TCD10 Complexo do Alemão
Rio de Janeiro
Poma
Une télécabine urbaine mise en sommeil en 2016.
Options techniques :
- Gare intermédiaire 2 brins
Année de fin de service en : 2016
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- Sommaire des parties
Rio de Janeiro et ses favelas
Avec ses 6,1 millions de Cariocas (nom donné aux habitants de Rio), et une agglomération atteignant près de 11 millions de personnes, Rio de Janeiro est la deuxième plus grande ville du Brésil derrière São Paulo, la capitale économique.
Rio, c’est une température annuelle moyenne de 24° et un nom évocateur de vacances, de soleil et de fêtes… C’est, à juste titre, la capitale touristique et culturelle du pays… Qui ne connaît pas la plage mythique de Copacabana qui étend son banc de sable fin sur plus de 4 kilomètres, son carnaval de réputation mondiale, son Cristo Redentor (Christ Rédempteur), majestueuse statue de 38 mètres qui veille sur la ville au sommet du pic du Corcovado ou bien encore le Pão de Açucar (le Pain de Sucre), un pic rocheux de 395 mètres de haut à la forme si singulière qui domine directement l’océan Atlantique, avec son célèbre téléphérique qui conduit à son sommet (voir le reportage : TPH65 du Pain de Sucre).
Rio est également connu pour ses favelas, des quartiers pauvres qui regroupent plus de 20 % de la population de la ville, aménagés avec des habitations souvent précaires densifiées sur des espaces contraints. Les favelas ont grandi sans présence de l’état sur les flancs des collines adjacentes du centre-ville et sont souvent le théâtre de violences, du fait du trafic de drogue et de guerres des gangs. Cependant, même si les situations entre favelas demeurent inégales, la municipalité tente d'effectuer depuis quelques années un travail important de viabilisation, en construisant « en dur », en apportant les différents réseaux de fluides jusqu'au cœur des quartiers, mais également des services publics.
Mais un problème de fond est que les favelas sont concentrées sur les pentes escarpées des collines, et ne sont reliées à aucun grand axe de transport. Sans connexion directe au reste de la ville, aucun développement n'était possible sur le long terme. Eu égard au relief et à la densité d'occupation au sol, pour répondre à cette problématique, la municipalité a choisi la solution du transport par câble, inspirée par l'exemple des Métrocâble construits par Poma à Medellín (Colombie) dans un environnement similaire (voir les reportages ici). Les premières favelas de Rio a avoir bénéficié de ce type d'équipement sont celles du Complexo do Alemão.
Vue sur les favelas du Complexo do Alemão et la gare Palmeiras de la ligne de télécabine,
Le "teleférico" : outil de développement social du Complexo do Alemão
Le Complexo do Alemão est un ensemble de treize favelas réparti sur 300 hectares et comptant environ 150 000 habitants. Le Complexo était jusque là réputé pour être la partie la plus dangereuse de Rio. Les narcotrafiquants y faisaient régner leur loi. Sous l’impulsion du Président Lula, avec en ligne de mire la préparation de la Coupe du Monde de 2014, l’Etat fédéral du Brésil et l’Etat de Rio ont décidé de conduire une politique d’intégration de ces quartiers au reste de la ville. Un vaste plan de développement de 250 millions d'euros a ainsi permis la création d’un hôpital, d’un collège, d’une crèche mais également de commissariats de police. Pour tisser un lien entre les favelas, ses nouveaux services et le reste de la ville, une impressionnante télécabine 10 places disposant de six gares a vu le jour : le « Teleférico do Complexo do Alemão », également appelée ligne « Teleférico A », présentée comme un outil de développement social.
Vue aérienne de la ligne (© Google Earth)
Le Président Lula, en visite au Complexo do Alemão en décembre 2011 (CC by-sa-nc SEASDH),
Le tronçon 2, entre les gares de Baiana et Adeus,
La télécabine assure une desserte optimisée du Complexo do Alemão et, avec sa gare multimodale terminale de Bonsucesso, le met en liaison directe avec la ligne de trains urbains de Rio. Alors qu'il n’existait jusque là aucun transport en commun entre la ville et les favelas du Complexo, la télécabine offre désormais une desserte rapide, en toute sécurité et pour un coût modique (1 trajet aller simple est à 1 R$ soit 0,34 €). L’appareil dispose d'un débit de 2800 p/h par sens d’exploitation et est ouvert tous les jours de 6 à 21 heures (horaires adaptés le dimanche et les jours fériés de 8 à 20 heures).
Le téléporté a par ailleurs permis la création de 200 emplois directs (le personnel de la maintenance, d’exploitation, de sécurité, d’entretien, de billetterie, etc...), avec un recrutement principalement effectué au sein même des favelas.
Localisation de l’appareil sur le plan de transports en commun du train inter-urbain de Rio :
La plus vaste ligne de transport par câble en milieu urbain
Le chantier, d'un coût de 20 millions d'euros (coût de l'appareil seul) a été réalisé en 24 mois par le constructeur français Poma en collaboration avec le consortium brésilien Rio Melhor regroupant les entreprises Odebrecht, OAS et Deltac. Pour construire les gares et implanter les pylônes, on a du reloger près de 1.800 familles. Les bâtiments ont été dessinés par l'architecte Paulo Santos et s’affirment comme une signature visuelle forte du projet. Leurs volumes importants répondent à la topographie du terrain : les gares marquent l’espace tels des jalons et assoient l’appareil dans le paysage, témoignant ainsi de la présence de l'état et des services publics au cœur de ces quartiers. La décoration de ces bâtiments a été réalisée par des artistes brésiliens comme Romero Britto, Eduardo Kobra, Edmar Moreira… Elle fait appel a des couleurs vives destinées à symboliser l’esprit de fête de la capitale mondiale de la samba. Chaque station est liée en parallèle à une activité sociale particulière : service juridique, formation-orientation pour la jeunesse, conseils dans les domaines de l'assurance et de la banque...
Le tractopelle prépare le terrain de la future station Adeus (CC by-sa-nc Memórias do PAC),
Construction des stations de la télécabine (CC by-sa-nc Memórias do PAC/Dhani Bborges),
Durant les travaux, d'importants moyens ont été mis en oeuvre pour assurer la sécurité des travailleurs et assainir le Complexo, jusqu'alors tenu par le gang du Comando Vermelho. Des associations ont servi d'intermédiaires entre les autorités et les habitants. L'armée est aussi venue prêter main-forte : l'une des images fortes reste d'ailleurs l’assaut final du dimanche 28 novembre 2010, mené avec chars et hélicoptères par les troupes de l’armée contre les narcotrafiquants. Symbole de la victoire des forces publiques, l’image du drapeau brésilien flottant sur le toit d’une station du téléphérique au sommet du Complexo a fait le tour du monde ! L'armée a ensuite pu laisser la place aux Unités de Police Pacificatrice (UPP). Pour autant, « Nous avons commencé la construction alors que la favela n’était pas encore pacifiée. Mais comme nous employions les habitants du quartier, nous n’avons jamais été inquiétés par les barons de la drogue » précise Benjamin Dunesme, le chef du projet, chez Poma.
Avec une longueur de 3.460 mètres et 6 gares, c'est à ce jour la plus vaste ligne de transport par câble en milieu urbain. Il s’agit techniquement d'une double ligne Multix avec deux boucles de câble distinctes. Chacune dispose de sa gare de tension mais l'ensemble est jumelé par le biais d'une unique gare intermédiaire motrice via une poulie d'entraînement à double-gorge.
La télécabine dispose d’une première boucle de câble qui relie la gare terminale de Bonsucesso (G1 - tension) (commune au réseau de trains urbains), à la gare de Baiana (G3 - motrice), via une gare intermédiaire (G2). Puis, une seconde boucle de câble relie la station motrice Baiana à la gare terminale de Palmeiras (G6 - tension), via deux gares intermédiaires (G4, G5).
L'appareil possède des gares ouvertes dans les deux sens assurant une desserte optimale du Complexo. La plupart des gares font assumer à la ligne un changement de direction important (jusqu'à 79,4°), ce qui donne un étonnant maillage zigzaguant à travers les favelas ! Ce nombre conséquent de stations et ces angles de ligne ont imposé une gestion du cadencement des cabines au niveau des stations terminales G1 et G6, mais également de la station motrice G3 et de la station intermédiaire G5 (Itararé).
Changement de direction au dessus des favelas,
Cet équipement, ouvert au public au début de l’année 2011, a été inauguré officiellement le 11 juillet 2011 par Dilma Rousseff, présidente de la république du Brésil.
Il est à noter que la télécabine du Complexo do Alemão est une première au Brésil pour ce type d’équipement urbain. Il donc fallu former les équipes à ces nouveaux métiers, sachant que les gens découvraient le transport par câble et le fonctionnement de ce type d’appareil.
Inauguration de la télécabine du Complexo do Alemão par le Président Dilma Rousseff (CC by-sa-nc Blog do Planalto 01),
Vue des gares de Itararé, Alemão, Baiana et au fond, Adeus,
Les gares d’Itararé et de Palmeiras,
Pour l'anecdote, l’équipe technique a rencontré un problème assez récurent qui n’avait pas été anticipé : il s’agit de la nuisance des cerfs-volants. En effet, ici au Brésil, ces jouets pour enfants et adultes sont très populaires. L’un des jeux phares est celui du duel, ou deux cerfs-volants s’affrontent dans les airs, l’objectif étant de couper le fil de l’adversaire. Dans ce but, les cerfs-volants sont équipés de filins résistants et très coupants. Ceux-ci abîment sur leur passage la ligne de sécurité et endommagent même les cabines. Au vu de ce problème, l’exploitant a dû lancer une campagne d’information et agir auprès de la population du quartier pour éviter que les jeux de cerfs-volants ne se déroulent à proximité de la télécabine ; de plus des renforts ont été ajoutés sur la ligne de sécurité afin de réduire les arrêts de l’appareil.
Les caractéristiques de la télécabine du Complexo do Alemão:
* Caractéristiques générales:
Type : télécabine à pinces débrayables
Exploitant : Supervia
Constructeur : Poma
Modèle : Multix 10
Année de construction : 2010 - 2011
Inauguration : 07 juillet 2011
* Caractéristiques d’exploitation :
Période d’exploitation : annuelle
Horaire d’exploitation en 2013 : 06 h à 21 h (sauf dimanche et jours fériés : 08 h-2 0h)
Tarif en 2013 d’un trajet aller simple : 1 R$ (soit 0,34 €)
Vitesse d'exploitation : 5 m/s
Vitesse en marche de secours : 1 m/s
Débit : 2800 p/h
Temps de trajet : 17 minutes entre stations terminales
* Caractéristiques géométriques :
Altitude G1 - Bonsucesso : 20 m
Altitude G2 - Adeus : 137 m
Altitude G3 - Baiana : 82 m
Altitude G4 - Alemão : 120 m
Altitude G5 - Itararé : 105 m
Altitude G6 - Palmeiras : 142 m
Dénivelé : 122 m
Longueur : 3.460 m
Nombre de pylônes : 25
Sens de rotation : antihoraire
* Caractéristiques techniques :
Gare motrice : gare Baiana (G3)
Motorisation principale 1 : 2 moteurs à courant continu de 630 kW T-T Electric
Motorisation principale 2 : 2 moteurs à courant continu de 630 kW T-T Electric
Motorisation de secours : 2 moteurs à courant continu Bonfiglioli
Réducteur : Kissling PK22-XXL
Freins : 2 x 2 freins hydrauliques LP FE 100 sur poulie motrice
Gares de tension : gare Bonsucesso (G1) ; gare Palmeiras (G6)
Type de tension : hydraulique à fonctionnement intermittent, par vérin
Effort nominal vérin G1 : 79.000 daN
Pression nominale vérin G1 : 151 bars
Effort nominal vérin G6 : 81.800 daN
Pression nominale vérin G6 : 177 bars
* Caractéristiques du câble :
Diamètre : 52 mm
Composition : 6 x 31 ws
Type d’ame : structure pleine, rigide et plastique
Option : galvanisé
* Caractéristiques des véhicules :
Constructeur : Sigma
Type de véhicules : Diamond C10S210
Capacité : 10 passagers (8 assis + 2 debout)
Nombre de véhicules : 152
Type de pinces : LPA
Garage : gare Bonsucesso (G1)
La gare de Bonsucesso (G1 - Tension)
La gare de Bonsucesso est la station aval et le point de départ de la ligne de la télécabine du Complexo do Alemão. Il s’agit d’une gare de transport intermodale avec, en rez-de-rue, une station de trains interurbains et au niveau supérieur, le départ de la télécabine qui traverse l’ensemble des favelas du Complexo do Alemão. A cela s’ajoute des arrêts de différentes lignes de bus urbains de la ville de Rio.
Au sein de ce vaste bâtiment nous trouvons différents petits commerces et une billetterie commune au réseau de trains et à la télécabine, tous deux exploités par la même société : Supervia.
Différentes vues, depuis la rue, du bâtiment de la gare de Bonsucesso,
Au rez-de-chaussée la station du train régionale,
Dans l’entrée du bâtiment de la gare, on trouve plusieurs petits commerces,
La billetterie. En 2013, tarif d’un billet aller simple de la télécabine ; 1 R$ (soit 0,34 €),
Un kiosque touristique propose une visite de la favela Alemão : la télécabine devient un outil de développement touristique du quartier et de la ville,
Les bornes de contrôle des titres de transport,
L’accès au quai de départ, via l’escalier,
La plaque commémorative de l’inauguration de l’appareil effectué le 7 juillet 2011 par Dilma Rousseff, Président de la république du Brésil
et la plaque commémorant le 1er million de passagers, lors du passage du Premier Ministre français François Fillon,
De nombreuses personnes viennent juste « visiter » le quartier et se faire prendre en photo devant la télécabine,
Vue d'ensemble de la station Multix
Le quai de départ,
Dans le poste de conduite, l’armoire électrique, ainsi qu’un brancard permettant d’apporter les premier secours si nécessaire,
Détails de la station retour-tension
La gare Bonsucesso est l’une des deux stations de tension. Le vérin hydraulique effectue la tension de la première boucle de câble qui mène jusqu’à la gare Baiana (G3), station motrice de l’installation.
Dans la gare : la poulie retour tension,
Le vérin hydraulique qui effectue la tension du câble,
L’armoire de la centrale hydraulique,
La centrale hydraulique,
Le garage
La gare Bonsucesso dispose d'un vaste garage prévu pour accueillir les 152 cabines de l’appareil. En pratique les cabines ne sont pas décyclées entre deux journées d’exploitation, sauf rares exceptions. D'ailleurs le garage est d'utilisation manuel.
On y trouve un atelier d’entretien des pinces et les locaux techniques permettant l’entretien quotidien de ce vaste parc de cabines.
Sur la gauche l’accès au quai, sur la droite…
… la porte d’entrée du garage,
Avant de sortir du garage, les cabines sont systématiquement lavées,
Vue d’ensemble du garage,
Sur la droite une nacelle de service,
Le poste d’entretien des pinces,
La cabine blanche est utilisée pour les tournages d'une série TV dont de nombreux épisodes se déroulent dans le quartier d’Alemão,
La ligne : 1er tronçon (G1 - G2)
* Caractéristiques de la ligne :
P1 : 4S/C - 4S/C
P2 : 4S-2C / 4S2C
P3 : 8S / 8S
P4 : 10S / 10S
P5 : 12S / 12S
Le départ, avec le pylône P1, Balancier 4S/C - 4S/C,
Vue arrière sur l’ensemble de la gare Bonsucesso,
P2,
Balancier 4S-2C / 4S-2C,
P3,
P4,
P5,
La gare Adeus (G2)
Perchée sur la colline d'Adeus à 137 mètres d'altitude, la gare éponyme est la seconde plus haute de la télécabine du Complexo d'Alemão. Techniquement, il s'agit d'une simple station intermédiaire. La ligne y assume une déviation de 27,8° via trois poulies de déviation.
Approche de la gare Adeus,
Arrivée d’une cabine en gare,
Vue d’ensemble du quai,
Les 3 poulies de déviations,
Après le départ, vue de face de la gare Adeus,
La ligne : 2e tronçon (G2 - G3)
* Caractéristiques de la ligne :
P7 : 12S / 12S
P8 : 8S / 8S
P9 : 8-4C / 8S-4C
P10 : 8-4C / 8S-4C
P11 : 10S / 10S
P8, vue plongeante sur la favela d’Alemão,
P9,
P10,
Balancier 8S-4C / 8S-4C,
P11,
Balancier 10S/10S,
La base du pylône avec un accès protégé pour éviter une intrusion sur l’échelle,
La gare Baiana (G3 - motrice)
La gare de Baiana est située à respectivement 1.592 mètres et 1.868 mètres des gares terminales de Bonsucesso (G1) et de Palmeiras (G6). Du fait de cette position relativement centrale, elle assume techniquement le rôle de station motrice des deux boucles de ligne G1-G3 et G3-G6. La voie y est par ailleurs déviée de 50,5°.
Arrivée en gare Baiana,
Vues extérieures du bâtiment,
Arrivée d’une cabine à quai,
Vues du quai de la gare Baiana,
A noter que chaque quai est surveillé par la vidéo et généralement par un agent de sécurité,
Vue d’ensemble de la gare,
Une cabine au départ,
L'entraînement
L’entraînement de la télécabine prend place dans un vaste local technique situé sous les quais. Cela permet de diminuer les nuisances acoustiques et de faciliter les opérations de maintenance, mais également, d'avoir un local isolé thermiquement, assurant le maintien d'une température inférieure à 30°. Pour garantir le bon fonctionnement des moteurs, un système d'extraction d'air a également été installé.
Le treuil dispose d'une configuration à deux tandems de deux moteurs électriques T-T Electric à courant continu montés en série développant chacun 630 kW. Pour autant, pour une exploitation classique de la télécabine à 5 mètres par seconde, seul un tandem est nécessaire. Cette configuration à deux tandems a été réalisée par Poma pour assurer une disponibilité maximale de l'appareil eu égard à son rôle de transport urbain. Si une panne vient à se produire sur un tandem, la télécabine peut tout de même continuer de fonctionner parfaitement normalement en utilisant le second tandem. Pour répartir le temps de fonctionnement, un basculement de tandem est réalisé toutes les deux semaines.
Mais la caractéristique la plus spécifique du treuil est la configuration d'entrainement du câble originale : les deux boucles de chaque section (G1-G3 et G3-G6) sont entraînées par une unique poulie à double-gorge. Une solution qui permet de n'avoir qu'un seul treuil, là où une configuration classique aurait nécessité de mettre en place deux télécabines jumelées avec, pour chacune, une motorisation spécifique. On diminue ainsi les coûts d'investissement, de maintenance mais aussi le niveau sonore.
Les freins de la télécabine sont situés au niveau de la poulie motrice (aucun frein n'est présent au niveau de l'arbre rapide). Ils se répartissent en deux groupes de deux freins hydrauliques modulés LP FE 100 pilotés chacun par une centrale Aix Hydro.
En cas de défaillance des motorisations principales, une motorisation de secours composée de deux moteurs Bonfiglioli de 45 kVA permet de rapatrier les cabines à la vitesse de 1 m/s. Ceux-ci s'engrènent, via un pignon, sur une couronne dentée fixées sur le dessus de la poulie motrice.
Vue d'ensemble du local en sous-sol avec deux tandems de motorisation installés de part et d'autre du réducteur,
Chaque tandem dispose de deux moteurs T-T Electric à courant continu montés en série développant chacun 630 kW,
Chaque moteur est raccordé à au système d’extraction d'air pour éviter une élévation de la température,
Gros plan sur un des quatre moteurs T-T Electric,
L'accouplement moteur-moteur et moteur-réducteur est assuré par cardans. Un volant d'inertie est présent entre les deux moteurs de chaque tandem,
Le réducteur Kissling PK22-XXL reçoit les arbres rapides de chaque tandem,
Autre vue du réducteur Kissling PK22-XXL,
Le réducteur met en mouvement un arbre de transmission vertical qui traverse le plancher,
L'arbre anime directement la poulie motrice à double gorge qui entraîne les deux boucles de câble à 5m/s
La poulie motrice reçoit deux groupes de deux freins hydrauliques modulés LP FE 100, pilotés chacun par une centrale Aix Hydro,
Sur la poulie, deux moteurs Bonfiglioli électriques assurent le rapatriement des cabines en cas de défaillance des motorisations principales,
Vue d'ensemble du niveau technique supérieur avec :
- les deux moteurs de secours, qui s'engrènent, via un pignon, sur la couronne dentée fixées sur le dessus de la poulie motrice,
- les freins 2 et leur centrale hydraulique,
Le poste de commande et la logique
La télécabine reprend le matériel électrique habituellement installé par Poma avec des armoires réalisées par la Semer et une logique Siemens 319F avec afficheurs MP377. L'appareil est équipé d'une double ligne de sécurité pylône à Pylône (Safeline
1.1), la ligne 3.1 servant a surveiller l'accès des pylônes.
Le local de conduite de la télécabine,
Les armoires assemblées par la Semer,
La logique Siemens 319F avec afficheurs MP377 et les affichages de la ligne de sécurité et de fonctionnement de l'appareil,
Le PC de supervision des caméras de surveillance.
La ligne : 3e tronçon (G3 - G4)
* Caractéristiques de la ligne :
P12 : 4S/C - 4S/C
P13 : 8S/4C - 8S/C
P14 : 8S / 8S
P15 : 8S / 8S
P12, en sortie de gare, et vue sur les trois prochaines gares,
P12 : balancier 4S/C - 4S/C,
Vue arrière sur la gare Baina,
P13,
P14,
Balancier 8S/8S,
P15,
La gare Alemão (G4)
A 120 mètres d'altitude, au sommet d'une colline, la gare d'Alemão est une station intermédiaire implantée au cœur du Complexo. Elle se démarque par la déviation la plus importante de la ligne de la télécabine : 79,4°. Celle-ci est assurée pour chaque voie par une poulie.
La gare Alemão vue de face,
Arrivée en gare,
Les poulies de déviations,
Vue d’ensemble du quai,
L'accélération d’une cabine dans le lanceur,
La ligne : 4e tronçon (G4 - G5)
* Caractéristiques de la ligne :
P16 : 10S / 10S
P17 : 8S/C - 8S/C
Vue d’ensemble du 4e tronçon : le plus court de l’ouvrage,
Vue arrière sur la gare Alemão,
P17,
Vue arrière sur P17 et l’ensemble du 4e tronçon,
La gare Itararé (G5)
A 105 mètres d'altitude, la gare d'Itararé est la dernière station intermédiaire avant le terminus de la télécabine. La ligne y assume une déviation conséquente de 66°.
Vue de face de la gare Itararé,
Arrivée d’une cabine en gare. Au second plan, le bâtiment bleu UPP est un commissariat de police tout neuf, symbole de l’arrivée des services de l’état dans le quartier,
Sur le massif : deux impacts de balles, souvenirs d’une époque assez violente,
A l’opposé, l'accélération d’une cabine dans le lanceur,
La ligne : 5e tronçon (G5 -G6)
* Caractéristiques de la ligne :
P18 : 4S/C - 4S/C
P19 : 6S / 6S
P20 : 6S / 6S
P21 : 8S / 8S
P22 : 4S-2C / 4S-2C
P23 : 8S / 8S
P24 : 6S / 6S
P25 : 8S / 8S
P18 en sortie de gare,
P19,
P20,
P21,
P22,
P23. Vous remarquez le cerf-volant coincé sur la ligne de communication,
Balancier 8S/8S,
P24,
P25,
La gare Palmeiras (G6 - tension)
Perchée à 142 mètres d'altitude, la gare de Palmeiras est la plus haute de la télécabine du Complexo d'Alemão. Il s'agit de la station-terminus de la ligne. Techniquement, elle assure la tension de la seconde boucle de câble de l’installation. On y trouve une voie de garage qui permet le rangement de 4 véhicules.
La gare Palmeiras vue de face,
Différentes vues extérieures du bâtiment,
L’arrivée d’une cabine en gare,
La poulie de retour-tension,
Le quai d’arrivée en gare Palmeiras,
Différentes vues de l’ensemble de la gare,
Une cabine au départ,
Un rail permet d’isoler quatre véhicules,
L’armoire de contrôle au poste de conduite en gare Palmeiras,
L’accueil du bâtiment,
La billetterie de la gare,
Une fresque de carrelage en décoration,
En extérieur, différentes fresques murales…
…présentant notamment la télécabine,
Vue lointaine de la gare Palmeiras,
Les véhicules :
La télécabine du Complexo do Alemão est équipée de 152 cabines Diamond C10S210 fournies par le carrossier isérois Sigma. Elles permettent théoriquement d’embarquer 10 personnes (8 places assises + 2 places debout). Dans la pratique, seules les 8 places sur banquettes sont généralement occupées, l'espace central étant utilisé pour le transport de bagages ou de poucettes.
Compte tenu du fait que la télécabine survole une zone urbaine, les fenêtres sont grillagées pour éviter des jets d’objets qui deviendraient des projectiles. Chaque cabine reçoit en toiture un panneau photovoltaïque. Celui-ci assure l'alimentation électrique de l’éclairage interne et de l'équipement de communication embarqué. Un détecteur de présence est présent dans l'habitacle pour mettre les fonctions électriques en sommeil et économiser la batterie quand aucun passager n'est présent.
Les différentes cabines Sigma en ligne : cabine avec un habillage publicitaire rouge, couleur du sponsor,
La cabine blanche,
Les portes et les pictogrammes de consignes,
Une banquette 4 places,
La grille empêchant tout lancer d'objet,
Les deux banquettes 4 places se faisant face,
Un bouton d’alarme permettant de contacter le poste de conduite en cas de problème,
Le haut-parleur, et le détecteur de présence qui permet d'économiser la batterie quand personne n'est présent,
Le panneau photovoltaïque permettant d’alimenter la cabine en électricité,
Du fait du climat de Rio, le principal problème des véhicules est la chaleur de l'habitacle. Pour cela plusieurs aérations ont été prévues, sur les portes et sur les flancs de la cabine, assurant une ventilation naturelle. La technique de la climatisation des cabines n’a pas été retenue. Tout d’abord ce système coûte cher et nécessite une forte capacité électrique. De plus il suppose des cabines étanches à l'air ; hors, en cas de panne du système de climatisation, ces cabines sans aération deviendraient automatiquement dangereuses.
Les ventilations installées contiennent la montée en températures, mais les cabines restent cependant chaudes. Tout arrêt de l’appareil devient donc un problème et doit être résolu le plus rapidement possible afin de ne pas laisser de personnes dans un habitacle en surchauffe. Les équipes de Supervia sont en outre en train de tester des cabines disposant de filtres anti UV. Si le test de chaleur est concluant, alors, le système sera déployé sur l’ensemble du parc de cabines. Toutefois, pour des raisons de sécurité, il est important de ne pas avoir de vitres filmées opaques qui empêcherait d’avoir une vue dans la cabine lors des passages en gare.
Des grilles de ventilations en haut des portes,
Les aérations sur la cabine,
La cabine disposant d’un film anti UV en test,
L'attache débrayable LPA L au passage d'un balancier support-compression.
La pierre angulaire de la politique de développement urbain et social
La télécabine du Complexo do Alemão représente un des aspects forts de la modernisation du Brésil. Grâce à cet appareil, la population du Complexo do Alemão dispose d'un accès rapide à la ville et, à l'inverse, des touristes commencent à visiter ces quartiers ! Au-delà, la valorisation de ces lieux, initialement enclavés et marginalisés, a également eu pour conséquence une augmentation de la cote immobilière à proximité des gares avec l'émergence de véritables habitations « en dur ». Une vrai révolution pour cette zone qui était qualifiée de « non-droit » il y a quelques mois.
Appareil pionnier au Brésil, la télécabine a transporté plus de 7 millions de passagers en 2 ans d'exploitation et s'impose comme la pierre angulaire de la politique de développement urbain et social de ces quartiers pauvres et isolés, au point que la ville de Rio s’est équipée d’une seconde installation du même type en début d’année 2013.
Les gares d’Itararé et de Palmeiras,
La gare d’Adeus,
Vue générale,
Site internet de l'exploitant : Supervia
Les photos ont été prises le 18 février 2013.
Lien vers le sujet de discussion sur notre forum : http://www.remontees-mecaniques.net/forums/index.php?showtopic=18288
Remerciements :
- A l’entreprise Supervia qui nous a ouvert ses portes.
- A Poma pour son aimable autorisation de visite.
- A Fabien Faivre, staf technique Poma sur le site, pour les explications et sa disponibilité constante.
Texte : Lolo42 & Rodo_Af
Schémas : Lolo42
Photos : Rodo_Af
Bannière : Jacky Carlingue
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