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Auteur de ce reportage : alspace
Section écrite le 06/04/2016 et mise à jour le 17/11/2016
(Mise en cache le 17/11/2016)
Au sommaire de ce reportage :
- Les Menuires
- L'aménagement du front de neige de Reberty
- Croisette, liaison urbaine entre le front de neige de la Masse et le quartier de la Croisette
- Ligne et infrastructures de la télébenne de la Croisette
- Croisette, une liaison pratique
Les Menuires
Les Menuires est une station située dans la vallée des Belleville. Le centre principal se retrouve à environ 1850 mètres d'altitude sur les quartiers de Reberty et de la Croisette. La liaison avec le massif de la Masse, située en regard de la station principale, se fait par la cuvette située en aval des deux hameaux. On retrouve aussi les hameaux de Praranger et du Bettex, portes d'entrée de plus basse altitude (environ 1550 mètres), reliés aux Menuires par le télésiège du Bettex.
Notons que le domaine des Menuires est relié à Val Thorens par le Mont de la Chambre, à Saint-Martin de Belleville par le Roc des Trois Marches et par ces deux derniers sommets à la vallée de Méribel.
^^ Découvrez une présentation plus détaillée de la station en cliquant sur le logo ^^
L'aménagement du front de neige de Reberty
La réalisation de la station des Menuires débute en 1964. On y trouvait alors trois téléskis ainsi que le village de vacances du Solaret, démoli depuis 2004.
Mais les premières résidences de la station des Menuires ouvrent en 1967, en même temps que la construction des deux tronçons de la télécabine de la Masse, donnant accès à de nombreux champs de neige jusqu'à plus de 2700 mètres d'altitude.
La même année, la station a décidé de construire les télésièges du Doron et des Combes ainsi que le téléski Combes A, permettant en chaîne de rallier les crêtes du Roc des 3 Marches depuis le départ de la télécabine de la Masse 1. Celle-ci est formée par les télésièges du Doron et des Combes ainsi que du téléski des Combes A.
Le départ du télésiège fixe du Doron avec la gare aval de la télécabine de la Masse
à gauche (D.R).
Après le développement important du domaine skiable des Menuires et la réalisation de la liaison 3 Vallées avec la vallée de Méribel en 1973, les installations du front de neige et du secteur de la Masse deviennent sous-dimensionnées. Tout d'abord, des télésièges sont construits au cours des années 1970 et jusqu’au début des années 1980 pour doubler efficacement les télécabines de la Masse 1&2.
Dans cette période, Doron est remplacé par un télésiège fixe triplace pour augmenter le débit, trop faible pour faire face aux pics de fréquentations lors des périodes de vacances scolaires.
Puis en 1983, la télébenne de la Croisette est installée par Gimar pour rejoindre directement le pied du quartier de la Croisette depuis le front de neige de la Masse. Elle permet surtout un accès et un retour facile pour les piétons venant sur la Masse.
L'année suivante, la télébenne de Réberty est placée au départ du front de neige de la Masse. Elle permet de desservir une piste bleue et les résidences du lieu-dit de Reberty. Par rapport à sa voisine de la Croisette, celle-ci est ouverte aussi en été pour la desserte de pistes de luge d'été entre la station sommitale et une gare intermédiaire uniquement ouverte pour cette occasion, située au premier tiers de la ligne.
La gare aval de la télébenne de Reberty (cliquez sur l'image pour afficher le reportage dédié à cette installation).
En 1989, la télécabine de la Masse 1 est démontée au profit d'une télécabine débrayable 12 places sur le même tracé, puis vient le remplacement du télésiège triplace du Doron en 1998 par un télésiège débrayable 4 places. Ce télésiège est même équipé d'un système de double embarquement (DLS) en 2001 afin d'augmenter son débit, trop faible aux heures de pointe durant les vacances scolaires.
Vue en plongée sur la gare val du télésiège du Doron (au centre) et de la télécabine de la Masse 1. On remarque sur la droite le départ de la télébenne de la Croisette.
Cliquez sur l'image pour afficher le reportage dédié au télésiège du Doron.
Enfin, en 2012, la télébenne de Reberty laisse sa place à un télésiège débrayable 6 places sur un tracé différent et un peu plus long afin de permettre l'accès au départ du télésiège du Sunny Express, tout en gardant la desserte piétonne de l'appareil.
La gare aval du télésiège de Reberty (cliquez sur l'image pour afficher le reportage dédié à cet appareil).
Croisette, liaison urbaine entre le front de neige de la Masse et le quartier de la Croisette
La télébenne de la Croisette a pour rôle de relier le front de neige de la Masse avec le quartier de la Croisette. Elle part en contrebas du départ de la télécabine de la Masse et juste à côté de la gare aval du télésiège du Doron pour arriver sous les résidences du front de neige de la Croisette. Elle permet ainsi aux skieurs logeant dans ce quartier de revenir à leur logement en évitant le télésiège du Doron lorsque ces derniers se trouvent sur le front de neige de la Masse.
Croisette a donc un rôle essentiellement urbain car elle arrive au quartier du même nom, au bord d’une route. En la traversant, il est toujours possible de rejoindre le front de neige de la Croisette où l'on trouve le télésiège des Menuires et la télécabine du Roc des 3 Marches 1. Elle ne dessert donc aucune piste.
Elle permet aussi aux piétons revenant du restaurant d’altitude de la Masse par la télécabine éponyme de rentrer dans la station.
Situation de la télébenne de la Croisette sur le plan des pistes des Menuires.
Situation de la télébenne de la Croisette sur le plan de la station.
Croisette est une télébenne pulsée à mouvement continu construite par Gimar. Il y a 20 véhicules regroupés en 4 trains de 5 bennes tournant continuellement sur la ligne. On retrouve ici un appareil de la gamme Varcompact, avec une motorisation hydraulique très bruyante obligeant une configuration souterraine. Elle est la première télébenne pulsée de Gimar, un an avant la construction de celle de Reberty qui partait quelques mètres plus haut que Croisette, jusqu'à son démontage en 2012.
Publicité de Gimar vantant les avantages d’une motorisation hydraulique.
Voici donc les caractéristiques de cette télébenne :
Caractéristiques administratives
TCP-Télécabine pulsée : CROISETTE
Maître d'œuvre : DCSA
Exploitant : SEVABEL
Constructeur : GIMAR
Année de construction : 1983
Caractéristiques d’exploitation
Saison d'exploitation : Hiver
Capacité : 4 personnes par nacelles (20 personnes par train)
Débit à la montée : 900 personnes/heure
Vitesse d'exploitation maximale : 4 m/s
Sens de la montée : Par la gauche
Caractéristiques géométriques
Altitude aval : 1710 m
Altitude amont : 1801 m
Dénivelée : 91 m
Longueur développée : 372 m
Portée la plus longue : 142 m
Survol maximal : 20 m
Pente maximale : 49 %
Temps de trajet : environ 2 minutes
Caractéristiques techniques
Type de gare aval : Motrice-tension Varcompact
Emplacement motrice : Aval
Type de motorisation : Hydraulique
Puissance développée : 29 kW
Emplacement tension : Aval
Type de tension : Hydraulique
Pression nominale : 105 bars
Type de gare amont : Retour-fixe
Nombre de pylônes : 5
Largeur de la voie : 4 m
Caractéristiques des véhicules
Nombre de véhicules : 20 (4 trains de 5 bennes)
Type de véhicules : Nacelles 4 places
Masse à vide : 180 kg
Charge utile : 320 kg
Espacement des trains : 80 secondes
Écartement entre chaque nacelles d'un train : 2 m
Dispositif d'accouplement : Pince fixe Tenaille GMM (posées en 2011)
Caractéristiques du câble (1999)
Fabricant : TREFILEUROPE
Diamètre : 33 mm
Type de câblage : Lang à droite
Composition : 6x17 fils
Type d'âme : Textile
Pas de câblage : 23 mm
Pas de toronage : 98 mm
Résistance à la rupture : 81 130 daN
Ligne et infrastructures de la télébenne de la Croisette
La gare aval
La gare aval de la télébenne de la Croisette est située à 1710 mètres d'altitude, sur le front de neige situé au pied du secteur de la Masse ainsi qu'à proximité des départs du télésiège du Doron et de la télécabine de la Masse 1.
Au niveau technique, c'est la station motrice-tension. La machinerie est située en sous-sol pour en réduire les nuisances sonores. L'entraînement principal est composé d'un moteur électrique (ou éventuellement 2, probablement à courant continu) qui actionne une pompe hydraulique. Celle-ci met sous pression le circuit d'huile qui fait fonctionner le moteur hydrostatique situé au niveau de la poulie motrice. La machinerie comporte également un moteur thermique de secours.
La station intègre 5 balanciers 2S de chaque côté de la poulie motrice pour éviter que les bennes ne viennent frotter le sol en entrée et en sortie de gare.
Vue en plongée sur la gare aval, à l'époque où elle était encore peinte en vert.
Vue de profil depuis la piste verte Boulevard du Doron.
Vue depuis la file d'attente du télésiège du Doron.
En se rapprochant.
Vue arrière. En face, le quai de débarquement.
Vue de trois quarts.
Un train de bennes entrant en gare aval.
Les tuyaux du circuit hydraulique qui actionne le moteur hydrostatique situé au niveau de la poulie.
La poulie motrice.
La ligne
Dès la sortie de la gare aval, le pylône 1 imprime une longue portée où l'on survole le torrent du Doron de Belleville. Après le survol d'un parking entre les pylônes 2 et 3, la pente prend rapidement de l’importance jusqu'aux 49 % d'inclinaison maximale avant le pylône 4. Enfin, les pylônes 4 et 5 remettent le câble dans le plan horizontal pour l'entrée en gare amont.
Gimar a ainsi équipé la ligne de 5 pylônes, dont 4 supports et 1 compression :
- P1 : 8C/8C
- P2 : 8S/8S
- P3 : 8S/8S
- P4 : 8S/8S
- P5 : 8S/8S
P1.
Portée vers le pylône 2.
Fin de la portée et survol de la piste verte Boulevard de la Masse.
P2.
P3 et survol d'un parking.
Portée vers le pylône 4.
Milieu de la portée.
P4.
P5.
La gare amont
La gare amont est située à 1801 mètres d'altitude, à proximité immédiate du quartier de la Croisette.
C'est une simple poulie de retour fixe ancrée sur un massif en béton. Elle intègre 5 balanciers 2S de chaque côté pour éviter que les bennes viennent frotter le sol en entrée et en sortie de gare.
Entrée en gare amont.
Vue depuis l'aire de débarquement.
Vue de trois quarts arrière.
Vue de côté.
Vue arrière.
Vue d'ensemble de la gare amont depuis la route qui mène au quartier de la Reverdy et qui traverse celui de la Croisette.
Vue opposée, à l'époque où elle était encore peinte en vert.
Véhicules et pinces
La télébenne de la Croisette est équipée de 20 bennes 4 places Gimar, regroupées par train de 4. Il y a en permanence 5 trains qui parcourent la ligne. Les bennes sont reliées au câble par une pince fixe de type "tenaille" conçue par GMM.
La manœuvre des barrières des bennes s'effectue par le biais d'une came, qui, au passage d'un contact situé sur la pince permet leur ouverture ou leur fermeture.
Une benne 4 places Gimar en ligne.
Un train de bennes en ligne.
Zoom sur un train de bennes montant vu depuis le sol.
Croisement entre deux trains vu depuis le même endroit.
Vue avant d'une pince Tenaille. On remarque ainsi facilement la zone de contact sur la pince qui permet d'ouvrir ou de fermer les barrières des bennes.
Une pince de côté.
Le rail d'ouverture des barrières des bennes en gare aval.
Croisette, une liaison pratique
La télébenne de la Croisette est un appareil secondaire au sein de la station des Menuires. En effet, elle permet à la fois aux piétons et aux skieurs de remonter directement au pied du quartier de la Croisette depuis le front de neige de la Masse.
Au-delà de son rôle urbain, cette installation est particulièrement intéressante d’un point de vue technique car elle est l’une des dernières réalisations de Gimar toujours en service de nos jours. Elle possède en outre une motorisation hydraulique, rareté en France.
Aucun projet de remplacement de cette installation n'est à l'ordre du jour.
Croisette, une télébenne ancienne mais toujours adaptée à son rôle de liaison urbaine entre le front de neige de la Masse et le quartier de la Croisette.
Je tiens à remercier j’ib pour les photos, Bovinant pour la bannière ainsi que remontees pour la présentation de la station et sa relecture.
Bannière : Bovinant
Texte : remontees (présentation de la station) et Alspace
Photos : j’ib
Date des photos : 22 mars 2012, 13 et 14 janvier 2014.
