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 TPH8 Monte Bianco III (Col du Géant - Pointe Helbronner)

Courmayeur (Monte Bianco)

Funivie d'Italia - Lora Totino - Agudio

T3 HS
Description rapide :
Découvrez le dernier tronçon des téléphériques du Monte-Bianco, construit 10 ans après les deux premiers tronçons en 1957 dans le but de créer une liaison internationale avec Chamonix-Mont-Blanc via ensuite le télépulsé du Panoramic Mont-Blanc, et les téléphériques de l'Aiguille du Midi, construits à l'occasion.

Année de construction : 1957
Année de fin de service en : 2012

Appareils recommandés par l'équipe : Remplacé par l'appareil suivant : Suivre la discussion sur le forum



 
Auteur de ce reportage : j'ib
Section écrite le 13/06/2018 et mise à jour le 27/06/2018
(Mise en cache le 27/06/2018)

Téléphérique Monte Bianco 3
Courmayeur / Monte Bianco (Italie)


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A Courmayeur, sur le versant valdôtain du massif du Mont-Blanc, les téléphériques Monte Bianco constituent depuis les années 1940 le pendant italien des téléphériques français de l'Aiguille du Midi. Les deux lignes sont d'ailleurs reliées depuis 1957 par l'intermédiaire de l’impressionnant téléphérique Panoramic Mont-Blanc, formant, en duo avec le tunnel du Mont-Blanc, suivant le rêve de leur concepteur, Lora Dino Totino, le "plus grand carrousel du monde".

Au départ du hameau de la Palud, les téléphériques Monte Bianco permettent de gagner, via le Pavillon du Mont-Fréty (2178 m), le refuge Torino (3320 mètres) puis la Pointe Helbronner (3452 mètres), où les touristes peuvent toucher du bout des doigts le toit de l'Europe et les plus grandes étendues glacières du massif (voir le descriptif détaillé de la page Courmayeur / secteur Monte-Bianco présent ici).

A l'heure de leur remplacement après plus de 60 ans de services, remontees-mecaniques.net vous propose une série de trois reportages hommages sur ces appareils mythiques. Après la publication du reportage sur le premier tronçon puis celui sur le second, cette dernière présentation vous invite donc à découvrir le troisième tronçon reliant le Col du Géant à la Pointe Helbronner.

    Le premier refuge Torino et la vallée de Courmayeur vus depuis la pointe Helbronner
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L'idée d'une liaison internationale avec Chamonix-Mont-Blanc

28 août 1947 : à Courmayeur, les deux tronçons des téléphériques du Monte-Bianco conduisent leurs premiers touristes au Mont-Fréty à 2173 mètres d'altitude, où ils peuvent poursuivre l'ascension avec une seconde section de 2440 mètres, sans aucun pylône, qui aboutit au refuge Torino, perché à 3335 mètres, à proximité du col du Géant. Cette installation exceptionnelle, imaginée par Dino Lora Totino et conçue par l'ingénieur Vittorio Zignoli, est considérée comme le pendant italien du projet français des téléphériques de l'Aiguille du Midi.

Cependant, côté chamoniard, seuls deux tronçons reposant sur une technique obsolète et n'arrivant qu'à 2400 mètres d'altitude, sont en service, et la construction de la section devant aboutir à 3600 mètres, à proximité du col du Midi, est stoppée en 1948 du fait de solutions techniques inadaptées.

Les dirigeants de la CFFM (la compagnie qui exploitait les premiers téléphériques de l'Aiguille du Midi) prennent conscience que le mieux est désormais de faire table rase du passé. Néanmoins la compagnie est pour autant financièrement fragile et parvient tout juste à maintenir en exploitation ses deux tronçons de ligne des Pélerins aux Glaciers. Ils nouent contact avec Dino Lora Totino et lui exposent une idée de nouveau tracé avec différentes déclinaisons, dont une solution "C bis" avec un tracé direct entre le Plan de l'Aiguille et le piton nord de l'Aiguille du Midi.

L'industriel italien a les reins assez solides pour assumer le nouveau projet de l'Aiguille du Midi et dispose de toutes les compétences techniques pour réaliser les nouveaux appareils. Particulièrement intéressé, l'entreprenant et aventureux Dino Lora Totino récupère le projet et lui donne une nouvelle dimension : par delà-même l'Aiguille du Midi, il imagine une liaison entre Chamonix-Mont-Blanc et les deux tronçons de téléphériques Monte Bianco déjà existant côté italien. Une liaison internationale, à l'image de celle qu'il avait déjà projeté à Cervinia, entre l'Italie et la Suisse, mais que l'administration helvétique lui avait refusée.

Sous l'égide de Vittorio Zignoli, la liaison "C bis" sera reprise et développée sous le nom de « direttissima ». Le nouveau téléphérique reliant Chamonix à l'Aiguille du Midi est inauguré le 21 août 1955.

    L'Aiguille du Midi avec son téléphérique durant ses premières années d'exploitation ; le tourisme n'était alors pas autant développé qu'aujourd'hui
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Dino Lora Totino et Vittorio Zignoli viendront à bout deux ans plus tard des contraintes d'une liaison jusqu'au col du Géant, imposant un survol de 5 kilomètres d'un environnement glaciaire : ils réalisent entre l’Aiguille du Midi et la Pointe Helbronner un téléphérique à charges réparties en train de petites cabines. Le parcours n’a pas pu être effectué en ligne droite, car la nécessité d’un appui intermédiaire a obligé à dévier le tracé pour passer par le Gros Rognon (3541 m), seul sommet rocailleux au milieu du glacier de la Vallée Blanche. Enfin, pour franchir le Col des Flambeaux, il a été nécessaire de relever le niveau de l’ensemble des câbles porteurs et tracteurs par une solution exceptionnelle : la réalisation d’un appui suspendu réalisé à l'aide de câbles tendus entre deux nouveaux sommets rocailleux, le Petit (3407 m) et le Grand Flambeau (3559 m).

    L'appui suspendu de la télécabine de la Vallée Blanche avec la Dent du Géant (4013 m) en arrière plan
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    La gare aval de la télécabine de la Vallée Blanche au sommet de la Pointe Helbronner
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Côté italien, il restait donc à construire un troisième tronçon à la suite des appareils existants arrivant au col du Géant. Un petit téléphérique à va-et-vient est donc imaginé par Vittorio Zignoli. L’ingénieur trace une ligne de moins de 300 mètres au dessus d'un vaste dévers, tout en évitant la difficile construction d'un pylône intermédiaire.

Comme les deux tronçons inférieurs, l'installation est réalisée par Funivie d'Italia, l'entreprise de Dino Lora Totino. Elle achève le triptyque Courmayeur - Massif du Mont-Blanc - Chamonix, “gigantesque pont de filins jeté entre l'Italie et la France, pont qui consentira à quiconque en ai besoin et envie de passer en un peu plus d’une heure de Courmayeur à Chamonix” ainsi que la décrit le populaire hebdomadaire italien « La Domenica del Corriere » dans un article d'époque.

Ainsi, depuis 1957, il est donc possible de rallier le centre-ville de Chamonix-Mont-Blanc à la vallée de Courmayeur en un peu plus d'une heure, par un voyage aérien au cœur des paysages uniques du massif du Mont-Blanc.

    Le téléphérique de service qui a beaucoup aidé pour la construction de cet appareil
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    Le troisième tronçon des téléphériques de la Pointe Helbronner avec la gare du col du Géant à droite
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    Le troisième tronçon vu depuis la gare amont
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Cette même année, Dino Lora Totino, plus entrepreneur que gestionnaire, vend les actions de la Funivie Monte-Bianco S.p.A. à Giovanni Battista Gilberti, alpiniste et skieur passionné, qui a beaucoup contribué au développement touristique hivernal et estival de Courmayeur.

Dino Lora Totino, a ainsi toute latitude pour parachever, cette fois sous terre, son projet de "plus grand carrousel du monde" avec le percement du tunnel du Mont-Blanc. L'ouverture de cet ouvrage, le 19 juillet 1965, permet à tous les véhicules motorisés de passer de la vallée de l'Arve, en France, à la vallée d'Aoste, en Italie, et vice-versa, en seulement 20 minutes en plus de la liaison aérienne par les glaciers.

    Plan publicitaire de l'époque avec la situation du 3ème tronçon en rouge (collection Laurent Berne)
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Le troisième tronçon des téléphériques Monte Bianco : Col du Géant – Pointe Helbronner

Le troisième et ultime tronçon des téléphériques Monte Bianco reliait la gare du Col du Géant, à 3331 mètres d'altitude, située à proximité du débordement italien du glacier éponyme, au sommet de la Pointe Helbronner, marquant la frontière franco-italienne à 3462 mètres d'altitude. Son exploitation était quasi annuelle avec juste une dizaine de jours d'arrêt en mai et novembre pour la maintenance du téléporté.

L'appareil adoptait une configuration à va-et-vient. Chaque voie recevait trois câbles. Pour l'exploitation normale, il était utilisé un câble porteur de 32 millimètres et un câble tracteur de 14 millimètres ; l'autre tracteur de 8 millimètres servait de marche de secours ultime pour le rapatriement. L'installation était exploitée à 5,45 mètres par seconde et transportait 200 personnes par heure et par sens.

Situation sur le plan des activités de la Funivie Monte Bianco S.p.A. :

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Caractéristiques

TPH V - Téléphérique bicâble à va-et-vient : MONTE BIANCO 3EME TRONÇON : Col du Géant - Pointe Helbronner
Exploitant : Funivie Monte Bianco S.p.A.
Constructeur : Funivie d'Italia / Agudio
Année de construction : 1957
Date d'inauguration pour l'exploitation au public : 13 Juillet 1957
Année de destruction : 2012

Caractéristiques d’exploitation

Exploitation : Annuelle (arrêts en mai et novembre)
Capacité : 8 personnes
Débit à la montée : 200 p/h
Débit à la descente : 200 p/h
Vitesse d'exploitation de l'installation : 5,45 m/s
Vitesse maximale avec le moteur thermique de secours : 2,5 m/s
Temps de trajet : 2 min 20 sec

Caractéristiques géométriques

Altitude aval : 3331 mètres
Altitude amont : 3462 mètres
Dénivelée : 131 mètres
Longueur développée : 270 mètres
Longueur horizontale : 230 mètres
Pente maximale : 61 %
Pente moyenne : 49 %

Caractéristiques techniques

Gare motrice : Aval
Moteur électrique de marche normale : Courant continu 30 kW
Moteur électrique de secours : Asynchrone 29 kW

Gare tension : Amont
Type de tension : Dynamique, par contrepoids
Masse du contrepoids du câble tracteur : 4000 kg
Masse du contrepoids du câble tracteur de secours : 1700 + 1000 kg

Largeur de la ligne : 5,4 mètres
Hauteur maximale de survol : 43,5 mètres

Nombre de pylône : 0
Nombre de cabines : 2

Caractéristiques des Câbles

Fabricant des câbles actuels : REDAELLI
Câbles porteur : 1 × 32 mm
Câble tracteur : 1 × 14 mm
Câble tracteur de secours : 1 × 8 mm
Âmes : Compacte

Ligne et infrastructures du 3ème tronçon des téléphériques du Monte Bianco, de « Col du Géant – Pointe Helbronner »

Note : Les photos présentées ci dessous sont à la fois un mix d'images au cours de son exploitation et après sa destruction où certains bâtiments, légèrement modifiés, persistaient encore.

Gare aval :

La gare aval était la station motrice de l'installation. Elle était située à 3331 mètres d'altitude, en contrebas du refuge Torino, dans un bâtiment accroché à flanc de montagne, de l'autre côté du col du Géant. Celle-ci abritait également la gare amont du second tronçon en provenance du Pavillon du Mont-Fréty. L'accès au départ s'effectuait par plusieurs couloirs où était affiché différents affiches historiques. L'embarquement s'effectuait au centre du hall des quais via des escaliers.

    La gare aval vue de face depuis la gare amont avec en fond de photo le début du Val Ferret italien
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    La gare aval vue depuis la terrasse du refuge de Torino avec juste derrière un des deux futurs pylônes du second tronçon du téléphérique du Monte Bianco
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    Zoom sur la gare
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    La gare aval vue depuis l'entrée du refuge de Torino avec en arrière plan le glacier de Toule
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    La gare aval vue de derrière depuis la terrasse du restaurant du col du Géant
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    Les quais d'embarquement
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    Une cabine à quai
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La ligne :

Le tracé, très court, s'étendait sur 270 mètres suivant la pente et survolait un devers d'éboulis. L'implantation de la station de départ à l'extrémité ouest des infrastructures de la gare du Col du Géant avait permis à Vittorio Zignoli de réaliser une liaison sans appui intermédiaire. La ligne longeait le refuge Torino pour venir s'accrocher à l'éperon Est de la pointe Helbronner, assumant une dénivelée de 131 mètres.

    A la sortie de la gare
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    Croisement avec la cabine du brin descendant au milieu de la ligne
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    Arrivée en gare amont
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    La ligne vue depuis l'amont
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Gare amont :

La gare amont était la station tension de l'installation. Elle était située à 3462 mètres d'altitude au sommet de la Pointe Helbronner, à proximité de la frontière franco-italienne. Le bâtiment abritait également la gare aval du téléphérique pulsé du Panoramic Mont Blanc, assurant la liaison avec l'Aiguille du Midi.

    Une cabine à quai en gare amont
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    Vue aérienne du bâtiment de la Pointe Helbronner avec à gauche la gare amont du téléphérique du Monte-Bianco 3 et à droite celle de la télécabine pulsée du Panoramic Mont-Blanc
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    La gare amont à gauche de la photo vue depuis le Pavillon du Mont-Fréty
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Cabines et chariots

Le téléphérique reliant le Col du Géant au sommet de la Pointe Helbronner était équipé de deux cabines d'une capacité maximale de 8 personnes (plus un conducteur). Si elles conservaient globalement leur aspect de 1957 où elles étaient de couleur grise, elle avaient été recarrossées une première fois au cours des années 1990 (parois, planchers, portes et toiture ont été remplacés à cette occasion) en blanc, puis dans les années 2000. Elles avaient alors reçu une nouvelle livrée bleue et blanche en remplacement du gris d'origine et du blanc qui l'avait suivi.

    Cabine originelle de 1957 et cabine recarossée dans les années 1990
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    Une cabine en ligne
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    Une cabine vue de trois quarts arrivant en gare
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    Croisement de cabines avec le Mont-Blanc de Courmayeur (4748 m), le Mont-Blanc (4808 m) et le Mont-Maudit plus à droite (4465 m)
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Le chariot était composé de huit galets disposés sur le câble porteur et un culot d'attache relié au câble tracteur. A l'occasion de la rénovation de 1990, il avait été équipé de freins d'urgence hydrauliques.

    Vue de profil du chariot
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    Les cellules permettant l'arrêt de l'installation à leur déclenchement au passage du chariot
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Le troisième tronçon des téléphériques du Monte Bianco était en outre équipé d'une nacelle de service permettant d'’évacuer les passagers en cas de casse du câble tracteur de marche normale ou d'impossibilité d’'animer la poulie de l'entraînement principal. Le câble tracteur de secours est ainsi mis en service et la nacelle de service est alors posée sur le câble porteur et reliée au nouveau câble tracteur afin de rejoindre facilement les cabines bloquées sur la ligne.

    La nacelle de service
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Au cœur du 3ème tronçon du téléphérique du Monte Bianco « Col du Géant - Punta Helbronner »

Station motrice (3331 mètres d'altitude) :

La station motrice du téléphérique était située en gare aval, au Col du Géant à 3331 mètres d'altitude. Elle était placée dans une salle située en dessous du poste de commandement.

L'étage supérieur, au niveau des quais, hébergeait le poste de commandes du téléphérique et des différentes armoires de puissances, de contrôles ainsi que des poulies de renvoie du câble vers la poulie motrice.

    Vue sur le poste de vigie depuis les quais
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    L'entrée des câbles dans la gare
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    Une poulie de déviation du câble avant d'entrer dans le poste de vigie
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    Les commandes de l'installation
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    Les armoires de puissances à l'arrière du poste
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    Les armoires de contrôle
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L'étage inférieur abritait l'atypique machinerie du téléphérique. En effet, tous les composants de cette dernière étaient de très petites dimensions. A titre d'exemple, la poulie motrice ne mesurait pas plus d'un mètre de diamètre !

On y retrouvait deux petits moteurs électriques : un à courant continu développant 30 kW, et un autre, asynchrone, développant 29 kW, tous deux provenant de chez Sicme Motori, entreprise locale de Turin. Le moteur le moins puissant était celui de secours. En effet, la législation italienne oblige, sur les téléportés de ce type, à disposer d'au minimum trois moteurs : deux électriques et un thermique. Chaque moteur électrique possédait ensuite son propre réducteur ainsi que leurs freins de service. Ces derniers animaient donc une poulie motrice mettant en mouvement le câble tracteur de marche normale. Par ailleurs deux autres poulies étaient situées un peu plus haut et motorisées anonymement afin de faire tourner le câble tracteur de secours.

La poulie motrice du câble tracteur de marche normale pouvait, en dernier recours, être animée par un petit moteur hydraulique, en cas de panne électrique par exemple. Ce moteur hydraulique était alimenté par un moteur thermique via une centrale hydraulique, situés quelques mètres à côté.
Enfin on retrouvait dans la machinerie une centrale de freins permettant le bon fonctionnement des freins d'urgences, de poulies ou de services et mise en service grâce à une nouvelle centrale hydraulique placée non-loin de cette dernière.

    Schéma explicatif de la machinerie de l'installation
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    Vue générale de la machinerie
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    Le moteur électrique de marche normale
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    La plaquette d'informations sur ce moteur
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    Le réducteur de ce moteur
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    Le volant d'inertie avec le frein de services
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    Le tout relié à la poulie motrice
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    Avec son frein de poulie
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    Et son dynamo tachy-mètre
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    Le moteur électrique de secours
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    Le réducteur de ce moteur
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    Le volant d'inertie avec le frein de service
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    La centrale hydraulique alimentant ...
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    ... La centrale de freins
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    Le moteur hydraulique alimenté par le moteur thermique
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    Sa petite courroie dentée transmettant la vitesse à la poulie
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    La centrale hydraulique alimentant le moteur hydraulique à gauche, le moteur thermique au milieu et les commandes de ce dernier à droite
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    Les commandes du moteur thermique
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    Le moteur thermique et la centrale hydraulique
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Station tension (3462 mètres d'altitude) :

La station tension était située à la Pointe Helbronner. Le retour des câbles tracteurs s'effectuait dans une fosse qui était située au sous-sol à plus de 70 mètres de profondeur. Chaque câble (tracteur de marche normale et de secours) était donc dévié par des poulies vers la fosse et effectuait son demi-tour grâce à des poulies de renvoi encagées dans un contrepoids.

    La disposition des câbles sur un schéma adapté de la Funivie Monte-Bianco S.p.A.
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La Pointe Helbronner : une situation privilégiée au cœur du massif du Mont-Blanc

Plantée entre le Grand Flambeau (3559 m) et les Aiguilles Marbrées (3535 m), sur le débordement du glacier du Géant, la Pointe Helbronner constituait une place de choix pour profiter d'un splendide panorama sur le massif du Mont-Blanc, les sommets savoyards et le Val d'Aoste.

La Pointe Helbronner était également un point de départ de différents hors-pistes sur les versants français et italiens (Toule, Brenva, Vallée Blanche ...) ou de courses d'alpinismes sur les plus hauts et beaux sommets du massif du Mont-Blanc : Tour Ronde (3792 m), Aiguille d'Entrèves (3600 m), Aiguilles Marbrées (3535 m), Mont-Maudit (4465 m), les Satellites du Tacul (Roi du Siam, Grand Capucin, Pointe Adolphe Rey...), Dent du Géant (4013 m) et bien d'autres sommets encore ... etc.

Le lieu abritait également un petit musée exposant différentes roches environnantes.

    Ici, les randonneurs se promenaient sur le glacier du Géant, aujourd'hui fortement déconseillé
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    Les courses d'alpinisme ont toujours été aussi une des activités majeures de la Pointe Helbronner avec juste au dessus le sommet du Grand Flambeau (3559 m)
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Historiquement, l'exploitant italien avait aménagé au pied de la Pointe, en territoire français, un domaine skiable d'été qui comptait plusieurs téléskis à enrouleurs. Le domaine avait été esquissé dès décembre 1953 : le Dauphiné Libéré titrait alors "Ski toute l'année à Chamonix ! Longue de 6 kilomètres la future télécabine reliera l'Aiguille du Midi et le col du Géant et quatre téléskis feront de la vallée Blanche le terrain de ski le plus étendu du monde".

Le domaine s'étendait sur deux secteurs, et a connu, au fil des ans, plusieurs appareils :
Un secteur au sud-est du col des Flambeaux avec :

  • Un téléski avec pylônes en portique remontant vers le Grand Flambeau,
  • Un téléski avec larges pylônes en portique remontant au col de Saussure,
  • Un téléski avec pylônes triangulaires à trois pieds remontant au col des Flambeaux,
  • Un téléski remontant vers les Aiguilles Marbrées ;

et un secteur au nord-ouest du col des Flambeaux avec :

  • Un téléski avec petits pylônes en T et en portique remontant au col des Flambeaux en passant à côté du Petit Flambeau,
  • Un téléski avec pylônes articulés et de longues perches remontant vers le Grand Flambeau,
  • Un téléski avec larges pylônes en portique remontant vers le Grand Flambeau.

Ces pistes servaient notamment d’entraînement à de skieurs de renom comme Jean-Claude Killy, ou, plus tard, Alberto Tomba qui venaient, comme les jeunes du ski club de Chamonix, entretenir leurs skis à la belle saison.

Durant les années 1990, les difficultés d'une exploitation sur glacier, en particulier un accident mortel avec une dameuse qui chuta dans une crevasse, la non rentabilité et la controverse provoquée par une implantation au cœur d'un site naturel d'exception auront finalement raison du domaine qui s'était déjà réduit au fil du temps.

    Un des téléskis de l'ancien domaine de ski d'été
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    Un groupe de skieurs en train de skier en plein été sur ce glacier
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Un téléphérique démonté en 2012

Le téléphérique du Col du Géant à la Pointe Helbronner constituait, depuis la fin des années 1950, le troisième tronçon des téléphériques Monte-Bianco, des appareils qui se sont rapidement imposés comme une attraction majeure de la région en démocratisant l'accès à la haute montagne, au cœur du prestigieux massif du Mont-Blanc, ainsi que l'avait souhaité Dino Lora Totino.

Si cette section sommitale comptait parmi les plus courts téléphériques au monde, elle était cependant l'indispensable maillon qui a permis, en 1957, l'accomplissement de cette liaison internationale de prestige par les airs, entre le Val d'Aoste et Chamonix.

Le débit faible, l'ancienneté de l'installation et l’implantation de la gare aval au niveau du col du Géant ont cependant poussé la Funivie Monte Bianco S.p.A à investir dans de nouveaux téléphériques aux infrastructures adaptées, pour un montant record de 140 millions d'euros. Un nouveau second tronçon, a remplacé les anciens tronçons 2 et 3, évitant la gare du Col du Géant, pour atteindre directement la Pointe Helbronner. Ainsi, entre 2011 et 2015, la société autrichienne Doppelmayr, a réalisé la construction des futurs appareils du Monte Bianco. L'ouverture des nouveaux téléphériques a été programmée au printemps 2015, à l'occasion de l'exposition universelle de Milan.

A noter également, le changement de tracé du premier tronçon qui part désormais du bord de la route de Courmayeur à Entrèves, à proximité de la station aval du téléphérique du Val Veny, avec des voies d'accès, des stationnements et des bâtiments dimensionnés à la fréquentation de l'installation. Voilà qui devrait asseoir les téléphériques du Monte-Bianco dans leur rôle de vitrine de Courmayeur ainsi que de toute la vallée entière.

La ligne Col du Géant – Pointe Helbronner a été arrêtée en 2012, après 55 ans de bons et loyaux services, afin de permettre l'implantation de la gare amont de son successeur.

La Funivie Monte-Bianco S.p.A. projette de créer, dans les années à venir, un musée qui exposera différents éléments de cette installation ; une initiative qui permettra de présenter cet appareil des années 1950 plutôt atypique au vu de sa machinerie « miniature » et des ses cabines huit places, et au-delà, de conserver la mémoire de cette première ligne de téléphériques Monte Bianco et de ses protagonistes principaux : Dino Lora Totino et Vittorio Zignoli.

    L'ancienne ligne du troisième tronçon du Monte-Bianco qui a désormais laissé place à un nouveau téléphérique flambant neuf, encore en construction ici en 2014 …
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Liens et remerciements

Avant de terminer ce reportage je tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribué à l'élaboration de ce reportage, sans qui ce dernier n'aurait pas existé :

  • La Funivie Monte-Bianco S.p.A. et son équipe : mes remerciements les plus sincères à tous les employés du site qui ont su m'accueillir avec beaucoup de gentillesse durant toute la journée du 19 Juillet 2014 et qui m'ont permis de découvrir toutes les machineries des installations. Je remercie aussi particulièrement le service de gestion de la société pour leur implication à travers ce reportage au niveau des informations techniques, historiques et des images.
  • Denis Cardoso, qui m'a fourni toutes les images historiques de la vallée de Chamonix.
  • Laurent Berne, pour ses informations, ses relectures ainsi qu'au niveau de la technique avec les schémas.
  • StLeger2008, RaphaëlB & HannahSu S, pour leur participation au niveau des photos.
  • Remontees, pour son aide à la relecture et ses quelques conseils.

Site internet de la Funivie Monte-Bianco S.p.A. : http://www.montebianco.com/
Reportage du premier tronçon des téléphériques du Monte-Bianco : http://www.remontees-mecaniques.net/bdd/reportage-5195.html
Reportage du second tronçon des téléphériques du Monte-Bianco : http://www.remontees-mecaniques.net/bdd/reportage-5232.html

J'ib, Novembre 2014

Photos : HannahSu S, RaphaëlB, Funivie Monte-Bianco S.p.A., StLeger2008 & J'ib
Texte, bannière et mise en page : Lolo42 & J'ib
Date des photos : 7 juillet 2007, septembre 2007, février 2009, 19 août 2009 & 19 juillet 2014



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