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TSD4 des Molliets
Les Carroz d'Arâches (Le Grand Massif)
Montaz Mautino



Année de construction : 1985
Année de fin de service en : 2009
Remplacé par l'appareil suivant :
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Année de fin de service en : 2009
Remplacé par l'appareil suivant :

Auteur de ce reportage : alspace
Section écrite le 13/03/2017 et mise à jour le 16/04/2017
(Mise en cache le 16/04/2017)

Au sommaire de ce reportage :
- Les Carroz d’Arâches
- Historique : le télésiège 2 places des Molliets
- Molliets, un axe de liaison
- Ligne et infrastructures du télésiège des Molliets
- Molliets, un appareil ayant vieilli trop rapidement
Les Carroz d’Arâches
Les Carroz d’Arâches est une station de ski située en vallée de l’Arve, à 1200 mètres d’altitude. Elle dispose d’un domaine skiable composé de 15 remontées mécaniques desservant 29 pistes de tous niveaux.
Relié au groupement de stations « Le Grand Massif », il est possible de skier sur 139 pistes desservies par 69 remontées mécaniques.

^^ Découvrez une présentation plus détaillée de la station en cliquant sur le logo ^^
Historique : le télésiège 2 places des Molliets
La station des Carroz d’Arâches a été créée en 1936 sur la commune d’Arâches-la Frasse. 3 années plus tard, le téléski de la Kédeuzaz a été installé. Ce téléski est remplacé en 1954 par une télécabine 4 places sur le même tracé.
C’est en 1978, soit deux ans après la réalisation de la télécabine 6 places de la Kédeuze en remplacement d’une ancienne installation du même nom qu'une deuxième porte d'entrée sur le domaine skiable des Carroz est mise en place à partir des alpages des Molliets. Pour l'occasion, Montaz-Mautino a été choisi pour l’installation du télésiège fixe 2 places des Molliets partant de la route du col de Pierre Carrée et rejoignant la pointe de Cupoire. Cet appareil a ainsi permis la réalisation de la première liaison skis aux pieds avec la station de Morillon.
Notons que le télésiège des Molliets était équipé d’une gare intermédiaire. Installée à proximité du départ du téléski de l’Oasis, elle permettait aux skieurs se trouvant dans la combe de l’Airon de remonter sur la pointe de Cupoire sans avoir à revenir au départ des Molliets. Néanmoins, les sièges arrivaient déjà remplis de la gare aval, c’est pourquoi l’attente à cette gare intermédiaire pouvait être très longue car les skieurs attendant en gare intermédiaire n’étaient pas prioritaires sur ceux partant de la station de départ des Molliets.

Vue aérienne de la gare aval du télésiège des Molliets (© cliché IGN).

La gare intermédiaire (© cliché IGN).

La gare amont (© cliché IGN).

Vue de la pointe de Cupoire depuis la Croix des Sept-Frères. On aperçoit vaguement la poulie retour et le dernier pylône de ligne du télésiège des Molliets.
Le télésiège de l'Airon a été installé en 1980 pour relier les alpages de la combe de l’Airon au sommet de la Tête du pré des Saix. Il permettait aux skieurs résidents aux Carroz d’Arâches et à Morillon de rejoindre les stations de Flaine et de Samoëns.
Néanmoins, les liaisons vers Samoëns, Flaine et Morillon depuis Les Carroz d'Arâches étaient accessibles uniquement par des télésièges deux places qui ne disposaient pas d’un débit suffisant. C'est pourquoi il été décidé de réorganiser le parc de remontées mécaniques de la combe de l'Airon en 1985. Le télésiège des Molliets a donc été remplacé par un télésiège débrayable 4 places sur le même tracé. Le débit est passé d’environ 1000 personnes par heure à 1500 personnes/heure et le temps de montée a été raccourci de moitié avec près de 11 minutes sur l’ancien appareil pour 5 minutes avec le télésiège débrayable.
Certaines pièces qui composaient le télésiège deux places des Molliets ont été réutilisés pour construire le télésiège des Gentianes. Gentianes assure la liaison avec Samoëns et Flaine et complétait ainsi le téléporté de l’Airon dans son rôle de liaison inter-stations dans le Grand Massif.
Depuis la révision du plan d'occupation des sols de 1990, il était prévu la création d'un petit centre commercial aux Molliets, qui n'a jamais vu le jour.

La gare aval du télésiège 4 places des Molliets.

Un siège du télésiège des Molliets au cours de l’une de ses premières années de fonctionnement.

La fin de la ligne à la pointe de Cupoire.

Situation du télésièges 4 places des Molliets sur le plan des pistes (repère Ck).
Les télésièges de l’Airon et des Gentianes sont représentés respectivement par les segments Cm et Cq.
Molliets, un axe de liaison
Le télésiège des Molliets reliait le parking éponyme à la pointe de Cupoire. Il était facilement accessible depuis la station des Carroz d’Arâches tant par la télécabine de la Kédeuze que par l'enchaînement des télésièges Moulins et Plein Soleil. Notons qu’une seule piste rejoignait le télésiège des Molliets depuis les arrivées des télésièges Gron et Plein Soleil ainsi que de la télécabine Kédeuze : la bleue du Blanchot. Enfin, le télésiège des Molliets était aussi accessible depuis le sommet du télésiège des Grands Vans en provenance de Flaine par l’enchaînement des pistes bleues Dolomie et Portet.
Molliets desservait ainsi une large zone de ski sur les combes de Gron et de l’Airon. Sur la combe de l’Airon, du ski propre était directement accessible par l’appareil avec l’enchaînement du haut de la piste verte des Molliachets ainsi que les bleues des Marmottes et du Blanchot. Du côté de la combe de Gron, seules des pistes difficiles partant en contrebas de la pointe de Cupoire, à l’image de la noire de la Coccinelle et des rouges de la Truffe et de Cupoire, étaient facilement accessibles. Néanmoins, en raison des queues importantes au départ des Molliets, rares étaient les personnes à faire des rotations sur la piste du Blanchot.
Le télésiège débrayable des Molliets assurait surtout une partie des retours vers Les Carroz d’Arâches et Morillon pour les skieurs en provenance de Flaine. Ainsi, pour les skieurs logeant aux Carroz et à Morrillon, Molliets était une alternative au télésiège de Corbalanche pour rentrer sur les Carroz et Morillon. Pour les retours à Samoëns et Flaine, c’était les télésièges de l’Airon et des Gentianes qui assuraient la liaison.
Pour les skieurs voulant éviter le télésiège de Corbalanche, le télésiège débrayable des Molliets leur permettait de remonter sur Samoëns par l'intermédiaire des télésièges de la Lanche, de l'Airon ou des Gentianes.
Au niveau du ski, le télésiège des Molliets desservait les pistes suivantes :
→ Versant combe de l’Airon :
NOTE : ces pistes étaient accessibles depuis le sommet de Cupoire par la piste verte des Molliachets.
- La piste bleue des Marmottes qui partait de l’arrivée du télésiège de Gron pour rejoindre le départ du téléski de l’Oasis.
- La piste bleue du Blanchot qui partait du plateau de la Kédeuze pour rejoindre les départs des télésièges des Molliets.
→ Versant combe de Gron :
NOTE : ces pistes étaient accessibles depuis le sommet de Cupoire par la piste verte des Molliachets.
- La piste rouge de Cupoire, redescendant au départ du télésiège de Gron.
- La piste rouge des Truffes. Cette piste partait du sommet du télésiège de Gron pour rejoindre la piste bleue de la Biollaire.
- La piste noire de la Véroce. Cette piste, située en partie sous la partie haute du télésiège de Gron se terminait dans la piste bleue de la Combe au niveau du lac de Gron.
- Le boardercross de Cupoire, longeant la piste rouge de Cupoire.
→ Versant Morillon :
- La piste bleue de l’Arête qui revenait à l’arrivée du télésiège du Sairon.
- La piste noire de la Lanche qui rejoignait le départ du télésiège éponyme.

Situation du télésiège des Molliets sur le plan des pistes des Carroz d’Arâches.

Situation du télésiège des Molliets sur le plan des pistes du Grand Massif.
Voici donc les caractéristiques de cet appareil :
Caractéristiques administratives
TSD-Télésiège à attache débrayable : MOLLIETS
Maître d’œuvre : SA CREISSELS
Maître d’ouvrage : COMMUNE D’ARÂCHES
Exploitant : SOREMAC
Constructeur : MONTAZ-MAUTINO
Année de construction : 1985
Année de démontage : 2009
Caractéristiques d’exploitation
Saison d'exploitation : Hiver
Capacité : 4 personnes
Débit à la montée : 1500 personnes/heure (1800 personnes/heure après l'augmentation du débit)
Vitesse d'exploitation maximale : 4,9 m/s
Embarquement : Dans le sens de la ligne
Sens de montée : Par la gauche
Caractéristiques géométriques
Altitude aval : 1430 m
Altitude amont : 1833 m
Dénivelée : 403 m
Longueur développée : 1510 m
Portée la plus longue : 186 m
Pente moyenne : 28 %
Pente maximale : 65 %
Temps de trajet : 5 minutes 10 secondes
Caractéristiques techniques
Emplacement motrice : Aval
Type de motorisation : Asynchrone
Puissance développée : 369 kW
Emplacement tension : Aval
Type de tension : Hydraulique
Tension nominale : 24 000 daN
Nombre de pylônes : 18
Caractéristiques des véhicules
Type de véhicules :Arceaux Montaz-Mautino
Nombre de véhicules : 68 (80 après l’augmentation du débit)
Masse à vide : 195 kg
Charge utile : 320 kg
Espacement : 8 secondes
Dispositif d'accouplement : Pince débrayable
Caractéristiques du câble
Fabricant : TREFILEUROPE
Diamètre du câble : 38,10 mm
Ligne et infrastructures du télésiège des Molliets
La gare aval
La gare aval était située à 1430 mètres d’altitude, juste à côté du parking pour les skieurs à la journée des Molliets.
Au niveau technique, nous retrouvions une gare motrice-tension Montaz-Mautino. Dans le contour, on trouvait également un rail de maintenance permettant de stocker le véhicule de service et quelques sièges.

La gare aval vue depuis la route du col de Pierre Carrée. On remarque à l'arrière le parking skieurs des Molliets.

Zoom sur la gare aval.

Vue avant.

Vue de trois quarts avant.

Le lanceur côté montée.

Le tympan arrière de la gare.

La zone d’embarquement.

Dans le lanceur.
La ligne
A la sortie de la gare aval, la pente était nulle jusqu’au passage de l’enchaînement des pylônes 1 et 2 qui imprimait la première pente de l’appareil. Le pylône 3 radoucissait l’inclinaison du câble et nous survolions une première fois la route du col de Pierre Carrée. Après un second survol de la route du col de Pierre Carrée, le pylône 5 imprimait la deuxième montée du tracé puis nous survolions une dernière fois la route du col de Pierre Carrée avant et après le pylône 6. Le pylône 7 redressait le câble. Après une section assez plate, le pylône 9 imprimait une légère descente qui se prolongeait jusqu’au pylône 11.
Les pylônes 14 et 15 impulsaient la pente maximale du tracé avec 65 % d’inclinaison. Enfin, l’enchaînement des pylônes 16 à 18 remettait le câble dans le plan horizontal pour l’entrée en gare amont.
Montaz-Mautino avait équipé la ligne de 18 pylônes, dont 12 supports, 5 compressions et 1 support-compression :
- P1 : 8C/8C
- P2 : 6C/6C
- P3 : 6S/6S
- P4 : 4S/4S
- P5 : 8C/8C
- P6 : 8S/8S
- P7 : 6S/6S
- P8 : 6S/6S
- P9 : 4S/4S
- P10 : 4S/4S
- P11 : 6C/6C
- P12 : 6S/6S
- P13 : 4S/4S
- P14 : 6C/6C
- P15 : 4S2C/4S2C
- P16 : 8S/8S
- P17 : 6S/6S
- P18 : 6S/6S

Ligne depuis la gare aval.

Les pylônes 1 et 2.

P3.

Vue arrière avec le premier survol de la route du col de Pierre Carrée.

Portée vers le pylône 4.

Fin de de la portée vers le pylône 4.

P4.

Portée vers le pylône 5 et deuxième survol de la rouet du Col de Pierre Carrée.

P5.

Portée vers le pylône 6.

P6.

Vue arrière avec le troisième survol de la route du col de Pierre Carrée.

P7.

P8. Survol de la piste bleue du Blanchot

P9.

P10.

P11.

Fin de la portée vers le pylône 12.

P12.

Fin de la portée vers le pylône 13.

P13.

Fin de la portée vers le pylône 14.

P14.

P15.

Fin de la portée vers le pylône 16. Nous sommes dans la pente maximale du tracé.

P16.

L’enchaînement des pylônes 17 et 18. On remarque sur la droite le poste de secours des pisteurs des Carroz à la pointe de Cupoire.
La gare amont
La gare amont était située à 1833 mètres d’altitude, sur la pointe de Cupoire et juste en dessous du pylône électrique EDF de Cupoire.
Au niveau technique, on retrouvait une station retour fixe Montaz-Mautino.

Gare amont depuis la ligne

Entrée en gare amont.

Vue de trois quarts arrière.

Vue en contre-plongée de la gare amont.
Véhicules et pinces
Le télésiège des Molliets était équipé de 80 sièges 4 places fournis par Montaz-Mautino. Ils étaient reliés au câble par des pinces débrayables de la marque.

Un siège dans le contour de la gare aval.

L’assise.

Une pince débrayable Montaz-Mautino.
Au cœur du télésiège débrayable des Molliets
La tension du câble
Le télésiège des Molliets était équipé d'une gare motrice-tension en aval : la tension se faisait par un unique vérin hydraulique disposé à l’avant de la structure motrice, et la déplaçait, ce qui avait pour effet de déplacer en avant ou à l'arrière la poulie motrice, et donc de plus ou moins tendre le câble.
Ce vérin était contrôlé par une centrale hydraulique.

Le vérin hydraulique.

La centrale hydraulique du vérin de tension.
Mise en mouvement du câble
La mise en mouvement du câble était effectuée en station aval grâce à un moteur électrique relié à un réducteur par un arbre rapide. Celui-ci était relié à un volant d'inertie sur lequel agissait le frein de service (dit aussi frein de parking). Enfin, le réducteur assurait l'augmentation du couple, la réduction de la vitesse donnée par le moteur ainsi que la déviation à 90 degrés vers la poulie motrice.
Le frein de service (dit aussi de parking) placé sur l'arbre rapide sortant du moteur permettait d'éviter le dévirage, tandis qu'un frein d'urgence était présent sur la poulie motrice.

L’intérieur de la gare aval.

Le moteur électrique asynchrone.

L’arbre rapide sortant du moteur électrique avec sur la droite le volant d’inertie.

Le frein de service qui agissait sur le volant d’inertie.

L’entrée des arbres rapides des moteurs électrique et thermique dans le réducteur.

Le réducteur.

La poulie motrice.
En cas d'avarie sur le treuil principal, un moteur thermique pouvait prendre le relais. Il entraînait alors un arbre rapide qui rentrait dans le réducteur.

Le moteur thermique de secours.

Vue opposée.
Traînage des véhicules en gare
Les sièges étaient entraînés en entrée et sortie de gare par des poutres équipés de pneus et reliés entre eux par des courroies, et dans le contour par une chaîne de traînage. Les pneus étaient mus par des moto-réducteurs.
Notons que la chaîne de traînage en gare aval permettait d'assurer le cadencement des véhicules.

Un moto-réducteur et sa poutre à pneus.

La fin du lanceur côté descente et le début du contour.

Une pince dans le contour. On remarque le rail amovible qui faisait la liaison entre le contour et le rail de stockage.
Molliets, un appareil ayant vieilli trop rapidement
Le télésiège débrayable des Molliets était un appareil phare du Grand Massif puisqu’il était un passage quasi incontournable pour rejoindre à la fois les Carroz d’Arâches et Morillon ou alors Samoëns et Flaine par l’intermédiaire des télésièges fixes de l’Airon, des Gentianes ou de la Lanche.
Mais après seulement 24 ans de services en 2009, le télésiège des Molliets version 4 places se révélait toujours insuffisant au niveau du débit et du confort. De plus, la mécanique vieillissante coûtait cher en entretien et se montrait de moins en moins fiable. C’est pourquoi cet appareil a été remplacé au cours de l’été 2009 par un télésiège débrayable 6 places Leitner afin d’apporter un débit suffisant pour éviter la formation de longues files d’attentes aux Molliets. Par la même occasion, le ski propre qui était déjà desservi par l’ancien télésiège est devenu plus attractif car il n’y a désormais plus besoin de faire la queue pour faire des rotations sur les Molliets.

Molliets, l’un des rares télésièges débrayables Montaz-Mautino construits et le deuxième à avoir été démonté.
Je tiens à remercier Rodo_Af pour les photos ainsi que Bovinant pour la réalisation de la bannière.
Bannière : Bovinant
Texte et mise en page : Alspace
Photos : Rodo_Af
Date des photos : 6 avril 2009.
