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 TPH150 de la Cime Caron

Val Thorens (Les 3 Vallées)

Poma

T2 ES
Description rapide :
Mythique téléphérique du domaine skiable de Val Thorens considéré comme la vitrine de la station. Accédant à 3200 mètres d'altitude au sommet de la Cime Caron, il permet la desserte d'un vaste espace de ski propre pour skieurs confirmés tout en donnant accès au versant mauriennais d'Orelle. Découvrez à travers ce reportage l'histoire et les caractéristiques plus qu’exceptionnelles de cette installation hors normes.

Année de construction : 1982

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Vidéos de l'appareil










 
Auteur de ce reportage : j'ib
Section écrite le 18/09/2016 et mise à jour le 20/09/2016
(Mise en cache le 20/09/2016)

Téléphérique de la Cime Caron
Val Thorens (73)


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Bienvenue à Val Thorens

La station de ski de Val Thorens est située dans le département de la Savoie dans la vallée de la Tarentaise. Elle est placée à 2300 mètres d'altitude et est la station la plus haute d'Europe. Val Thorens a la réputation de recevoir tous les ans, un enneigement exceptionnel. La station ouvre habituellement de mi-Novembre à début Mai.

La station de Val Thorens fut créée en 1972. Le début de l'aménagement a commencé un an plus tôt par la commune de Saint-Martin-de-Belleville, se concentre sur le bas de la future station, sur le secteur de Péclet, avec la réalisation de la télécabine de Péclet, et le versant sud, avec la réalisation du télésiège Mont de Péclet. Après ces aménagements, seront équipés les secteurs de la Moraine et du Fond, puis par la suite, le glacier de Chavière. Dans les débuts des années 1980 la SETAM, société créée en 1972, commence à équiper le secteur du virage de Caron avec la réalisation d'une télécabine en deux tronçons et la construction en 1982 du plus gros téléphérique du monde. Ce sera durant l'été 1984 que sera construit le premier télésiège de la Moutière. Réalisé par le constructeur français Skirail, cet appareil est, avec le télésiège des Trois Vallées 1, construit la même année, le premier télésiège fixe quadriplace de la station. Cet appareil partait en contrebas des télécabines de Caron et Cairn et permettait de revenir sur Val Thorens sans avoir à déchausser pour prendre une télécabine. Il permettait également de rejoindre directement les téléskis du Plateau. Il avait la particularité d'avoir un pylône commun avec la télécabine de Caron.

Le domaine skiable actuel de Val Thorens est relié à Orelle. Cet ensemble regroupe 29 remontées mécaniques qui sont, dans la majorité récentes, et performantes. Il possède le premier appareil à être équipé d'un dispositif de double embarquement (DLS), le premier funitel du monde et le premier funitel BMF du monde à avoir été construit. Ces remontées mécaniques desservent un total de 150 kilomètres de descente pour 70 pistes qui évoluent entre 1500 mètres et 3230 mètres d'altitude (sommet des 3 Vallées= sur le versant d'Orelle.

De plus, la station dispose de la plus longue piste de luge de France. Le départ est au sommet du funitel de Péclet et l'arrivée à Val Thorens pour un dénivelé de presque 700 mètres ! Elle possède aussi un snow-park de 70 000 m² avec boarder-cross, air bag, half pipes, tables, handrails.

    La station de Val Thorens
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L'aménagement du secteur de Caron

Les débuts de l'aménagement du secteur de Caron remontent à 1972, soit un an après le commencement du domaine skiable de Val Thorens. Cette année-là a été construite la mythique télécabine Transtélé-PHB quatre places de Péclet sur le secteur éponyme, mais aussi un téléski ouvrant à l'époque un nouveau secteur de ski et qui deviendra par la suite l'un des plus importants : le téléski de Caron, installé par Montaz-Mautino sur une longueur de quasiment deux kilomètres et donnant accès aux contreforts de la Cime Caron (3195 mètres d'altitude) à environ 3000 mètres d'altitude. Sept années plus tard en 1979, c'est au tour du téléski du Cairn d'être installé avec un départ au virage de Caron et permettant de revenir sur le village de Val Thorens depuis les hauteurs de ce secteur.

    Le téléski de Caron, un appareil qui n'était pas toujours ouvert à cause de l'enneigement trop abondant (DR – Coll. SETAM – Livre : Val Thorens – 1969-2009 – 60 remontées mécaniques en 40 ans)
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Le téléski du Cairn était un appareil issu de matériaux de récupérations des téléskis de la Face et de la Lombarde (anciennement installé sur le glacier de Chavière). Après deux ans d'exploitation, il a été remplacé en 1981 par une télécabine débrayable six places Pomagalski constituée de deux tronçons : un reliant le virage de Caron au village de Val Thorens et l'autre les contreforts de la Cime Caron depuis le même endroit. La même année débute également la construction du téléphérique de la Cime Caron, l'un des plus gros porteurs mis en service à l'époque et partant de l'arrivée du téléporté cité dernièrement pour arriver au sommet éponyme. La construction a duré quasiment une année, et l'installation a pu être ouverte au public durant le mois d'août 1982.

    La télécabine Cairn-Caron et la gare aval du téléphérique de la Cime Caron pas encore terminée au début de l'hiver 1981-1982 (DR – Coll. SETAM – Livre : Val Thorens – 1969-2009 – 60 remontées mécaniques en 40 ans)
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En 1984, Skirail livre le télésiège fixe de la Moutière permettant de compléter le retour sur Val Thorens depuis le virage de Caron. Un an après le démontage du téléski de Caron, est installé en 1987 le télésiège débrayable du Boismint ouvrant un nouveau secteur de ski dans une direction opposée au télésiège de la Moutière. Dix années plus tard, ce dernier est remplacé par un télésiège débrayable six places, et enfin en 2007 c'est au tour des télécabines de Cairn et de Caron de faire peau neuve avec la mise en service par Doppelmayr d'une nouvelle télécabine huit places.

Un téléphérique à la Cime Caron

Après avoir trouvé l'équilibre financier en 1979 après seulement huit années d'exploitation du domaine skiable, la SETAM entreprend la construction de différents immeubles sur une surface totale de 105 000 mètres carré. L'accroissement du parc immobilier de la station de Val Thorens entraîne évidemment l'agrandissement du domaine skiable et notamment sur la Cime Caron, culminant à 3195 mètres d'altitude et délimitant la vallée de la Tarentaise à celle de la Maurienne. Équiper ce sommet permettrait d'offrir des descentes de plus de 1000 mètres de dénivelé sur sa face sud comme sur sa face nord avec un enneigement abondant du début de l'automne à la fin du printemps. Il permettrait également la liaison avec la Maurienne en direction d'Orelle.

Pour ce nouvel équipement, la SETAM choisit de construire un téléphérique. Pierre Josserant, directeur de la SETAM de l'éopque explique ce choix d'un téléphérique et non d'une télécabine. Tout d'abord il a été regardé le temps de trajet d'un téléphérique qui était d'environ 4 minutes alors qu'une télécabine en nécessitait 10, avait une tenue au vent supérieure. La mise en exploitation en début de journée et le temps durant laquelle la remontée est ouverte est bien moindre que sur une télécabine, et ceci permettant à l'exploitant d'effectuer des économies d'électricité. En revanche le gros porteur engendrerait un débit inférieur à celui d'un téléporté classique, comme d'ailleurs ce dernier aurait un débit continu au contraire du téléphérique, moins pratique puisque disposant d'un débit discontinu. Puis, la charge maximum d'un téléphérique (150 personnes sur la Cime Caron par exemple), la consommation d'énergie, les coûts d'exploitation et d'entretien étaient bien plus avantageux que sur une télécabine.

    Tableau comparatif des performances entre un téléphérique et une télécabine (DR)
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    Dessin de la future gare aval du téléphérique de la Cime Caron (DR)
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Cime Caron : Un chantier hors normes

Durant deux années la SETAM a réfléchi à ce projet afin de créer le téléphérique le plus performant possible. Poma, qui avait remporté l'appel d'offres global pour la construction des télécabines Cairn-Caron s'associa au constructeur helvétique Habegger, ayant une grande expérience dans ces types installations.

Le génie civil des gares et du pylône fut réalisé par l'entreprise de Moutiers BOTTO. ACMA livra la charpente de la gare amont qui fut d'ailleurs considérée comme l'un des plus beaux ouvrages métalliques de l'année 1982. Le montage de cette dernière a quant à lui été effectué par la SOTRALP.
A noter également, la construction au sommet du téléphérique d'un refuge afin d'assurer la mise à l'abri du personnel en cas de mauvaise météo et qui sera aménagé plus tard comme restaurant et bar.

Parlons aussi de l'installation de la structure de la gare amont dont l'installation s'est révélée assez complexe : en effet le massif rocheux au sommet de la Cime Caron est fracturé par la glace. Quatre massifs en béton ont donc été utiles afin de fixer convenablement les seize tonnes d'acier constituant la structure amont.

    Pour plus de détail découvrez l'article publié par A&M sur le numéro 38 en novembre/décembre 1982 et expliquant au détail près la conception de cette infrastructure (DR)
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Quelques images de la construction du téléphérique :

    La gare aval quasiment finalisée au cours de l'hiver avec en arrière plan la G5 de la nouvelle télécabine Cairn – Caron pour l'époque (DR – Coll. SETAM – Livre : Val Thorens – 1969-2009 – 60 remontées mécaniques en 40 ans)
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    Montage de la gare amont en plein hiver à 3200 mètres d'altitude ; remarquez les importantes fondations dans le sol (DR – Coll. SETAM – Livre : Val Thorens – 1969-2009 – 60 remontées mécaniques en 40 ans)
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    Des ouvriers sur la gare amont au dessus du « vide » (DR – Coll. SETAM – Livre : Val Thorens – 1969-2009 – 60 remontées mécaniques en 40 ans)
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    Héliportage par un Puma au printemps 1982 de matériaux en gare amont avec les poulies qui sont d'ores et déjà en place (DR – Coll. SETAM – Livre : Val Thorens – 1969-2009 – 60 remontées mécaniques en 40 ans)
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    Montage de la gare amont (DR – Coll. SETAM – Livre : Val Thorens – 1969-2009 – 60 remontées mécaniques en 40 ans)
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Cime Caron : La vitrine de Val Thorens

Le téléphérique de la Cime Caron (3195 mètres d'altitude) est situé sur le secteur éponyme en contrebas du secteur du Fond et du funitel du même nom. Il évolue au niveau d'une face exposée au Nord sur l'extrémité droite de la crête partant de la Pointe de Thorens (3266 mètres d'altitude) et allant jusqu'au Mont-Brequin (3130 mètres d'altitude).

    Vue globale du téléphérique avec l'arrivée accrochée aux rochers du sommet de la Cime Caron bien visible
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Le téléphérique constitue un axe structurant du domaine skiable et est un appareil qui contribue au prestige de la station. En effet, ce gros porteur permet avant tout de desservir un très vaste secteur de ski de piste et de hors-pistes sur des zones entièrement réservées aux bons skieurs à cause de leur situation sur les falaises rocailleuses du sommet. Les pistes tracées sont de couleur noire et rouge ; elles sont souvent bosselées ou laissées en poudreuse.

Cependant la clientèle se faisait de plus en plus nombreuse au fil des années et des espaces vierges étaient encore à exploiter comme par exemple le versant voisin mauriennais d'Orelle qui fut aménagé en 1988 avec le premier télésiège de Rosaël. Le télésiège du Fond 2 et plus tard le funitel du Grand-Fond avec le téléphérique de la Cime Caron ont permis dès cette date l'accès à ce secteur. Ce téléporté a donc pris une nouvelle dimension en permettant dès 1988 la liaison avec le secteur d'Orelle.

Aujourd'hui, la Cime Caron est confrontée à quatre flux de skieurs différents faisant de lui un appareil très fréquenté. Le plus important est le flux des skieurs qui arrivent directement du virage de Caron et qui empruntent la télécabine éponyme. Vient ensuite le flux des clients arrivant du secteur du Fond, et, dans une moindre mesure, des télésièges de Boismint ou du Plan de l'Eau. Enfin, le dernier est celui provenant des pistes desservies par l'appareil. A cela s'ajoute aussi les flux de piétons venant admirer le paysage au sommet.

Au sommet il est possible de rejoindre les télésièges du Peyron et de Rosaël, ainsi que la télécabine 3 Vallées Express sur le secteur d'Orelle, le funitel du Grand-Fond ainsi que les téléskis du Plateau 1 et 2, mais aussi le virage de Caron et ses nombreuses installations.

Enfin il est à noter que cet appareil fut durant une vingtaine d'années le sommet le plus haut accessible en ski du domaine skiable des 3 Vallées jusqu'à la création en 2001 de la chaîne de télésièges du Peyron et du Bouchet sur le secteur voisin d'Orelle. Ceci faisait donc de lui et fait d'ailleurs toujours une véritable vitrine pour la station de Val Thorens.

Côté ski, le téléphérique de la Cime Caron dessert un total de trois pistes :

  • La piste noire de la Combe Rosaël, permettant la liaison avec le secteur d'Orelle. Malgré ce fait, elle est très agréable et variée.
  • La piste noire de la Combe de Caron, située toujours en dessous du téléphérique. Elle est raide et peut au milieu donner accès au funitel du Grand-Fond via la piste rouge des Névés.
  • La piste rouge du Col de l'Audzin, située sur une crête sur le début, elle est équipée sur sa partie basse d'un dispositif d'enneigement artificiel.

Voici sa situation sur le plan des pistes des 3 Vallées et de Val Thorens :

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Sur le plan technique, la Cime Caron est une véritable « bête de course ». Il fut à sa mise en service le plus gros téléphérique du monde avec ses cabines 151 places et ses caractéristiques hors normes, mais fut rapidement rattrapé par le téléphérique de la Saulire à Courchevel en 1984, les téléphériques de Vaujany en 1988 et 1990 ou encore celui du Vanoise Express entre La Plagne et Peisey-Vallandry en 2003 avec ses cabines 200 places et ses hauteurs de survol de quasiment 500 mètres … Malgré tout cela la Cime Caron reste toujours un appareil « énorme », complétant souvent les cartes postales de Val Thorens et faisant par conséquent sa renommée.

Construit en 1982 par Poma sous licence Habegger (devenu plus tard Von Roll puis racheté ensuite par Doppelmayr), il a subi une première rénovation en 1997 avec un agrandissement des cabines par Gangloff, une remise à neuf des quais ainsi que des armoires électriques par Doppelmayr. En 2007, la gare aval a été modifiée avec la reconstruction des télécabines de Cairn – Caron par Doppelmayr, et enfin, en 2010, les cabines ont été remplacées.

    Vue de la gare aval en décembre 2003 avec les quais et l'accès apparents ; notez en arrière plan l'arrivée de l'ancienne télécabine de Caron
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Outre les points techniques et l'exploitation pour les skieurs, le téléphérique est également ouvert aux piétons en hiver ainsi qu'en été. Lors de ces deux saisons, les piétons y accèdent directement via l'enchaînement des télécabines Cairn et Caron. Au sommet il est possible d'y admirer bien évidemment une splendide vue avec une table panoramique et de s'arrêter également au restaurant « Free Ride Café ».

Voici sa situation sur le plan des pistes piéton hiver et été :

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Caractéristiques

Caractéristiques Administratives

TPH-Téléphérique bicâble à va-et-vient : CIME CARON
Maître d'Ouvrage : SODEVAP
Maître d’Œuvre : DCSA
Montage / Génie Civil : SOTRALP / BOTTO
Exploitant : SETAM
Constructeur : Poma - Habegger
Années de construction : 1981 - 1982

Caractéristiques d’Exploitation

Saison d'exploitation : Hiver et été
Capacité à la montée : 143+1 personnes (150+1*)
Capacité à la descente : 50+1 personnes
Débit à la montée : 1430 p/h (1700*)
Débit à la descente : 500 p/h
Vitesse maximale d'exploitation : 11 m/s
Vitesse au passage du pylône : 8,5 m/s
Temps de trajet : 4 min 20 sec

Caractéristiques Géométriques

Altitude aval : 2320 mètres
Altitude amont : 3186 mètres
Dénivelée : 866 mètres
Longueur développée : 2047 mètres
Longueur horizontale : 1860 mètres
Pente maximale : 88 %
Pente moyenne : 47 %

Caractéristiques Techniques

Gare motrice : Aval
Gare tension des câbles porteurs : Aval
Gare tension du câble tracteur : Amont
Nombre de pylône : 1
Sens de montée : Dans les deux sens
Type de motorisation : Courant Continu
Puissance électrique du moteur principal : 980 kW
Puissance du moteur thermique de secours : 105 kW
Type de tension : Contrepoids
Tension nominale des câbles porteurs : 127 840 daN
Masse des contrepoids des câbles porteurs : 439 490 kg
Tension nominale des câbles tracteurs : 46 600 daN
Masse des contrepoids des câbles tracteurs : 46 600 kg

Caractéristiques des Véhicules

Fabricant des cabines : Gangloff Cabins
Année d'origine : 2010
Nombre de cabines : 2
Nombre de galets sur le chariot : 13×2

Caractéristiques des Câbles

* Câbles porteurs (4)

Date de pose : 1982
Type de câblage : Lang
Sens de câblage : Droite
Diamètre du câble : 68 mm
Pas de câblage : 41 mm
Résistance à la rupture : 502 561 daN

* Câble tracteur (1)

Fabriquant du câble : TREFILEUROPE
Date de pose : 2005
Type de câblage : Lang
Diamètre du câble : 39 mm
Composition du câble : 6×17 Fils
Âme : Compacte
Section du câble : 615 mm²
Section du toron : 102 mm²

*Chiffres en capacité maximale dans les cabines

Ligne et infrastructures du téléphérique de la Cime Caron

Gare aval :

La gare aval est la station motrice et tension des câbles porteurs de l'installation. Elle est située à 2320 mètres d'altitude à la jonction des pistes Lagopède, arrivant du funitel du Grand-Fond, Col de l'Audzin et Cristaux, arrivant de la Cime Caron, et Boulevard du Téléphérique provenant des télésièges de Boismint et du Plan de l'Eau. Intégrée avec la gare amont de la télécabine de Caron, l'ensemble du bâtiment n'est pas très volumineux et reste assez « discret ».

    Vue sur la gare aval du téléphérique de la Cime Caron à gauche avec la gare amont de la télécabine de Caron à droite depuis le piste bleue du Lagopède
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    La gare aval vue de trois-quarts
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    La gare aval vue de face
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    La gare aval vue de trois-quarts avec les sabots sur lesquels viennent reposer les chariots
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    La gare aval vue en partant vers le virage de Caron
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    Le bâtiment par lequel on accède aux quais d'embarquement
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Rénové assez récemment, le bâtiment est fait de métal pour tout ce qui est de la partie « mécanique » du téléphérique, c'est-à-dire tout ce que sont les sabots et poulies de déviation, ainsi que de béton recouvert de bois pour l'entourage de cette dernière. Ainsi, l'accès aux quais d'embarquement peut se faire via deux solutions : soit on arrive depuis les pistes environnantes et on entre dans une salle avec une cabine de l'ancienne télécabine de Cairn-Caron et on emprunte par la suite un escalier menant aux quais, soit on arrive depuis la télécabine et on est directement sur ces derniers. Les quais sont situés de part et d'autres des cabines ainsi qu'entre les deux. Ils sont équipés d'un système de pesage, permettant d'évaluer la masse des passagers à transporter.

    Détail sur la porte d'entrée au bâtiment avec les panneaux d'informations sur l'installation
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    La salle permettant d'accéder aux quais avec une cabine de l'ancienne télécabine Cairn - Caron avec au fond les escaliers
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    Les quais d'embarquement protégés de l'extérieur
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    Zone sur laquelle vient s'arrêter la cabine avec les autres quais d'embarquement en face
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Niveau technique, les câbles ne sont pas directement déviés vers le sous-sol, ils continuent leurs chemins en effectuant une courbe pas très marquée. Ils changent seulement de direction au niveau du milieu de l'infrastructure de la gare amont de la télécabine par des poulies jaunes situées de part et d'autre de cette dernière.

    Détail sur la poulie du brin droit
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Sous le bâtiment on retrouve la machinerie du téléphérique de la Cime Caron équipée d'un moteur électrique à courant continu de 980 kW mettant en mouvement l'appareil et relié à un réducteur lui même accouplé à la poulie motrice. Sur ce dernier est également accouplé un moteur thermique de secours permettant de mettre en marche le téléporté en cas de panne électrique ou technique sur le moteur de marche normale.
C'est également ici qu'est effectuée la tension dynamique des câbles porteurs, le tout par des contrepoids placés dans des fosses.

    Vue générale de la machinerie (© - Lycée des Métiers de la Montagne de Saint-Michel de Maurienne)
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    Détail sur les contrepoids du câble porteur (© - Lycée des Métiers de la Montagne de Saint-Michel de Maurienne)
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    Le dynamo tachy-câble sur la poulie motrice (© - Lycée des Métiers de la Montagne de Saint-Michel de Maurienne)
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La ligne :

La ligne est longue de 2047 mètres et se compose d'un seul pylône. La hauteur de survol atteint à son maximum les 75 mètres. Le relief au début n'est pas très important avant d'arriver au niveau des derniers virages de la piste rouge du Col de l'Audzin où l'on retrouve une première falaise rocailleuse sur laquelle est placée à son sommet le seul ouvrage de l'installation. La dernière et plus longue portée survole ensuite la piste noire de la Combe de Caron notamment placée dans une combe. Quelques centaines de mètres avant d'arriver à l'arrivée du téléphérique, la pente s'incline plus et le sol se retrouve composé de rochers.

Caractéristiques de la ligne :

  • P1 : 10S/10S

    Vue sur la ligne depuis la gare aval
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    C'est parti pour quatre minutes de montée
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    Dans la première portée au dessus de la piste bleue du Lagopède
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    Survol à présent de la piste rouge du Col de l'Audzin
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    En approche du seul pylône
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    P1
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    Détail de la tête de pylône de type support avec les sabots
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    Portée P1 - G2 au dessus de la piste noire de la Combe de Caron
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    Au niveau du milieu de la ligne avec le croisement de la cabine descendante
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    On arrive au niveau de la pente la plus forte
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    En plein milieu de la pente rocailleuse
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    On approche de la piste noire de la Combe de Caron
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    En approche de la gare amont
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    La ligne vue depuis la gare amont
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Gare amont :

La gare amont est la station tension du câble tracteur. Elle est située à 3186 mètres d'altitude au sommet de la Cime Caron et domine toute la vallée de Belleville ainsi qu'une partie de la Maurienne avec le domaine skiable d'Orelle. L'infrastructure est faite d'acier et est suspendue au dessus du « vide ». En effet, les quais de débarquement se situent au dessus des rochers, mais aucun pilier ne soutient la gare à cet endroit, elle est seulement ancrée dans la roche au niveau des poulies de déviation du câble. Après être sortis de la cabine, les skieurs empruntent une longue passerelle débouchant directement sur la terre ferme, juste en contrebas de la table d'orientation.
Niveau technique, cette station est plus ou moins divisée en trois parties : la partie structure métallique avec les quais de débarquement, les poulies et les sabots de mise à l'horizontale du câble ; une autre partie métallique moins volumineuse située à une cinquantaine de mètres, inclinée de quelques degrés et soutenue par des piliers sur lesquels sont situées les poulies verticales de renvoi du câble tracteur accompagnées d'un contrepoids. Sur le dessus de cette dernière se retrouvent également deux poulies mettant le câble tracteur à la verticale ainsi que des sabots envoyant les câbles porteurs vers leurs ancrages dans le sol, qui constituera notre troisième partie de cette infrastructure.

    Arrivée en gare amont
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    Arrivée sur les quais et détail sur les sabots soutenant la chariot
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    Arrivée sur les quais
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    Les quais de débarquement
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    La structure métallique de la gare avec les poulies de mise à l'horizontale du câble
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    Les poulies de renvoi du câble avec leurs contrepoids
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    A gauche la passerelle de sortie de la gare et une partie de la gare amont
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    Sur la partie de la gare inclinée, détail sur les poulies de mise à la verticale du câble ainsi que de l'envoi des câbles porteurs vers leurs ancrages
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    Les ancrages des câbles porteurs avec le massif des Écrins en arrière plan
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    Le renvoi du câble tracteur avec son contrepoids vue de face
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    Vue sur la gare amont en partant sur la piste rouge du Col de l'Audzin
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    La partie de la gare amont renvoyant le câble tracteur avec son contrepoids ainsi que de l'envoi des câbles porteurs vers le sol vue en partant sur cette même piste
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    Autre vue sur la gare amont ; on remarque bien une poulie de mise à l'horizontale du câble
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    Vue d'ensemble de la gare amont
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    La gare amont vue depuis la piste noire de la Combe de Caron
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    La gare amont vue en contre-plongée
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Cabines et chariot

Le téléphérique de la Cime Caron, en quasiment trente années d'exploitation, a déjà vu passer trois générations de véhicules différents, pour certains quasiment identiques. Les cabines d'origine avaient été fabriquées par Gangloff Cabins et disposaient d'une capacité intérieure de 150 passagers plus un conducteur. Elles étaient de couleurs jaune, bleue et rouge avec une inscription « Val Thorens » et un logo Poma. Elles présentaient un inconvénient qui était qu'elles étaient peu volumineuses et on se retrouvait à l'intérieur très serré ce qui était très désagréable pour les clients durant la montée.

    La première génération de cabines (DR)
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Lors de la rénovation effectuée par Doppelmayr en 1997, l'exploitant en a profité pour agrandir les cabines d'origine de quelques mètres sur la longueur afin que les clients à l'intérieur soient moins serrés. De plus, la couleur a été légèrement modifiée, puisque l'orange a fait son apparition au détriment du bleu.

    Cabine modifiée exploitée durant une dizaine d'années ; remarquez sur la première photo l’absence de couverture en gare aval
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    Une cabine démontée, posée au sol
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Enfin, en 2010 la SETAM a procédé au remplacement des véhicules. Le carrossier Gangloff à livré deux nouvelles cabines de forme moderne et de couleur rouge pour celle de gauche et grise pour celle de droite. Ayant une capacité théorique de 150+1 passagers, l'exploitant a préféré diminuer la capacité à 143 personnes tout en diminuant le débit de l'installation, mais en améliorant bien évidemment le confort des clients. Elles disposent également sur leurs vitres de différents logos du domaine skiable, de la station et le nom de l'installation.

    Croisement de deux cabines
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    La cabine rouge en ligne
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    La cabine rouge arrivant en gare
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    La cabine grise vue de profil
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    La cabine grise vue de trois-quarts
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    La cabine grise avec le massif de la Vanoise en arrière plan et l'Aiguille de Péclet
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    Dispositifs de sécurité sur le toit de chaque cabine
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    L'intérieur d'une cabine
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Les cabines sont reliées au câble par des suspentes longues dessinées par Habegger. On retrouve à leur bout un chariot, toujours du même constructeur, équipé de 13 galets par câble porteur et de deux doubles freins de chariot. Le câble tracteur est relié au le chariot par un tambour d'ancrage, c'est à dire qu'il a été enroulé d'environ quatre tours autour d'une tomme accrochée à la partie métallique du chariot.

    Vue du chariot ; remarquez sur la droite du chariot les freins placés sur chaque câble porteur
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    Vue en contre-plongée du chariot avec au centre le tambour d'ancrage du câble tracteur et à droite les quatre freins de chariot
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    Vue globale du chariot avec les freins de chariot juste devant
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Le téléphérique de la Cime Caron vu depuis les pistes

    Le pylône du téléphérique de la Cime Caron vu depuis les contreforts du sommet éponyme
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    Le pylône vu en contre-plongée depuis la piste noire de la Combe de Caron
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    La première portée de la ligne vue depuis la fin de la piste rouge du Col de l'Audzin
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Panorama à 360° au sommet de la Cime Caron

Au sommet de la Cime Caron (3195 mètres d'altitude), il est possible d'admirer l'un des plus beaux panoramas de France avec une vue sur tout le massif du Mont-Blanc, le parc national de la Vanoise, la Haute-Maurienne, mais aussi le parc national des Écrins ou encore le massif de Belledonne ... Des centaines de sommets peuvent être aperçus ; petit aperçu de ce panorama à couper le souffle :

    Vue sur le parc national de la Vanoise ainsi qu'en toile de fond les sommets helvétiques
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    Un peu plus à l'Ouest toujours le parc national de la Vanoise
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    Plus au Sud vers la Haute-Maurienne et le parc national des Écrins
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    Un peu plus à l'Est en direction du massif de Belledonne
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    Toujours un peu plus à l'Est vers le début de la vallée de la Tarentaise et une partie du massif de Belledonne
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La Cime Caron, l'appareil et LE sommet phare de Val Thorens …

Construit en 1982 par Poma sous licence Habegger, le téléphérique de la Cime Caron est un des appareils phares de plus haute station d'Europe. Il permet tout d'abord d'accéder au sommet éponyme, dominant toute la vallée de Belleville et offrant un panorama exceptionnel sur les plupart des Alpes : partant du plus haut sommet du parc national de la Vanoise au plus haut sommet des Écrins, tout en passant par le massif isérois de Belledonne. Outre ceci, il dessert un espace de ski propre exceptionnel évoluant dans un cadre magnifique et offrant des pentes très raides et rarement damées. Considéré comme le troisième tronçon permettant d'accéder à ce sommet depuis le village de Val Thorens, le téléphérique permet également d'accéder au secteur d'Orelle via une belle piste noire. Ce gros porteur, en dehors de ses caractéristiques techniques, est donc très important au sein du domaine skiable et, malgré son faible débit d'environ 1450 personnes par heure, il attire beaucoup de monde tout au long de la journée.

A sa construction, ce téléphérique fut le plus gros du monde avec des cabines d'une capacité de cent cinquante personnes jusqu'à ce que celui de la Saulire à Courchevel soit mis en service. Néanmoins, la Cime Caron reste toujours et restera toujours pour Val Thorens l'appareil faisant sa renommée internationale. Après avoir été équipé de cabines dernière génération en 2010, on peut en conclure que l'exploitant souhaite encore exploiter ce téléphérique durant plusieurs années.

    Le téléphérique de la Cime Caron : appareil clé de Val Thorens ayant permis sa renommée internationale …
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Avant de terminer ce reportage je tiens à remercier les différents acteurs de ce dernier : Thomas, Bovinant ainsi que le Lycée des Métiers de la Montagne de Saint-Michel de Maurienne pour leurs quelques photos, ainsi que Chin@ill pour les documents A&M.

J'ib, Novembre 2015

Photos : J'ib
Texte, bannière et mise en page : J'ib
Date des photos : décembre 2003, 21 avril 2005, 22 avril 2010, 28 février 2011, 13 avril 2015 & 20 avril 2016



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