Forums Remontées Mécaniques: TKE1 The Olympic Platter (†) - Nakiska (Alberta) - Forums Remontées Mécaniques

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TKE1 The Olympic Platter (†) - Nakiska (Alberta) Doppelmayr - 1986

#1 L'utilisateur est hors-ligne   Rodo_Af 

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Posté 16 décembre 2006 - 10:07

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^^^^Cliquez sur l'image pour voir le reportage^^^^


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#2 L'utilisateur est hors-ligne   Rodo_Af 

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Posté 19 mai 2016 - 07:38

Refonte générale du reportage

(Mise à jour aux normes actuelles des reportages : photos, refonte du texte, ect...)

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#3 L'utilisateur est hors-ligne   Rodo_Af 

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Posté 19 mai 2016 - 07:40

Avant-propos :

En préparant le reportage de ce téléski, sachant très bien son rôle unique dans les épreuves Olympiques de 1988, je me suis permis de demander à Franck Piccard d'évoquer ses souvenirs concernant Nakiska et particulièrement cet appareil.
Pour rappel, Franck Piccard termina 3e, et remporta la médaille de Bronze, de la descente Olympique de 1988. Quelques jours plus tard, il devient Champion Olympique en s'imposant lors de l'épreuve de Super G. Ainsi, en 1988, Franck Piccard ramena les deux seules médailles à la France de cette Olympiade, et permit au ski français de retrouver les victoires des années '60.

Ci-joint, pour Remontées-mécaniques.net, sa lettre souvenir !

Citation

Au premier abord, c’était un message tout simple, une question via Messenger pour savoir si je me souvenais d’un téléski. Passé le premier « oui je m’en souviens », simple, facile et factuel, je me suis étonné de ne pas en savoir plus. Comment ne pas se souvenir d’une histoire de jeunesse ?! En réalité je venais de butter sur un caillou. Les images qui remontaient étaient flouent et n’avaient pas vu la lumière depuis 30 ans. J’ai donc creusé tout autour de ce caillou avec ma pelle et mon seau, dans mes souvenirs, sur le net, sur You Tube, dans les albums photos, dans mes écrits de l’époque, pour extirper strate après strate cette histoire du passé.

La première fois, il n’était pas encore là. On nous avait dit « pour l’instant on part depuis le sommet du télésiège Gold Chair, mais l’année prochaine, pour les Jeux, on partira au-dessus de la barre rocheuse et on installera un téléski pour grimper au sommet ! ». Comme les autres skieurs de la coupe du monde, en 1987, j’avais donc découvert la superbe piste Olympique de descente amputée de son vrai départ et en m’élançant juste derrière le télésiège, je restais intrigué et surtout inquiet de devoir descendre un jour dans ce goulet étroit et raide juste au-dessus de nous.

Une année plus tard le site de Nakiska nous accueillait dans les rocheuses de l’Alberta au Canada. Ils avaient taillé à blanc de longues bandes dans la forêt qui dévalaient les pentes depuis le sommet du Mount Allan. La montagne momifiée avait pris une coiffure de footballeur des temps modernes, une coiffure d’Iroquois en plein territoire Blackfoot, la tribu des indiens autochtones.
Le site s’était paré de mascottes sympathiques, de filets de protection oranges et de tout le barnum Olympique. Au sommet des pistes, ils avaient tenu parole, le téléski était là. Il dépareillait un peu au milieu des télésièges débrayables flambants neufs du bas de station, une sorte de deudeuche au milieu des grosses cylindrées. Tout frêle et tout chétif, il me semblait même totalement perdu parce que ce genre de truc avec des perches à enrouleur on ne les trouvait que sur les glaciers en Autriche, une sorte de fil neige amélioré qui semblait dérisoire par rapport à l’événement qui se préparait. Pourtant avec ce tout petit Poucet, j’allais enfin découvrir le haut de la piste.
On s’installait dans une grappe sans forme, sans priorité particulière, avec ceux qui avaient le droit de monter. Au milieu des coureurs pressés, des entraîneurs retardataires et du staff des Jeux, on entrait dans la ronde de cette gare de départ réduite à sa plus simple expression. Il fallait saisir au vol cette courte perche mobile avec un petit disque noir au bout pour s'asseoir. Le fil sortait, se déroulait et s’étirait de cet escargot d’acier, suspendu au câble qui nous emmenait au sommet. La pente était raide et il y avait très peu de place dans l’aire d’arrivée sommairement aménagée. Il fallait vite mettre les skis en canard et prendre le petit chemin de traverse tracé dans la neige à flanc de montagne pour rejoindre la cabane de départ.
Là-haut elle était légèrement vêtue. Sous son armature en forme de tunnel elle ne portait qu’une simple toile bleue ciel, imprimée aux couleurs de ces XVe Jeux Olympiques d‘hiver de Calgary. Dans l’ouverture, je me suis penché. La piste plongeait dans un couloir en forme de double « S » où un bucheron accroupi tenait un chalumeau et se servait de son autre main comme d’une truelle pour lisser la neige et boucher les trous. Les chenillettes ne pouvaient pas venir jusque là et il fallait préparer la piste littéralement à la main !
La crainte a laissé sa place à l’envie et au fil des jours je me suis senti tellement à l’aise sur cette piste que j’en ai tout oublié. Loin de la France, avec une équipe de potes, ma timidité s’est évaporée, tout a disparu, la pression, les Jeux, les risques. Amoureux de cette descente, les barrières sont tombées et l’ambition m’a emporté là où j’ai toujours rêvé d’être.

A quoi je pouvais donc penser quand je suis monté sur ce téléski à enrouleur le 15 février 1988. Il ne faisait pas beau. La veille, le Shinook, le vent chaud local, avait fait reporter la course avec des rafales à 160 km/h. Ce jour-là il était encore virulent mais le comité Olympique n’avait plus d’alternative et devait absolument faire courir cette descente.
J’ai dû prendre la perche machinalement comme j’en ai pris des milliers, le zip s’est déroulé et l’ascension a débuté. Les bourrasques balayaient la pente, je me souviens de ces pylônes penchés au-dessus de la trace et du ballet de ces enrouleurs qui redescendaient tout au-dessus de nous, dans les nuages. Insensibles au froid, ils faisaient le même bruit caractéristique que l’on entend habituellement dans les ports du bord de mer, le cliquetis sur les mâts des voiliers dans le vent d’une tempête.
On arrivait au compte goutte du resto tout emmitouflé de chaleur et d’odeurs de la cafétéria et j’allais rentrer dans ma bulle après ce transfert, porté par ce fil, remorqué jusqu’au sommet dans une pente abrupte. J’ai lâché sous la poulie comme on lâche le dernier lien avec la civilisation avant de rejoindre l’aire de départ. On ne s’est rien dit de plus. Je ne l’ai pas regardé plus que ça, il a continué de tourner et j’ai fait ma vie.

Je pensais à mon dossard numéro 15 qui n’allait pas arranger les choses parce que la piste s’était sérieusement dégradée depuis les premiers entraînements. Devant moi Zurbriggen a plongé dans la pente, corps et âme. Imperméable à tout et sans me poser de question, moi aussi je me suis lancé dans cette descente.
Secoué comme un prunier, la trajectoire idéale m’a échappé dès les premiers mètres. Grisé de vitesse je suis pourtant resté debout et j’ai combattu pour revenir dans la course. D’une courbe limpide à une autre, d’un mur à un replat, vite toujours plus vite, j’ai calfeutré ma pensée. Ne pas croire, ne pas supposer, ne pas faire de pronostique, seulement survivre le présent.
Je volais et m’envolais sur les sauts sans m’affoler jusqu’à la ligne d’arrivée. En me retournant vers le tableau d’affichage j’ai réalisé pleinement que je venais de gagner le plus beau des cadeaux, un bijou inestimable, une médaille de bronze Olympique. J’ai même eu la chance d’être adoubé par l’immense Léonard Stock (champion Olympique en 1980) qui m’a dit malgré sa déception d’être quatrième à cause de moi, « ne t’inquiète pas, j’ai déjà eu une médaille d’or ! ».

Avec le téléski, on s’est quitté le lendemain, juste après la descente du combiné sans savoir que l'on ne se reverrait plus jamais. Je n’étais pas fâché mais on n’était plus sur la même piste tous les deux. Je devais courir le Super G de l’autre côté de la montagne et lui n’était déjà plus accessible, réservant ses services au personnel chargé de déshabiller la piste de descente.
Je suis revenu plusieurs fois à Nakiska quelques années plus tard. C’était toujours en automne, quand la neige manquait en Europe et que le froid congelait l’Amérique du Nord. Dans son nuage de givre, je n’avais pas osé venir le voir, incapable d’affronter le passé, incapable de voir que l’oubli avait gagné l’endroit qui fît briller ma vie.

Aujourd’hui, j’ai enfin revu avec plaisir ces quelques moments volontairement oubliées. Parce que je n’aime pas me retourner sur le passé, parce que j’y vois tous mes défauts et de la facilité, je les avais dévalorisé. En les regardant de plus près, j’y vois maintenant l’incroyable difficulté de cette piste et de cette compétition. Ces quelques images ont remis du relief et de l’honneur sur cette première médaille Olympique. J’espère maintenant avoir le temps un jour de retourner là-bas, revoir mon ami le téléski de Nakiska.

Franck Piccard - Mai 2016

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#4 L'utilisateur est hors-ligne   abcool 

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Posté 19 mai 2016 - 19:13

Merci pour cette nouvelle refonte sur Nakiska ! :)
Juste une question : comme je l'ai vu, la remontée était fermée car il y avait peu de neige. Cela arrive-t-il souvent ? Peut-être à cause de la pente forte (assez rare quand même je trouve pour un TKE) qui ne retient pas assez la neige ? Merci pour ta réponse. :)
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#5 L'utilisateur est hors-ligne   SnowLoup 

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Posté 19 mai 2016 - 20:56

Merci pour le reportage. Le podium de la descente homme c'est celui-là :siffle:

Voir le messageabcool, le 19 mai 2016 - 19:13 , dit :

Merci pour cette nouvelle refonte sur Nakiska ! :)/>
Juste une question : comme je l'ai vu, la remontée était fermée car il y avait peu de neige. Cela arrive-t-il souvent ? Peut-être à cause de la pente forte (assez rare quand même je trouve pour un TKE) qui ne retient pas assez la neige ? Merci pour ta réponse. :)/>

Comme précisé dans le reportage, le téléski n'a jamais été ouvert au public. Il n'a servi que pour la descente des JO de 1988 et il sert maintenant pour les pisteurs.
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#6 L'utilisateur est hors-ligne   Artsinol 

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Posté 19 mai 2016 - 21:57

Salut rodo , je releve un erreur , le lien vers la station conduit a kicking horse et pas a nakiska

Ce message a été modifié par Artsinol - 19 mai 2016 - 21:57 .

Un rêveur comme beaucoup d'autres, nostalgique d'histoires qu'il n'a hélas jamais vécues.

Je m'excuse si les textes sont parfois difficiles à comprendre, le français n'étant pas ma langue maternelle.
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#7 L'utilisateur est hors-ligne   Rodo_Af 

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Posté 20 mai 2016 - 00:52

Merci pour vos retours. Le bug est corrigé.

> SnowLoup : En effet, le podium de la descente Olympique est plus utile que celui du Super G. Corrigé.


:)
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