Posté 23 septembre 2023 - 20:37
En comparaison, certaines entreprises de transport publics suisses autorisent la conduite avec des écouteurs (!!!!) et aucune autorité ne trouve quelque chose à redire. Sans compter que j'ai vu de nombreux chauffeurs de bus/trolleybus en service de ligne utilier leur portable lorsque le véhicule est en mouvement (déjà que beaucoup conduisent mal, tout particulièrement à Genève et Lausanne).
Pour les RM, la circulaire paraît théoriquement justifiée, par contre, en pratique, cela me semble difficile à faire respecter de façon stricte. Se pose également la question de l'utilisation d'oreillettes pour les radios (walkie-talkie) et portables pour des usages liés au service.
D'un point de vue formel, ëtre distrait ne serait-ce que 2 ou 3 secondes peut avoir des conséquences dramatiques dans le pire des cas; cela étant, on ne peut être concentré à fond non-stop durant des heures et plus encore dans un environnement "monotone", sinon des rotations seraient indispensables.
Il restera toujours un risque résiduel, personne ne peut être attentif sans interruption durant des heures; au final ce sera un question de probabilités, dans la très grande majorité des cas l'accident sera évité.
Ce genre de directive servira avant tout de prétextes aux juristes en cas de pépin, donc pour désigner un coupable.
A mon avis il serait préférable de garder une certaine flexibilité même si perso je suis contre l'utilisation du portable pour jouer ou regarder des vidéos pendant le service, par contre interdire de téléphoner me paraît excessif. Les écouteurs je suis plutôt contre ou en tout cas une oreille doit rester libre.
Je suis également convaicu qu'il est plus important de rester près d'un interrupteur d'arrêt d'urgence en permanence en particulier pour les débrayables et les téléskis que p.ex. téléphoner de façon raisonnable en restant attentif à la surveillance de l'installation. Quand on est 10 m du bouton-poussoir le temps de réaction total sera bien long!
Un solution beaucoup plus judicieuse que de surréglementer consiste à recourir à des moyens techniques notamment basés sur l'analyse vidéo (vision) et audio (p.ex. pour discrimer du bruit de fond la voix d'une personne qui crie). L'idée générale étant de détecter certaines situations potentiellement à risque et d'en alerter par signal sonore le personnel.
De toute manière des directives inutilement trop contraignantes ne seront guère respectées et il faut arrêter de tout vouloir réglementer à tort et à travers.
Mieux vaut conserver une approche pragmatique et responsabiliser le personnel tout en le respectant.
Malheureusement les assureurs jouent également un rôle détestable, dans tous les domaines leurs juristes tentant aveuglément d'imposer toutes sortes de contraintes en partie irréalistes (p.ex. port d'EPI dans certais cas absurdes) et ce avec la complicité des normocrates déconnectés des réalités du travail sur le terrain.
Quand on voit les bénéfices des assureurs on peut se demander pourquoi les exploitants de RM ne créent pas une mutuelle, je suppose que cela permettrait des économines importantes (je laisse notre expert du forum apporter des précisions, notamment sur la réassurance). En comparaison, en Suisse, dans certains cantons l'assurance-incendie est du ressort du monopole cantonal (pas de bénéfice, l'excédent est investi pour les pompiers ou retourné sous forme de réduction de primes, subventionnement de paratonnerres, etc.) alors que dans d'autres les assureurs privés s'en chargent. Et devine qui paie moins de primes...
Aide
