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 TKD de Borée

Thollon-les-Mémises

Montaz Mautino

T2 HS
Description rapide :
Le téléski de Borée était un téléski redoutable en raison de sa pente maximale très importante, de l'ordre de 76 %. Il desservait les pistes rouges du haut du domaine skiable, mais il fut démonté en 2017, car le télésiège du Parchet suffisait pour assurer cette fonction.

Année de construction : 1967
Année de fin de service en : 2017

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Auteur de cette partie : collonges74
Section écrite le 20/03/2023 et mise à jour le 07/05/2023
(Mise en cache le 21/05/2023)

LE TELESKI DE BOREE
Thollon-les-Mémises
Montaz-Mautino - 1967-2017


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Thollon-les-Mémises : le balcon du Léman


A quinze minutes d'Évian-les-Bains, perché sur le haut-plateau du pays de Gavot dans le Chablais, le petit village de Thollon-les-Mémises jouit d'une situation privilégiée en balcon sur le lac Léman qui lui assure une belle fréquentation hiver comme été. En été, Thollon tire bénéfice de son panorama réputé depuis la montagne, décrite par le guide Michelin comme « le plus bel observatoire sur le Léman », et accessible par la télécabine des Mémises à la ligne spectaculaire.

La neige tombée, Thollon propose une cinquantaine de kilomètres de pistes majoritairement familiales, tracées entre 1030 et 1880 mètres face au Léman, sur la montagne des Mémises. Le parc de remontées compte une télécabine, trois télésièges fixes et quelques téléskis de longueur modeste. Les alpages des Mémises sont en outre propices à de magnifiques balades en raquettes en surplomb du lac.


Cliquez sur le logo ci-dessous pour consulter une présentation plus détaillée de la station :
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Un bref historique du téléski de Borée


Jusqu'à la construction du téléski de Borée, la montagne des Mémises ne comprenait que trois téléskis : le téléski du Mottet, qui desservait une belle pente exposée plein nord en contrebas de l'arrivée de la télécabine des Mémises, un téléski Ecole un peu plus à l'est du plateau, et enfin un téléski de retour vers la station, entre le départ du téléski du Mottet et l'arrivée de la télécabine des Mémises. Les pistes proposées étaient variées, mais de longueur globalement modeste.
La situation changea en 1967 avec le téléski de Borée : situé encore plus à l'est que les autres téléskis déjà en place, avec un dénivelé de 250 mètres et une longueur d'environ 800 mètres, il permit au domaine skiable de Thollon-les-Mémises de gagner en altitude et en qualité, en proposant enfin de longues descentes bien enneigées et exposées (on pouvait déjà descendre à skis de l'arrivée de la télécabine des Mémises jusqu'au village, mais la fin de cette descente se trouvant à basse altitude, son enneigement était aléatoire).

Ce secteur du domaine skiable devint rapidement le secteur le plus prisé de la station, si bien qu'il fut plusieurs fois remanié et modernisé. Peu de temps après la construction du téléski de Borée, un second téléski plus petit fut construit à l'ouest de celui-ci. Sa durée de vie fut courte, puisqu'il fut remplacé dès 1977 par le téléski de Phébus, toujours en place de nos jours.

En 1979, le téléski de Borée gagna encore en importance, car cette année-là furent construits le téléski de Cornien et le télésiège de la Frasse. Ces derniers ouvrirent notamment une très belle et longue piste rouge, les Vieilles Cases, d'un dénivelé de plus de 450 mètres, à l'écart du domaine skiable. Seulement, cette piste, et tous les hors-pistes associés, n'étaient accessibles que par le téléski de Borée, au débit relativement limité. Devant les files d'attentes récurrentes au départ de ce dernier, il fut décidé de remanier le secteur en 1985. A cet effet fut construit le télésiège de Borée, issu de la récupération du télésiège de Morillon dans la station du même nom. Avec un départ quelques dizaines de mètres en contrebas de l'arrivée de la télécabine des Mémises et une arrivée au même endroit que le téléski de Borée, le nouveau téléporté connut très vite un franc succès. Il fut toutefois décidé de maintenir le téléski de Borée en place, afin de seconder le télésiège en cas de problème ou de forte affluence.

En 2012, le télésiège de Borée fut remplacé par le télésiège du Parchet, un appareil plus récent et plus confortable. Là aussi, le téléski de Borée resta en place, mais son ouverture se faisait de plus en plus aléatoire. Finalement, voyant que le télésiège du Parchet débitait suffisamment, et dans un souci d'économie, de rationalisation des installations du domaine skiable et de réduction de l'impact paysager, la station décida de le démonter sans remplacement en 2017.


Borée : un téléski extrêmement raide


Construit par Montaz-Mautino en 1967, le téléski de Borée était donc situé sur le haut du domaine skiable de Thollon-les-Mémises. Il n'était toutefois pas très facile d'accès, puisque lorsqu'on se trouvait en haut de la télécabine des Mémises, on ne pouvait le rejoindre qu'en empruntant au préalable un téléski parmi ceux du Mottet 1 & 2, de l'Ecole, des Aiglons ou de Phébus.
C'était un téléski entièrement dédié au ski propre, puisqu'il desservait les pistes les plus intéressantes de la station, globalement bien enneigées car situées au-dessus de 1600 mètres et bien exposées.
Les pistes desservies étaient toutes également desservies par les télésièges de Borée puis du Parchet, et étaient au nombre de quatre :
  • La bleue des Myrtilles, qui redescend jusqu'au départ du téléski de Phébus et du télésiège du Parchet. Il s'agit d'une des pistes phares de la station.
  • La rouge de l'Azalée, une belle piste rouge que l'on rejoint en empruntant d'abord la bleue des Myrtilles, et qui rejoignait le départ du téléski de Borée en se dirigeant vers le nord-est. Aujourd'hui, cette piste rejoint directement le téléski de Phébus par l'est ;
  • La rouge des Fées, une très belle et assez longue piste rouge un peu à l'écart du reste du domaine skiable, évoluant à l'est du téléski de Borée en passant par le lieu-dit Sur les Pirons et les chalets des Mémises ;
  • La rouge des Vieilles Cases, sans aucun doute la plus belle piste de Thollon-les-Mémises car très isolée et évoluant dans un cadre somptueux, préservé et vierge de toute remontée mécanique. D'une longueur de plus de deux kilomètres et d'un dénivelé de plus de 450 mètres, elle se dirige plein est en descendant sous les faces sud des pointes de Pétalouse et de l'Aiguille pour rejoindre le départ du téléski de Cornien, qui donne à son tour accès au télésiège de la Frasse, qui permet de revenir sur le domaine skiable principal.

Côté technique, avec une motrice aval et une tension amont, le téléski de Borée était un appareil assez classique pour son constructeur et son époque, à ceci près qu'avec une pente maximale de 76%, il s'agissait d'un des téléskis les plus raides de France. A partir de 2015, année pendant laquelle le terrible téléski de Bois Gaston à Auron fut démonté, et jusqu'en 2017, le téléski de Borée était même le plus raide téléski de France encore en exploitation... Rien que ça ! Bien que la pente n'était très forte que sur la première partie de la ligne, elle était tout de même suffisamment redoutable pour que la montée sur ce téléski soit interdite aux snowboards et autres planches de glisse.


Situation sur le plan des pistes de Thollon-les-Mémises :
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Situation sur la carte topographique des lieux :

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Caractéristiques de l'appareil


Caractéristiques administratives :
  • Type de remontée : RDP – Téléski à perches débrayables
  • Nom de la remontée : BOREE
  • Exploitant : SEREM
  • Constructeur : MONTAZ-MAUTINO
  • Année de construction : 1967
  • Année de démontage : 2017
Caractéristiques d’exploitation :
  • Saison d’exploitation : Hiver
  • Capacité : 1 personne
  • Débit à la montée : 560 p/h
  • Vitesse d’exploitation : 3,6 m/s
  • Sens de montée : Par la gauche
Caractéristiques géométriques :
  • Altitude aval : 1614 m
  • Altitude amont : 1864 m
  • Dénivelé : 250 m
  • Longueur développée : 818 m
  • Longueur horizontale : 779 m
  • Pente moyenne : 32,09 %
  • Pente maximale : 76 %
Caractéristiques techniques :
  • Tension : Amont
  • Type de tension : Contrepoids
  • Motrice : Aval
  • Nombre de pylônes : 8
  • Dispositif d'accouplement : Douille auto-coinçante
  • Nombre de suspentes : 69
  • Puissance développée : 44 kW


Ligne et infrastructures du téléski de Borée


La gare aval


La gare aval du téléski de Borée se dressait à 1614 mètres d'altitude. On retrouvait ici une gare motrice de type T50 en treillis, assurant la mise en mouvement du câble par le biais d'un moteur électrique d'une puissance développée de 44 kW, ainsi que le stockage des perches en attente d'un skieur.

Vue arrière de la gare aval, avec la terrible montée en arrière-plan (photo de Felix sur bergbahnen.org) :
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Vue de profil (photo de Felix sur bergbahnen.org) :
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Détail du haut de la gare. On remarque bien, de gauche à droite, la poulie de sortie de gare, la glissière, la poulie d'entrée de gare, le bloc moteur et la poulie motrice. En arrière-plan se trouvent le téléski de Phébus et le télésiège du Parchet (photo de Felix sur bergbahnen.org) :
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La ligne


Caractéristiques de la ligne :
  • P1 : S-C
  • P2 : S-C
  • P3 : S / S
  • P4 : S / S
  • P5 : S-C
  • P6 : S
  • P7 : S-C
  • P8 : S / S-C
  • P9 : S-C / S
  • P10 : S / S
S = poulie support
C = poulie compression
S-C = balancier support-compression



Le début de la ligne, entre les pylônes 1 et 3, était marqué par une pente extrêmement raide de 76% (photo de Felix sur bergbahnen.org) :
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La suite de la ligne était ensuite nettement plus facile. Ici, le passage du cinquième pylône (photo de Felix sur bergbahnen.org) :
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P6 (photo de Felix sur bergbahnen.org) :
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Les pylônes 8 et 9 (photo de Felix sur bergbahnen.org) :
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Le dixième et dernier pylône, toisé par le Pic de Borée (1974 mètres). A droite, l'arrivée du télésiège du Parchet (photo de Felix sur bergbahnen.org) :
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Vue de profil de ce dernier pylône (photo de Felix sur bergbahnen.org) :
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La gare amont


L'arrivée du téléski de Borée se trouvait à 1864 mètres d'altitude, en contrebas de l'arrivée du télésiège du Parchet et du Pic de Borée (1974 mètres). On retrouvait ici une classique poulie flottante, reliée à un contrepoids situé derrière un poussard tubulaire, assurant ainsi la tension du câble du téléski.


La gare amont, une simple poulie flottante. Depuis l'arrivée, on disposait d'une vue époustouflante sur le Léman et la Suisse... Quand ils n'étaient pas recouverts par une mer de nuages (photo de Felix sur bergbahnen.org) :
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Borée : un téléski devenu inutile ?


Malgré sa vitesse élevée permettant d'enchaîner les descentes rapidement, le téléski de Borée fut finalement victime de la modernisation du secteur opérée en 2012 et de sa difficulté trop importante. Devenu le téléski le plus raide de France à partir de 2015, il fut finalement démonté à l'été 2017, sans remplacement puisque les pistes qu'il desservait étaient également desservies par le télésiège du Parchet, bien moins sélectif. Son démontage peut être regretté : il était bien plus rapide que le télésiège, et il était surtout témoin d'une époque où le ski était un sport intense, où toutes les pistes n'étaient parfois accessibles que par des téléskis rustiques, discrets et requérant un bon niveau de ski. Désormais, les stations privilégient des télésièges capacitaires et confortables. Mais, en contrepartie, bien moins discrets et bien plus énergivores...


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Ainsi se termine ce reportage.
Merci de l’avoir lu et à bientôt !

Vifs remerciements à Lolo42 pour la présentation de la station et à Felix de bergbahnen.org pour la mise à disposition de ses photos !

(c) – Mai 2023 – Felix (bergbahnen.org) & collonges74 - Tous droits réservés – Modification ou reproduction interdites sans l’accord des auteurs.

Photos : Felix (bergbahnen.org)
Textes, bannière et mise en page : collonges74
Photos prises le 2 mars 2013



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