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Reportages : "Au Cœur des remontées mécaniques"



Liste des remontées mécaniques Applevage


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Applevage

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Nationalité : Française
Informations :

Applevage, ou, dans sa formulation initiale longue, Société de construction et de location d'appareils de levage et de matériel de travaux publics, était une entreprise de construction mécanique française fondée en 1902 par le rachat des établissements Veuve Bernier & Cie à Paris, spécialisés dans la conception de treuils et divers appareils de levage. C'est l'ingénieur polytechnicien Marcel Postel-Vinay, issu d'une grande famille de l'industrie française, qui pris la direction de la nouvelle société.

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Publicité de 1905 (DP)


Elle absorba en 1914 les établissements Horace Gottignies, situés à Rousies, près de Maubeuge, qui devinrent ses principaux ateliers. Applevage poursuivit son développement avec l'acquisition en 1921 des établissements J. Richard, implantés à Paris, principal constructeur français de transporteurs aériens par câble (de matériaux) de l'époque. Richard avait en outre absorbé, au début du XXe siècle, les établissements Georges Mourraille, basés à Toulon, et détenteurs de la licence pour les téléphériques système bicâble Otto-Pohlig. (On trouve sur notre forum un rare témoignage d'une construction Richard-Mourraille, datée de 1908, sur les hauteurs de Bourg-d'Oisans : lien).

Applevage était spécialisé dans la production de transport par câble, matériel ferroviaire, ponts roulants, grues et chariots élévateurs. Dans les années 1930, Marcel Postel-Vinay décrocha à la tête d'Applevage plusieurs chantiers importants. La grue Applevage n°14, mise en service en 1937 sur le port Lympia à Nice, aujourd'hui classée monument historique et labellisée Patrimoine XXe siècle, en est un bel exemple.

Applevage fut en outre co-fondateur de VETRA (Société des VEhicules et TRActeurs électriques) en 1925, qui fournit plusieurs locomotives électriques du réseau ferroviaire des gros ouvrages de la ligne Maginot. La société conçut également dans les années 1930 quelques remontées mécaniques militaires toujours dans le cadre de la construction de la ligne Maginot, notamment le téléphérique monocâble Pont-Nuaz - Pas du Roc au dessus de Modane.

Applevage livra en 1936 sa première remontée mécanique pour voyageurs au Mont-Dore : le téléphérique du Sancy. L'installation, dont la conception fut supervisée en interne par l'ingénieur Pévérelli, constitue en outre un des premiers exemples de téléphériques où l'on a réellement cherché à optimiser les dimensionnements et les performances par le recours massif à des alliages légers. Elle inaugurait la disposition de câbles dite Applevage à un câble porteur et deux câbles tracteurs horizontalement coplanaires.



L'équipement se distinguait esthétiquement par le style abouti de ses cabines, de forme octogonale, construites par le carrossier lyonnais Million-Guiet, et dont le modèle, standardisé, sera reconduit sur les téléphériques Applevage des décennies 1930 et 1940 : au mont d'Arbois à Saint-Gervais (1937), à Serre-Chevalier (deux tronçons construits de 1938 à 1941), à la Tête de Solaise à Val-d'Isère (construit de 1939 à 1942), et au Taoulet à La Mongie (1949).

Au sortir de la seconde guerre mondiale, la société se lança dans la construction de téléskis à perches débrayables (un à Villard-Reculas, près de l'Alpe d'Huez, un à La Mongie et deux à La Clusaz) en employant le brevet de pince tenaille de Jean Pomagalski. Le matériel était de conception solide, avec des grands pylônes en treillis standardisés et des gares de départ abritées dans un imposant bâtiment en dur. Mais, les phénomènes de vrillage du câble entraînaient l'ouverture fréquente de la pince et provoquaient des glissement des agrès en ligne. Aussi Applevage choisit-il de ne pas poursuivre l'expérience en la matière.

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TKD du Crêt du Merle à La Clusaz (DR)


Marcel Postel-Vinay, décédé en 1953, avait cédé sa place de PDG à son fils Francis, également ingénieur polytechnicien, qui se lança dès le début des années 1950 dans la construction de télécabines en nouant un partenariat avec l'ingénieur mégévan Georges Reussner (qui avait notamment dirigé le chantier de construction de la ligne du col du Midi à Chamonix). L'originalité de ces équipements système Reuss(ner) résidait dans leur système d'attache des cabines : une demie suspente basse, solidaire de la cabine, qui s’accrochait à une demie suspente entraîneuse qui restait fixée au câble de façon permanente.

Le premier appareil Applevage système Reuss(ner) fut mis en service en 1952 dans la station même de Georges Reussner, à Megève : il s'agit de la télécabines du Jaillet . Deuxième télécabine de France après celle de Villard-de-Lans et première de conception française. Vinrent également les télécabines du Moucherotte à Saint-Nizier, des Carroz d'Arâches et du mont Rond au Col de la Faucille. Le crochet, initialement situé sur la demie suspente entraîneuse fût ensuite positionné sur la demie suspente basse de la cabine.

Les cabines modèles Reussner étaient en aluminium et pouvaient accueillir 4 personnes. Elles étaient produites par Métalléger de Sierre, en Suisse, ou les Ateliers de Constructions Industrielles de Versailles. Leur dessin singulier n'était pas sans rappeler celui de calèches fermées.

Né à La Chaux-de-Fonds en Suisse, Georges Reussner avait gardé de bons contacts avec ce pays qu'il avait quitté pour la France en 1925. Il proposa donc également son brevet au constructeur helvétique Oehler qui l'employa sur deux télécabines.



Francis Postel-Vinay développa en outre Applevage à l’internationale. La société installa bon nombre de ses grues à l'étranger et, même si peu de ses téléphériques pour voyageurs furent exportés, elle livra en Amérique du Sud sa plus belle réalisation : une ligne en 4 tronçons à Mérida, dans les Andes au Venezuela, construite entre 1956 et 1960, et qui constituait le plus haut téléphérique pour voyageurs du monde, avec une gare d'arrivée au Pico Espejo à 4.760 mètres d'altitude. La longueur cumulée des quatre tronçons était de 12.500 mètres. Le câble du dernier tronçon assurait une portée de 3.000 mètres de distance sans appui intermédiaire. Cet équipement de tous les superlatifs est resté en exploitation jusque dans les années 2010 avant d'être reconstruit.

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Publicité Applevage pour les téléphérique de Mérida (Coll. Pons)


Parallèlement, Applevage assura en France dans les décennies 1950 et 1960, la construction de la majorité des téléphériques de cet l'époque : Pic du Midi à la Mongie, Beauregard et l’Étale à La Clusaz, Pic Lumière à Saint-Lary, la Sagette à Artouste, doublement du Sancy au Mont-Dore, ou encore le Lys à Cauterets, qui recevait, du fait de sa longueur de 3.689 mètres, quatre cabines avec un changement à mi-parcours.



La construction des véhicules de ces téléphériques était désormais confiée au célèbre carrossier grenoblois Belle-Clot, réputé pour ses autocars, et qui était à même de livrer des cabines pouvant transporter jusqu'à 80 voyageurs comme ce fut le cas sur le téléphérique des Prodains à Avoriaz construit entre 1961 et 1963.

Applevage assura également la rénovation en profondeur d'une multitude d'équipements concurrents : Bellevue aux Houches, Le Bettex à Saint-Gervais, Rochebrune à Megève, sont quelques exemples.

Le constructeur fut intégré à la société française Fives Lille-Cail en 1963 mais continua la production de remontées mécaniques jusqu'en 1967 sous l'appellation Fives Lille - Cail / Applevage.

Les équipes d'Applevage avaient tissé des liens avec l'ingénieur des Ponts et Chaussées Roger Laurent. Avec les brevets Laurent, Applevage se lança sur le marché du télésiège fixe et réinvestit le marché de la télécabine en reprenant la commercialisation des télécabines à pinces RYL54 précédemment assurée par Sarrasola. La pince RYL54, évolution d'une pince de 1954, disposait d'un serrage par gravité (grâce à la masse de la cabine) qui se trouvait renforcé par un ressort en compression emprisonné dans un carter (préfiguration des pinces S).

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Pince RYL54 (Remerciements à JM Grand et Loutseu)


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Schéma de la pince RYL54 (DR)


Applevage/Fives Lille-Cail livra ainsi en 1964 dans les Pyrénées, la télécabine biplace RYL54 de Bonascre à Ax-les-Thermes, mais aussi, le télésiège fixe du Grum à Cauterets.

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TCD2 de Bonascre à Ax-les-Thermes (DR)
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TSF2 du Grum à Cauterets (DR)


Cette même année, la société installa également un second (et dernier) exemplaire de télécabine système Laurent au Pleynet à Morzine, mais cette fois, avec des cabines Belle-Clot quadriplaces employant un chariot à double pince RYL54.

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TCD4 du Pleney à Morzine (Coll Laurent Berne)


Les derniers téléphériques livrés par le constructeur au Lioran (Plomb du Cantal) et à Flaine (Grandes Platières) adoptaient une nouvelle suspente autorisant des charges supérieures et une configuration qui abandonnait les deux câbles tracteurs horizontalement coplanaires au profit d'une solution monotracteur.



Le savoir-faire d'Applevage a cependant été perpétué au travers du bureau d'études SEMEM, fondé par des ingénieurs de la maison, avec à leur tête M. Barracher, qui deviendra responsable du département débrayable chez Poma. Ces sont ces ingénieurs qui, en collaboration avec Roger Laurent, ont développé les principales composantes des télécabines à pince S Pomagalski de 1965 aux années 1980 avec le succès que l'on lui connait.


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