FUNI 40 de Saint-Hilaire-du-Touvet
Saint-Hilaire-du-Touvet
Von Roll
Un funiculaire de 1924 qui fonctionne encore avec sa machinerie d'origine !
Année de construction : 1924
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- Sommaire des parties
Je vous présente aujourd'hui une très vieille instalation : Le Funiculaire de Saint Hilaire du Touvet a été construit en 1924. Il avait alors une utilisation purement utilitaire dans la mesure ou il servait à acheminer les materiaux servant à la construction du Sanatorium des Petites Roches, sur le plateau éponyme que ce funiculaire dessert.
Voici une vue en élévation de la gare inferieure, située sur la commune de Montfort.
On y distingue :
- En rouge la route nationale entre Grenoble et Chambéry
- En bleu, le tracé d'un "mini-funiculaire" aujourd'hui démonté, qui assurait la liaison entre la route (Ou les materiaux arrivaient) et la gare basse du Funiculaire, ou ils étaient transferés dans les véhicules
- En vert, le funiculaire à proprement parler
On distingue du parking la tracé du funiculaire de liaison (Fermez les yeux, oubliez les balancoires pour enfant, et mettez des rails à la place
En se retournant, on découvre le treuil de ce petit funiculaire (Notez le trou afin de faire passer le cable, ainsi que le palan) :
Passons au funiculaire, le vrai !
D'abord, quelques chiffres issus du FIRM :
- Année de construction : 1922 - 1924
- Constructeur : Von Roll
- Altitude de départ : 260m
- Altitude d'arrivée : 960m
- Dénivellé : 700m
- Longueur suivant la ligne : 1480m
- Pente maximum : 83%
- Vitesse d'exploitation : 1,25m/s
- Débit de montée et de descente : 120 p/h
- 2 véhicules de 40 personnes (45, dans la pratique.....)
- Poid à vide : 6,5 Tonnes
- Charge utile : 3,2 Tonnes
- Poid total en charge : 9,7 Tonnes
- Liaison cable/véhicule : Culot et salade
- Diamètre du cable : 38mm (Cf. par ailleurs...), remplacé en 1974 à la suite de l'éboulement d'un mur sur le cable d'origine
Ce funiculaire est particulièrement bien conservé, pratiquement tous les organes sont d'origines, hormis :
- Le cable
- Les cabines (Les véhicules actuels sont le 2e remplacement, sachant que le chassis, lui, a été remplacé qu'une seule fois : Les voiture actuelles sont posées sur les chassis de la génération précédente)
- Le système de commande éléctrique
- La courroie de transmission entre le moteur et "le réducteur" (Cf. par ailleurs)
Commencons la visite, si vous le voulez bien (Tant pis pour les autres) :
la gare aval :
L'arrière de la gare (Notez le palan, au 2e plan, le même que celui de tout à l'heure) :
Le début de la ligne, vu de la gare :
Dans le hall d'attente, le profil est affiché, très instructif :
Retournons à l'exterieur. Voici, une fois pour toutes, un magnifique spécimen de galet qui equipde toute la ligne, vous noterez l'absence de bandages. Le cable est du type lang à droite :
Une voiture, en gare. Les voitures actuelles datent de 1992
L'avant, accessible au public, et poste de conduite (Assez dépouillé). C'est ce qui fait l'un des charmes de ce funiculaire : La convivialité entre le cabinier et les passagers :
Et maintenant, une petite rafale de la montée (20mn de montée à 1,25 m/s) :
STOP ! On fait une pause ! Observez les deux brins de cable : N'y a t'il pas un problème, selon vous ? (Indice, il n'y a pas de cable lest et nous venons de croiser la voiture descendante)
Au fil des années, le cable s'est tassé sur lui-même : De 38mm, il est passé à 36mm. D'ou la différence de diamètre que l'on voit : Le plus gros (38mm) est le cable montant, accroché à notre cabine. Cette portion n'ira donc jamais se ballader dans les poulies, et conserve alors sont diamètre initial. L'autre mêne une vie plus dure, d'ou son tassement. Le cable a déja été raccourcis.
Dans le tunnel (Le tunnel est le plus pentu d'europe) :
Et pour vous donner uen idée de la pente vertigineuse de ce funiculaire, voici une photo du bord de la ligne, prise à plat :
L'arrivée en G2 :
Maintenant, parlons technique !
La traction se fait de manière classique, avec une poulie motrice, et une poulie folle de renvoi, que l'on voit ici :
La poulie motrice n'est pas visible, elle est dans la machinerie. Et si nous allions y faire un tour ?
La machinerie est en acces libre au public (Derrière des barrière, je vous rassure), la voici :
Prenons les choses dans le bon ordre, voici déja les moteurs electriques. Un seul est utilisé en exploitatin, l'autre est pret à être mis en service en cas de problème :
Pour ceux qui saurons en faire quelque chose, voici la plaque signalétique du moteur (Même le cos phi est indiqué !! (Le cos phi est un coeficient image de la qualité du courant que le moteur absorbe : Un courant de mauvaise qualité, le cos phi est bas, EDF n'est pas content, un courant de bonne qualité : le cos phi est égal à 1, EDF est heureux) :
Voici les balais des moteurs :
Le moteur entraine une courroie qui actionne le reste de la machinerie. La courroie en question a été rmplacée en 2001, après que le courroie en cuir d'origine ne soit trop longue , et qu'il n'ai plus été possible de la tendre en deplacant les moteurs :
voici d'ailleurs le reglage de la position des moteurs :
Continuons notre "route cinématique"
La poulie menée par la courroie :
Les deux tambours de frein :
Les freins !! Parlons-en !! Admirez le système de freinage de nos anciens :
Tout commence par ce volant, dans le poste de conduite :
qui entraine cet axe en cuivre au milieu :
Et qui par de subtils renvois, se ballade dans toute la machinerie (Goulotte noire) :
On suit, on suit... cela remonte avec la chaine :
Et finit par actionner le frein du premier tambour (On distingue la chaine) :
Voilà, nous en avons finit avec le frein, ouf...
Ah si !! Voici le frein de service, motorisé, celui-ci, qui mord sur le deuxième tambour :
Les tambours entraine via un engrenage que voici l'étage de réduction intermediaire :
Qui lui-même entraine la poulie motrice via cet engrenage :
Et voii la poulie motrice :
Si l'on regarde d'un peu plus près, deux organes interessants s'offrent à nous :
Déja, cette boite situé en dessous de la poulie motrice, qui contient un astucieux système de graissage du cable par goute à goutte
Ainsi que ce renvoi d'angle, qui est une prise de mouvement sur la poulie motrice.... :
Et qui commande la position d'un curseur de position des cabines dans le poste de conduite (ici, on lit que la cabine est dans le tunnel) !!!!
Tout ca pour souligner que l'automatisme est aux abonnés absent dns cette instalation. le machiniste porte bien son nom : C'est lui qui démarre, ralentit et arrete le treuil aux bons moments à l'aide du levier de vitesse que voici :
La conduite se fait en fait à l'aide de ce levier de vitesse ainsi qu'avec le volant de frein. Selon le chargement des cabines, il faut jouer sur les deux afin de mettre en mouvement (Ou ralentir quand c'est la cabne descendante qui est la plus lourde).
La sécurité est tout de même assurée avec une alarme d'homme mort qui se déclenche au bout de trois secondes après que le temoin n'ai actionné un fin de course sur la règle affichant la position des cabines.
Je vous met déja en ligne cette première partie, ce n'est pas fini, mais cela fait beaucoup de travail d'un coup d'un seul !!
Pour finir avec le poste de conduite, voici l'ancien cadran d'affichage de la vitesse. Il n'est plus fonctionnel aujourd'hui, malgré les efforts du personnel pour le réhabiliter :
Et enfin, avant qu'un vrai pupitre digne de ce nom ne soit installé, le funiculaire était conduit à l'aide de ce régulateur :
Pour conclure notre visite, je vous propose un petit tour SOUS le châssis de l'une des voitures. La fosse en gare aval a d'ailleurs bien facilité les choses !
La "roue guide" dispose de deux joues de chaque cotés. C'est elle qui guide latéralement la voiture à l'évitement (Toujours sur la voie extérieure de l'évitement)
Et la roue plate, elle, permet de rouler au dessus du câble de la voiture opposée :
On distingue à la fois sur cette photo : Le système anti-retour, le système de frein parachute et le frein de service :
Et enfin, voici le mord du frein parachute :
Le système de freinage est testé chaque année avant la saison d'été : La cabine est lestée à sa charge utile, et le cable est tout simplement coupé afin de vérifier que la cabine s'arrête bien par elle-même ! C'est le cas, en quelques mètres, quelle que soit la pente, le véhicule est immobilisé.
C'en est fini pour ce funiculaire quoique je ne vous ai pas encore tout dit ! Il recèle plein de surprises cachées, et plein d'anecdotes en tout genre.
Je tiens à remercier très chaleureusement toute l'équipe du funiculaire pour leur accueil, et pour leur gentillesse
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