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 TSD6 du Blétonet

Chantemerle (Serre Chevalier Vallée)

Poma

T2 ES
Description rapide :
Le télésiège du Blétonet est l'axe secondaire d'accès au plateau de Serre Ratier depuis Chantemerle. Il sert aussi pour skier sur la piste noire olympique Luc Alphand grâce à sa gare aval positionnée au bord de la Guisane. Cet appareil a un historique très chargé avec notamment le télésiège débrayable triplaces du Blétonet qui a fonctionné de 1982 à 2003.

Année de construction : 2003
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Auteur de ce reportage : Clément05
Section écrite le 13/06/2015 et mise à jour le 19/06/2015
(Mise en cache le 19/06/2015)

Bonjour, je vous présente un reportage sur le…

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Au sommaire :


  • Serre Chevalier Vallée
  • Le télésiège du Blétonet
  • Une ligne vitale pour Chantemerle dès l’ouverture du domaine
    Le Blétonet : entre porte d’entrée sur le domaine et desserte du bas de Chantemerle
    Caractéristiques
  • Ligne et infrastructures
  • La gare aval
    La ligne
    La gare amont
    Sièges et pinces
    Autres vues
  • Conclusion


Serre Chevalier Vallée


La station de Serre Chevalier Vallée est située dans les Hautes-Alpes, à environ 3h30 de route de Marseille et de Lyon.

Implantée dans la vallée de la Guisane, affluent de la Durance prenant sa source au Col du Lautaret, Serre Chevalier Vallée se compose de 3 ensembles de villages, Chantemerle, Villeneuve et Le Monêtier-les-Bains, et d’une ville, Briançon. Le domaine s’étend sur 250 kilomètres de pistes tous niveaux. Celles-ci alternent murs en forêt, chemins avec vue imprenable sur la vallée de la Guisane et de la Durance et champs de bosses pour les skieurs les plus expérimentés.
Ces pistes sont desservies par 61 remontées mécaniques allant du tapis roulant à la nouvelle télécabine de Ratier. Le domaine compte d’ailleurs le premier DMC au monde, celui du Pontillas. Les remontées mécaniques de Serre Chevalier Vallée sont composées de 7 tapis et télécordes, de 26 téléskis, de 11 télésièges à pinces fixes, de 10 télésièges à pinces débrayables, de 5 télécabines, d’un DMC et un téléphérique exploité uniquement en été.

L’histoire de Serre Chevalier Vallée a commencé en 1941 avec l’inauguration du premier téléphérique, reprenant le nom du sommet qu’il atteint : le Serre Chevalier. Ensuite, le développement de la liaison avec Villeneuve et des secteurs de l’Aravet, du Prorel et des combes au-dessus de Serre Ratier s’est accéléré jusqu’à l’incendie du téléphérique en 1983. En cette année, la décision est prise d’ouvrir la liaison avec Le Monêtier-les-Bains avec l’installation de plus de 12 remontées mécaniques ! De plus, un nouveau téléphérique est construit sur le tracé de l’ancien. Celui-ci réutilise beaucoup d’éléments du premier appareil. 1983 restera l’une des dates importantes dans la création de Serre Chevalier.
En 1989, le domaine de Briançon est créé avec l’installation de 9 remontées mécaniques dont le fameux télésiège de Puy Chalvin (qui n’a pas fait une saison et qui a été revendu par la suite). Depuis 2004, la station est gérée par la Compagnie Des Alpes (CDA) qui renouvelle progressivement le parc de remontées mécaniques de Serre Chevalier, la plupart des appareils datant des années 80. Les investissements se poursuivent et la station réaménage tous les secteurs du domaine afin d’optimiser encore les liaisons.

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Chantemerle depuis la piste noire Luc Alphand.

Le télésiège du Blétonet

Une ligne vitale pour Chantemerle dès l’ouverture du domaine

Après l’ouverture de Serre Chevalier en 1941 avec la construction du téléphérique en deux tronçons partant de Chantemerle, l’exploitant à chercher à aménager un véritable front de neige au plateau de Serre Ratier, large clairière à 1900 mètres d’altitude.

L’installation des téléskis de Ratier, de l’Orée du Bois, de l’Ecole ont permis de développer le ski en forêt au-dessus de la gare intermédiaire du téléphérique ainsi que de récupérer les skieurs sur un petit front de neige d’altitude. Ces trois appareils sont modernisés en 1953. Dès lors, le besoin d’augmenter le débit vers l’accès au plateau, les cabines de 35 places du téléphérique ne suffisant pas, s’est observé. En 1964 sont implantés le télésiège fixe biplaces des Souliers ainsi que le téléski de Champcella afin de résoudre ce problème.
Le télésiège des Souliers permet de monter à peu près au niveau du hameau du même nom en desservant le bas de la piste Jaune (l’actuelle Luc Alphand). Construit par Poma, cet appareil possède des sièges qui sont équipés de coques rouges une fois sur trois. Les anciennes cabines de 25 places du téléphérique servent de chalets de commande.
Le téléski de Champcella est le second maillon permettant d’accéder à Serre Ratier depuis l’arrivée du télésiège des Souliers. Possédant un virage à gauche, il permet par une variante de rejoindre aussi l’Aravet.

Voici quelques photos du télésiège des Souliers :

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La gare aval, accolée à celle du téléphérique. DR.

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La ligne vers le pylône 1 du téléphérique. DR.

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Une cabine et deux sièges, dont un avec une coque. DR.

Le nouvel axe de montée permet de désengorger le téléphérique et ainsi de fluidifier l’accès au plateau de Serre Ratier. Le développement du plateau de Fréjus à Villeneuve va contraindre Chantemerle a elle aussi se développer : en 1966, le nouveau pont sur la Guisane permet l’homologation par la FIS de la piste de Compétition renommée Olympique. La SETASC (exploitant de Chantemerle à l’époque) s’étend vers le col du Prorel en construisant le téléski du Prorel en 1969 ce qui permet la création de deux pistes rouges.

En 1973, l’exploitant a changé au profit de la SICA-sports qui installe la télécabine de Grand Alpe. Celle-ci apporte un nouveau souffle au bas du secteur de Chantemerle en évacuant 900 personnes par heure de plus qu’aux temps du télésiège des Souliers et du téléphérique. La nouvelle télécabine permet un accès, via le plateau de Serre Ratier, à Grand Alpe d’où l’accès à Villeneuve est facilité par le nouveau téléski de la Combe, construit en 1973.

5 années après, le télésiège des Souliers est rénové : la gare aval est remplacée par une gare Delta et les sièges sont remplacés. Aucune autre modification ne sera effectuée jusqu’aux débuts des années 80 qui signent une accélération des investissements sur Chantemerle.

Le télésiège débrayable triplaces du Blétonet est mis en service en 1982, remplaçant le télésiège des Souliers. Arrivant directement au plateau de Ratier, ce nouvel appareil permet un accès rapide au front de neige d’altitude (vitesse de 5 m/s). Il s’agit de la nouvelle gamme Alpha Evolutif proposée par Poma. Le télésiège du Blétonet est ainsi l’un des premiers à en être équipé. L’incendie du téléphérique en 1983 ne l’endommage pas trop et le téléporté peut tourner sans le téléphérique au cours de la saison 1983/1984.

Voici une image où l’ont voit la gare aval (et son emplacement problématique lorsque l’on arrive de la Luc Alphand) :

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DR.

Le nouveau téléphérique est inauguré pour la saison 1984/1985. Le débit pour accéder au plateau de Serre Ratier depuis Chantemerle est alors de 2700 personnes par heure. Cela s’est révélé insuffisant à partir du début des années 2000. En 2003, la décision est prise de remplacer le télésiège du Blétonet par un appareil six places ultra moderne. D’un débit temporaire de 2400 personnes par heure, cet appareil donne un véritable coup de jus au bas de Chantemerle ! La montée se fait rapidement, assis dans des sièges rembourrés. Le tracé ne change pas à un seul détail : la gare aval du nouvel appareil est placée directement au bord de la Guisane afin de permettre de remonter sans déchausser lorsque l’on arrive de la piste noire Luc Alphand. En effet, la gare aval du télésiège triplaces était directement installée à côté de celle du téléphérique, obligeant les skieurs à remonter la rampe du Serre d’Aigle skis à la main. Cet obstacle est désormais supprimé. Le point final à la restructuration du bas de Chantemerle sera mis en service pour la saison 2013/2014 avec la construction de la télécabine de Ratier, remplaçant le premier tronçon du téléphérique ainsi que la partie restante de la télécabine de Grand Alpe (le deuxième tronçon ayant été supprimé en 2007 lors de la construction du télésiège des Combes).

Le Blétonet : entre porte d’entrée sur le domaine et desserte du bas de Chantemerle

Le télésiège du Blétonet est situé sur le bas de Chantemerle.

Installé directement au bord de la Guisane, cet appareil permet de remonter au plateau de Serre Ratier sans déchausser et devoir remonter à la télécabine de Ratier. Il épaule aussi cette dernière lors de l’affluence matinale pour monter les skieurs en altitude. Ce télésiège est parallèle à la télécabine et arrive au même endroit.

La gare aval déportée au bord de la Guisane par rapport à son prédécesseur a permis de desservir efficacement la piste olympique Luc Alphand et ainsi de redonner de l’attrait au bas du domaine. Après l’affluence du début de journée, le rôle de cet appareil reste malgré tout un peu secondaire, ce qui ternit son image. En effet, depuis l’arrivée de la télécabine de Ratier, le débit du bas des pistes de Chantemerle a été clairement augmenté et ce télésiège, autrefois appareil le plus fréquenté en début de journée, et devenu plus « vide », ce qui permet néanmoins d’enchaîner rapidement des rotations sur la piste noire.

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Situation du télésiège du Blétonet sur le front de neige de Chantemerle.

Le télésiège du Blétonet dessert deux pistes en plus des appareils du plateau de Serre Ratier :
- Luc Alphand : Piste noire olympique portant le nom du célèbre skieur de Serre Chevalier Vallée. Très sportive, elle est composée de murs s’enchaînant les uns après les autres.
- Briance : Longue piste verte pour les débutants servant de piste pour monter à Serre Ratier l’été. Elle n’est cependant pas équipée de neige artificielle.

Situation sur le plan des pistes :

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Vue générale.

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Zoom sur le bas du secteur de Chantemerle.

Caractéristiques

Voici les caractéristiques de l'appareil :

- Caractéristiques Administratives

TSD – Télésiège à pinces débrayable : BLETONET
Maître d’œuvre : CNA
Exploitant : SCV Domaine Skiable
Constructeur : Pomagalski
Année de construction : 2003

- Caractéristiques d'Exploitation

Saison d'exploitation : Hiver
Capacité : 6 personnes
Débit à la montée : 2650 personnes/heure (2800 personnes/heure*)
Débit à la descente : 874 personnes/heure (1400 personnes/heure*)
Vitesse d'exploitation : 5 m/s
Tapis d'embarquement : Sans équipement d’aide

- Caractéristiques Géométriques

Altitude gare aval : 1358 m
Altitude gare amont : 1902 m
Dénivelé : 544 m
Longueur développée : 1623 m
Pente moyenne : 36 %
Pente maximale : 65 %
Temps de trajet : 5 min 41 sec

- Caractéristiques Techniques

Type de gare aval : SATTELIT
Type de gare amont : SATTELIT
Emplacement gare de tension : Aval
Type de tension : Hydraulique
Emplacement gare motrice : Amont
Type de motorisation : Continu
Puissance développée : 633 kW
Sens de montée : Gauche
Nombre de pylônes : 14
Largeur de la voie : 5,7 m
Dispositif d'accouplement : Pinces Oméga T
Nombre de véhicules : 84
Espacement : 40 m

Ligne et infrastructures

La gare aval

La gare aval est la station tension de l’installation. Elle est située sur le front de neige de Chantemerle, en contrebas de la gare de la télécabine de Ratier. Le départ est accessible facilement depuis la piste noire Luc Alphand. Il faut noter que cette gare est presque en surplomb de la Guisane et que ses trompettes ont été remplacées au cours de l’été 2014. La gare arbore une couverture Sattellit noire sans fenêtres sur les côtés mais uniquement sur les faces avant et arrière.

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La gare aval et le premier pylône depuis la piste noire Luc Alphand.

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D’un peu plus bas. En arrière-plan on observe le centre commercial du Serre d’Aigle.

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On remarque les filets de protection pour le passage de la piste sur le pont jeté au-dessus de la rivière.

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La gare aval de côté.

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Depuis la file d’attente.

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Le tympan arrière de la gare.

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La zone d’embarquement.

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La gare aval depuis la ligne avec Chantemerle en arrière-plan.

La ligne

La ligne est composée de 14 pylônes tubulaires. La portée la plus longue mesure 185 mètres et le survol le plus haut s’établit à 15 mètres.
Les premières portées longent la piste noire Luc Alphand. Il faut noter que le pylône de sortie de gare est suspendu à cause de la Guisane empêchant toute réalisation de massif en béton. Après un premier passage au-dessus de la piste, les pylônes cinq et six amorcent le replat de Champcella. La ligne reprend de l’inclinaison au pylône huit pour longer le hameau des Souliers. Après avoir croisé plusieurs fois la piste verte de la Briance, les pylônes treize et quatorze remettent le câble à l’horizontale et annoncent l’arrivée en gare amont.

Caractéristiques de la ligne :
P0 : 8C/8C
P1 : 6S/6S
P2 : 6S/6S
P3 : 6S/6S
P4 : 6S/6S
P5 : 8S/6S
P6 : 8S/8S
P7 : 6S/6S
P8 : 4SC/4SC
P9 : 6S/6S
P10 : 8S/6S
P11 : 8S/6S
P12 : 4S/4S
P13 : 8S/6S
P14 : 12S/12S

S : balancier support
C : balancier compression
SC : balancier support-compression


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La ligne depuis la gare aval.

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Le pylône suspendu n°0.

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La première portée avec la télécabine de Ratier qui nous domine.

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Le P1.

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La portée vers P2.

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Le P2, on passe sous des lignes à haute tension.

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On longe la piste Luc Alphand.

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Le P3.

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Le P4.

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Le premier passage au-dessus de la piste noire Luc Alphand.

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Le P5.

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Suivi de près du P6.

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La partie de la ligne plus plate.

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Le P7. A gauche nous pouvons toujours voir la télécabine de Ratier.

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Nous allons croiser la piste verte de la Briance.

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La ligne reprend de l’inclinaison avec le P8.

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On approche du second croisement avec la piste noire Luc Alphand.

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Le P9, au bord de la piste.

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Le passage au-dessus de la piste noire.

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Le P10.

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On aperçoit à nouveau la piste verte de Briance.

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Le P11, on peut voir la gare amont de la télécabine.

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Ultimes portées.

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Le P12.

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L’arrivée de la télécabine dans son ensemble à gauche.

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Le P13…

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… groupé avec le P14.

La gare amont

La gare amont est la station motrice de l’installation. Identique à la gare aval en termes de couleurs et de design, celle-ci est installée juste à côté du départ du téléphérique de Serre Chevalier. La gare est située sensiblement à l’emplacement de celle de l’ancien télésiège du Blétonet, sur le vaste plateau de Serre Ratier. Avec le téléphérique et la télécabine de Ratier, la gare d’arrivée forme un véritable complexe des remontées mécaniques montant depuis Chantemerle. Il faut noter que la gare amont a comporté la possibilité d’embarquer jusqu’à trois personnes par siège dans le sens descendant entre 2003 et 2013.

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La gare amont depuis un siège.

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La gare depuis la fin de la piste rouge de la Draye. A droite on observe la gare d’arrivée de la télécabine de Ratier et le départ du téléphérique de Serre Chevalier

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La gare d’un peu plus bas.

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Vue sur le tympan arrière.

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La gare de manière plus générale.

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Avec la gare aval du téléphérique.

Sièges et pinces

Le télésiège du Blétonet est équipé de 75 sièges Doudouk6 de 2003. 9 sièges ont été ajoutés 2012 afin d’augmenter le débit suite à l’arrêt définitif de la télécabine de Grand Alpe. Ces véhicules sont reliés au câble par une pince OmegaT.

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Un siège.

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Une pince OmegaT.

Autres vues

Pour conclure, voici quelques vues prises aux abords du télésiège :

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Vue générale sur le plateau de Serre Ratier avec la gare amont fléchée.

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La ligne depuis la piste noire Luc Alphand. Ici vers le P9.

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La première pente du télésiège avec le schuss final de la Luc Alphand et Chantemerle derrière.

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Les premières portées.

Conclusion

Le télésiège du Blétonet est un appareil devenu secondaire depuis la mise en service de la télécabine de Ratier. Permettant néanmoins d’enchaîner rapidement et sans déchausser la piste noire Luc Alphand, le Blétonet souffre maintenant de la concurrence de la télécabine en dehors des heures d’affluence (9h – 10h30 – 13h). Il reste tout de même un moyen de remonter rapidement au plateau de Serre Ratier en évitant d’avoir à remonter la rampe du Serre d’Aigle et de déchausser ses skis. A ce jour, aucun projet de remplacement n’est envisagé.

Texte & bannière : Clément05
Photos : Clément05 (le 3 mars 2015) sauf celles avec la mention « DR ».

A bientôt.

© - 2015 – Clément05 – www.remontées-mécaniques.net



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