- Sommaire des parties
- Accéder à la partie : Introduction
- Accéder à la partie : Historique
- Accéder à la partie : Le projet de nouvel appareil
- Accéder à la partie : La gare aval - Thollon-les-Mémises
- Accéder à la partie : La ligne
- Accéder à la partie : La gare amont - Montagne des Mémises
- Accéder à la partie : Les Véhicules
- Accéder à la partie : Panorama
- Accéder à la partie : Une nouvelle vitrine pour Thollon
A quinze minutes d'Évian-les-Bains, perché sur le haut-plateau du pays de Gavot dans le Chablais, le petit village de Thollon-les-Mémises jouit d'une situation privilégiée en balcon sur le lac Léman qui lui assure une belle fréquentation hiver comme été.
La neige tombée, Thollon propose une cinquantaine de kilomètres de pistes majoritairement familiales, tracées entre 1.030 et 1.880 mètres face au Léman, sur la montagne des Mémises. Le parc de remontées compte une télécabine, trois télésièges fixes et quelques téléskis de longueur modeste. Les alpages des Mémises sont en outre propices à de magnifiques balades en raquettes en surplomb du lac.
En été, Thollon tire bénéfice de son panorama réputé depuis la montagne, décrite par le guide Michelin comme « le plus bel observatoire sur le Léman », et accessible par la télécabine des Mémises à la ligne spectaculaire. Voici donc un reportage en version estivale sur cet équipement à la fois ascenseur hivernal et remontée mécanique de belvédère.
La station de Thollon vue depuis la montagne des Mémises.
Rôle et situation
La télécabine des Mémises est l'unique remontée mécanique au départ de Thollon. Elle assure le lien entre la station et la corniche du haut-plateau des Mémises.
L'hiver elle est donc essentiellement utilisée pour rejoindre le domaine skiable d'altitude. Elle dessert en ski propre la piste des Lanches, désormais de couleur noire, assurant le retour à la station, cependant une partie importante de la clientèle familiale hivernale choisit de redescendre en cabine.
En été, l'appareil est fréquenté par les touristes du bassin éviannais venus profiter du panorama formidable sur le Léman offert depuis la crête, mais aussi par les randonneurs, les vététistes. Le site constitue en outre une aire de décollage de parapentes réputée.
Situation de la télécabine des Mémises sur un plan des pistes de Thollon. (DR)
Historique
1934 : l'idée du « téléférique évianais »
Le développement touristique de Thollon-les-Mémises fut à l'origine impulsé par la station balnéaire voisine d'Évian-les-Bains. C'est d'ailleurs l'un de ses maires, Paul Léger, qui proposa dès 1934 la création d'un « téléférique » à la montagne des Mémises. Inspiré par l'exemple tout proche du téléphérique du Salève, qui venait d'être inauguré en 1932 sur les hauteurs du genevois, la municipalité évianaise cherchait également à équiper son canton d'un véritable belvédère touristique. Charles Vesin, maire de Thollon, accueillit l'idée favorablement.
Le projet arrêté fin 1934, très ambitieux, prévoyait la construction d'une ligne de téléphériques en trois tronçons. Une première section devait depuis Meillerie, en bord de lac (10 kilomètres d'Évian et facilement accessible par la route, le train ou le bâteau), conduire à Lucel, commune de Thollon. De là, un second équipement devait rejoindre les falaises des Mémises, à 1.648 mètres, d'où une section terminale aurait conduit à la Dent d'Oche, à 2.221 mètres, où l'œil embrasse le Léman et les sommets des Alpes suisses et françaises. On annonçait une mise en service possible pour 1938.
Projet de 1934 de téléfériques en trois tronçons (IGN)
Avec le développement du ski alpin, le projet d’aménagement s'enrichit également d'une dimension hivernale. Les activités de neige, déjà organisées autour du ski-club des Mémises depuis 1930, furent dès lors vues par Évian comme une opportunité pour maintenir l'économie touristique locale entre les saisons estivales. En février 1935, le Club alpin français fut donc missionné pour explorer les possibilités d'aménagement pour la pratique du ski sur le haut-plateau des Mémises et la création de trois grandes pistes de descente jusqu'à Thollon, Lajoux et les hauteurs de Saint-Gingolph. Afin d'empêcher une concurrence aux hôtels d'Évian, il n'était cependant question de n'aménager à la station des Mémises qu'un refuge-buvette.
Le coût du premier projet conduisit cependant les décideurs à se restreindre à la construction d'un téléphérique de Thollon aux Mémises. Les établissements Legendre étudièrent l'installation du téléphérique selon le système Bleichert. Celui-ci fut chiffré à un million de francs (soit 3 millions d'euros actuels). Il fut envisagé de commencer les travaux en mai 1937, mais les considérations financières et les querelles de clochers suspendirent le projet. Et dès 1939, avec la guerre, les préoccupations furent tout autre.
1949 : le « télé-siège » abandonné
Au sortir du second conflit mondial, la démocratisation du ski alpin, l'essor économique retrouvé et les récentes avancées en matière de transport par câble impulsèrent un nouveau souffle à l’idée de Paul Léger. L'administration française venait enfin d’autoriser en 1947 l'exploitation des télésièges sur le territoire. Pour Camille Blanc et Ulysse Vesin, les nouveaux maires d'Évian et Thollon, la construction d'un tel équipement, au coût nettement inférieur au téléphérique constituait une opportunité d'équiper la montagne de Mémises. Ainsi fut créée, cette même année 1947, la société du Télé-siège Évian-Thollon.
L'appui financier de partenaires privés, au rang desquels figurait en bonne place la société des Eaux d'Évian, permit au projet de se concrétiser par le choix, fin 1948, d'un « télé-siège » débrayable de 1.600 mètres de longueur débitant 600 personnes à l'heure.
Le Nouvelliste Valaisan - 5 janvier 1949 (DR)
L'équipement, dont la construction fut entamée en 1949, inaugurait un partenariat entre la British Ropeway Engineering Company (Breco) (via son représentant français : la STIME) et les ateliers helvétiques Giovanola qui testaient ici une nouvelle pince, dite « à auto-serrage », pour laquelle ils avaient acquis une licence auprès de la Société de Brevets Français d'Equipement Touristique. Cette pince, inventée en 1948, était basée sur une disposition de chariot à 4 galets selon le brevet de 1918 d'Henry Shields, Administrateur directeur général de la Breco. Le serrage était réalisé par une came latérale qui, par le frottement du câble, venaient faire pression ce dernier. Une came assurait la fermeture à la montée, et une autre, à disposition inversée, à la descente. Ce télésiège recevait des sièges débrayables latéraux capotés, qui n'étaient pas, là-encore, sans rappeler les sièges Von Roll d'époque.
Représentation de la pince débrayable du télésiège de 1949. On remarque le bras latéral assurant la fermeture
de la pince sur le câble, et un chariot de type Shields (également repris sur les Von Roll VR101).
Représentation d'un télésiège biplace latéral capoté du télésiège de Thollon de 1949.
Là-encore la similitude avec les sièges Von Roll d'époque est frappante.
L'engin disposait de deux gares de style chalet constituées d'un niveau bas maçonné et d'un niveau supérieur bardé de bois. Celle de départ accueillait au niveau inférieur le restaurant Le Panoramic. Celle en amont avait été implantée au bord même de la corniche.
Cette réalisation se heurta cependant à la problématique de la pente prononcée de la ligne qui dépassait les 110 % dans la partie supérieure. En effet, durant les essais, un accident se produisit (probablement un glissement de siège(s) dans la pente maximale). Malgré plusieurs tentatives d'amélioration de la pince jusqu'en juin 1950, le télésiège n'ouvrit jamais au public sous cette forme. La société Giovanola se mit à la recherche d'une autre technologie.
Gare aval du télésiège de 1949. (IGN - DP)
Gare amont du télésiège de 1949, implantée en bordure même de la corniche. Les fouilles en arrière sont celles de la future gare de 1952. (IGN - DP)
1952 : la pince Dumur Giovanola
La solution vint finalement de Marc Dumur, ingénieur chez Giovanola, qui développa, toujours sur la base d'un chariot Shields, une pince dont la force de serrage était donnée par la masse du véhicule pesant sur le haut de la suspente : ainsi elle restait forcement constante dans le temps. Il suffisait de calculer la masse de la cabine garantissant la force de serrage suffisante pour la pente donnée. Un petit galet, fixé sur la tige de suspension, commandait l'ouverture et la fermeture des pinces. Un verrouillage empêchait les pinces de s'ouvrir en dehors des stations.
Lors des essais en atelier, il fut constaté qu'une cabine accrochée à un câble vertical pouvait supporter le poids de 9 hommes sans glissement. La mise en service par Giovanola du « télésiège » de Médran à Verbier en janvier 1951 vint confirmer la fiabilité du système. L'administration française valida donc son usage pour l'équipement de Thollon.
Publicité British Ropeway - Stime (collection Monchu)
A compter de 1951, Giovanola entama donc la modification du télésiège primitif. La gare aval fut conservée et rallongée au niveau du lanceur avec l'adjonction d'un auvent ; la ligne fut en partie recalculée et certains pylônes modifiés ; enfin, la gare amont en bord de corniche fut déconstruite et un nouveau bâtiment fut reconstruit plus en retrait, sans doute pour des questions de sécurité en cas de mauvais embrayage.
Finalement, le « téléférique » des Mémises put entrer en service pour noël 1952 et fut officiellement inauguré le 4 janvier 1953.
A mi-chemin entre télécabine et télésiège débrayable, l'appareil recevait 34 véhicules biplaces ouverts latéralement, copie de ceux équipant la ligne Giovanola de Médran. Ces véhicules, à n'en point douter, garantissaient aux voyageurs des belles sensations dans la pente maximale ! Un moteur électrique de 105 ch positionné en station amont permettait une vitesse de fonctionnement de 2,5 mètres à la seconde. Le débit maximal était de 400 personnes à l'heure.
Véhicule biplace type Giovanola, ouvert latéralement, à pince Giovanola. (collection Monchu)
Gare aval du « télésiège » Breco - Stime / Giovanola issue du télésiège de 1949. (collection Laurent Berne)
Comme souvent à l'époque, la ligne de service est conservée lors des premiers temps d'exploitation. (collection Laurent Berne)
Le « télésiège » et le lac Léman. (collection Monchu)
La ligne en hiver. (collection Monchu)
Véhicule Giovanola dans la pente maximale de 112 %. (collection Laurent Berne)
Pylônes de crête vu de la gare amont. (Collection Laurent Berne)
Gare amont motrice, reconstruite en retrait de la première de 1949. (Collection Monchu)
L'histoire déjà mouvementée de cette ligne connut un nouvel épisode malheureux en 1965 avec l'incendie de la gare de départ qui détruisit en totalité le bâtiment et bon nombre de cabines. Il fallut attendre 1967 pour que l'équipement puisse reprendre du service avec une nouvelle gare, cette fois à structure métallique et bardage en tôle. La Sacmi fut chargée de la reconstruction de la partie mécanique, du premier pylône et de la fourniture des nouvelles cabines.
Au regard du confort spartiate offert par les véhicules légers de 1952 durant les montées hivernales (où la ligne est à l'ombre une bonne partie de la journée), la station se décida à investir dans des cabines biplaces fermées pour remplacer celles perdues dans l'incendie. Le modèle installé se retrouvait également sur les télécabines biplaces des Verdons et des Grangettes à Courchevel, et de la Saulire à Méribel. .
Ces cabines cohabitèrent avec une partie des véhicules ouverts d'origine qui, stockés en amont, avaient été épargnés par le sinistre. L'ensemble des suspentes avaient été remplacées pour assurer aux passagers un meilleur confort.
Cabine biplace fermée de 1967. (Collection Laurent Berne)
La gare de 1967 avec son nouveau pylône 0, et la ligne avec une nouvelle cabine et une ancienne. (Collection Laurent Berne)
Cabines biplaces fermées en ligne. (Collection Laurent Berne)
1976 : les « œufs » Poma
En 1976, la commune remplaça l'engin pionnier par une télécabine Poma quadriplace. Installée en parallèle du téléporté Breco-Stime transitoirement conservé, le nouvel équipement à pinces S recevait 77 cabines SP76, toute récente évolution des célèbres « œufs » SP4. Il était dimensionné pour transporter 900 personnes par heure et par sens à la livraison, puis jusqu'à 1.200 voyageurs après augmentation de débit par ajout de cabines. L'ancienne gare aval de 1967 fut utilisée comme garage du nouvel appareil.
Gare aval motrice de la télécabine Poma de 1976. L'ancienne ligne est encore en place. L'ancien départ est utilisé comme garage. (Collection Laurent Berne)
Télécabine quadriplace de 1976 et ses « œufs » SP76 au départ de la station. (Daniel Ribagnac)
Ligne de la télécabine Poma de 1976, le long de la piste des Lanches. (Daniel Ribagnac)
Premier pylône de crête de la télécabine Poma de 1976. (Collection Laurent Berne)
Le projet de nouvel appareil
Une politique de remise à niveau du parc
Après une période sans investissement majeur en terme de remontées mécaniques, Thollon a souhaité entreprendre sous l'impulsion de son maire Régis Bened, une politique de remise à niveau de son parc d'équipements. Celle-ci s'est traduite en 2012 par le remplacement de l'axe principal d'altitude, le télésiège biplace du Parchet par un modèle quadriplace fixe d'occasion (voir le sujet relatif à sa construction sur le forum), puis, la saison suivante, par celui de la télécabine des Mémises.
La nouvelle remontée, réalisée sous la maîtrise d’œuvre du cabinet CNA (Câble Neige Aménagements), est désormais une télécabine Multix Poma débitant jusqu'à 1.500 passagers par heure et par sens. Le coût de sa construction de 7,5 millions d'euros (HT travaux) a été financé à 65 % par la commune, et 35 % par le partenaire historique évianais au travers de la communauté de communes du Pays d'Évian.
Chantier
Plusieurs contraintes se sont posées durant le chantier. La première, qui a impacté autant la phase de conception que de réalisation, a concerné la reconstruction de la gare aval, qui depuis l'aboutissement d'un programme immobilier en 1987, se trouve située au cœur de bâtiments résidentiels et commerciaux. Cette imbrication et l'emprise disponible limitée ont impliqué un travail d'intégration tout particulier.
Chantier de la gare aval et bas de la ligne, au niveau de bâtiments résidentiels. (OT Thollon)
La réalisation de la gare d'arrivée sur la corniche s'est quant à elle heurtée à la problématique de l'acheminement des matériaux par un chemin étroit tracé à flanc de paroi et comportant de nombreux lacets serrés, correspondant l'hiver à la pistes des Lanches. Par cet unique accès délicat, il a fallu monter sur la crête une grue, une centrale à béton, 600 tonnes de gravier, le ciment, la ferraille et la structure de la gare. Enfin, il a fallu composer avec l'arrivée précoce des premières chûtes importantes de neige à la mi-octobre. Pour autant, la télécabine des Mémises a pu être mise en service à la date initialement prévue, le 21 décembre 2013.
Un sujet dédié au chantier de la construction de la télécabine est disponible sur le forum à ce lien.
Massif des pylônes de crête. (OT Thollon)
Acheminement du chantier par le chemin à flanc de paroi. (OT Thollon)
Montage de la gare amont. (OT Thollon)
Caractéristiques principales
- Type : TCD - télécabine à attaches débrayables
- Année de mise en service : 2013
- Constructeur : Pomagalski
- Modèle : Multix
- Maîtrise d'oeuvre : Câble Neige Aménagements (CNA)
- Maîtrise d'ouvrage : Commune de Thollon-les-Mémises
- Saisonnalité d'exploitation : hiver et été
- Altitude aval : 1 034 mètres
- Altitude amont : 1 596 mètres
- Dénivelée : 562 mètres
- Longueur suivant la pente : 1 403 mètres
- Pente moyenne : 43,5 %
- Pente maximale : 99 %
- Nombre de pylônes : 13
- Sens de rotation : horaire
- Emplacement de l'entraînement : gare amont
- Motorisation principale : TT Electric CC de 441 kW
- Moteur de secours : motoréducteur électrique sur couronne dentée
- Emplacement de la tension : gare aval
- Tension du câble : dynamique, par vérin hydraulique à 47 000 daN
- Constructeur des véhicules : Sigma
- Modèle : Diamond C10D190
- Capacité : 10 places mixtes (8 assises + 2 debout)
- Attache débrayable : LPA XL
- Nombre de véhicules : 28
- Vitesse d'exploitation maximale : 5 m/s
- Débit effectif maximal : 1 500 p/h pour chaque sens
- Temps de trajet minimal : 4 min 45
Gare aval - Thollon-les-Mémises
Situation
Le départ de la télécabine est situé à 1.034 mètres d'altitude au cœur de la station, enchâssée entre les immeubles du Schuss et leur parking. Le garage attenant, réutilisé de l'ancien équipement après surélévation, s'imbrique avec l'ensemble résidentiel. Ce ceinturage n'autorise pas, l'hiver, de connexion directe entre la piste de ski des Lanches et le départ de la télécabine.
Le départ de la télécabine, ceinturé par des constructions résidentielles.
Vue arrière sur la station de départ et son garage.
Bâti
Le gare est construite au niveau supérieur d'un local commercial. L'acces au quai se fait par un large escalier métallique ou, pour les personnes à mobilité réduite et les poussettes, par un ascenseur.
Vue en contre-plongée sur gare aval, à l'étage d'un commerce.
Escalier d'accès à la gare et cage en béton de l'ascenseur.
Pour minimiser l'impact visuel et sonore pour les logements jouxtant l'appareil, il a été installé un modèle Multix à couverture basse et la machinerie, précédemment située en aval sur l'ancienne télécabine, est désormais positionnée en amont. Techniquement la gare assure la tension dynamique du câble par un vérin hydraulique.
Gare Multix à couverture basse.
Vue en contre-plongée sur la gare Multix.
Vérin de tension et poulie de retour.
Contour de la gare.
Embarquement.
Cabine dans le lanceur.
Garage
Le garage permet le rangement de l'ensemble des cabines. Le rail d'injection entre le stockage et le contour de la gare est motorisé par une chaîne à doigts entraînant le chariot des véhicules. Une plateforme aérienne permet la maintenance des pinces au niveau des voies de stockage.
Tunnel aérien du rail d'injection.
Rail d'injection côté garage.
Motorisation et chaîne d'entrainement des cabines sur le rail d'injection.
Voies de rangement des cabines.
Cabines rangées et plateforme de maintenance aérienne.
Armoire électrique et de commande du garage.
Ecran tactile de l'armoire de commande du garage.
La ligne
La ligne, de 1 403 mètres, comporte 13 pylônes. Elle se caractérise par un profil en long concave qui dessine globalement une courbe exponentielle. La pente, contenue sur la partie basse, est prise progressivement par le biais de deux pylônes support-compression, puis enfin, à l'attaque de la paroi abrupte, par un pylône de compression qui vient impulser au câble son inclinaison maximale de 99 %.
Vue en direction de la ligne depuis la gare aval.
En sortie de gare, la télécabine se faufile entre les deux constructions résidentielles et en survole ensuite les garages. Les véhicules passent à moins de 1,2 mètres d'un balcon de la résidence. Ce gabarit étroit a imposé l'installation de glissières sur les bâtiments jouxtant la ligne pour prévenir tout risque de collision.
Pylônes 0 (8C) et 1 (8C) au niveau du passage entre deux immeubles résidentiels.
Élévation montrant le passage de la ligne entre les deux immeubles.
Pylône 1 au pied des bâtiments.
Ligne au niveau de la glissière montée sur l'immeuble résidentiel.
Survol des garages et pylône 2 (8S).
Vue arrière sur la station de Thollon et le lac Léman.
La ligne quitte l'environnement construit de la station pour celui des prés d'altitude. Elle longe la piste noire des Lanches assurant le retour à la station l'hiver. Le pylône 3 de support-compression accompagne la progression de l'inclinaison.
Portée pylône 2 - pylône 3.
Pylône 3 support-compression (4C/4S).
Vue en direction du lac Léman dans la portée pylône 3 - pylône 4.
En approche du pylône 4, le long de la piste des Lanches.
Pylône 4 support (6S) vu depuis l'amont.
Pylône 5 support (8S).
Portée pylône 5 - pylône 6.
A l'approche d'un environnement désormais plus forestier, le pylône 6, second ouvrage support-compression imprime à la ligne une nouvelle augmentation de la pente.
Portée pylône 5 - pylône 6.
Pylône 6 support-compression (4C/4S).
Enfin, à l'attaque du relief final, le pylône 7 vient donner l'inclinaison maximale, à peine atténuée par le pylône 8.
Pylône 7 compression (12S).
Pylône 8 support (8S).
L'arrivée est marquée par le rapide retour à l'horizontalité de la ligne au passage d'une succession de 3 pylônes 12S et d'un 4S, implantés à l'aplomb de corniche en avant de la gare sommitale. Pour limiter la prise au vent, la ligne passe ici au plus près du sol dans un décaissement.
Arrivée sur les pylônes de crête.
Passage des 4 pylônes support au plus près du sol.
Pylônes 9, 10 et 11 (3 x 12S).
La succession des 4 pylônes sommitaux vue depuis la plateforme technique de la gare amont.
Fin de ligne depuis le quai de la gare.
Gare motrice amont - Montagne des Mémises
Situation
La gare d'arrivée est implantée à 1.596 mètres d'altitude sur l'épaule de la montagne des Mémises, à quelques centaines de mètres du pic des Mémises. Au nord, elle domine en à-pic le haut-plateau du pays de Gavot et le lac Léman. Au sud, le relief s'évase en cuvette sur des prés d'altitude propices à la pratique d'un ski facile. L'hiver, le petit télésiège Bambi (anciennement « Accès »), assure la remontée des skieurs depuis ce point bas jusqu'à la télécabine.
Gare amont dominant le haut-plateau du pays de Gavot et le lac Léman. On remarque l'aire de décollage des parapentes.
Gare amont sur la ligne de crête, au pied du pic des Mémises (1.674 mètres).
Gares d'arrivée du télésiège biplace fixe Bambi et de la télécabine des Mémises.
Bâti
La gare amont motrice est positionnée sur la dalle supérieure d'une construction en béton abritant la salle hors-sac et les locaux électriques de la télécabine. Elle jouxte l'ancienne gare amont du premier téléporté Breco-Stime qui sert désormais de locaux techniques à la station et héberge le restaurant le Repaire de l'Aigle.
La gare amont prend place sur une construction abritant une salle hors-sac. En second plan, l'ancienne gare du téléporté Breco-Stime.
La gare amont Multix.
La gare amont Multix.
La gare amont Multix.
Ancienne gare de 1952 transformée en local technique.
Entrainement
Dans l'espace technique de la gare Multix, l'entraînement prend place sur un lorry déplaçable permettant de rattraper l’allongement du câble dans le temps.
Vue d'ensemble de l'espace technique dans la gare amont.
Lorry déplaçable pour récupérer l'allongement du câble dans le temps.
Entrainement principal
Le moteur triphasé de 441 kW anime un réducteur planétaire à renvoi d’angle qui assure ensuite l'augmentation du couple et la déviation à 90 degrés vers la poulie motrice.
Vue d'ensemble de l'entraînement.
Moteur électrique de 441 kW et volant d'inertie de l'arbre rapide.
Réducteur planétaire à l'aplomb de la poulie motrice.
Entrainement de secours
La marche de secours est assurée par un moto-réducteur électrique dont le pignon débrayable vient engrener une couronne dentée solidaire de la poulie motrice. Cet équipement est électriquement indépendant de l'entraînement principal.
Moto-réducteur électrique de secours au dessus de la poulie motrice.
Le moto-réducteur vient engrener une couronne dentée solidaire de la poulie motrice.
Freins
Tous les freins (service et urgence) sont situés sur une même piste en périphérie de la poulie motrice. Ils sont pilotés par deux centrales hydrauliques.
Freins de service et d'urgence sur la piste périphérique de la poulie motrice.
Centrales hydrauliques des freins.
Circulation en gare
Les pneus assurant le déplacement des sièges en gare sont mis en mouvement par des doubles courroies dans le lanceur et le ralentisseur.
Pneus du lanceur.
Pneus du ralentisseur et came de débrayage des pinces (en rouge).
Dans un souci de disponibilité de service, le ralentisseur et le lanceur reçoivent chacun deux prises de mouvement. Si l'une des prises venait à lâcher (rupture de courroie), l'exploitation pourrait se poursuivre normalement.
Double prise de mouvement du lanceur.
Dans le contour, le cadenceur plus ou moins vite est chargé du bon espacement des cabines. Il s'agit du cadenceur maître de l'installation. Le second cadenceur, en gare aval, est mis en route uniquement si le cadenceur amont est hors-service ou si le dé-cadencement est hors limites de la programmation dans l'automate.
Cadenceur plus ou moins vite dans le contour.
Pneus du contour et leurs engrenages d'entraînement.
Puissance et commande
Le local de conduite attenant à la station Multix héberge une double armoire de commande SEMER. Celle-ci intègre un automate Siemens Simatic S7-300, la centrale Safeline 3.1 de la ligne de sécurité, ainsi que les différents contrôles et commandes de marche normale ou de secours.
Poste de conduite et véhicule de service.
Les armoires de commande SEMER.
Ecran tactile de contrôle et commande.
Ligne de sécurité Safeline 3.1.
Commande de la marche de secours.
Des escaliers conduisent aux locaux techniques du niveau inférieur, où prennent place les armoires de puissance principales et celle auxiliaire de secours.
Armoires de puissance principales.
Armoire de puissance auxiliaire de secours.
Les véhicules
Cabines
Les 28 cabines sont du modèle Diamond C10D190 de chez Sigma. Elle peuvent accueillir dix passagers, skis embarqués. Elles sont équipées d'un panneau photovoltaïque de 65 W en toiture.
Cabine Diamond avec son panneau photovoltaïque en toiture.
Cabine Diamond dans le ralentisseur de la gare amont.
Cabine Diamond en gare amont.
Cabine Diamond en gare amont.
Cabine Diamond portes ouvertes à quai.
Huit personnes peuvent s'asseoir sur deux banquettes. La hauteur de ces assises et leur profondeur réduite permet à deux autres voyageurs de prendre place debout au centre de la cabine.
Intérieur de la cabine avec ses deux banquettes hautes.
Les panneaux solaires alimentent une batterie qui permet le fonctionnement d'éclairages LED et d'un système audio.
Eclairage LED et haut-parleur en plafond.
Attaches
Les véhicules sont accouplés au câble par une attache débrayable LPA-XL à 4 ressorts. Il s'agit du plus gros modèle de pince Poma et Leitner, destiné à équiper les lignes à forte pente.
Attache débrayable LPA-XL.
Attache débrayable LPA-XL.
Attache débrayable LPA-XL en entrée de gare.
Panorama
La corniche sur laquelle est implantée la gare amont constitue une terrasse naturelle panoramique spectaculaire sur le haut-lac du Léman que l'on domine de 1.220 mètres. Elle fait face à l'agglomération lausannoise, sur la rive helvétique, tandis qu'à l'ouest se dessinent les sommets du Jura suisse et à l'est les Préalpes fribourgeoises. Directement en contrebas, la vue plonge de 600 mètres sur haut-plateau du pays de Gavot et Thollon.
Panorama sur le lac Léman et le haut-plateau du pays de Gavot en contrebas, à proximité de l'aire de décollage des parapentes.
Echappée sur le Léman et Lausanne tout à gauche.
Vue plongeante sur la station de Thollon.
Échappée sur le haut-plateau du pays de Gavot et l'agglomération évianaise.
Au sud, le haut-plateau des Mémises est directement dominé par le pic Borée (1 974 mètres) sur les pentes duquel grimpe le télésiège du Parchet, point culminant du domaine hivernal de Thollon.
Le pic Borée.
Les promeneurs peuvent rejoindre le pic des Mémises ou emprunter le sentier de crête en direction de l'est où la vue s'ouvre plus encore sur les Alpes Suisses. On peut apercevoir le Moléson, la Dent de Lys, la Pointe de l'Aveneyre, la Tour de Mayen, la Tour d'Aï mais également toute une série de sommets situés au nord de Château-d'Oex, et plusieurs sommets des Alpes bernoises compris entre 3 000 et 4 000 m.
La gare amont et le pic des Mémises depuis le sentier des crêtes
La partie est du lac Léman et les Alpes suisses. On reconnait la forme typique du Moléson.
A l'est du sentier des crêtes, à la rencontre du télésiège de la Frasse, le panorama s'ouvre sur des sommets des Alpes suisses : 1. Le Moléson 2.002 m ; 2. Dent de Lys 2.014 m ; 3. Vanil des Artses 1.993 m ;
4. Cape au Moine 1.941 m ; 5. Dent de Jaman 1.875 m ; 6. Rochers de Naye 2.042 m ; 7. Pointe de l'Aveneyre 2.026 m ; 8. Malatraix 1.768 m ; 9. Tour de Mayen 2.326 m et Tour d'Aï 2.331 m ;
10. sommets situés au nord de Château-d'Oex, dont le Vanil Noir, le Vanil de l'Ecri, la Pointe de Parray, le Gros Perré et le Vanil Carré ; 11 à 12 : sommets des Alpes bernoises compris entre 3.000 et 4.000 m.
Une nouvelle vitrine pour Thollon
Cet appareil Poma Multix des Mémises pérennise l'exploitation de cette ligne panoramique imaginée dès les années 1930, essentielle à la vie touristique locale hiver comme été. Au-delà, cette nouvelle vitrine offre désormais à Thollon un axe de communication qui conjugue la valorisation de l'environnement paysager spectaculaire avec la modernité et le dynamisme, susceptible de conquérir une nouvelle clientèle.
La reconstruction de la télécabine des Mémises a constitué, il est vrai, un investissement de poids pour la commune de Thollon, mais elle permet à la petite station d'aborder sereinement l'avenir.
Laurent Berne
Remerciements
Mes remerciements aux conducteurs de la télécabine des Mémises, à l'office de Tourisme de Thollon, à Daniel Ribagnac de transpiree.com ainsi qu'à Monchu et Benbel pour leur collaboration.
Sources
Le Rhône - L'inauguration d'un télésiège - 16 janvier 1951
IGN - Vues aériennes - septembre 1951
La technique sanitaire et municipale - Juin-Juillet 1953
Journal du Pays d'Evian n°9 - Bientôt des nouveaux « oeufs » pour monter aux Mémises - 2012
Journal du Pays d'Evian n°12 - 590 mètres d’ascension en 4 minutes 30 - 2013
Le Dauphiné - différents articles de 2011 à 2014
Eviancommerces.fr - Evian unis pour le ski - 2016
Et toutes les précieuses connaissances partagées sur remontees-mecaniques.net
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