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TSD6 de la Médaille d'Or
La Toussuire (Les Sybelles)
Doppelmayr



Description rapide :
L'un des deux premiers télésiège débrayable de la station de la Toussuire installé en 2004.
Année de construction : 2004
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L'un des deux premiers télésiège débrayable de la station de la Toussuire installé en 2004.
Année de construction : 2004


Vidéos de l'appareil
Auteur de ce reportage : Geofrider
Section écrite le 22/11/2009 et mise à jour le 18/12/2009
(Mise en cache le 07/07/2014)
La Toussuire, station de Maurienne située au dessus de Saint Jean de Maurienne et reliée au domaine des Sybelles a fêté en 2007 ses soixante-dix ans d’existence. Depuis 2003 la station fait partie du domaine relié des Sybelles. Le domaine de la Toussuire – Les Bottières comporte 22 remontées mécaniques qui offrent accès à un total de 55 kilomètres de pistes. Le télésiège débrayable de la Médaille d’Or réalisé en 2004 est l’un des trois télésièges de ce type que comporte le domaine de la Toussuire présentant la particularité d’arriver au sommet d’une montagne chargée d’histoire.
La conquête de la Grande Verdette
La station de la Toussuire s’est lancée dans l’aventure du ski en 1937 grâce aux frères Augert. Ils installent le premier téléski de la future station au pied de leur hôtel. Cependant l’éclat de la seconde guère mondiale empêche le développement de l’activité du tourisme.
Une fois les hostilités terminées, de nombreux habitants reviennent du front et reprennent le labeur qui les occupait avant la guerre. Parmi ces Fontcouvertins on va trouver Louis Buisson qui fut l’un des nombreux résistants durant l’occupation et qui se distingua par ses faits d’armes. Louis Buisson à la base est un agriculteur et ses parents possèdent une ferme située à la Rochette, hameau situé en contrebas du plateau de la Toussuire. A son retour du front, il se mit en tête de poursuivre la tâche entreprise par les frères Augert afin de développer l’activité touristique et par conséquent économique du plateau de la Toussuire. Le téléski de Combrocière étant raide, il entreprit la construction d’un téléski sur des pentes plus douces Avec les moyens du bord, il ouvre son premier appareil en 1947, le téléski des Plans
Fort de cette expérience, Louis Buisson gagnant de l’argent avec les cours qu’il dispense depuis qu’il a obtenu son diplôme de moniteur de ski en décembre 1949, il va se lancer dans un projet nettement plus ambitieux. La Grande Verdette est un sommet qui toise la station à plus de 2100 mètres d’altitude et pour développer l’activité de la station, il veut absolument atteindre un nouveau but qui est de conquérir ce sommet. Disposant de peu de moyens techniques, il se lance en 1950 dans la réalisation de son projet fou pour l’époque. Achetant des poteaux PTT déclassés, récupérant poutres et madriers, il fabrique des cabrettes qui feront office de pylônes. L’entreprise Peychiney basée à Saint Jean de Maurienne lui fera même don d’un vieux moteur et de pièces mécaniques. Toutefois comme bon nombre d’installations artisanales, le téléski de Louis Buisson souffrait de nombreux problèmes techniques dus à sa conception un peu hasardeuse. Pierre Montaz avec l’appui de Jean Pomagalski et Roger Bouttaz ami de Louis Buisson lui offre de terminer son installation. Mais Louis s’obstine et veut croire en sa création. Il lui faudra pas moins de trois ans pour que ce téléski fait de bric et de broc voie le jour au terme de longs efforts consentis avec son cousin.
Hiver 1953 le téléski ouvre ses portes au public. Le téléski à enrouleurs artisanal long de 1250 mètres propulse les clients au sommet de l’un des points culminant de la Toussuire. Grâce à Louis Buisson, on accède désormais à une descente de 385 mètres de dénivelée et à une vue imprenable sur les alpages dominés par la Pointe de l’Ouillon. Le succès fut au rendez-vous puisque la clientèle afflua à la Toussuire.
Vue globale du tracé à l’époque
Départ de l’installation
Force est de constater que le matériel rudimentaire utilisé n’était pas adapté pour un appareil d’une telle ampleur. Entre la gestion de l’école de ski, du syndicat d’initiative qu'il a fondé et ses occupations de maire de Fontcouverte, Louis n’arrivait plus à s’occuper de ses téléskis. Il confia donc en 1962 à Pierre Montaz l’installation d’un téléski moderne à la place de son appareil de la Grande Verdette. Ainsi se termina la folle aventure de cet appareil construit par l’agriculteur devenu moniteur et constructeur de remontées mécaniques.
Entrée dans l’ère moderne
En 1962, Pierre Montaz installe donc un téléski moderne qui reprend un tracé sensiblement similaire au téléski de Louis Buisson. Fait de métal et d’une technologie déjà éprouvée, le nouveau téléski débrayable de la Grande Verdette fait rentrer la station dans l’ère du modernisme au niveau de ses infrastructures de remontées mécaniques. L’appareil long de 1172 mètres propulse les clients à la vitesse de 3.5 mètres par seconde au sommet de la Grande Verdette. Atteignant une pente maximale de 60% cet appareil était avec Tête de Bellard et Grand Truc l’un des plus difficiles de la station. Cette fois ci ce ne sont plus des enrouleurs qui servent à tracter les clients mais des perches télescopiques avec une sellette couramment utilisées sur les téléskis à attaches débrayable inventés par Jean Pomagalski. Les pylônes de la ligne sont en treillis exception faite du premier ouvrage de ligne et c’est le seul téléski de la Toussuire qui fut équipé de pylônes de la sorte.
Tracé du téléski avec son emplacement d’origine
Sommet du téléski
La gare de départ du téléski fut déplacée de quelques mètres dans le début des années 1970 suite à la réalisation d’une route menant entre autre à l’auberge de jeunesse de la station.
Gare de départ depuis son nouvel endroit
Départ du téléski déjà bien fréquenté
La gare de départ au centre sur la partie haute de la carte et en bas à droite
Avec cet équipement la station pu organiser de grands événements. L’un d’entre eux fut le Grand Prix de Maurienne. Au départ une petite course régionale, elle deviendra une compétition internationale sous l’influence entre autre de René Collet membre de l’Equipe de France de ski. Nombreux grands skieurs internationaux de l’époque viendront concourir sur les pentes de la Grande Verdette.
Une autre course également fut organisée un temps sur les pistes de la Grande Verdette., il s’agit du Grand Prix Bleu-Jonquille. La course était organisée par les Chasseurs Alpin et le 13ème régiment du BCA qui possédait un chalet sur le plateau au pied des pentes du Grand Truc. Au delà de la course, cet événement permettait le temps d’une journée de revivre les traditions des unités alpines. La course se déroulait tout d’abord sur les pentes de la Grande Verdette jusqu’à la réalisation du téléski du Grand Truc. A partir de là le départ de cette course fut donné au sommet de cette montagne. Les courses cessèrent d’être organisées dans le début des années 1970 suite à la disparition du chalet du 13ème BCA pour le Grand Prix Bleu-Jonquilles. Pour le Grand Prix de Maurienne, les compétitions internationales ont pris au fil du temps une telle ampleur que les organisations artisanales comme c’était le cas à la Toussuire ne pouvaient suivre et que seules les grands stations disposant d’importants moyens purent continuer à les organiser.
Une nouvelle étape vient se greffer dans la vie quelque peu mouvementée de l’appareil. En 1987 la station installe son premier télésiège quadriplace, le télésiège des Ravières. La gare aval étant en partie située sous le tracé de ce nouveau télésiège il fallu donc la déplacer. Le départ du téléski fut donc bougé d’une centaine de mètres et mis plus en hauteur. Désormais pour le rejoindre, il faut emprunter l’un des téléskis partant du front de neige.
Vue sur le départ suite au déplacement de 1987
Débitant 600 personnes par heure, au fil du développement de la station, une longue queue apparaissait rapidement à ce téléski. De plus la montée était assez délicate avec le double croisement de la piste de la Grande Verdette. Le deuxième croisement était en dévers ce qui ne facilitait pas la tâche pour ceux qui montaient et qui devaient également faire attention aux usagers de la piste. Afin de résoudre ce problème de sécurité et de débit, la SOREMET procéda au démontage de cet appareil en 1996 mettant fin ainsi au règne du téléski dans la conquête de la Grande Verdette.
Le premier téléporté au sommet de la Grande Verdette
La SOREMET, société crée en 1972 qui exploite les remontées mécaniques de la Toussuire va donc décider d’installer un téléporté. Le projet initialement exposé est de reprendre intégralement le tracé de l’ancien appareil, c’est-à-dire avec un départ qui n’est pas situé sur le front de neige. Le projet va faire couler beaucoup d’encre entre les professionnels de la montagne de la station. Deux visions s’opposent :
- Ceux qui prônent le remplacement de l’appareil avec un départ situé sur le front de neige. Déjà à l’époque on évoquait la mise en place d’un télésiège débrayable six places. L’avantage de cette solution était de proposer plus de débit au départ d’un front de neige qui en avait bien besoin car les trois télésièges partant du bas de la station avaient en périodes de fortes affluences du mal à absorber tout le flux. L’inconvénient étant bien sur le coût plus élevé pour réaliser cette infrastructure.
- Ceux qui prônent le remplacement en reprenant quasiment le dernier tracé du téléski. Le tracé tel qu’il était présentait de nombreux avantages par rapport à l’autre vision émise. Il était moins onéreux et une fois en altitude les clients n’avaient pas besoin de redescendre sur le front de neige, le déchargeant d’une certaine façon.
Ce fut donc la vision initiale qui fut retenue et mise en œuvre. Durant l’été 1996 sort donc de terre un télésiège quadriplace Montaz Mautino flambant neuf. Le tracé est légèrement plus à gauche que celui du téléski à cause du gabarit de l’installation. Désormais finit les croisements dangereux avec l’appareil. De ce côté-là, la venue de cet appareil fût une véritable amélioration. L’autre amélioration fut aussi que désormais on s’affranchit d’une montée difficile avec le téléski rendant accessible à tous cette partie du domaine skiable. La piste de la Grande Verdette autrefois un peu élitiste est donc devenue nettement plus empruntée qu’auparavant. Toutefois cela permettait aussi à la station d’offrir un accès à la piste des Crêtes de Bellard qui à l’époque était classée bleue.
Vue sur l’ensemble du tracé
Vue sur le haut du tracé
Si le télésiège supporta bien son rôle, la donne va changer peu de temps après son installation. En effet en 1999, un terrain d’entente est trouvé afin de réaliser un projet vieux comme le monde qui est de relier les domaines des stations situées autour de la pointe de l’Ouillon qui culmine à 2431 mètres d’altitude. Ainsi cette année là, la procédure UTN pour l’aménagement des pentes de l’Ouillon est engagée et l’ouverture est prévue en 2003. Hiver 2003, la liaison Sybelles ouvre avec désormais six stations reliées : Le Corbier, Saint Jean d’Arves, Saint Sorlin d’Arves, Saint Colomban des Villards, les Bottières et La Toussuire. Le domaine skiable des Sybelles devient le quatrième plus grand domaine de France avec 310 kilomètres de pistes balisées. Coté Toussuire, pour accéder à cette liaison il faut prendre le téléski de la Tête de Bellard. Ayant un tracé raide et difficile, la station ne pouvait laisser en l’état la liaison ce qui aurait freiné le développement du domaine.
Entre construction et reconstruction
En 2004, la SOREMET qui gère le domaine de la Toussuire va engager de lourds travaux afin de moderniser son domaine. Parallèlement au démontage du téléski du Petit Coin , cet été la vont sortir de terre deux nouveaux télésièges débrayable six places ainsi que de nouveaux téléskis à enrouleurs sur le front de neige. Le chantier démarre tôt afin de pouvoir démonter proprement le télésiège de la Grande Verdette . Cet appareil n’étant pas encore amorti, il sera réimplanté en 2005 sur le secteur du Grand Truc. Tout se présente pour le mieux, l’appareil est fini dans les temps et l’ouverture se fera normalement pour le début de la saison 2004
Chantier au niveau de la G1 à la mi octobre
Gare amont à la même période
Gare Amont
Une nouvelle bien peu réjouissante arriva durant l’hiver de la saison 2006-2007. Il s’est avéré que lé béton livré présentait des défauts le rendant friable à l’humidité. Des lors Médaille d’Or qui fut concerné par cette affaire fut instrumenté pour suivre l’évolution du béton de ses massifs. L’exploitation durant la saison ne fut pas perturbée mais la station ne pouvait laisser trainer une telle situation qui pouvait à terme mener à la fermeture d’un appareil ô combien important dans l’organisation de son domaine skiable. Dès la fin de saison 2006-2007 fût entrepris un vaste chantier qui consista à refaire entièrement les massifs des gares et de chaque ouvrage de ligne. Les gares pesant chacune environ 100 Tonnes furent soulevées de leurs anciens massifs et déposées sur des massifs provisoires alors que quand il le fut possible pour les ouvrages de ligne, on a simplement décalé les pylônes de quelques mètres évitant des opérations d’héliportage et de manutention onéreuses et non sans risques. Au terme d’un chantier combinant difficultés et prouesses techniques, les gares sont redéposées sur leurs nouveaux massifs et l’appareil opérationnel pour le début de la saison 2007.
Voici une petite animation retraçant les grandes phases de ce chantier :
Médaille d’Or : Direction les Sybelles
La réalisation en 2004 des deux nouveaux télésièges débrayable est l’occasion pour la Toussuire de former une chaine d’appareils performant pour rejoindre le téléski de l’Ouillon qui permet d’accéder au point de liaison de l’Ouillon. Pour cela il faut que le premier maillon de cette chaine parte absolument du front de neige afin qu’il puisse capter le plus de monde possible. Avec ce critère, il n’était pas envisageable pour cela de remplacer le téléski de la Tête de Bellard. Ce fut donc le jeune télésiège quadriplace de la Grande Verdette qui en fit les frais et qui fut démonté.
Notre télésiège partant du bas de la station et faisant office de premier maillon de la chaine d’accès vers la liaison Sybelles est baptisé Médaille d’Or. Ce nom a été choisi en hommage à la victoire lors des Jeux Olympiques de 2002 à Salt Lake City du champion local de slalom Jean-Pierre Vidal. Sa position fait qu’il est facilement joignable même pour les clients arrivant des appareils Grand Truc et Soleil. Ainsi même les clients arrivant des Bottières pourront joindre très facilement les appareils de liaison. Le télésiège permet en seulement quelques petites minutes d’arriver au sommet de la Grande Verdette. De là, les clients auront deux options pour rejoindre le domaine relié. Soient ils prennent l’option la plus directe qui consiste à prendre la suite logique de cet appareil qu’est le télésiège débrayable de la Pierre du Turc qui part en face du sommet de cet appareil. Soient ils vont pouvoir rejoindre Le Corbier par la liaison historique réalisée en 1984 grâce à la construction de deux télésièges quand la piste du Renard est ouverte.
Ce rôle d’accès vers l’appareil de la Pierre du Truc même s’il reste important de nos jours à toutefois diminué lors de la mise en service du télésiège débrayable de la Tête de Bellard en 2007. Désormais Médaille d’Or n’est plus le seul accès performant au télésiège de la Pierre du Turc. Les clients arrivant des télésièges Soleil ou Grand Truc n’ont plus forcément besoin de passer par lui pour rejoindre rapidement la liaison Sybelles. Ceci a eu toutefois l’avantage de décharger quelque peu cet appareil déjà bien fréquenté.
Médaille d’Or : Améliorer la desserte des différents secteurs
Si l’appareil est orienté vers la liaison Sybelles, sa venue aura permis également d’améliorer les flux au sein du domaine de la Toussuire. Avec cet appareil et les travaux de pistes effectués, toutes les remontées de la Toussuire exceptés les appareils Plan, Soleil, Grand Truc sont joignable directement par les pistes. Auparavant, avec les anciens appareils de la Grande Verdette, il n’était pas possible de rebasculer sur le secteur de la Tête de Bellard. Ainsi pour rejoindre les remontées d’altitude telles que Marolay, Grand Coin (aujourd’hui démonté) il fallait reprendre le télésiège des Ravières ou le téléski de la Tête de Bellard. Afin de décharger ces deux appareils qui en avaient bien besoin d’une partie de leur rôle d’accès aux installations d’altitude, une jonction fut réalisée. Désormais depuis le sommet de Médaille d’Or on peut basculer via les pistes desservies par ce télésiège le secteur de la tête de Bellard et rejoindre de nos jours les appareils Marolay, Gorges et Tête de Bellard. Désormais on peut grâce à Médaille d’Or rejoindre plus rapidement les différents secteurs de la station ainsi que les remontées qui permettent de rejoindre le secteur Grand Truc et de depuis le front de neige.
Coté pistes, il dessert des pistes aussi bien pour les skieurs débutants que pour les skieurs les plus aguerris, soit de quoi contenter toutes les clientèles. De ce fait c’est un appareil qui est relativement bien emprunté notamment pour la descente de la piste Grande Verdette qui est l’une des pistes les plus techniques de la station. Jusqu’à sa fermeture définitive, il donnait accès à la piste noire de la Vallée Perdue qui offrait une descente de trois kilomètres jusqu’au pied des appareils de la Liaison et des Envers.
Au sommet de cet appareil deux pistes sont accessibles
- La piste rouge Grande Verdette qui descend au pied du télésiège de la Tête de Bellard pour déboucher sur le bas de la piste Ravières. Sinon elle permet également de rejoindre le bas de la piste marmottes et le haut de la piste verte Petite Verdette. Cette piste est équipée d’enneigeurs.
- La piste bleue Marmottes qui permet de basculer vers le bas du secteur Tête de Bellard et de rejoindre entre autre le téléski du Marolay. Cette piste reprend en bonne partie le tracé du chemin de randonnée qui mène à la Grande Verdette l’été.
Situation sur le plan des pistes
Vue Globale du tracé
De 2004 à 2006 ce télésiège était ouvert aux piétons aussi bien l’été que l’hiver. L’hiver il permettait aux piétons de rejoindre l’itinéraire qui leur est réservé en altitude et ensuite de les redescendre au bas de la station. L’été il permettait aux randonneurs et vététistes de prendre rapidement de la hauteur afin de gagner les chemins menant au Plan de la Guerre et à l’Ouillon. L’exploitation estivale a été stoppée depuis la mise en service du télésiège de la tête de Bellard.
Les Caractéristiques de l’installation
Caractéristiques Administratives
TSD-Télésiège à attache débrayable : MEDAILLE D’OR
Maître d’Ouvrage : SOREMET
Maître d’Œuvre : CETARM 73
Génie Civil : SOMERM
Montage : SOMERM
Exploitant : SOREMET
Constructeur : DOPPELMAYR
Année de construction : 2004
Montant de l’investissement : 4.500.000€
Caractéristiques d’Exploitation
Saison d'exploitation : Hiver
Capacité des véhicules : 6 personne(s)
Débit à la montée : 2600 (3000*) personnes/heure (100%)
Débit à la descente : 1300 (1500*) personnes / heure (50%)
Temps de Trajet : 4min11
Vitesse d'exploitation : 5 m/s
Tapis d’Embarquement : Non
Caractéristiques Géométriques
Altitude Aval : 1710 m
Altitude Amont : 2115 m
Dénivelée : 405 m
Longueur Horizontale : 1178 m
Longueur développée : 1257 m
Pente Maxi : 64 %
Pente Moyenne : 34 %
Caractéristiques techniques
Type de Gare Aval : UniG-M
Type de Gare Amont : UniG-S
Sens de montée : Droite
Embarquement : Tangentiel
Tension : Aval
Type de Tension : Hydraulique
Nombre de Vérins : 2
Motrice : Amont
Type de Motorisation : Courant Continu
Puissance Développée : 700 KW
Réducteur : Doppelmayr-Lohmann
Rapport de réduction : 76.32 : 1
Dispositif d'accouplement : Pince A108-97
Nombre de Pylônes : 14
Largeur de la voie : 6m10
Nombre de Sièges : 66 (76*)
Type de Sièges : 6E98
Espacement : 41.5 m (36m*)
Caractéristiques du Câble
Fabricant du Câble : Trefileurope
Diamètre du câble : 45 mm
Composition : 6X31 WS
Câblage : Lang à Droite
Âme : Compacte
* Chiffres d’origine
Ligne et Infrastructures du télésiège de la Médaille d’Or
La réalisation de cet appareil a été confiée suite à un appel d’offres au constructeur autrichien Doppelmayr via sa filiale française basée à Modane. Le télésiège débrayable six places livré est équipé de gares UniG, gares apparues en France en 2001. Les gares possèdent une couverture France qui est en bois. Le télésiège possède une configuration classique pour ce type d’appareils à savoir motrice fixe amont et retour-tension en aval. Ceci permet également de ne pas trop générer de nuisances sonores vu le positionnement de la gare aval. Au vu de son rôle le débit de l’appareil à sa mise en service était de 3000 personnes par heure à la vitesse nominale de cinq mètres par seconde. Depuis l’installation en 2007du télésiège de la Tête de Bellard, la fréquentation sur cet appareil a baissée. Ne devant plus absorber autant de personnes qu'auparavant, le débit à été revue à la baisse en 2009 grâce à la sortie de dix sièges de la ligne. Désormais le débit théorique affiché est de 2600 skieurs par heure. Même si de nos jours l’exploitation à la descente n’est plus utilisée en temps normal, cet appareil est dimensionné pour un débit de 1300 personnes par heure à la descente.
- La Gare Aval
La gare aval est située sur le front de neige de la Toussuire à 1710 mètres d’altitude. Elle est située à coté du télésiège des Ravières et non loin des téléskis Petite Verdette et Musique. En contrebas de cette gare se trouvent les caisses pour les forfaits ainsi que le poste de secours.
Vues sur la gare aval :
L’embarquement dans le contour :
- La Ligne
La ligne prend rapidement de la hauteur afin de gravir les premières pentes qui s’opposent au tracé. La suite du trajet après avoir passé le P2 est moins prononcée. On longe le tracé de la piste verte Petite Verdette. Une fois arrivé au sommet de cette piste, on va attaquer les premiers contreforts de la Grande Verdette. Après avoir enchainé deux pylônes support-compression la pente devient plus prononcée et ce jusqu’au terme du tracé. La ligne coupe une première fois le tracé de la piste Grande Verdette puis le recoupe peu de temps après. Le P9 imprime la dernière petite inclinaison supplémentaire à la ligne pour qu’elle rejoigne les trois derniers pylônes de crête situés tout proche de la gare amont qui remettent la ligne sur un plan horizontal. Chaque ouvrage de ligne est habillé d'une toile blanche afin de rendre plus discrète la ligne l'hiver.
La ligne de la Médaille d’Or comporte 14 pylônes répartis comme suivant : 1 compression, 4 supports-compression et 9 supports.
Dans l’ordre de la montée cela donne :
P1 : 16C/16C
P2 : 8S/8S
P3 : 6S/6S
P4 : 8S/6S
P5 : 4SC/4SC
P6 : 4SC/4SC
P7 : 10S/8S
P8 : 4SC/4SC
P9 : 8S/6S
P10 : 8S/6S
P11 : 4SC/4SC
P12 : 12S/10S
P13 : 12S/10S
P14 : 12S/10S
La ligne depuis le bas de l’installation :
En avant sur la ligne :
Les tracés des appareils Ravières et Tête de Bellard sur la droite :
La piste Petite Verdette sur la gauche :
Derrière le P5, le bas de la piste Grande Verdette :
Le dernier mur de la piste Grande Verdette sur la gauche :
La montée s’accentue :
Croisement avec le tracé de la piste Grande Verdette :
On continue :
On arrive au niveau du P8 :
Second croisement avec la piste Grande Verdette :
On attaque la partie finale :
Le P11 qui imprime la dernière montée
Dans cette dernière montée :
Les trois derniers pylônes :
Les mêmes vus depuis le sol :
On arrive en gare amont :
On débarque :
- La Gare Amont
La gare amont est située à 2115 mètres au sommet de la Grande Verdette. La gare est une UniG-Short. Elle est donc plus courte que la gare aval. C’est ici que l’on trouve le poste de conduite de l’appareil et les différentes chaines cinématiques qui font fonctionner l’appareil. Elle possède également un rail où est rangé en exploitation le véhicule de service. Les trompettes de la gare sont peintes en bleu alors qu'en gare aval elles sont peintes en gris.
Vues sur la gare amont :
Véhicules et pinces
La pince utilisée est une pince Agamatic (Doppelmayr Italia) à ressorts de compression. Il s’agit plus précisément d’une pince A108-97 :
Passage de la pince sur un balancier de type support :
Passage de la pince dans un balancier de type support-compression :
Les sièges sont ceux classiquement utilisés par Doppelmayr en France. Il s’agit des sièges 6E98 qui ont une assise ajourée afin d’avoir moins de résistance au vent :
Le véhicule de service de l’installation :
Fonctionnement du télésiège de la Médaille d’Or
- Tension du câble porteur-tracteur
La tension dynamique du câble est réalisée en gare aval grâce à un dispositif hydraulique. Il est composé d’une centrale hydraulique et de deux vérins hydraulique d’une course de cinq mètres. Ils sont reliés à la poulie de retour qui est montée sur un lorry. Le câble est tendu à une valeur nominale de 38000 daN. La poulie de retour est à la largeur de la voie soit 6m10.
- Les différentes chaines cinématiques
Montons en gare amont. La gare amont est donc la gare qui assure l’entrainement de toute l’installation. Les chaines cinématiques présentes dans cet appareil sont celles classiquement utilisées par Doppelmayr à l’époque.
Voici une vue globale de la chaine cinématique assurant la marche normale d’exploitation.
Passons là en détails. En premier lieu on trouve un moteur électrique. Ici il s’agit d’un moteur Thrige à courant continu développant une puissance de 700KW :
Sur l’arbre rapide qui est entrainé par le moteur, on trouve deux volants d’inertie. Sur chacun des deux volants est monté un frein de sécurité 1 :
Zoom sur l’un des freins de sécurité 1 :
L’arbre rapide entre ensuite dans un réducteur à train épicycloïdal Doppelmayr-Lohmann. Le rapport de réduction est de 76,32 : 1 ce qui veut dire que l’arbre rapide devra faire 76,32 tours pour que la poulie motrice fasse un tour :
Les centaines de litres d’huile qui sont présentes dans le réducteur pour lubrifier les différents engrenages passent dans un radiateur pour être refroidie :
En cas de panne du moteur principal ou d’une coupure du réseau, on va utiliser la marche de secours pour évacuer l’appareil. Cette marche de secours est possible grâce à l’emploi d’un moteur thermique. Il s’agit ici d’un moteur Cummins :
Le moteur thermique va donner puissance à une pompe hydraulique. La pompe va mettre en pression un circuit hydraulique qui va faire tourner un motoréducteur hydraulique qui est positionné juste à coté du réducteur :
En marche de secours, on va donc accoupler via ce mécanisme le motoréducteur à l’arbre rapide afin qu’il puisse faire manœuvrer la poulie motrice :
Sur cette poulie motrice on trouve les deux freins d’urgence (freins de sécurité 2) pilotés par une centrale hydraulique qui se trouve dans le poste de conduite :
A coté des ces freins, on va trouver la dynamo tachymetrique qui va donner une image de la vitesse du câble à l’électronique de commande ainsi qu’une génératrice d’impulsion qui va faire office de référence pour le cadencement des véhicules sur la ligne :
- Voies et cheminement
Intéressons nous maintenant aux voies des gares.
Voici le ralentisseur de la gare amont:
Dans les voies ce sont des pneus qui servent à déplacer les véhicules. Afin d’avoir une synchronisation parfaite de la vitesse des pneus, ils sont entrainés par une prise de mouvement sur le câble comme celle-ci :
Les voies sont relevables grâce à une petite centrale hydraulique qui est pilotée à partir du poste de conduite. Ceci permet de débourrer un véhicule en cas de collision dans la gare :
Zoom sur l’un des dispositifs hydraulique permettant le relevage :
En cas de casse d’une prise de mouvement, en extrémité de chacune des voies, on trouve un galet qui va être mis en contact avec le câble de l’appareil. Une fois relié aux éléments faisant tourner les pneus, il va faire office de prise de mouvement de secours. Vous pouvez voir également sur cette photo le tunnel de non dérive qui empêche tout véhicule mal embrayé de sortir de gare :
Le lanceur de la gare amont :
- Cadencement des véhicules
Dans la programmation des automates de sécurité chaque véhicule occupe une place théorique sur la boucle de câble. L’espacement entre chaque véhicule est décompté en impulsions qui sont générées par une génératrice positionnée comme on l’a vu plus haut à coté des freins de sécurité 2.
En cas de différence par rapport au positionnement théorique, l’automate va corriger le placement du véhicule. Deux méthodes de cadencement son possible soit celle dite du plus-ou-moins vite soit celle du Tout ou Rien.
En gare aval, on va trouver un cadenceur de type plus-ou-moins vite. Ce type de cadenceur permet aussi bien de corriger une avance qu'un retard du véhicule par rapport à sa position théorique
Si la méthode de cadencement de Type tout ou Rien est choisie, c’est en gare amont que cela va se passer. Trois éléments dit embrayage-freins vont permettre de corriger uniquement une avance véhicule en retardant l’avancement du ou des sièges concernés.
- Commande
L’appareillage électrique a été confié à la société Seirel. Dans le poste de conduite on va trouver les armoires de puissance ainsi que l’ armoire de commande. Sur le premier panneau, on va trouver l’écran de supervision de l’appareil, le généphone et le panneau de commande de la marche de secours :
A l’intérieur on va trouver des automates de sécurité de la marque Pilz :
Sur le deuxième panneau, on va trouver les fonctionnalités courantes de l’appareil (arrêts, réarmement, marche …). On trouve également un afficheur qui indique la valeur de la pesée des pinces :
Diverses Photos
La ligne depuis le haut de l’installation
Vue sur le haut de la ligne :
Vue depuis le mur principal de la piste Grande Verdette avec le Grand Truc au fond :
Ligne depuis la piste Grande Verdette avec la Cime Caron au fond :
Ligne depuis le dernier mur de la piste Grande Verdette avec le départ du TSD6 Tête de Bellard sur la gauche :
Ligne depuis la piste Petite Verdette :
Pour Conclure
La Grande Verdette est un sommet dont l’histoire de son aménagement est très souvent lié aux grandes phases de l’évolution de la station. Du téléski artisanal au gros télésiège débrayable en passant par le téléski débrayable moderne et le télésiège fixe, ce sommet ce sera vu doté de quatre installations différentes qui ont rythmées le développement de la Toussuire. De nos jours l’installation en place répond parfaitement au cahier des charges demandé puisqu’il associe performances requises et un confort appréciable. A la sortie, cet appareil malgré les problèmes rencontrés est un investissement réussi et parfaitement cohérent au sein de l’organisation du domaine skiable de la Toussuire et plus globalement du domaine des Sybelles.
- Remerciements : SOREMET pour la visite de l’installation, M. Pierre MONTAZ, Marc SEBIRE
- Crédits Photos : Geoffroy DELABRE, Marc SEBIRE (photos télésiège Grande Verdette et dernière image téléski Grande Verdette)
- Texte : Geoffroy DELABRE
Ainsi se termine le reportage sur cette installation
A Bientôt
