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TSF2 de l'Ours
Artouste
Montaz Mautino - Bühler



Description rapide :
Une installation historique de la station.
Année de construction : 1967/1985
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Une installation historique de la station.
Année de construction : 1967/1985

Auteur de cette partie : arbisman
Section écrite le 19/12/2022 et mise à jour le 08/01/2023
(Mise en cache le 08/01/2023)

Artouste, station atypique des Pyrénées
La station d’Artouste est située dans le département des Pyrénées-Atlantiques. Pour y accéder depuis la France il faut emprunter la montée du col du Pourtalet (1794 m) depuis la commune de Laruns et rejoindre le hameau de Fabrèges (1240 m), point de départ de la télécabine de la Sagette menant au domaine skiable.
En hiver, Artouste est une station de ski alpin construite « à l’envers » : en effet hormis quelques pistes très courtes sur le secteur de la Sagette (à l’arrivée de la télécabine), l’ensemble du domaine skiable se trouve sur l’autre versant. Celui-ci compte trois télésièges, six téléskis et un tapis roulant qui desservent 25 kilomètres de pistes réparties entre 1400 et 2100 mètres d’altitude.
En été Artouste est un haut lieu de tourisme des Pyrénées. En effet, la télécabine mène les visiteurs à une ligne de chemin de fer parmi les plus hautes d’Europe, les trains faisant un trajet d’une dizaine de kilomètres à flan de falaise pour rejoindre le lac d’Artouste (2000 m) et son impressionnant barrage. Avec une affluence particulièrement marquée en été, la fréquentation des lieux y est nettement plus importante qu’en hiver et c’est ce qui caractérise le côté atypique de cette station béarnaise.
Histoire de la création de la station de ski
Dans les années 1920, la compagnie des chemins de fer du Midi construisit plusieurs usines hydroélectriques dans les Pyrénées pour alimenter son réseau en électricité. Parmi les différents chantiers, celui d’Artouste comprenait la création d’un barrage en altitude et une centrale en vallée, près de Gabas. Pour les relier, la compagnie fit construire un téléphérique de chantier qui montait de Gabas au pic de la Sagette, puis un chemin de fer à voie étroite à flanc de coteau pour gagner le barrage en construction. Après la mise en service de l’aménagement, le téléphérique de chantier et le chemin de fer furent démontés. Devant la difficulté d’accéder au site d’altitude pour la maintenance, la compagnie décida en 1930 de reconstruire en dur un nouveau téléphérique, fourni par Bleichert et un chemin de fer à voie étroite. L'exploitation était assurée par la Société d’Hydroélectricité du Midi (SHEM), filiale de la compagnie ferroviaire.
Consciente du potentiel touristique du site, la Compagnie du Midi ouvrit l’exploitation du téléphérique et du petit train au public en été. Après la nationalisation des chemins de fer, la SHEM devint une filiale de la SNCF. Pour répondre à l'augmentation de la fréquentation touristique et la concilier avec l'exploitation hydroélectrique, la SHEM remplaça en 1958 le téléphértique Bleichert d'origine par un téléphérique Applevage construit en parallèle.
Le site n'étant pas exploité en hiver, la régie municipale des sports de Laruns décida au début des années 1960 de créer une station de sports d'hiver, comprenant des pistes tracées sur les 2 versants du col de la Sagette, des hébergements dans la plaine du Soussouéou et une liaison future avec Gourette. Pendant trois années, la régie fit étudier l’enneigement et les meilleurs tracés pour implanter les remontées mécaniques. À l'époque, l’enneigement atteignait en moyenne 1 m dans la plaine du Soussouéou et 4 m au sommet du télésiège de Séous. Pour le tracé des pistes, la régie prit conseil auprès de la championne du monde Annie Famose.
Annie Famose à la sortie du petit train lors de l’ouverture de la station

Le projet initial prévoyait d'acheminer les clients par le téléphérique et le chemin de fer jusqu'à l'entrée du tunnel de l'Ours, d'où partirait un petit domaine skiable constitué à l’origine de 3 remontées mécaniques sur les 2 versants du massif. D’importants travaux ont permis d’aménager la ligne de train pour permettre son exploitation hivernale, comme la construction de paravalanches et l’adaptation de chasse-neige poussés par les locomotives. Du côté des remontées, 3 appareils ont été installés par Bühler : un téléski à enrouleurs sur le versant Gabas, un télésiège biplace et un téléski à enrouleurs sur le versant Soussouéou, l'alimentation électrique a de ce fait été acheminée dans le secteur. Ces travaux ont représenté un investissement de 1,5 millions de francs.
Le paravalanche

La locomotive adaptée

Le chasse-neige

L’ouverture était initialement prévue au cours de l'hiver 1966/67 mais les mauvaises conditions météorologiques ont retardé les travaux. La station a été inaugurée le 15 décembre 1967.
Au cours de la première saison, 3 remontées furent mises en service. Sur le versant Gabas, le téléski de Fabrèges, sur une longueur de 700 m et une dénivellation de 300 m assurait un débit de 650 personnes par heure. De son sommet à 2100 m il desservait la piste actuelle sur les pâturages ainsi qu'une longue piste de retour dans la vallée, tracée à travers la forêt de sapins sur 30 m de largeur en moyenne, jusqu'au parking supérieur de Fabrèges, à l’emplacement du départ de la télécabine actuelle.
De l’autre côté du massif, deux autres remontées ont été implantées. Le téléski à enrouleurs Bühler de Herrana, sur un tracé différent du téléski actuel, rachetait 220 m de dénivelée pour une longueur de 550 m et assurait un débit de 650 personnes par heure. Le télésiège de Soussouéou-Séous,qui deviendra plus tard le télésiège de l'Ours, avait été fourni aussi par Bühler et rachetait 680 m de dénivelée sur une longueur de 1500 m et assurait un débit de 650 personnes par heure. Ces deux remontées desservaient à l’origine deux pistes d'une longueur totale de 3,5 km et de 700 m de dénivelée. Lors de l'ouverture, l'enneigement moyen était de 1 m à la gare aval du télésiège, dans la plaine de Soussouéou, et de 4 m à la gare amont, au col de l'Ours.
Au cours de l'hiver 1969/70 un troisième téléski a été inauguré : le téléski de Séous.
Le train amenant les skieurs

L’arrivée du téléski de Fabrèges en haut à gauche, et la ligne du téléski de Herrana à droite

Vue aérienne du col de l'Ours en 1983 avec la gare amont du télésiège

Les deux derniers pylônes et le débarquement

Pour rationaliser le secteur et combler les déficits chroniques, le domaine fut réorganisé à la fin des années 1970. Le département des Pyrénées-Atlantiques reprit l’exploitation de la station de ski en 1978, et construisit en 1982 une télécabine donnant accès directement au domaine skiable depuis les rives du lac de Fabrèges, où des hébergements furent implantés. La télécabine arrivait directement en contrebas du col de la Sagette, ce qui assurait la correspondance avec le petit train. L’ancien téléphérique Applevage fut alors réservé à l’exploitation industrielle de la SHEM, et le tronçon de petit train entre le sommet du téléphérique et celui de la télécabine ne fut plus ouvert au public. L’aménagement du domaine fut complété par la mise en service la même année du télésiège des Sorbiers.
En 1985, le domaine skiable fut profondément modernisé. Le télésiège de l’Ours fut reconstruit par Montaz Mautino en conservant les pylônes treillis Bühler d’origine.La gare amont fut implantée à la place du dernier pylône et l'ancienne gare amont transformée en bâtiment pour les pisteurs. La même année, le téléski Bühler à enrouleurs de Herrana fut remplacé par un téléski Poma à perches débrayables, et réimplanté sur le domaine pour devenir le téléski des Perdrix. Enfin en 1987 fut construit le télésiège du Grand Coq.
Le télésiège de l'Ours
Cet appareil permet aux skieurs de remonter depuis le Gave de Soussouéou jusqu'au col de l'Ours, c'est donc l'installation principale du domaine skiable d'Artouste si l'on excepte la télécabine d'accès.
La ligne, longue de 1576 mètres permettant de gravir 620 mètres, compte 12 pylônes. La pente y est prononcée, tout particulièrement après le cinquième pylône (P4) où l'on atteint 88 % de pente maximale.
La remontée dessert l'ensemble des pistes des secteurs Séous et Soussouéou. Elle permet aussi le retour vers le secteur Sagette et donc vers la télécabine pour redescendre sur Fabrèges.
Secondé par le télésiège du Grand Coq dans le vallon de Soussouéou, l'appareil peut cependant subir une forte affluence en période de vacances scolaires. Son remplacement par un télésiège 4 places permettant un meilleur débit est imminent.
Sa situation sur le plan des pistes

Les caractéristiques techniques de l'installation
Caractéristiques administratives :
TSF – Télésiège à attache fixe : L'OURS
Constructeur : Bühler / Montaz Mautino
Année de construction : 1967 / 1985
Caractéristiques d'exploitation :
Saisons d'exploitation : été (occasionnellement) / hiver
Capacité : 2 personnes
Débit maximum en montée : 600 personnes/heure
Débit maximum en descente : 391 personnes/heure
Vitesse d'exploitation : 2,3 m/s
Temps de trajet : 11'25''
Caractéristiques géométriques :
Altitude de la gare aval : 1419 m
Altitude de la gare amont : 2039 m
Longueur développée : 1576 m
Dénivelée : 620 m
Pente moyenne : 43,72 %
Pente maximum : 88 %
Portée maximum : 202 m
Caractéristiques techniques :
Sens de montée : gauche
Motrice : amont
Type de motorisation : courant continu
Puissance développée : 188 KW
Diamètre poulie motrice : 3400 mm
Tension : aval
Type de tension : contrepoids
Masse du contrepoids : 9 tonnes
Diamètre poulie retour : 3400 mm
Nombre de pylônes : 12
Nombre de sièges : 114
Diamètre du câble : 33,5 mm
Fabricant du câble : Tecnor
Année de pose : 1985
Automate : Télémécanique TSX 47
Ligne de sécurité : EGVA Optima Dual
Les photos de l'installation
Elles ont été prises le 7 mars 2014 et le 2 mars 2019.
La gare aval
La gare aval est retour tension par contrepoids. Cette solution peu courante en 1985 a été préférée à une tension hydraulique probablement en l'absence d'alimentation électrique dans la plaine de Soussouéou.











Un groupe électrogène (dans la cabane à droite de l'installation) fournit de l’électricité au conducteur de la gare aval




La ligne
Dans l'ordre de la montée, le nombre de galets de chaque pylône :
Gare aval : 4C / 4C
P1 : 4C / 4C
P2 : 6S / 6S
P2bis : 4S / 4S
P3 : 4S / 4S
P4 : 4C / 4C
P5 : 4S / 4S
P6 : 6S / 6S
P7 : 8S / 8S
P8 : 8S / 8S
P9 : 6S / 6S
P10 : 6S / 6S
P11 : 8S / 8S

P1



P2


P2bis rajouté probablement pour augmenter la hauteur de survol au dessus de la piste


P3



P4



P5


P6




P7


P8


P9


P10



P11

La gare amont
La gare amont est une motrice fixe monopode des dernières générations de la gamme TriAlp. A l'arrière, dans l'axe de la ligne, on peut apercevoir l'ancienne gare amont transformée.








Lien vers le site Internet de la station
http://www.artouste.fr/
