Arf, cette bonne vieille Tuca
.
Un peu d'histoire : C'est une petite station qui a ouvert en 1972. Le but de cette station était de doter le Val d'Aran d'une station alternative au mastodonte qu'était déjà Baqueira et surtout à des tarifs plus modérés. Les RMs de cette station n'étaient pas nombreuses et pas en très bon état à l'époque où j'y skiais :
2 TSF 2
(dont un employé tant à la montée qu'à la descente qui servait d'accès à la station (pas de route d'accès))
1 TK d'inititation baby
3 TKD
(dont un fonctionnant sur moteur diesel).
De mémoire, les caractéristiques étaient à peu près celles-ci (je n'ai aucun souvenir des noms des remontées) :
TSF 2 d'accès :
Station aval tension, Altitude : 980m
Station amont motrice, Altitude : 1540m
Longueur : ~2100m
Débit : 900p/h
Particularité : Deux véhicules "de service" (en fait juste des grands plateaux de 2,3m*1,2m sans aucune ridelle) en ligne en permanence pour servir d'évacuation des civières pour les blessés.
TSF 2 de la station :
Station aval motrice, Altitude : 1540m
Station amont tension, Altitude : 1830m
Longueur : ~1350m
Débit : 720p/h (au début de la station
)
TKD du sommet :
Station aval motrice, Altitude : 1830m
Station amont tension, Altitude : 2205m
Longueur : ~1950m
Débit : 650p/h
TKD face Nord :
Station aval motrice, Altitude : 1690m
Station amont tension, Altitude : 1890m
Longueur : ~790m
Débit : ??
TKD Diesel :
Station aval motrice, Altitude : 1910m
Station amont tension, Altitude : 2205m
Longueur : ~720m
Débit : ?? p/h
Cette station a l'inconvénient d'avoir plus de 70% de son domaine skiable très exposé au soleil. Comme l'altitude est somme toute modeste, même à l'époque où elle fonctionnait, il y avait pas mal de souci au niveau enneigement.
J'y ai skié entre 1982 et 1988, soit deux ans avant sa fermeture définitive. Celle-ci a été imposée par les autorités face à la décrépitude de l'état des remontées. A titre d'exemple, depuis 1985, sur le TSF2 de la station on trouvait :
1. Un seul moteur (le GV car le PV avait été démonté et adapté pour remplacer le moteur du TKD du sommet (si, si, véridique),
2. La transmission ne comportait plus que 4 courroies entre l'axe moteur et l'entrée du réducteur sur les 7 d'origine
3. Le cable était effiloché par endroits. Pour pallier cela, certains sièges avaient été déplacés pour que la pince permette de stopper l'effilochage. L'écartement entre les sièges en ligne était donc, on va dire, variable
4. Des sièges avaient été enlevés pour pallier la casse de ceux de l'autre TSF.
Cette station était éprouvante pour l'utilisation des RMs. Entre le TKD du sommet qui arrachait le personnes au démarrage ou les faisait littéralement voler par endroits, le TKD Diesel qui était d'une pente par endroit que je n'ai jamais revu ailleurs, l'accès à la station en TSF tournant en GV... Du coup, après avoir vécu ce genre de choses là, j'avoue que je ne comprends pas comment on peut louper son embarquement/débarquement sur un TSD...
Pour l'accès à la station, le TSF était très physique. Je m'explique.
Accès : Partant de très bas en altitude, on ne chaussait pas ses skis au départ pour monter 90% du temps. On devait les prendre avec les batons dans les bras et s'asseoir quand le siège arrivait. Ensuite, en essayant de ne rien perdre, il fallait rabbattre le garde-corps. A l'arrivée, il fallait lever le garde corps à temps et courir plus vite que le siège, toujours avec les skis dans les bras pour quitter le siège. Facile avec les godasses de ski
Ah, oui, le TSF restait tout le temps en GV bien sur et n'avait pas de contacteur d'arrêt à l'approche de la poulie motrice.
Retour : Opération inverse : A partir de 16h30, le TSF était chargé à bloc sur le brin descente. Pour embarquer, même topo que pour l'accès mais avec des empoyés qui avaient la sollicitude de retenir le siège pour éviter qu'il ne fasse un strike dans les mollets des skieurs ayant les skis dans les bras. Du coup, au moment où il lachaient, il vallait mieux avoir l'estomac bien accroché car l'effet balancoire était impressionant, accru avec l'amorce de descente très rapide. En bas, toujours la course mais dans du gravier (histoire de faciliter les choses
). Pour accroitre le débit en descente (enfin
), lorsque les deux plateaux de service passaient, 3 à 4 personnes y embarquaient dessus avec les skis posés par les employés. Je reprécise que ces plateaux n'avaient aucune ridelle. Ils fasaient donc office de siège 4 places...
Avec le recul des années, je trouve qu'il fallait être un brin fou ou inconscient d'aller là bas
. Mais au moins, cette station n'était pas aseptisée et a laissé des souvenirs (très bons en ce qui me concerne). De nos jours, on ne risque pas de revoir ce genre de situation. On est globalement beaucoup plus aseptisé (et plus sécurisé aussi). Mais c'est quelque part un peu dommage il me semble...
Pour en terminer sur le projet de redémarrage, globalement, le principe sera le même. Pas de route d'accès. A ce que je sais, il y aurait :
1. Une TC12 pour l'accès
2. Deux TSD6 places
3. 1 TSF 4 places
4. 1 ou 2 TKE
5. Un ou deux tapis pour l'initiation
6. Une centaine de canons pour débuter. Jje ne sais pas où ils vont aller trouver de l'eau car sur cette montagne, c'est sec et re-sec. Très difficile d'y trouver une source l'été quand je vais VTTer dans ce coin (il y en a bien une bien cachée quand même
)