TSD6 du Bouc Blanc
La Tania (Les 3 Vallées)
Poma
En 2013, le télésiège du Bouc Blanc est venu dynamiser et simplifier la desserte du haut du domaine de la Tania. Il a entraîné d'importantes modifications sur le secteur : le raccourcissement du téléski du Bouc Blanc, devenu le téléski du Stade, mais aussi le démontage des télésièges des Crêtes et du Col de la Loze ainsi que du téléski de Praz Juget.
Année de construction : 2013
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La Tania (Les Trois Vallées)
Poma – 2013
Les Trois Vallées : le ski version XXL !
Entre les vallées de la Tarentaise et de la Maurienne, au cœur de la Savoie, le domaine des Trois Vallées est sans aucun doute le plus grand domaine skiable de France, et un des plus grands du monde. Totalisant plus de 300 pistes, il est desservi par près de 150 remontées mécaniques ! Le domaine est composé, comme son nom l’indique, de trois vallées principales : la vallée de Bozel (dans laquelle se trouve le domaine de Courchevel), la vallée des Allues (dans laquelle se trouve le domaine de Méribel), et la vallée des Belleville, dans laquelle se trouvent les domaines de Saint Martin, des Menuires et de Val Thorens. Le domaine est composé de 12 stations principales : Méribel, Méribel-Mottaret, Brides-les-Bains, Saint-Martin-de-Belleville, les Menuires, Val Thorens, Orelle, Courchevel 1850, Courchevel-Moriond, Courchevel-Village, Courchevel-le Praz et la Tania.
Le domaine des Trois Vallées s’étale de 1300 à 3230 mètres d’altitude, et on y trouve la station de ski la plus haute d’Europe, Val Thorens, perchée à 2300 mètres d’altitude.
Courchevel - La Tania : du huppé au familial
Le domaine skiable de la vallée de Courchevel comprend 5 stations : Courchevel-Le Praz, Courchevel-Village, Courchevel-Moriond, Courchevel 1850 et La Tania. On y skie sur 150 km de pistes, entre 1300 et 2700 mètres d’altitude. Courchevel 1850 est mondialement connue pour être une station très chic, très élégante : les beaux chalets cossus y sont légion, et on y trouve de nombreuses boutiques de luxe. Courchevel-Moriond, station la plus excentrée, est le foyer du ski à Courchevel, puisque c’est ici qu’a été construite la première remontée de la vallée dans les années 40, le téléski de Sainte Agathe. Courchevel-Village et Courchevel-Le Praz sont des stations beaucoup plus familiales, de même que la Tania, mais se situent à des altitudes bien plus modestes (respectivement 1550, 1300 et 1400 mètres).
En 2017, l’ensemble du domaine est composé de près de 80 pistes, et est desservi par un téléphérique, 10 télécabines, 15 télésièges débrayables, 2 télésièges fixes et 25 téléskis.
La montagne de Praz Juget : des années 1960 à aujourd'hui
La face nord du massif de la Loze, sur laquelle s'étendent les pistes du Bouc Blanc, porte en réalité le nom de "montagne de Praz-Juget". Ce territoire appartenait à la commune de La Perrière, jusqu'à la fusion avec la commune voisine de Saint-Bon le 1er janvier 2017, devenant ainsi partie intégrante de la commune nouvelle de "Courchevel". C'est à l'origine une zone boisée et pierreuse qui au cours des siècles, et à force de travail acharné, fut déboisée et aménagée afin d'en faire des terres de labours et d'élevage. Durant de très nombreuses années, ce secteur a alors constitué une des rares ressources de la petite et pauvre commune perreraine, puisqu'il était mis en location auprès d'agriculteurs qui pouvaient y mettre leur bêtes en estive tout en assurant l'entretien de la zone. En 1944, la montagne est dans un état déplorable, car le dernier locataire n'a pas respecté le cahier des charges qui lui était imposé par le bail, ce qui lui vaudra d'ailleurs d'être condamné devant le tribunal de Moûtiers. Une poignée d'habitants décide alors de se retrousser les manches et, au prix d'un travail énorme, de tout remettre en état : c'est à cette occasion que va apparaître l'appellation "Bouc Blanc". En effet, l'ensemble des chalets d'estive doivent être reconstruits, et une fois terminés, il est de tradition de leur donner un nom. Or, à cette époque, un troupeau de chèvres comportant un bouc blanc assez imposant "rôdait" sur le secteur, et donna l'idée à l'un des constructeurs de nommer l'un des chalets "Le Bouc Blanc". Ce nom restera...
A la même période, le 28 décembre 1942 pour être plus précis, le gouvernement de Vichy instaure la création d'une mission d'étude de la région de Belleville, des Allues et de Saint-Bon, dans le but d'étudier et d'apprécier les possibilités de création d'une station internationale, et d'indiquer les aménagements et les équipements touristiques appropriés. Dès cette époque, les pentes de Praz-Juget, dont l'orientation et l'altitude garantissent un enneigement durable et de qualité, sont étudiées afin d'y tracer des pistes permettant de descendre depuis le haut de la Loze (2250m) jusqu'au Praz (1260) ou au hameau de La Nouva (1210m).
En 1946, à la création de la station de Courchevel, l'idée de pistes sur le secteur de Praz-Juget est confirmée. Une demande en ce sens est d'ailleurs faite auprès de la mairie de la Perrière qui accepte, à la condition que le défrichement soit fait par Saint Bon, et les bois coupés laissés à la commune de La Perrière.
L'itinéraire reliant la Loze à Brides en passant par le hameau du Formier (actuelle station de La Tania) ne sera officiellement balisé qu'en 1950.
Zoom sur le secteur Loze/Praz-Juget/Praz (Coll. B.Détard - DR):
Vue sur les pentes de Praz-Juget, encore vierge d'aménagement mécanique (Coll. B.Détard - DR):
En 1952, la construction du télébenne du Praz va rendre la rotation sur le secteur plus facile, puisqu'une fois arrivé au Praz, il suffit de prendre le télébenne, puis le téléski de la Loze pour refaire une descente de près de 1000m de dénivelé.
Au printemps 1955, Emile Allais, alors tout récent directeur de la station départementale de Courchevel, charge Laurent Boix-Vives de prendre contact avec les élus de La Perrière afin d'obtenir l'autorisation de construire un remonte-pente sur ces terres propices au ski. Le 29 avril 1955, le conseil municipal accepte, comprenant tout l'intérêt du développement de l'activité touristique sur la commune. Les élus sont d'autant plus réceptifs au discours de Laurent Boix-Vives que celui-ci vient de terminer la réalisation des téléskis du Signal et du Marquis sur Moriond, et apparaît donc comme un homme d'expérience. C'est donc à la Société Anonyme du Téléski du Lac Bleu que sont confiées la réalisation et l'exploitation du téléski dit du "Bouc Blanc". Les travaux démarrent dès l'été 1955 en s'étalant sur 2 ans, pour une mise en service pour les vacances de Noël 1956. L'appareil est accessible avec les tickets valables sur tous les appareils de Courchevel et Méribel. Un restaurant d'altitude est également réalisé à proximité de la gare de départ.
D'un point de vue technique, il s'agit d'un téléski de type T100 livré par la société iséroise Pomagalski, déjà largement à l'oeuvre sur la station de Courchevel. La ligne, qui relie la côte 1680 au Lac Bleu (2230m), comporte 24 pylônes et un virage à droite au niveau du P18, avec une montée qui se fait à gauche et un débit de 440 pers/h. Avec ses 2096 mètres de longueur, il s'agit alors du plus long téléski d'Europe.
Arrivée près du Lac Bleu avant 1959 (Coll. B.Détard - DR):
Mais l'exploitation de la partie haute s'avère très rapidement complexe, car une pente trop prononcée fait que souvent les skieurs décollent, leurs skis ne touchant plus le sol. S'en suivent des chutes et des glissades dans un environnement rocheux et donc dangereux. C'est pourquoi, 3 saisons seulement après son ouverture, le tracé de l'appareil est modifié à l'été 1959, afin de ramener la G2 au niveau de l'arrivée des téléskis de la Loze.
G1 du Tk Bouc Blanc entre 1959 et 1972, depuis la terrasse du restaurant (Coll. B.Détard - DR):
Vue sur la ligne (Coll. B.Détard - DR):
Vue générale sur le secteur du Bouc Blanc (Coll. B.Détard - DR):
Les années 1960 vont voir fleurir de nombreux projets... qui ne verront finalement jamais le jour.
En 1965, une station est envisagée sur le territoire du Bouc Blanc, à 1650m d'altitude. Mais suite aux rapports des Ponts et Chaussées ainsi que de la commission Montagne, le préfet fait savoir que ce projet n'est pas envisageable en raison de la trop grande proximité avec les pistes de Courchevel.
En 1966, un nouveau projet est soumis à la commune pour une station dont les habitations se répartiraient entre le hameau du Formier et de La Tagna. Il y est églement question de quelques habitations au pied du téléski du Bouc Blanc. Mais là encore, le projet n'aboutira pas, suite au retrait de son principal promoteur.
A la fin des années 1960, le département lance un grand plan d'investissements sur le versant de Courchevel. Ce plan, qui verra notamment la réalisation des TCD4 des Chenus, des Verdons et de la Forêt, comporte également des projets qui, eux non plus, ne verront jamais le jour. Outre l'équipement de la vallée des Creux par 2 tronçons de télécabine, les SPTV envisagent la réalisation de 2 appareils : l'un reliant le Praz au Bouc Blanc (Tk des Arolles), ainsi qu'un autre, complétant le premier en direction des crêtes, permettant la bascule sur 1850 (TSF de Plan Saint-Jean)
La conséquence immédiate de ce plan ambitieux du département est une augmentation importante de la fréquentation du téléski du Bouc Blanc par les skieurs arrivant des TCD des Chenus dès l'hiver 1969-70 et de la Forêt en 1970-71. Du coup, les files d'attente s'allongent et il devient urgent de trouver une solution. C'est pourquoi, dès 1969, Laurent Boix-Vives se rapproche de la commune de La Perrière pour obtenir l'autorisation de construire un second téléski afin de doubler l'appareil historique. La commune, qui n'a pas abandonné son projet de station, accepte, à la condition que la Société Anonyme du Téléski du Lac Bleu s'engage à acquérir une bande de terrain reliant le hameau de La Tagna au Bouc Blanc, en vue de la réalisation d'un futur téléski.
C'est ainsi que l'hiver 1972-73 voit l'inauguration du Bouc Blanc B, toujours fourni par Poma, doublant son illustre prédécesseur par la gauche, sur un tracé parfaitement parallèle.
Vue générale sur l'arrivée des 2 Tk du Bouc Blanc (avec l'arrivée des 2 Tk de la Loze au premier plan) (Coll. B.Détard - DR) :
Zoom sur la zone (Coll. B.Détard - DR):
Mais en 1973, Laurent Boix-Vives cède la Société Anonyme du Téléski du Lac Bleu aux SPTV, mettant un terme au projet de relier La Tagna au Bouc Blanc.
Pour la saison 1983-84, suite à la réalisation du TSF du Col de la Loze 3 ans auparavant, les SPTV décident de modifier le tracé du Bouc Blanc A pour transférer sa G2 au niveau de la G1 du TSF afin de faciliter la liaison 3 Vallées. C'est donc un retour aux sources pour l'appareil historique.
En 1989, la réalisation du téléski du Gros Murger concrétise enfin le rêve de la commune de la Perrière de voir le domaine du Bouc Blanc s'étendre vers l'aval. Un an plus tard, c'est l'inauguration de la station de La Tania avec la construction de la TCD12 éponyme.
En 1991, les SPTV réalisent le TSD4 du Dou des Lanches. Dans la foulée, le Tk du Bouc Blanc A est raccourci par l'aval pour remonter sa G1 au niveau de celle du nouveau TSD, permettant ainsi une bascule plus facile pour les skieurs arrivant de la TCD voulant basculer sur Courchevel 1850.
L'hiver 1994-95 voit la modification du nom du Bouc Blanc A qui devient téléski de "Praz-Juget". Il aura fallu près de 40 ans pour que le nom original de cette montagne apparaisse enfin sur un plan des pistes. Le téléski du Bouc Blanc B perd dans la foulée sa lettre, celle-ci devenant obsolète.
La configuration du secteur reste ainsi jusqu'à l'été 2013 qui voit la construction du nouveau TSD6 du Bouc Blanc.
Pour ceux qui souhaitent découvrir l'histoire de cette montagne de Praz-Juget, je ne peux que vous conseiller la lecture de l'excellent livre de Jérôme et Richard Beaudet : "Praz-Juget et le Bouc Blanc - Témoignages", édité par l'association "Le Patrimoine de la Perrière" (coordonnées sur la page de la mairie ICI)
Avant de poursuivre sur le télésiège du Bouc Blanc, les reportages des appareils démontés sont accessibles en cliquant sur les bannières ci-dessous :
Le chantier du télésiège du Bouc Blanc
Le chantier du télésiège du Bouc Blanc s'est déroulé entièrement au cours de la fin du printemps, de l'été et de l'automne 2013. Il n'a pas connu d'incident majeur.
Les premiers coups de pioche ont été donnés au mois de juin (assez tardivement, en raison de l'excellent enneigement de l'hiver 2012/2013, qui a mis du temps à fondre) afin de fouiller et de terrasser les zones qui allaient accueillir les deux gares. Des travaux de fouilles pour les massifs des pylônes ont également eu lieu pendant cette même période.
Les mêmes travaux en gare aval, au début du mois de juillet :
Préparation des premiers massifs de pylônes :
Au début du mois d'août, une fois les fouilles terminées, les premiers massifs ont été coulés, aussi bien ceux des gares que ceux des pylônes. On retiendra cependant que de nombreux massifs, notamment ceux des gares, n'ont pas été coulés sur place mais préfabriqués, afin de gagner du temps. C'est aussi pendant cette période que les premiers éléments des gares ont été livrés, et qu'ils ont commencé à être assemblés, au sol, à proximité de l'emplacement des gares. C'est enfin entre la fin du mois de juillet et le début du mois d'août également que le téléski de Praz Juget a été entièrement démonté, et que le téléski du Bouc Blanc s'est vu amputé de sa partie supérieure.
Un coffrage de massif pour un pylône :
Début août, le montage des gares était en cours, ici en gare amont. On remarque aussi sur cette photo que les massifs de la gare sont déjà en place :
Les massifs sont prêts à accueillir leurs pylônes et attendent d'être remblayés :
Le montage des gares, quant à lui, est intervenu lors de la mi-août pour la gare amont et à la dernière décade d'août pour la gare aval. Par ailleurs, tout au long du mois d'août, la construction des chalets de commande et des locaux techniques s'est poursuivie, de même que la livraison des éléments de ligne (pylônes, balanciers et têtes de pylônes), stockés à proximité du départ du télésiège du Dou des Lanches. Quant aux télésièges des Crêtes et au télésiège du Col de la Loze, ils ont été démontés à la fin du mois d'août, bien que la portion supérieure de la ligne du télésiège des Crêtes ainsi que sa gare amont aient été préservés afin de servir de ligne d'évacuation d'entraînement.
La gare aval :
Les têtes de pylônes étaient en cours de montage, au niveau du départ du télésiège du Dou des Lanches :
Fin août, le télésiège du Col de la Loze vivait ses derniers jours :
Même constat pour le télésiège des Crêtes :
L'héliportage des pylônes et de leurs têtes a quant à lui eu lieu le 4 septembre. Puis, fin septembre, c'est au tour du tirage du câble et de son épissure d'être assurés par les équipes de montage. Les premiers sièges ont ensuite été livrés mi-octobre, pendant que le télésiège en lui-même entrait dans sa phase de finitions : montages finaux, installation des portillons d'embarquement, finition des locaux techniques... Par la suite, les sièges ont été assemblés puis envoyés sur la ligne et les essais furent réalisés courant novembre. Le télésiège du Bouc Blanc a ainsi pu ouvrir au public le 14 décembre 2013, à la date prévue.
...et le déroulage du câble était en cours :
Les premiers sièges en ligne au milieu du mois d'octobre :
Bouc Blanc : desserte du haut du domaine de la Tania
Le télésiège du Bouc Blanc a donc été construit en 2013 par Poma, et a entraîné le démontage des téléskis du Bouc Blanc et de Praz Juget, ainsi que des télésièges des Crêtes et du Col de la Loze.
Situé sur la partie supérieure du domaine skiable de la Tania, c'est un appareil clé sur ce secteur, qui dessert nombre de pistes très intéressantes et de tous niveaux, généralement bien enneigées, aussi bien sur le secteur de la Tania que sur les secteurs de Courchevel 1850 et du Praz.
Malgré cela, relativement peu de skieurs l'empruntent pour effectuer des rotations sur les pistes qu'il dessert, car les pistes les plus intéressantes ne se terminent pas au niveau de sa gare aval.
En plus de ce rôle, le télésiège du Bouc Blanc est aussi un appareil de liaison très important : si le télésiège du Dou des Lanches se charge de la liaison 3 Vallées puisqu'on peut basculer sur la vallée des Allues (où se trouve le domaine de Méribel) depuis son sommet, le télésiège du Bouc Blanc offre une liaison directe vers le domaine du Praz ou vers celui de Courchevel 1850. Il donne aussi accès au secteurs de la Vizelle puisqu'on peut gagner le départ du téléphérique de la Saulire et de la télécabine de la Vizelle depuis le sommet du télésiège (et, depuis leur sommet, rejoindre le secteur du Moriond ou la vallée des Allues).
Côté technique, on retrouve un télésiège sans grandes particularités, issu de la gamme Multix, commercialisée par Poma à partir de 2005, avec une configuration classique : motrice en amont et tension en aval.
Côté pistes, le télésiège du Bouc Blanc dessert quatre pistes, mais qui donnent à leur tour accès à de nombreuses autres pistes :
- La verte de la Loze Est, longue piste verte très fréquentée rejoignant d'abord la plateforme d'arrivée du télésiège du Plantrey et des téléskis de la Loze, puis serpentant sur les flancs de la montagne de la Loze et rejoignant le départ des téléskis des Sources et du Rocher de l'Ombre. On peut depuis cette piste rejoindre les pistes du Lac Bleu, des Verdons, de la Loze et des Chenus, qui se terminent toutes sur la Croisette. On peut aussi rejoindre, depuis cette même piste, le secteur du Plantrey, voire même Courchevel Village, via la piste du Dou du Midi. On peut enfin, depuis cette piste, gagner la bleue des Arolles, sur le secteur de la Tania. Elle rejoint le sommet du télésiège de la Forêt pour ensuite terminer sa course au niveau de l'arrivée de la télécabine de la Tania et du téléski du Stade, et du départ du télésiège du Dou des Lanches. On peut d'ici poursuivre sa route sur toutes les pistes du secteur, et rejoindre le départ du télésiège du Bouc Blanc ou la station de la Tania.
- Les bleues des Anémones et du Lac Bleu, qui prennent des tracés parallèles au tracé de l'ancien téléski du Lac Bleu, au sud de l'arrivée de la télécabine des Chenus et du télésiège des Coqs. Elles rejoignent ensuite la piste de la Loze Est avant son premier virage en épingle à cheveux.
- La rouge des Coqs, belle piste le long du télésiège éponyme, qui rejoint la piste de la Loze Est avant son virage à droite vers les téléskis des Sources et du Rocher de l'Ombre.
- La rouge des Lanches, qui reprend le tracé de l'ancien téléski de Praz Juget, pour rejoindre la piste du Bouc Blanc au-dessus de l'arrivée du télésiège de la Forêt.
Situation sur la carte IGN au 1/25000e de Courchevel (Géoportail – Droits réservés):
Caractéristiques de l'appareil :
Caractéristiques administratives :
- Type de remontée : TSD - Télésiège à pinces débrayables
- Nom de la remontée : BOUC BLANC
- Exploitant : S3V COURCHEVEL (Société des Trois Vallées – Courchevel)
- Maître d'oeuvre : DCSA
- Maître d'ouvrage : S3V
- Constructeur : POMAGALSKI
- Année de construction : 2013
Caractéristiques d’exploitation :
- Saison d’exploitation : Hiver
- Capacité : 6 personnes
- Débit à la montée : 2700 p/h
- Débit à la descente : 450 p/h
- Vitesse d’exploitation : 5,5 m/s
- Sens de montée : Droite
Caractéristiques géométriques :
- Altitude aval : 1675 m
- Altitude amont : 2228 m
- Dénivelé : 553 m
- Longueur développée : 1833 m
- Longueur horizontale : 1767 m
- Pente moyenne : 31,30 %
- Pente maximale : 60,36 %
Caractéristiques techniques :
- Tension : Aval
- Type de tension : Hydraulique
- Motrice : Amont
- Type de gare motrice : Multix
- Puissance développée : 610 kW
- Nombre de pylônes : 16
- Dispositif d'accouplement : Pince débrayable LPA-N
- Nombre de véhicules : 89
- Espacement : 8 secondes
- Diamètre poulie motrice : 4900 mm
- Diamètre poulie retour : 4900 mm
Caractéristiques du câble :
- Fabricant du câble : ARCELOR MITTAL
- Année de pose : 2013
- Diamètre du câble : 46 mm
- Type de câble : Lang à droite
- Composition : 6*26 fils
- Âme : Compacte
- Revêtement : Zingue
Caractéristiques de la ligne:
- P1 : 12C/12C
- P2 : 8S/10S
- P3 : 4SC/4SC
- P4 : 6S/6S
- P5 : 8S/8S
- P6 : 6S/6S
- P7 : 8S/10S
- P8 : 4SC/4SC
- P9 : 4SC/4SC
- P10 : 8S/10S
- P11 : 4SC/4SC
- P12 : 8S/10S
- P13 : 4S/6S
- P14 : 4SC/4SC
- P15 : 10S/12S
- P16 : 8S/8S
S : galet "support"
C : galet "compression"
Ligne et infrastructures du télésiège du Bouc Blanc
La gare aval :
La gare aval du télésiège du Bouc Blanc se trouve à 1675 mètres d'altitude, quelques dizaines de mètres en aval du départ du téléski du Stade, à la fin de la piste du Bouc Blanc. On retrouve ici une classique gare Multix, aux sous-faces bardées de bois, assurant la tension du câble par le biais d'un vérin hydraulique.
Vue cette fois-ci depuis la ligne de la télécabine de la Tania :
En plongée depuis cette même télécabine :
En arrivant par la piste de la Moretta Blanche :
De trois quarts :
Certaines vitres de la gare peuvent s'ouvrir de l'intérieur :
Vue opposée :
Un portique d'informations assez imposant abrite les bornes de validation des forfaits :
L'entrée de la zone d'attente :
Vue rapprochée de la gare :
On embarque dans le contour :
Dans le lanceur :
La ligne :
La ligne du télésiège du Bouc Blanc est longue de 1833 mètres et rachète un dénivelé de 553 mètres. Elle ne présente pas de difficultés particulières : après la gare aval, on monte de manière régulière et moyennement prononcée le long de la piste du Bouc Blanc, jusqu'au septième pylône. La pente s'adoucit ensuite un peu, au niveau de l'arrivée de la télécabine de la Tania et du téléski du Stade, et du départ du télésiège du Dou des Lanches. Le huitième pylône imprime à la ligne une nouvelle montée, plus prononcée que la première. La pente, bien qu'adoucie légèrement par le pylône 10, reste assez forte jusqu'au douzième pylône. On survole ensuite la piste des Lanches, avant que le quatorzième pylône ne compresse une dernière fois le câble pour lui permettre de monter jusqu'en gare amont. On notera enfin que la portée maximale de la ligne est longue de 166 mètres, et que la hauteur de survol maximale est de 19 mètres.
Le premier pylône, en sortie de gare :
En avant sur la ligne avec la portée P2-P3. A droite, la gare aval du téléski du Stade :
P3 :
Portée P3-P4. On survole ici le bas de la piste du Bouc Blanc :
P4 :
Portée P4-P5. On aperçoit à gauche un pylône de la télécabine de la Tania :
P5 :
Portée P5-P6 :
P6 :
Portée P6-P7. A droite, on commence à distinguer la ligne du télésiège du Dou des Lanches :
P7. On aperçoit à droite l'arrivée du téléski du Stade :
Portée P7-P8 au-dessus de la piste du Bouc Blanc :
P8, la ligne prend de l'inclinaison :
Portée P8-P9 :
P9 :
Vue arrière sur le P9, avec à droite l'arrivée de la télécabine de la Tania :
Portée P9-P10. On survole ici le tracé des anciens téléskis du Bouc Blanc et de Praz Juget :
P10 :
Portée P10-P11 :
P11 :
Portée P11-P12 :
P12, au bord de la piste des Lanches :
Portée P12-P13. On survole la piste des Lanches, devenue bien plus large depuis le démontage du téléski de Praz Juget :
P13 :
Portée P13-P14 :
P14 :
Portée P14-P15, dans la dernière montée vers la gare amont :
P15, on approche de la gare amont :
P16 :
La gare amont :
La gare amont du télésiège du Bouc Blanc se trouve à 2228 mètres d'altitude, à proximité immédiate de l'arrivée de l'ancien télésiège des Crêtes, et à quelques centaines de mètres de l'arrivée de la télécabine des Chenus et du télésiège des Coqs. On retrouve ici une gare visuellement identique à la gare aval, chargée de mettre le câble en mouvement par le biais d'un moteur électrique d'une puissance de 610 kW.
La gare amont dans son environnement, depuis la piste de la Loze Est, avec à sa droite la ligne d'évacuation installée sur ce qui était autrefois le télésiège des Crêtes :
Vue arrière de la gare amont avec le chalet de commandes à gauche :
La zone de débarquement :
Le véhicule de service est ici rangé sur son rail de stockage :
Vue plus éloignée :
Vue en contre-plongée depuis l'autre côté :
Zoom sur la trompette d'entrée de gare :
Depuis la piste des Lanches :
Véhicules et pinces :
Poma a équipé le télésiège du Bouc Blanc de 89 sièges six places, de type LPA6-OCR, reliés au câble par des pinces débrayables LPA-N. Sur chaque siège, l'assise extérieure est équipée d'un dossier Magnestick (à savoir des aimants, permettant aux enfants portant des dossards équipés également d'aimants d'être collés au dossier du siège et ainsi d'éviter de passer sous le garde-corps). De même, chaque place est équipée d'un dispositif d'anti-sous-marinage.
Une pince sur le brin descendant :
Un siège en ligne :
Un siège à son arrivée en gare amont :
Le dispositif d'anti-sous-marinage :
Sur chaque siège, les deux assises extérieures sont équipées d'un dossier Magnestick :
Le garde-corps est également verrouillé par le système Magnestick :
La ligne depuis les pistes :
La ligne entre le pylône 13 et la gare amont, depuis le haut du télésiège du Dou des Lanches :
Vue zoomée sur le haut de la ligne, au-dessus des pistes des Lanches et du Bouc Blanc :
La portion la plus raide de la ligne, à partir du huitième pylône :
Vue du début de la ligne depuis la piste du Bouc Blanc :
Depuis cette même piste :
Vue vers l'amont depuis la gare aval :
Bouc Blanc : un investissement en demi-teinte ?
Il semble aujourd'hui que le télésiège du Bouc Blanc a du mal à trouver sa clientèle. S'il est bien pratique pour gagner le haut du domaine plus rapidement que du temps du très long téléski, il reste très peu fréquenté et on n'y fait pratiquement jamais la queue, pas plus qu'au téléski qu'il remplace. Sans doute est-ce dû aux pistes desservies qui, malgré le cadre particulièrement agréable dans lequel elles évoluent, sont souvent très verglacées. Si l'investissement en lui-même est intelligent, on ne peut en revanche que regretter le démontage du télésiège du Col de la Loze. En effet : il constituait une alternative très intéressante au télésiège du Dou des Lanches pour gagner la vallée de Méribel, notamment en fin de journée. Maintenant que celui-ci n'est plus, le télésiège du Dou des Lanches est nettement plus chargé qu'auparavant, puisqu'il est le seul moyen de basculer dans la vallée de Méribel depuis la Tania et l'un des trois seuls moyens de le faire depuis Courchevel (avec la Saulire et la Vizelle). Avec une fréquentation loin de celle qu'on escomptait, et en surchargeant encore plus le télésiège du Dou des Lanches de par les démontages qu'il a entraîné, le télésiège du Bouc Blanc apparaît donc comme un investissement en demi-teinte. Peut-être les aménagements à venir sur le bas du secteur de la Tania lui donneront-il un nouveau souffle... Affaire à suivre !
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Ainsi se termine ce reportage.
Merci de l’avoir lu et à bientôt !
Vifs remerciements à Bouctou pour la rédaction de cet historique de qualité !
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Photos : Bouctou, Persil & collonges74
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Photos prises les 7 & 9 avril 2014, 7 février 2015 et 14 février 2017
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