège.


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Le client ayant posé les pieds, son poids ne s’exerce plus sur le siège : l'agent écarte alors le siège de droite, et il fait pivoter celui de l'enfant dont le poids plus faible ne gêne pas la rotation.


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L'agent récupère l'enfant.


La vidéo suivante montre la séquence complète de débarquement, toujours très impressionnante pour les clients :
>>> cliquez ici pour lancer la vidéo <<<



Déroulement de l’embarquement

L'embarquement s'effectue dans une zone plus proche de la poulie. Cette opération se fait toujours avec l'aide de l'agent. Peu avant que les clients ne s'assoient, il place ses mains sur le haut du dossier puis exerce une forte pression vers le bas afin de bloquer le siège en rotation. S'il le faisait pas, les sièges s'écarteraient en butant sur les mollets des clients, comme au débarquement.

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La zone d'embarquement est en pente, afin que les clients ne puissent plus toucher le sol après le départ, ce qui pourrait provoquer la rotation du siège.


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L'agent exerce une pression sur le haut du dossier pour verrouiller le siège juste avant que les clients ne s'assoient.


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L'agent ici sur la pointe des pieds appuie fortement sur le haut du dossier.


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Les clients abaissent le garde-corps. Leurs pieds restent à distance du sol même si le câble reste horizontal.


La vidéo suivante montre l’embarquement, avec les clients qui quittent immédiatement le sol alors que le câble reste horizontal :
>>> cliquez ici pour lancer la vidéo <<<



Station retour

A l’arrière, la gare est constituée d'une simple poulie retour fixe montée sur un imposant massif en béton.

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Au pied du massif, une baguette détecte le non débarquement.


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Poulie retour de 3,20 m de diamètre, à la largeur de voie.






7. Véhicules


L'installation fonctionne avec 80 sièges biplaces. Ils sont encore dans leur état d'origine, à l'exception de la pince et de la suspente : chaque véhicule était équipé à l'origine d'une double pince et d'une double suspente, qui ont été remplacées vers 1970 par une pince unique dont la force de serrage était suffisante pour 2 passagers.

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Vue d'ensemble des sièges.


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L'arceau est plus haut que les modèles habituels, afin de passer sans danger au-dessus des têtes des clients lors du débarquement.


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Chaque client dispose d'un garde-corps individuel.


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Les garde-corps pivotent verticalement.


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De l'arrière, on distingue bien que les deux sièges sont indépendants.


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Chaque siège est mobile en rotation autour de la suspente, grâce à un long cylindre partant sous la courbure de l'arceau, et courant jusqu’à son extrémité.


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Le bas de l'arceau est courbé vers l'extérieur et l'arrière.


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Les liaisons pince-suspentes et suspente-arceau sont articulées toutes les deux.


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Zoom sur la suspente.


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Pince de 1970.


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Détail des mors.


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Suspentes de rechange.


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Le petit toit de protection a été rajouté en 1970.





8. Points d'intérêt à proximité de la ligne


Randonnées

La gare amont est idéalement située sur la crête. Elle est le point de départ de randonnées faciles vers les trois sommets du Hörnle ou vers les villages de Bad Kohlgrub ou d'Unterammergau.

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Départ du sentier de randonnée vers le Hörnle.


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Refuge et restaurant Hörnlehütte.



Le « Zeitberg »

Le promontoire situé au-dessus de la station supérieure a été baptisé « Zeitberg » en 2012, c’est-à-dire « la montagne du temps ». Il est le point de départ d’un sentier de découverte jalonné de stations sur le thème du temps et des saisons, ainsi que d'aménagements en bois destinés à la détente ou aux loisirs : chaises longues, sièges massants, tables de jeu.

Au centre du belvédère est implantée une croix métallique surnommée « la croix des mariages ». La station, connue de longue date pour ses eaux thermales censées favoriser la fertilité, cherche à attirer au sommet les couples en recherche d'une union originale, célébrée en altitude par les représentants de la mairie qui s’y déplacent sans sourcilier.

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Le Zeitberg ouvert en 2012.


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Mobilier en bois.


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La croix des mariages.


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Panorama vers la plaine.



Panorama

Au sommet, le panorama permet d'observer, par beau temps, au nord la plaine et les lacs de Bavière jusqu'à Munich, et au sud les premiers sommets de la chaîne des Alpes jusqu'à la Zugspitze.

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Vorderes Hörnle, le plus bas des 3 sommets de la crête.


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Au sud, le regard porte vers la chaîne des Alpes bavaroises.


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Téléski Stockhang et panorama vers l'Allgäu.


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Village de Saulgrub et station thermale de Bad Bayersoien.


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Bad Kohlgrub.


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Région du lac Ammersee.


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Région du lac Staffelsee.



Sports d‘hiver

En hiver le télésiège donne accès à un petit domaine skiable. Du sommet, la piste bleue familiale et la piste rouge standard non damée permettent de regagner la station inférieure. L'ensemble est complété par une piste de luge de 4,5 km et une boucle de ski de fond en altitude.

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Départ de la piste bleue familiale.


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Boucle de fond du sommet








Un appareil en sursis


Le télésiège du Hörnle est le dernier survivant d'une série d'une dizaine de télésièges construits dans les années 50, selon le principe des sièges pivotants inventés par Karl Ringer. Ce système qui devait faciliter le débarquement des clients n'a jamais réussi à se développer, à l'inverse des débrayables. Le principe de fonctionnement est séduisant sur le papier mais se révèle très difficile à mettre en œuvre. Les clients ont du mal à comprendre le système et à lutter contre le réflexe naturel consistant à se dégager du siège à l'arrivée. Les agents doivent sans cesse rappeler les consignes et assurer la sécurité en guidant chaque débarquement. De même, l'embarquement est impossible si un agent ne maintient pas les sièges verrouillés lorsque les clients s'assoient. Enfin, en hiver, deux agents supplémentaires doivent assurer le chargement et le déchargement des skis. Cette installation est donc particulièrement coûteuse en main d'oeuvre, pour un débit très limité.

La société d'exploitation, dans laquelle la commune est majoritaire, envisage ainsi de remplacer cet appareil par une télécabine 10 places, afin d'offrir plus de confort et de débit tout en réduisant les coûts d'exploitation. La phase de négociations avec les propriétaires des terrains le long du tracé a déjà commencé. Le nouvel appareil pourrait être mis en service à l'horizon 2018-2020.






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Informations pratiques

Exploitant :
Hörnle Schwebebahn GmbH & Co. KG

Sites Internet :
Exploitant :http://hoernlebahn.de,
Station : http://www.ammergauer-alpen.de/bad-kohlgrub
Webcams : http://www.bayernwebcam.de/bilder/badkohlgrub.jpg et http://webtv.feratel.com/webtv/?cam=3145

Accès :
Par la route : A une heure de Munich par l’autoroute de Garmisch-Partenkirchen
Par le rail : Gare de Bad Kohlgrub, ligne Oberammergau – Murnau / Munich
Par les airs : Aéroport de Munich à 130 km

Ouverture :
Saison d’hiver : de décembre à mars
Saison d’été : de mai à octobre

Tarification :
Forfait journée adulte : 20 euros (2015/16)
Aller-retour adulte : 10 euros (2015/16)


Remerciements

Remerciements chaleureux au personnel pour la visite et les explications.



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