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 TB2 des Verdons

Courchevel (Les 3 Vallées)

Julliard - Sosatel - Clerc-Renaud

T2 HS
Description rapide :
Petit retour au temps des "paniers à bouteilles"

Année de construction : 1953
Année de fin de service en : 1961

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Auteur de ce reportage : Bouctou
Section écrite le 10/08/2014 et mise à jour le 23/08/2014
(Mise en cache le 23/08/2014)

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C'est le 3 Mai 1946 que Francis Eugène Mugnier, maire de Saint Bon, signe, avec l’accord de son conseil municipal, la cession de terrains communaux au département de la Savoie qui projette la création d’une station de sports d’hiver au plateau des Tovets à 1750 mètres d’altitude. Courchevel est née. C'est un projet novateur, car il s'agit de la première station créée ex-nihilo sur un concept skis aux pieds. L’idée est de créer une station sociale, permettant l’accès au ski au plus grand nombre.
Sept ans plus tard, le plateau inhabité a laissé la place à une véritable station de montagne dont le développement se poursuit à un rythme soutenu. Pas moins de 40 hôtels sont désormais à votre disposition sur l'ensemble de la vallée, pour vous accueillir au cœur des pentes enneigées.
Pour cet hiver 1953-54, le domaine skiable mécanisé connaît lui aussi une évolution majeure. Une année seulement après l'inauguration du téléférique de la Saulire (se reporter à notre article de l'an dernier), la grande nouveauté est la mise en service du télébenne Julliard des Verdons, reliant le plateau des Tovets au départ du téléférique.



L'axe Tovets/Saulire, colonne vertébrale du domaine skiable

A la remise des conclusions du rapport de la mission d'étude 1942 (instituée par le Commissariat Général à l'Education Générale et aux Sports du Gouvernement de Vichy, le 28 décembre 1942), la Saulire n'est pas retenue comme devant être équipée de moyens d'accès mécanisés depuis la vallée de Saint Bon. Seuls le téléski reliant Courchevel à la station des Tovets ainsi qu'un téléférique reliant Courchevel à la Loze (plus un téléski sur Moriond) sont proposés.


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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

Mais lorsque le département de la Savoie reprend le projet en 1946, et bien que s'appuyant sur le travail réalisé 4 ans auparavant, les grandes lignes de l'aménagement du futur domaine skiable sont sensiblement modifiées : l'axe Tovets-Saulire devient dès lors une évidence. C'est ainsi que pour l'hiver 1946-47, outre les téléskis Courchevel-Tovets et Tovets-Loze, la construction d'un téléférique reliant les Tovets à la Saulire est envisagée.

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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

Finalement, l'ouverture de la station ne se fera qu'avec les 2 téléskis, moins chers et plus rapides à mettre en place. La desserte, depuis le versant Saint-Bon, du sommet tant convoité ne verra sa concrétisation qu'à l'ouverture du téléférique l'an dernier. Et cet hiver marquera, grâce au nouveau téléporteur des Verdons, l'achèvement de cet axe imaginé il y a plus de 7 ans.



Le télébenne des Verdons

C'est au cours de la réunion de la commission des Sports d'Hiver et du Tourisme du 7 Avril 1951 qu'est proposée la construction d'un télébenne reliant la station de Courchevel 1850 au départ du futur téléférique dont les travaux sont sur le point de débuter. Cette proposition sera entérinée par le conseil général de Savoie au cours de ses délibérations des 27 et 28 avril de la même année. Une enquête publique est alors menée, du 25 mai au 4 juin 1952, et la déclaration d'utilité publique signée le 28 juillet 1952.
Mais contrairement à ce qui a été fait pour les autres remontées mécaniques construites jusqu'à aujourd'hui (mis à part bien sûr le secteur de Moriond qui ne dépend pas du département), les SPTV n'ont pas souhaité se charger des travaux de réalisation de ce nouvel appareil.
C'est donc Monsieur Gabriel Julliard qui s'est vu confier, par le biais d'une concession (accordée le 15 juillet 1953, la construction à ses frais et l'exploitation du télébenne dont la mise en fonctionnement devait se faire au plus tard le 15 décembre 1953, sous peine d'une amende de 1000Frs par jour de retard.

Voici l'équipement que la station savoyard propose cet hiver :


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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

Notons que le télébenne indiqué entre Courchevel 1550 et Courchevel 1850 n'est pas encore construit.

Les tarifs


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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

Sur un plan technique, l'appareil est un télébenne désormais classique fournit par la société Sosatel de Chambéry suivant un brevet Gabriel Julliard. La construction est elle même sous-traitée aux établissements Clerc-Renault d'Aix-les-Bains.
La gare aval est motrice, tandis que la tension s'effectue, via une poulie flottante, en gare amont. Il est à noter que sur les plans présentés le 19 août 1953 au Directeur des Services Départementaux de la Reconstruction et du Logement, la configuration était inversée. Je n'ai malheureusement pas pu obtenir plus d'informations quant à ce "retournement" de situation.
L'appareil est d'ores et déjà dimensionné pour une future transformation en appareil débrayable.


  • Nom de l'installation : TB des Verdons

  • Constructeur : Sosatel - Gabriel Julliard
  • Année de construction : 1953
  • Saison d'exploitation : Hiver/Eté
  • Capacité : 2 personne(s)
  • Altitude Aval : 1761 m
  • Altitude Amont : 2078 m
  • Dénivelée : 317 m
  • Longueur horizontale : 2300 m
  • Longueur développée : 2320 m
  • Débit : 240 personnes/heure
  • Vitesse d'exploitation : 1.5 m/s
  • Emplacement Motrice Aval
  • Emplacement Tension Amont
  • Sens de montée : Gauche


La station aval est située au cœur du plateau des Tovets, entre le premier pylône du Catérail et le remonte-pente de La Loze, accessible facilement depuis les hébergements comme des pistes, et à proximité de l'arrivée du téléski montant les skieurs venant de Courchevel 1550 qui n'ont qu'à traverser la route pour s'élancer en direction du massif de La Saulire.


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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

Vue de la gare depuis le versant Loze, avec son premier pylône compression en béton et son premier support en treillis

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Approchons-nous un peu plus près

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Vue depuis le haut de la piste redescendant sur Courchevel 1550, avec en arrière plan, le départ du téléski de La Loze

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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

Vue de plus près

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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

Détail sur le pylône en béton


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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

Avant de prendre le départ, il est bien évidemment impératif de déchausser.

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Puis après avoir installé les skis dans les réceptacles prévus à cet effet, un employé retient gentiment la nacelle afin de faciliter l'embarquement

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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

Et nous voilà partis pour ce lent voyage au cœur de la montagne, suspendus à un simple fil d'acier

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Début de la ligne, avec le monte-pente de La Loze en arrière plan

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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

La ligne prend ensuite lentement de l'altitude

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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

La pente s'accentue légèrement, afin de passer une petite butte entre les sapins

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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

Une fois ce premier relief franchi, la vue se dégage sur les massifs de La Saulire et de La Vizelle, ainsi que sur les champs de neige du Biolley

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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

Petit regard en arrière...

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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

...puis le trajet continue, avec en ligne de mire, l'imposante Croix des Verdons

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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

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(Collection B.Détard)

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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

Nous laissons bientôt sur notre gauche, le téléski du Biolley, construit il y a déjà 4 années

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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

Tout au long du parcours, des panneaux rappellent à l'usager les règles de sécurité à suivre au cours du voyage comme en cas de panne. Affichages qui ne sont pas toujours exempts de fautes d'orthographe...

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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

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(Collection B.Détard)

La ligne quitte les derniers arbres et entame son ascension en direction de la gare du téléférique

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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

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(Collection B.Détard)

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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

Et c'est le terme de notre voyage

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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

Détail sur la station d'arrivée

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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

Vue depuis la benne du téléférique

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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

Intéressons-nous à présent aux véhicules. Voici une nacelle standard

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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

Vue depuis l'arrière

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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

Mais pour faire face aux conditions parfois rigoureuses de ces hautes altitudes, des aménagements ont été apportés sur certaines bennes. De la simple bâche pour contrer les effets du vent...

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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

...à la mise en place d'une carrosserie complète


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(Collection B.Détard - Droits Réservés)

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(Collection B.Détard - Droits Réservés)


Pour terminer, voici, grâce au cinématographe, quelques images animées de ce téléporteur

Avec ce nouvel appareil, la jeune station savoyarde améliore considérablement l'accès aux pistes de La Saulire, paradis des skieurs aguerris, conforte la liaison avec la vallée voisine de Méribel, et ouvre un domaine qui ravira les skieurs peu débrouillés. Et la station n'est pas au bout de ses aménagements, car au vu des projets envisagés, nul doute que les années à venir verrons de nombreuses nouveautés renforcer encore un peu plus l'attractivité d'un des domaines skiables mécanisés parmi les plus beaux de France, voire même d'Europe.



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