"invité" dit :
1982/1989 : TSD ALPHA ÉVOLUTIF
- Uniquement des TSD3 et TSD4.
- Le 1er TSD ALPHA ÉVOLUTIF : Le TSD3 du Blétonet, à Serre-Chevalier (1982). A l'époque, les gares Alpha différaient un peu de ce qu'elles sont de nos jours.
- L'idée voulait, comme le nom du TSD l'indique, que le TS soit évolutif, c'est à dire que l'on puisse faire évoluer un TSF alpha en TSD, en ajoutant les lanceurs aux gares et des pinces débrayables aux sièges.
Par exemple, le TSF3 de l'Aiguille du Fruit à Courchevel, installé en 1983, a été transformé en TSD3 l'année suivante.
- S'agissant d'une gare alpha, la gare motrice est également systématiquement de tension.
- En gare motrice, le câble va au-delà du contour des sièges. Les skieurs passent donc sous le moteur et la poulie motrice ; cela donne l'occassion de voir cette poulie et son impressionnante vitesse de rotation, et de profiter du volume sonore généré par le moteur devant entraîner une telle installation. C'est toujours très impressionnant !
- Pour l'anecdote, le TSF Delta d'Aussois, transformé en TSD4, avec ajout de lanceurs types ALPHA ÉVOLUTIF. Son débit est de 1250 p/h, la vitesse étant de 4 m/s.
- Quelques exemples :
Serre-Chevalier : TSD3 du Blétonet (1982, 5 m/s)
Courchevel : TSD4 du Plantrey (1984, record du monde à l'époque avec 2976 p/h)
Les Arcs : TSD4 des Villards (1985, 5 m/s, 2800 p/h)
La Plagne : TSD4 de l'Arpette (1986, 2900 p/h)
On remarquera les débits conséquents de ces TSD4. Le fait est que le débit théorique maxi d'un TSD4 est de 3000 p/h, avec un siège toutes les 4,8 secondes. Dans la pratique, on s'est ensuite rendu compte, avec l'expérience, qu'il est difficile d'aller au delà de 2400 p/h avec un TSD4, soit un cadencement de 6 s, pour de raison de confort et de facilité d'embarquement.
1989 / 1993 : TSD PERFORMANT
- Uniquement des TSD4.
- Avec cette génération de TSD, le contour des sièges passe à l'extérieur du contour du câble. La motrice et le lorry de tension sont cachés par la couverture de la gare, la station de tension n'est plus obligatoirement motrice comme pour les ALPHA ÉVOLUTIF. On a enfin une gare compacte, somme toute assez belle avec ses formes arrondies.
- Pour l'anecdote, l'ancien TSD4 des Chavannes, aux Gets, comprenait une gare aval retour fixe de type PERFORMANT, et une gare motrice et de tension amont de type ALPHA ÉVOLUTIF.
- Quelques exemples :
Les Arcs : TSD4 de la Cachette (1989, 5 m/s, 2500 p/h)
Les Arcs : TSD4 des Plagnettes (1990, 5 m/s, 2800 p/h)
1989 / 1993 : TSD COMPÉTITION
- Uniquement des TSD4.
- Avec cette génération de TSD apparaît le principe d'une gare particulièrement compacte. Avec sa couverture basse, elle était d'une grande discrétion. Elle dispose que d'un massif en béton vertical à l'arrière et un pylône métallique vertical qui supporte l'avant de la gare.
- Il faut noter toutefois que la compacité de la gare se traduit par des lanceurs et ralentisseurs très courts, ce qui a souvent limité la vitesse en ligne à 4 m/s.
- Quelques exemples :
Val d'Isère : TSD4 Bellevarde express (1989, 4 m/s, 2400 p/h, couverture basse)
Auris en Oisan : TSD4 Auris Express (1991, 5m/s, 1800 p/h, couverture basse)
Méribel : TSD4 des Mûres Rouges (1989, 4 m/s, 1800 p/h, couverture intégrale)
1991 / 1996 : TSD OMÉGA
- Uniquement des TSD4 et TSD6.
- Avec cette génération de TSD apparaît le principe d'une gare compacte à l'extrème. Avec sa couverture basse, elle était d'une grande discrétion. Elle ne dispose que d'un seul support, à savoir un massif en béton en forme de "Z" (la partie basse du "Z" étant enterrée), la partie inclinée du "Z" était opposée à la ligne (contrairement aux gares Leitner de l'époque), ce qui confère au TSD un aspect esthétique de premier ordre (presque aérodynamique).
- Il faut noter toutefois que la compacité de la gare se traduit par des lanceurs et ralentisseurs très courts, ce qui a souvent limité la vitesse en ligne à environ 4 m/s (4,25 m/s par exemple, les gares étaient allongées pour atteindre 5 m/s).
- Le 1er TSD OMÉGA est le TSD4 Loyes express construit en 1991, toujours à Val d'Isère.
- Ce TSD a fait sensation, et s'est décliné en 2 types différents : à couverture basse, et à couverture intégrale. Vraisemblablement, les premiers TSD OMÉGA construits avaient quasiment tous une couverture basse, particulièrement élégante et discrète. Au fil des années, les exploitants ont vraisemblablement préféré de plus en plus la couverture intégrale (on comprend pourquoi : il ne fallait plus déneiger la gare pour la maintenance, et les opérations étaient réalisées à l'abri de la gare et non plus en étant exposé aux conditions environnementales sévères, froid, neige, givre, vent en particulier).
- Quelques exemples de TSD OMÉGA à couverture basse :
La Plagne : TSD4 des Colosses (1992)
Sestrière : TSD4 Cit Roc (1992, 4 m/s, 2400 p/h)
Avoriaz : TSD6 du Tour (1993, le 1er TSD6 d'Europe)
Montgenèvre : TSD4 des Gondrans (1993, 2100 p/h)
La Plagne : TSD6 des Pierres Blanches (1994)
La Plagne : TSD6 du Colorado (1995, 4 m/s, 3000 p/h)
Sestrière : TSD4 Nube (un joli nom : Nube d'Argento - nuage d'argent - 1995, 5 m/s, 2400 p/h)
- Quelques exemples de TSD OMÉGA à couverture intégrale :
La Plagne : TSD6 des Borseliers (1996)
Serre-Chevalier : TSD4 de l'Orée du Bois
Afin de réduire le temps de trajet, d'augmenter le temps disponible à l'embarquement (et donc le confort), et surtout de réduire le nombre de véhicules, il fallait une vitesse en ligne plus importante, et revenir aux 5 m/s des débuts.
Le TSD OMÉGA a donc été décliné en une nouvelle version, l'OMÉGA T, disposant d'une gare plus longue.
1996 / 2000 : TSD OMÉGA T
- Uniquement des TSD4 et TSD6.
- Par rapport au précédent TSD OMÉGA, l'OMÉGA T se distingue déjà par une gare plus longue (permettant d'atteindre systématiquement 5 m/s), avec 2 massifs droits en béton. On remarque également la nouvelle pince débrayable (avec les ressorts au dessus du câble, le ressort était en dessous du câble pour les TSD précédents). Tous les OMÉGA T disposent de gares à couverture intégrale.
- Quelques exemples :
Villard de Lans : TSD6 des Crêtes (1996, 2800 p/h)
Avoriaz : TSD6 du Stade (1998, 5 m/s, 3000 p/h)
Serre-Chevalier : TSD4 de la Casse du Boeuf (1998, un des plus long TSD d'Europe avec 2760 m, 5 m/s, 2400 p/h)
2000 / ? : PHOENIX
- Se décline en TSD4, TSD6 et TSD8.
- Le PHOENIX reprend la pince qui fît le succès de l'OMÉGA T. Le développement de ce nouveau TSD repose sur l'objectif d'une conception modulaire. On remarquera surtout l'espace notable à l'intérieur de la gare, qui est portée par deux massifs en béton armé (l'un à l'avant, l'autre à l'arrière). Tous les PHOENIX ont une vitesse en ligne de 5 m/s
- Quelques exemples :
Barèges : TSD6 du Tourmalet (2000, 3000 p/h)
Clavière : TSD4 Col Saurel (2000, 2400 p/h)
Courchevel : TSD6 des Marmottes (2000, 2400 p/h)
Luz Ardiden : TSD6 Aulian express (2000, 3000 p/h)
Méribel : TSD8 de l'Altiport (2000, 3400 p/h)
Méribel : TSD6 de la Dent de Burgin (2000, 2800 p/h)
La Mongie : TSD6 de l'Espade (2000, 3000 p/h)
Val Cenis : TSD6 du Solert (2000, 2700 p/h)
Avoriaz : TSD6 des Prolays (2001, 3000 p/h)
Courchevel : TSD6 du Signal (2001, 3000 p/h)
Le Grand Bornand : TSD6 du Lachat (2001, 2800 p/h)
Les Menuires : TSD6+DLS des Menuires (2001, 4000 p/h)
Les Menuires : TSD6B du Mont de la Chambre (2001, 2400 p/h)
Risoul : TSD8 du Pré du Bois (2001, 3000 p/h)
Saint François Longchamp : TSD6 du Marquis (2001, 2400 p/h)
Saint Lary Soulan : TSD6 des Mouscades 1 (2001, 2900 p/h)
Les Gets : TSD6 des Nauchets (2002, 3000 p/h)
Les Gets : TSD6 des Grains d'Or (2002, 3000 p/h)
Les Orres : TSD6 de la Pousterle (2002, 2400 p/h)
Superdévoluy : TSD6 de la Festoure (2002, 2700 p/h) - le "monstre dévoluard", comme il est qualifié dans le dossier de presse de Poma
Soldeu : TSD6 de la Llosada (2002, 3000 p/h)
Les Arcs : TSD6 du Bois de l'Ours (2003, 3000 p/h)
Auron : TSD4 du Blainon (2003, 2400 p/h)
Avoriaz : TSD4 de Zore (2003, 2400 p/h)
Barèges : TSD6 de Caoubère (2003, 2600 p/h)
Chamonix : TSD6 de la Herse (2003, 2600 p/h)
Les Gets : TSD6 des Perrières (2003, 3000 p/h)
Le Grand Bornand : TSD6 du Maroly (2003, 2800 p/h)
Luz Ardiden : TSD6 Bederet express (2003, 2800 p/h)
Piau Engaly : TSD6 du Pic de Piau (2003, 2500 p/h)
Serre-Chevalier : TSD6 de Blétonet (2003, 2800 p/h) - le premier TSD ALPHA ÉVOLUTIF renaît de ses cendres, remplacé par un PHOENIX !
On aura remarqué parmi ces PHOENIX,
- Que la première année, tous les différents types de PHOENIX (TSD4, TSD6 et TSD8) sont construits,
- La prédominance écrasante du TSD6 (face aux TSD4 et TSD8) qui rencontre un succès remarquable auprès des exploitants,
- Qu'avec le PHOENIX arrive le premier TSD POMA avec double embarquement en contour (DLS - Double Loading System) "normalisé", le PHOENIX CLUB (une seule installation au monde, sur un TSD6, aux Menuires en 2001),
- Que le PHOENIX se décline en PHOENIX CLASS lorsque les sièges portent des bulles (une seule installation en France, sur un TSD6, aux Menuires en 2001) (les TSDB sont relativement rares car la bulle limite notablement la tenue au vent offerte naturellement par le siège, ils sont particulièrement rares en France, contrairement à d'autres pays d'Europe, et extrèmement rares dans la gamme Poma).
Mis à part le TSD ALPHA ÉVOLUTIF qui a tenu 8 ans, on voit que la "durée de vie" d'un type de TSD est de l'ordre de 5 à 6 ans. Alors, le PHOENIX, qui rencontre depuis sa naissance un succès notable, s'apprête-t-il à s'embraser puis renaître de ses cendres ?
Vive les TSD ALPHA ÉVOLUTIF !
Ah bas les TSD PHOENIX !
Un très grand merci pour toute ses infos passionnante Guillaume ! />/>/>