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 TSD6 de la Croix du Christ

Saint-Nicolas-de-Véroce (Arbois-Rochebrune - Évasion Mont Blanc)

Leitner

T2 ES
Description rapide :
Premier télésiège débrayable 6 places du domaine skiable, permettant la liaison entre Saint-Nicolas-de-Véroce et Saint-Gervais tout en offrant un espace de ski propre

Année de construction : 2007

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Auteur de ce reportage : j'ib
Section écrite le 06/02/2018 et mise à jour le 19/02/2018
(Mise en cache le 19/02/2018)

Télésiège de la Croix du Christ
Saint-Nicolas-de-Véroce (74)


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Bienvenue à Saint-Nicolas-de-Véroce

La station de sports d’hiver de Saint-Nicolas-de-Véroce est située dans le val Montjoie, au-dessus de Saint-Gervais-les-Bains dont elle partage le territoire communal, et en dessous des Contamines-Montjoie. Elle fait partie du domaine de l’Evasion Mont-Blanc, regroupant les stations de Megève, Saint-Gervais-les-Bains, Saint-Nicolas-de-Véroce, Les Contamines-Montjoie – Hauteluce et les Portes du Mont-Blanc (Megève – Jaillet / La Giettaz / Cordon / Combloux).

Les pistes de ski de Saint-Nicolas-de-Véroce s’étagent de 1100 mètres, gare aval du télésiège du Chef-Lieu au village, jusqu’à 2353 mètres d’altitude au sommet du Mont-Géroux et du télésiège du Mont-Joly. Toute la station est dominée par le Dôme (4304 mètres d’altitude) et l’Aiguille (3863 mètres d’altitude) du Goûter, l’Aiguille de Bionnassay (4052 mètres d’altitude) et le Mont-Joly (2353 mètres d’altitude).

Ce centre de ski est relié avec la station de Saint-Gervais-les-Bains, formant un ensemble de 51 pistes accessibles grâce à quelque 25 remontées mécaniques (parmi lesquelles 1 DMC, 1 télécabine et une dizaine de télésièges dont 5 débrayables). Enfin ces deux secteurs sont reliés au massif du Mont-d’Arbois sur la station de ski de Megève.

    Le Mont-Joly, secteur sommital du domaine skiable de Saint-Nicolas-de-Véroce
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L'aménagement de Saint-Nicolas-de-Véroce

Le premier équipement mécanique de Saint-Nicolas-de-Véroce remonte à 1955. Il s’agissait probablement d’un téléski de type B Poma, implanté à la sortie du village, aux Sénarts, situé après l’embranchement de la route du plateau de la Croix, en direction des Contamines. L'exploitation échoua à cause de trois hivers sans neige. Plusieurs moniteurs de ski reprirent une initiative au début des années 1960. Ils louèrent à la Société des Téléphériques du Massif du Mont Blanc (STMMB) de Charles Viard un fil-neige déplaçable, qu’ils implantèrent selon l’enneigement à la sortie du village ou au plateau de la Croix. Ce petit appareil permit de créer une saison de ski d’hiver, mais il ne permit pas au village de rivaliser avec l’équipement du Bettex qui attirait beaucoup plus de touristes.

Le véritable développement de la station remonta à 1965 sous l’impulsion d’un patron de presse parisien, Jean Lainé. Il séjournait régulièrement à Megève où il y possédait un chalet et découvrit les descentes à ski vers Saint-Nicolas. Le site était encore vierge de remontées mécaniques, mais il sentit le potentiel d’équipement de ce secteur. Jean Lainé présenta un premier projet d’équipement en 1966 au maire de Saint-Nicolas-de-Véroce, commune alors indépendante de Saint-Gervais-les-Bains. Le projet fut cependant retardé par le maire de Saint-Gervais, Maurice Martel, président de la Fédération Française de Ski, qui fit pression sur les moniteurs de Saint-Nicolas pour faire capoter le projet Lainé, et favoriser un projet concurrent monté par Charles Viard. Ce dernier n’aboutit pas non plus et la fréquentation du village continua à décliner en hiver. Jean Lainé proposa un nouveau projet en 1969, voyant que celui de son concurrent n’avait pas abouti.

Ce nouveau projet prévoyait la réalisation en 1969 d’un télésiège reliant le village au Plateau de la Croix, l’actuel télésiège fixe biplace du Chef-Lieu, ainsi que deux téléskis sur le plateau : les téléskis du Vanay et du Plateau. Dans une seconde phase, Jean Lainé prévoyait de construire, en 1972, une télécabine partant des Chattrix ou du Vivier, hameau situé sur la route des Contamines, et montant jusqu’au Vanay. Enfin il était prévu de construire jusqu’en 1979 un ensemble de quatre téléskis : du Sautet au Dechappieu (le long d’une bonne partie du tracé de l’actuelle piste rouge de la Petite Épaule), de la Crête à la Croix du Christ, d’Hermance à la Croix du Christ sur le versant opposé côté Megève et d’Hermance aux contreforts du Mont-Joly.

Le programme a cependant subi quelques changements. Le télésiège et les téléskis du Plateau de la Croix ont été ouverts à Noël 1970. Il manquait un téléski pour débutants au Plateau de la Croix : Jean Lainé compléta l'équipement avec le téléski des Débutants, ouvert pour Pâques 1971. La station trop éloignée de Saint Gervais n’était pas rentable sans liaison, c’est pourquoi le projet de télécabine fut immédiatement abandonné. A la place, en 1971, Jean Lainé fit construire les téléskis du Gouet et de la Grande Côte, ainsi que d’important terrassements pour se relier avec Saint-Gervais : canalisation du torrent entre les départs de téléski du Gouet de la Grande Côte, terrassement de la piste de liaison entre le Mont Joux et le sommet du téléski de Grande Côte, et terrassement de la piste de liaison à flanc de couteau entre le sommet du téléski de Grande Côte et le départ du téléski de la Croix à Saint-Gervais.

    Vue sur le Plateau de la Croix en 1973 avec l'arrivée du télésiège du Chef-Lieu et les téléskis du Vanay et du Plateau juste derrière
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La poursuite du développement exigeait des moyens financiers que Jean Lainé n'avait pas. Il céda ses remontées mécaniques en 1977 à un des exploitants de la Clusaz, la Société d’Équipement Touristique de la Clusaz (SETLC), dirigée par Jean Ferrero. Sous son impulsion, le domaine skiable s’étendit d’abord vers le secteur d’altitude, avec les télésièges de la Croix du Christ en 1978 venant doubler le téléski de la Grande Côte et de l’Épaule en 1979.

    Le télésiège de la Croix du Christ avec en arrière-plan le Mont-Joly d'ores et déjà équipé de son télésiège de l’Épaule
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Puis la SETLC tenta d'ouvrir de nouveaux accès au domaine skiable, avec un projet de télécabine entre Bionnay, petit hameau situé sur la route des Contamines, et les Chattrix, suivi d’un télésiège des Chattrix au Vanay. Pour des problèmes fonciers et financiers, la télécabine ne fut jamais réalisée, et le départ du télésiège des Chattrix ne put être implanté au bord de la route comme prévu à l’origine, afin de faciliter l’accès aux skieurs à la journée. Prévu initialement en 1980, le télésiège n’ouvrit que début 1982. La longue piste de l’Épaule fut ouverte la même année, offrant plus de 1000 mètres de dénivelée jusqu'aux Chattrix. Comme elle croisait l'arrivée du téléski du Gouet, qui arrivait à l’origine à la hauteur du téléski du Vanay, le Gouet fut raccourci en 1981 à la hauteur de son septième pylône : il perdit deux ouvrages de ligne et sa poulie flottante fut descendue. Son débit fut par ailleurs augmenté.

    Le domaine skiable de Saint-Nicolas-de-Véroce entre 1981 et 1985, quand le télésiège du Mont-Joly n'était encore qu'au stade de projet
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Depuis plusieurs années, Jean Ferrero était en conflit ouvert avec la mairie de la Clusaz. La commune finit par absorber la SETLC en 1983. Jean Ferrero se replia sur Saint-Nicolas et continua l'exploitation seul, en fondant la Société d’Équipement du Mont-Joly (SEMJ) la même année. Avec des moyens plus limités, il termina l'aménagement avec le télésiège trois places du Mont-Joly en 1983 et une ouverture début 1984.

En 1986, les téléskis du Vanay, de la Grande Côte et du Plateau, qui étaient à l’origine entièrement Montaz-Mautino, furent modifiés pour des raisons pratiques par le constructeur Montagner. En 1990 le domaine de Saint-Gervais a amélioré son retour depuis Saint-Nicolas avec la mise en service du petit téléski Évasion jusqu'au sommet du Mont-Joux en plus des itinéraires déjà existant de la Joux et de la Vorassière.

    Situation de cette nouvelle liaison sur un plan des pistes de 1990
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Il n’y eut plus d’investissement majeur, mis à part le remplacement des sièges carrés du télésiège du Chef-Lieu par des sièges Bi Alp en 1995. En 1997, la SEMJ s’associa avec la SECMH, exploitant des Contamines, pour reprendre la STBMA, exploitant du Bettex cédé par la famille Rotschild. Puis en 2002, la SECMH prit le contrôle de la SEMJ. Les investissements reprirent en 2007 avec la construction du télésiège débrayable six places par Leitner de la Croix du Christ remplaçant le télésiège éponyme Montaz-Mautino ainsi que le téléski de la Grande Côte. En 2017, le télésiège de l’Épaule est à son tour remplacé par un nouveau télésiège débrayable six places Poma.

1971 / 1978 - 2007 : Le téléski de la Grande Côte et le télésiège fixe biplace de la Croix du Christ

Sur un tracé totalement différent de l'actuel télésiège débrayable, le téléski de la Grande Côte est venu ouvrir en 1971 une première liaison avec Saint-Gervais depuis Saint-Nicolas-de-Véroce tout en offrant un espace de ski pour les skieurs confirmés. Sept ans plus tard, en 1978, le télésiège fixe deux places de la Croix du Christ est venu améliorer la desserte des pistes du secteur avec une arrivée beaucoup plus haute, et aussi donner l’accès au nouveau secteur du Mont-Joly, équipé des télésièges de l’Epaule en 1979 et du Joly en 1983.

Les deux appareils étaient construits par Montaz-Mautino. Le téléski de la Grande Côte donnait directement accès aux crêtes en contrebas du sommet de la Croix du Christ, sur l'actuelle piste bleue des Clémentines. Le téléski partait sur la rive gauche du torrent canalisé, à proximité immédiate du téléski du Gouet construit la même année, et prenait la direction des pistes Schuss et Loutres, avant d'effectuer un léger virage à gauche au niveau du quatrième pylône et de remonter en dévers vers la Grande Côte.

Le télésiège de la Croix du Christ partait presque dans le lit du torrent du Crey du Tour, sur la rive droite. Pour implanter la gare de départ dans cette gorge étroite déjà encombrée par les gares des téléskis et les locaux électriques, l’entreprise Guelpa TP du Fayet avait réalisé d’importants travaux de terrassement pour canaliser à nouveaux le torrent sur une plus grande longueur et dégagé une véritable plate-forme pour le départ du télésiège. La ligne survolait ensuite le torrent sur plus d’une centaine de mètres, émergeait de la forêt et remontait en fort dévers jusqu’au sommet de la Croix du Christ, qui culminait à l’époque légèrement plus haut qu’aujourd’hui, à 1942 mètres d’altitude.

    Situations du téléski de la Grande Côte (en rouge) et du télésiège fixe de la Croix du Christ (en vert) sur une carte IGN et sur un ancien plan des pistes de l’Évasion Mont-Blanc
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Sur le plan technique, le téléski de la Grande Côte a été construit en 1971 par Montaz-Mautino en même temps que le téléski du Gouet tout proche. Il possédait sa station motrice en aval, de type T90, peinte en verte, et entraînée par un moteur asynchrone de 92 kW. La ligne était longue de 968 mètres avant de se terminer à la gare amont sur la crête de Grande Côte. Le téléski avait subi de nombreuses modifications au cours de son existence. Lors de la construction du télésiège de la Croix du Christ, l’exploitant a rajouté un pylône support compression supplémentaire sur le brin montant, juste après le départ, entre le premier et le deuxième pylône, dans le but d’augmenter la hauteur du câble, car le terrassement de la nouvelle piste du Coq de Bruyère avait modifié le niveau du sol. En 1986, L’arrivée a été modifiée. Le dernier pylône ainsi que la poulie flottante ont été supprimés et remplacés par un Lâcher Sous Poulie (LSP) de Montagner, installé en même temps que celui du téléski du Vanay. Cette opération permis de dégager de la place pour la piste bleue des Clémentines, qui passait sous la zone de lâcher des perches. Enfin l’équipement de certains pylônes de ligne a été modifié. Sur le brin montant, des poulies support compression ont été installées sur certains pylônes en remplacement de poulies compression, car le tracé n’avait jamais été reprofilé et restait particulièrement accidenté. Enfin, deux pylônes qui n’étaient équipés initialement que sur le brin montant ont été également reçu des poulies support-compression sur le brin descendant.

À l’origine c’était la seule remontée à assurer la liaison avec Saint Gervais. Le téléski fonctionnait alors à 4 m/s, et assurait un débit de 850 personnes/h.

    La gare aval du téléski de la Grande Côte durant ses derniers jours avec en arrière-plan le télésiège de la Croix du Christ
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    Le début de la ligne du téléski avec l'arrivée de la piste rouge Coq de Bruyère, et le pylône 2 rajouté en 1978
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    Vue sur l'intégralité de la ligne peu avant son démontage
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    Vue en plongée sur la gare amont Montagner
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Le télésiège fixe deux places de la Croix du Christ a été construit en 1978 par Montaz-Mautino. En aval se trouvait une station motrice-tension de la gamme Bi-Alp, équipée d’un moteur à courant continu de 197 kW et d’un vérin hydraulique travaillant à la pression nominale de 110 bars pour assurer une tension dynamique du câble de 17,8 tonnes. La ligne était longue de 1294 mètres et portée par 14 pylônes. La ligne était implantée majoritairement en dévers, dans un terrain plutôt instable, surtout dans le début du parcours, ce qui avait nécessité de déplacer quelques pylônes en refaisant les massifs.

On retrouvait en gare amont une classique poulie retour fixe. La vigie était disposée du côté descente, avec une petite plate-forme en bois destinée à l’embarquement, même si le télésiège n’a jamais été autorisé à la descente. Sous le poste de vigie, se trouvait une réserve de gasoil pour faire l’appoint des dameuses au cours de la nuit.

    La gare aval du télésiège
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    Sur la ligne peu après la gare aval, dans le terrain instable
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    Au niveau du P4, avec l’ancien massif légèrement à gauche
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    La gare amont, avec la plateforme d’embarquement pour la descente, jamais ouverte au public
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2007 : Le renouveau de la Croix du Christ

Avec un débit horaire limité à 850 et 1060 personnes par heure, le téléski de la Grande Côte et le télésiège de la Croix du Christ ne répondaient plus aux attentes de la clientèle et de l'exploitant. Le téléski était classé difficile en raison de la vitesse de 4 m/s et du tracé non reprofilé dans le haut du parcours, avec une hauteur de câble très variable. Le télésiège était lent et long avec un temps de montée d'environ 9 minutes, et il n’arrivait pas à absorber les pointes de fréquentation, pour le ski propre comme pour la liaison avec le secteur Mont Joly ou Saint-Gervais/Megève.
A la fin des années 90, l’exploitant de l’époque (SEMJ famille Ferrero) avait lancé un projet de remplacement par un télésiège 4 places à pinces fixes, qui ne fut jamais réalisé faute de moyens financiers suffisants. Lorsque l’exploitant des Contamines (SECMH) prit le contrôle de la SEMJ en 2002, les conditions financières permirent d’envisager un remplacement par un télésiège débrayable 4 places, avant la grande inspection à 30 ans prévue pour 2008. Il restait cependant un obstacle administratif à lever. La concession du domaine de Saint-Nicolas expirait en 2008, ce qui ne laissait pas suffisamment de temps à l'exploitant pour amortir son investissement. La commune de Saint-Gervais résilia la concession par anticipation puis attribua une nouvelle concession de 13 ans le 1er juillet 2006. La SEMJ, reconduite dans l’exploitation du domaine, lança donc en 2006 les études pour un télésiège débrayable à la Croix du Christ. Les conditions techniques et économiques ayant évolué, c’est une capacité de 6 places qui fut retenue au lieu de 4.

Le télésiège débrayable de la Croix du Christ a été fourni par Leitner, et monté par STM Pugnat, entreprise locale du village de Cordon. Sur le domaine skiable, ce chantier s’est déroulé la même année que ceux des télésièges Voza-Prarion et Schuss des Dames à Saint-Gervais (versant Prarion) et du télésiège débrayable du Pertuis à Combloux.

Le maître d’œuvre DCSA a implanté le nouveau télésiège sur un axe différent. En aval, la nouvelle gare a été implantée 95 mètres plus au nord, sur la rive gauche du torrent, versant Grande Côte, alors que l'ancienne était implantée en rive droite, versant Vanay. Ce nouvel emplacement impliquait certes de lourds terrassements, mais il était justifié par la nécessité de réaménager complètement l’aire d'arrivée des skieurs au Gouet. Il fallait à la fois limiter le croisement des clients arrivant par les différentes pistes et bien différencier les files d’attente du téléski du Gouet et du nouveau télésiège, ce qui n’était pas le cas précédemment.

    L’ancienne et la nouvelle répartition des flux en gare aval
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De même en amont, la nouvelle gare a été implantée 10 mètres plus au sud-est que l'ancienne, et environ 5 mètres plus bas, dans le but de dégager de la place, le sommet étroit n’étant pas apte à recevoir un débit aussi élevé. Une grande plate-forme d'arrivée d’environ 50 mètres par 25 a été créée pour permettre l’orientation des skieurs mais aussi pour accueillir éventuellement la gare d'arrivée d’un second télésiège débrayable. A l’époque, le projet de liaison avec les Contamines prévoyait en effet un téléphérique entre le bas de la Cote 2000 et l’Aiguille Croche, ainsi qu’une chaine de télésièges entre la Cote 2000 et la Croix du Christ. Enfin d’importants terrassements étaient prévus pour élargir de 5 à 20 mètres l’arête de départ de la piste rouge du Coq de Bruyère.

    La situation en amont avant/après
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Le chantier a démarré début juin, avec le démontage soigneux de l'ancien télésiège et de la gare aval du téléski de la Grande Côte. Par ailleurs la gare aval et le premier pylône du téléski du Gouet ont été déposés et entreposé à l’écart. Le projet de grenouillère d'arrivée prévoyait en effet de reculer la gare du téléski de 11 mètres vers l’amont pour libérer de la place, et de rehausser l’ensemble de la plateforme de 6 mètres.

Le reste de la ligne du téléski de Grande Côte a été démonté à la fin du mois de juin. Le Lâcher Sous Poulie débrayable Montagner de 1986 a été récupéré pour être installé en haut du téléski du Gouet, à la place de la poulie flottante.

Les mois de juin et juillet ont été marqués par les importants travaux de terrassement réalisés par l’entreprise Benedetti. En aval, le chantier a commencé par la reconstruction complète de la canalisation du torrent, la buse existante étant partiellement endommagée. Les bâtiments techniques de la rive droite, dont le local électrique et le transformateur ont été rasés pour dégager de la place avant d’être reconstruits plus à l’écart. Le réseau d’électricité a également été enfoui dans la zone. Enfin à l’arrière de la future gare, une piste de secours a été terrassée dans la forêt : en cas de panne du télésiège, elle doit permettre aux skieurs de regagner Saint-Gervais et Megève par la piste de ski de fond, puis le téléski des Communailles.

Les équipes de STM Pugnat ont démarré début août le génie civil de la gare amont et de la ligne, puis l'héliportage des pylônes. Le montage de la gare amont s’est déroulé entre mi-août et début septembre. Le génie civil en aval a commencé début septembre. Le câble a été tiré fin septembre et l’épissure réalisée début octobre. Après la livraison des sièges mi-octobre, la gare aval a été achevée en novembre, avant que se déroulent les essais entre mi-novembre à mi-décembre.

Le télésiège de la Croix du Christ a pu être livré en temps et en heure pour le début de la saison de ski 2007-2008, avec une ouverture au grand public le 22 décembre 2007. Il représente un investissement de 4,5 millions d'euros, auxquels il faut rajouter environ 800 000 euros pour l’enneigement artificiel de la piste du Coq de Bruyère située sous le télésiège. Avec les deux autres télésièges au Prarion, l'extension du réseau de neige de culture sur d’autres secteurs pour couvrir jusqu'à couvrir 40% du domaine, la mise en place d’une nouvelle signalétique, l'achat d’une dameuse et divers travaux de pistes, les investissements sur Saint-Gervais ont atteint cette année-là 10,3 millions d'euros.

    Début juin, le démontage du télésiège a commencé et les deux téléskis sont encore debout ; en rouge le futur tracé du nouveau télésiège
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    Dans la zone déboisée, la partie à déblayer pour dégager la plateforme de départ du télésiège. Les déblais seront réutilisés pour élargir le fond du vallon et rehausser la zone autour de la gare aval du téléski du Gouet, au premier plan.
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    Fin juillet les terrassements en G1 avancent et les massifs des pylônes sont coulés
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    Fin août les équipes de la STM Pugnat finissent les terrassements en G1, attaquent les fondations et les pylônes ont déjà été héliportés
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    Pendant ce temps-là, le montage de la G2 avance également
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    Début septembre, la gare amont est quasi terminée
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    La gare aval avance à grand pas début octobre, le téléski du Gouet a été remonté et l'épissure est également faite
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La Croix du Christ : Entre liaison et ski propre

Le télésiège de la Croix du Christ part du fond d’un vallon, à proximité du téléski du Gouet. Construit en 2007 par Leitner, il fut le premier télésiège débrayable six places du domaine skiable de Saint-Gervais / Saint-Nicolas-de-Véroce.
Cette installation permet avant toute chose aux skieurs venant de Saint-Nicolas-de-Véroce par le téléski du Vanay ou le télésiège des Chattrix d'accéder au secteur d’altitude de la station, avec les télésièges de l’Épaule et du Mont Joly, ou de rejoindre le domaine de Saint-Gervais/Megève. Dans le premier cas, les skieurs rejoignent rapidement le télésiège débrayable de l’Épaule et peuvent s'offrir de très longues et larges descentes vers Saint-Nicolas ou le télésiège du Mont-Joly. Dans l’autre cas, ils peuvent basculer la piste bleue de la Grand Montaz rejoignant le secteur de la Croix avec son télésiège et le téléski des Communailles, ou bien regagner le pied du secteur du Mont-Joux et le front de neige de Megève - Mont-d'Arbois avec la piste rouge de la Joux, ou encore atteindre le sommet du Mont-Joux et la Folie Douce par le téléski de l’Évasion.

Le télésiège de la Croix du Christ dessert également un très large espace de ski propre sur son propre versant, qui a regagné de l’intérêt depuis le remplacement de l’appareil, notamment cinq pistes :

  • La piste rouge Coq de Bruyère, qui, au début se divise en deux variantes. Cette piste est située sous la ligne et est équipée d'un dispositif d'enneigement artificiel.
  • La fin de la piste rouge du Blanchot, orientée plein Sud, permettant de rejoindre le télésiège débrayable de l’Épaule. Elle dispose de quelques canons à neige du fait de son orientation.
  • La piste bleue des Clémentines effectuant une épingle au niveau du col de la Croix et donnant accès à cet endroit-là au téléski de l’Évasion ou encore aux pistes de la Joux et de la Grand Montaz. Par la suite elle revient sur le versant de la Croix du Christ, où elle est équipée de canons à neige, et redonne accès à deux autres pistes rouges, le Schuss et les Loutres, souvent non damées après une chute de neige, rejoignant la gare aval du télésiège de la Croix du Christ.

Voici sa situation sur le plan des pistes de l’Évasion Mont-Blanc :

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Caractéristiques

Caractéristiques Administratives

TSD-Télésiège à attache débrayable : CROIX DU CHRIST
Maître d'Ouvrage : Société d'Exploitation du Mont-Joly (SEMJ)
Maître d’Œuvre : DCSA
Montage / Génie Civil : STM Pugnat
Installation Électrique : SEMER
Exploitant : Société des Téléphériques du Bettex Mont-d'Arbois (STBMA)
Constructeur : Leitner
Année de construction : 2007
Montant de l’investissement : 4 500 000 €

Caractéristiques d’Exploitation

Saison d'exploitation : Hiver
Capacité à la montée : 6 personnes
Capacité à la descente : 2 personnes
Débit à la montée : 2700 p/h
Débit à la descente : 900 p/h
Vitesse d'exploitation : 5 m/s
Temps de trajet : 4 min 32 sec

Caractéristiques Géométriques

Altitude aval : 1508 mètres
Altitude amont : 1937 mètres
Dénivelée : 429 mètres
Longueur développée : 1361 mètres
Longueur horizontale : 1336 mètres
Pente maximale : 56 %
Pente moyenne : 32 %

Caractéristiques Techniques

Gare motrice : Amont
Gare tension : Aval
Nombre de pylônes : 12
Nombre de sièges : 72
Sens de montée : Droite
Puissance du moteur électrique : 486 kW
Type de motorisation : Asynchrone
Type de tension : Hydraulique
Tension nominale : 34 000 daN
Type d'embarquement : Dans le contour (90°)
Type de gares : CD6-LP
Type de pinces : LPA-M
Type de sièges : S6/96
Diamètre de la poulie motrice : 4900 mm
Diamètre de la poulie retour : 4900 mm
Espacement des véhicules : 8 secondes
Largeur de la voie : 6,1 mètres

Caractéristiques du Câble

Fabriquant du câble : TREFILEUROPE
Date de pose : 2007
Type de câblage : Croisé
Sens de câblage : Droite
Diamètre du câble : 46 mm
Composition du câble : 6×31 Fils
Âme : Compacte
Résistance à la rupture : 145 000 daN
Pas de câblage : 343 mm
Pas de toronage : 129 mm
Section du câble : 890 mm²
Section du toron : 148 mm

Ligne et infrastructures du télésiège de la Croix du Christ

Gare aval :

La gare aval, station tension de l'installation, est située à 1508 mètres d'altitude dans une cuvette juste à côté du téléski du Gouet. Le déplacement de la gare aval par rapport à l'ancienne a permis de libérer plus de place pour les files d'attentes, pour les pistes environnantes, et aussi de mieux s'intégrer dans l'environnement, malgré les importants terrassements effectués.
La gare aval arbore une couleur verte permettant une meilleure intégration estivale, identique aux couleurs des télésièges construits dernièrement sur le domaine (Croix, Épaule, Monts-Rosset et Mont-Joux), avec les différents logos du domaine skiable ainsi que du constructeur Leitner. Il s'agit d'une gare de type CD6-LP d'une longueur permettant d'atteindre une vitesse de 5 mètres par seconde. Dans un souci de place, l'embarquement s'effectue dans le contour. La tension dynamique du câble y est effectuée par un vérin hydraulique.

    La gare aval vue en arrivant depuis la piste bleue des Clémentines
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    La gare aval avec en arrière-plan le versant Saint-Gervolains du domaine skiable des Houches et le Mont-Buet (3096 m)
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    Vue rapprochée de la gare aval
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    La gare aval et le premier pylône
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    La gare aval vue de profil avec les bornes de forfaits
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    La gare aval vue en plongée depuis la piste noire Grand Choucas, et la piste de secours à droite, pour évacuer les skieurs vers Saint-Gervais en cas de panne du télésiège
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    L'accès à l'embarquement avec les portillons de cadencement
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    C'est parti !
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La ligne :

La ligne est longue de 1361 mètres et comprend 12 pylônes galvanisés. La plus longue portée mesure 180 mètres, tandis que la hauteur de survol atteint les 24 mètres au maximum.
A la sortie de la gare, le télésiège prend un peu de hauteur jusqu'au second pylône. A partir de là la ligne reste constante à une pente d'environ 40 % jusqu'au pylône 7. De là, le câble perd un peu en inclinaison tout du long, mais la pente au sol augmente faisant augmenter la hauteur de survol, notamment dans la dernière portée de la ligne entre les pylônes 10 et 11.

Caractéristiques de la ligne :

  • P1 : 12C/12C
  • P2 : 6S/8S
  • P3 : 6S/6S
  • P4 : 6S/6S
  • P5 : 6S/8S
  • P6 : 6S/8S
  • P7 : 6S/8S
  • P8 : 6S/8S
  • P9 : 6S/6S
  • P10 : 6S/6S
  • P11 : 12S/12S
  • P12 : 12S/12S

    La ligne vue depuis l'aval
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    P1 en sortie de gare
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    P2
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    P3 avec juste à gauche la piste rouge Coq de Bruyère
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    P4
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    P5
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    P6
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    P7
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    P8
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    P9
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    P10
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    P11 et P12
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Gare amont :

La gare amont est la station motrice de l'installation. La gare amont est installée à 1937 mètres d'altitude à la Croix du Christ, juste au-dessus du col du Christ et sur la ligne de crête menant au sommet du Mont-Joly (2525 m).
On retrouve également une gare de type CD6-LP de Leitner arborant exactement les mêmes couleurs et logos qu'en aval (logos de la station et du constructeur). C'est donc ici qu'est effectuée la mise en mouvement du câble via un moteur électrique asynchrone provenant de Siemens et développant une puissance mécanique de 486 kW.

    Arrivée en gare
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    La gare amont vue de face
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    La gare amont vue de trois quarts
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    La gare amont et la Croix du Christ
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    La gare amont vue de profil depuis la piste rouge du Blanchot
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    De l'autre côté, vue de la gare amont avec le poste de commandes
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    La gare amont vue de trois quarts
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    La gare amont vue de profil depuis la piste bleue des Orgères avec en arrière-plan la gare amont du télésiège de l’Épaule
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    La gare amont vue en partant sur la piste rouge Coq de Bruyère
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    La gare amont vue en contre plongée
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Sièges et pinces

Le télésiège de l’Épaule est équipé de 72 sièges de type S6/96 de Leitner pouvant accueillir jusqu'à six personnes. L'assise et le dossier sont recouverts de simili cuir de couleurs rouges et noires. Cette coloration a été effectuée au cours de l'été 2016 afin de faciliter l'embarquement et le choix de la place pour les usagers.

    Les sièges avant 2017 avec les assises entièrement noires
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    Les sièges après 2017 avec les assises bicolores
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    Un siège vu de dos
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Les sièges sont reliés au câble par des pinces de type LPA-M dont le débrayage et l'embrayage sur le câble s'effectuent grâce à deux ressorts s'actionnant en entrée et en sortie de gare au passage d'une came. À noter aussi que ces pinces peuvent être considérées comme auto-dégivrantes puisque le simple fait de comprimer les ressorts suffit à casser le givre.

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Le télésiège de la Croix du Christ vu depuis les pistes

    La gare amont dans son environnement haut montagnard juste en face des plus hauts sommets de l'arc alpin
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    Les deux derniers pylônes faces aux falaises enneigées des sommets du massif du Mont-Blanc
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    La ligne vue depuis le haut
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    Du pylône 6 au pylône 8
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    Vue sur la partie haute de la ligne à partir du pylône 6 depuis la piste noire du Grand Choucas
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    La ligne en dessous du pylône 6 avec en arrière-plan le bout de la vallée de l'Arve et quelques sommets du massif du Mont-Blanc qui se dressent sur la droite
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    La ligne au-dessus du pylône 2 sous un soleil de plomb
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    Le pylône 2 vu de profil avec en arrière-plan la ligne du téléski du Gouet
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    La quasi-totalité de la ligne vue depuis la fin de la piste rouge du Coq de Bruyère
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Un investissement réussi

Le télésiège de la Croix du Christ permet la liaison entre Saint-Nicolas-de-Véroce et Saint-Gervais, et la desserte d’un large espace de ski propre sur des pistes de niveaux variés. Avec un débit de 2700 personnes par heure contre 1800 pour les anciennes remontées, le nouvel appareil a permis de résorber les files d’attente, qui ne dépassent 5 à 10 minutes en pointe, et de redonner de l’intérêt aux pistes de la Croix du Christ et de la Grande Côte. Dix ans après sa construction, la fréquentation du secteur a explosé. Le nombre moyen de passages annuels est passé de 287 000 à 513 000, ce qui représente une augmentation de 80%, avec un record établi à 580 000 passages en 2012/2013. Ce télésiège est désormais le seul à assurer la liaison avec Saint-Gervais, qui serait interrompue en cas de panne. Ce risque est cependant minimisé par l’augmentation de la fiabilité du matériel et la création d’une piste d’évacuation vers les Communailles.

    Le télésiège de la Croix du Christ : un retour aux investissements de Saint-Nicolas-de-Véroce des plus efficaces...
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Avant de terminer ce reportage je tiens à remercier Monchu, Sébastien et Rapaweb pour leurs photos du chantier du télésiège, ainsi qu'Evasion Ski pour ses photos des anciennes installations.

J'ib, Février 2018

Photos : J'ib
Texte, bannière et mise en page : J'ib
Date des photos : 27 décembre 2011, 6 mars et 31 décembre 2014, 9 février 2015, 9 février 2017 & 13 janvier 2018



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