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 TSF2 du Glacier des Bossons

Chamonix-Mont-Blanc - Autres sites (Vallée de Chamonix)

Poma

T3 ES
Description rapide :
Le doyen des télésièges biplaces Poma de France, construit à l'initiative du champion de ski James Couttet.

Année de construction : 1960

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Auteur de cette partie : lolo42
Section écrite le 04/07/2012 et mise à jour le 08/06/2023
(Mise en cache le 08/06/2023)

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Télésiège du Glacier des Bossons Chamonix
Capitale mondiale de l’alpinisme, Chamonix s’impose de par sa situation face au massif du Mont-Blanc comme un site incontournable de Haute-Savoie été comme hiver. La station s’ouvre au tourisme dès le début du XXe siècle avec la construction du chemin de fer à crémaillère du Montenvers conduisant les estivants à la Mer de Glace. Dès la fin de la Première Guerre mondiale, les palaces fleurissent. En 1924, Chamonix accueille les premiers Jeux olympiques d’hiver et met en service le premier téléphérique de France sur les pentes de l’aiguille du Midi. Il faut cependant attendre 1955 pour que le prestigieux appareil contemporain desserve enfin le sommet en lui-même à près de 3 800 mètres d'altitude. L’appareil, de renommée internationale, constitue aujoud'hui un passage obligé pour les touristes de la vallée.

En hiver, la station est connue pour ses nombreux itinéraires hors-pistes, dont le célèbre circuit de la vallée Blanche. Le ski de piste se pratique quant à lui sur plusieurs domaines distincts de taille moyenne : Brévent-Flégère qui domine le centre-ville, les Grands Montets au niveau du village d'Argentière, et Balme, situé en bout de vallée.

Si la plupart des sites touristiques importants sont aujourd’hui gérés par la Compagnie du Mont-Blanc (CMB), il demeure toujours quelques remontées mécaniques tenues par des exploitants indépendants. La plus intéressante d’entre elles reste certainement le télésiège du Glacier des Bossons, qui conduit les touristes et randonneurs au pied du glacier du même nom. Un appareil construit à l'initiative du champion de ski James Couttet et dont l'ancien domaine skiable a accueilli les Championnats du Monde de Ski alpin. Un si pittoresque doyen des télésièges biplaces Poma qui méritait bien, de par sa riche histoire, un reportage complet !


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Vue sur Chamonix et le massif du Mont-Blanc depuis le versant de La Flégère. De gauche à droite : l'aiguille du Midi,
le mont Blanc, le dôme et l'aiguille du Goûter et, en contrebas, le glacier des Bossons. (CC-BY-SA Simo Räsänen)


Sommaire

- Les Bossons : histoire d'un glacier et d'un hameau
- Le télésiège de James Couttet
- Le domaine des Championnats du Monde de ski alpin 1962
- La gare aval du télésiège
- Une ligne pittoresque
- Les points d'intérêt à l'arrivée du télésiège
- Un patrimoine !





Les Bossons : histoire d’un glacier et d'un hameau

Le glacier des Bossons : première attraction de la vallée

Le télésiège du Glacier des Bossons est situé à quelque deux kilomètres en aval de la ville et permet, comme l’indique son nom, de partir à la découverte du magistral glacier des Bossons. Point de mire de la vallée de Chamonix, cette imposante cascade de glace - la plus longue d’Europe - prend naissance sur le versant nord-ouest du mont Blanc entre les roches Rouges (4 364 m) et le dôme du Goûter (4 304 m) et s’épanche en direction de la vallée sur 7,8 km. Malgré son retrait, il reste le glacier qui dispose de la langue terminale la plus basse des Alpes.

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Schéma de situation du télésiège du Glacier des Bossons.


Monumental, majestueux, un brin mystérieux, le glacier des Bossons attire l’œil du montagnard comme du visiteur. On ne manque pas de noter le contraste saisissant entre les vertes forêts qui le bordent directement et la blancheur de sa glace pure. Déjà, au XIXe siècle, les premiers touristes venus découvrir les beautés du massif du Mont-Blanc s’attardaient sur la terrasse panoramique du chalet-buvette construit sur son flanc pour admirer au plus près ce géant de glace. Sa langue terminale descendait alors très bas et l’attraction principale de la vallée était de réaliser la traversée entre ce chalet-buvette, côté montagne de la Côte, et celui du Cerro, sur l’autre rive. La première grotte de glace fut creusée dans le glacier des Bossons vers 1865, soit bien avant celle de la Mer de Glace. Implantée à proximité du chalet-buvette, la grotte était retaillée chaque été. Son exploitation fut interrompue durant la période des deux Guerres mondiales, mais perdura, desservie par le télésiège, jusqu’en 1994.


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Outre le tracé du premier téléférique de l'Aiguille du Midi, la carte Vallot établie au début siècle précédent
mentionne la grotte des Bossons ainsi que la traversée du chalet du Glacier à celui du Cerro.

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La grotte du glacier des Bossons. (Auguste Couttet)

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Vue sur le chalet-buvette depuis l'intérieur de la grotte. (DR, coll. Laurent Berne)

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La terrasse du chalet-buvette du glacier et la grotte en arrière plan. (Auguste Couttet, coll. Laurent Berne)


Le hameau des bossons

Au bas du glacier et bien qu’à l’écart de la ville, le hameau des Bossons demeure également un site important de l’histoire de la vallée. C’est d’ici que Jacques Balmat et le Docteur Paccard partirent, en 1786, pour réaliser la première ascension du mont Blanc. C’est également là qu'a été construit, en 1923, le tremplin olympique du Mont, sur lequel se courirent l’année d’après les épreuves de saut des premiers Jeux olympiques d’hiver.

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Le tremplin du Mont durant les Jeux olympiques de 1924. (Auguste Couttet, coll. Laurent Berne)




Le télésiège de James Couttet

James Couttet : des trophés au télésiège

Les Bossons sont également le village de naissance du champion James Couttet. James naquit en 1921 de parents agriculteurs. Les hivers, les gamins du hameau se retrouvaient sur les champs enneigés des fermes et s'amusaient à dévaler les pentes sur de rudimentaires planches de bois. Son frère l'initia rapidement au saut à ski sur le tremplin olympique. L’adolescent s'avèra très doué et fut convié à suivre les entraînements de l'équipe de France de ski alpin sur le glacier du Tour en 1937. L'année suivante, il devint champion du monde de descente dès l'âge de 16 ans et demi ! James Couttet domina les premières courses de l'après-guerre avec trois victoires à l'Arlberg-Kandahar en 1947, 1948 et 1950 et deux K de diamant. Il entraîna durant 11 ans l'équipe de France et se retira finalement des compétitions en 1955.

Pour autant, James restait très attaché au monde du ski et à sa vallée de Chamonix. Il négocia en 1958 avec quelques propriétaires du hameau des Moussoux pour installer, sur les prairies situées au pied du Brévent, un petit téléski à perches débrayables Duclot système Arnaud. A la fin des années 1950, alors que le ski de piste attirait désormais le grand public, il entreprenait la création d’une remontée mécanique aux Bossons même, le hameau de son enfance, sur les pentes du Mont, là-même où il a fait ses premiers virages. Il faut dire que depuis la fermeture du téléphérique des Glaciers en 1951 (le premier téléphérique de l’aiguille du Midi) et de son mythique domaine skiable sur lequel s'était brillamment illustré James lors du Kandahar 1948, il n’existait plus aucune piste qui permette la pratique du ski alpin sur le versant nord de la vallée, pourtant plus propice à un meilleur enneigement que le versant des aiguilles Rouges, exposé plein sud. Durant la saison estivale, l'appareil permettrait aux estivants de s’approcher sans effort au plus près du glacier et donnerait accès à la grotte.


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James Couttet lors de sa victoire sur la piste des Glaciers en 1948. (DR, Coll. Monchu)


James Couttet se rapprocha de Jean Pomagalski qui lui proposa l’installation d’un télésiège. L'entreprise de l'ingénieur grenoblois souhaitait diversifier son offre en s’ouvrant au marché des télésièges fixes biplaces et proposa au champion chamoniard son nouveau télésiège biplaces, dont cinq exemplaires avaient déjà été mis en service en Amérique du Nord en 1959 notamment à Snow Basin et au Mt Alyeska.

A Chamonix, le chantier de James Couttet, situé en fond de vallée et facilement accessible, était le projet idéal pour la réalisation d’un premier appareil français. Les travaux furent menés tambour battant à compter de la fin de l’été 1960. Ils se déroulèrent parallèlement au chantier du télésiège de la Combe des Juments à La Clusaz, pour lequel Jean Pomagalski avait également remporté le contrat de construction.


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Publicité Poma présentant le futur télésiège. (DR, collection Denis Cardoso)

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La gare aval en construction. (DR, collection Denis Cardoso)

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Le télésiège du Glacier des Bossons durant les premières années d'exploitation. (DR, coll. Laurent Berne)

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Le télésiège au pied de la majestueuse aiguille du Midi. (DR, coll. Laurent Berne)

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Plaquette publicitaire pour l'exploitation estivale du télésiège. (DR, coll. Denis Cardoso)


La première série de télésièges biplaces Poma livrés en France

Le télésiège du Glacier des Bossons était initialement équipé d'une gare motrice-tension, de pylônes tubulaires, de balanciers standardisés et de sièges "carrés" qui furent reconduits quasiment à l'identique sur des appareils livrés par le constructeur isérois durant plusieurs années.

Pour autant, ce télésiège s'est distingué des autres durant de nombreuses années par la casquette de couleur vive (rouge, jaune ou bleue) équipant ses sièges. Cet élément prototype produit sur mesure par Sigma Plastique, alors sous-traitant de Poma ne fut reconduit sur aucun autre appareil. Non-présents initialement, ces casquettes colorées sont cependant rajoutées rapidement et constituent, aujourd'hui encore, la signature visuelle du télésiège du Glacier des Bossons. Notons que, par la même occasion, le téléporté testa également durant quelques temps, quelques sièges à bulle relevable (également Sigma) avec jupe en verre et polyester et cockpit en plexiglas.


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Première année d'exploitation pour le télésiège. Le bâtiment n'est pas encore construit.
Notons que la vue est un photo-montage : la vue est inversée et le siège à bulle a été rajouté par Poma (DR, coll. Laurent Berne)

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Un siège carré à casquette bleue au départ de la gare aval dans les années 1980. (DR, coll. Monchu)

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Le télésiège étrenne, pour essais, quelques premiers modèles de siège à bulle Sigma. (DR, coll. Denis Cardoso)

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Publicité Poma montrant la fabrication d'une gare de télésiège dans les nouveaux ateliers de Fontaine. (DR, coll. Laurent Berne)


Après l’installation de ce télésiège, le créatif James Couttet poursuivit quant à lui son investissement en matière d’aménagement de remontées mécaniques. Avec son ami Denis Creissels, ingénieur, concepteur de solutions de transport par câble, ils imaginèrent un téléphérique sous-marin qu’ils baptisèrent « Téléscaphe ». Le projet trouva sa concrétisation dans la calanque de Callelongue, à proximité de Marseille où, dès 1967, six cabines panoramiques étanches emmenaient les touristes sous l’eau pour trajet de 500 mètres. Mais eu égard aux coûts d’exploitation et d’entretien élevés, le « téléphérique sous-marin » dut fermer ses portes dès 1968 (plus d'informations sur le Téléscaphe ici). James Couttet choisit alors de se consacrer entièrement à la vie de son télésiège aux Bossons.

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La famille Couttet et le télésiège du Glacier des Bossons. (DR)


Le domaine des Championnats du Monde de ski alpin 1962

La piste du Mont

Chamonix organisa en 1962 les Championnat du Monde de ski alpin et James Couttet en était le Directeur général des épreuves. Lorsqu'il conçut l'aménagement des Bossons, James avait d'ailleurs imaginé d'y organiser plusieurs épreuves de slalom. Il fit tracer le long du télésiège la piste du Mont, un parcours de 1 200 mètres de longueur qui se distinguait par sa pente atteignant 75 % dans le mur de départ.

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L'affiche des Championnats du Monde de ski alpin 1962. (DR, coll. Monchu)

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La piste du Mont enneigée : on peut apercevoir la banderole qui marque l'arrivée de la piste. (DR, coll. Monchu)

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La piste reçut d’abord, le 11 février, le slalom spécial dames, remporté par l’Autrichienne Marianne Jahn, qui domina, chez les femmes, la compétition. Elle rafla également, le 14 février, la victoire du slalom géant à une toute jeune espoir du ski féminin français : Marielle Goitschel, de Val-d'Isère, qui avait pourtant remporté la première manche.



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Marianne Jahn, vainqueur du slalom spécial et géant chez les Dames, et la déception de Marielle Goitschel. (DR, coll. Laurent Berne)


Entre temps, les Bossons accueillirent le 12 février, l’épreuve du slalom Messieurs. La piste du Mont fut préparée sur 562 mètres de longueur pour 202 mètres de dénivelée. 74 portes étaient à passer pour la première manche et 69 pour la deuxième. En pleine tempête, sous une température glaciale de -10°, le Chamoniard Charles Bozon s’élança devant son public et remporta l’épreuve avec un chronomètre à 2 min 21 s 67. La victoire de l’enfant du pays achèva de parfaire la réputation du domaine de ski alpin des Bossons.

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Charles Bozon gagne le slalom des Championnats du Monde 1962. L’événement fait la une de Paris Match. (DR, coll. Laurent Berne)

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Publicité de 1969 pour le domaine skiable. (Coll. Monchu)

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Au départ du télésiège dans les années 1960. (DR, coll. Laurent Berne)

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La piste et le tremplin dans les années 1960. (DR, coll. D. Cardoso)


La vie du domaine skiable des Bossons

Outre la piste du Mont, le chemin carrossable desservant la gare amont fut lui aussi aménagé et transformé, l’hiver venu, en piste bleue à vocation plus familiale. Le télésiège desservait également le tremplin olympique, toujours utilisé pour les entraînements et les compétitions. L’exploitation du domaine se poursuivit bon gré mal gré au fil des saisons hivernales plus ou moins enneigées. En 1980, la société d’exploitation des Bossons commanda même un nouveau téléski à Poma. L’appareil, d’une longueur développée de 500 mètres desservait la vaste prairie en pente douce au pied du tremplin, idéale pour s’initier à la pratique du ski. Le télésiège bénéficia également de quelques aménagements et ses pylônes reçurent des potences de décablage.

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Plan des pistes du domaine des Bossons dans les années 1980. Notons que contrairement à ce que peut laisser
croire le plan, les deux téléskis des Pélerins ne sont pas situés au niveau du domaine des Bossons. (coll. Monchu)

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Publicité pour le domaine des Bossons dans les années 1980 vantant le nouvel appareil pour débutants. (Coll. D. Cardoso)

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Le téléski commandé à Poma dans les années 1980 permet au public débutant
de venir s'initier au ski sur le domaine des Bossons. (DR, Coll. D. Cardoso)

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La piste du Mont dans les années 1980. Des potences de décablage ont été rajoutées sur les pylônes. (DR, Coll. D. Cardoso)


Le domaine tout entier fut requalifié. Les pistes bénéficièrent d’un traitement au sol, des végétaux furent plantés sur les abords pour permettre une conservation optimale de la neige et un réseau d’enneigeurs fut mis en place. La piste des Championnats du Monde reçut la couleur noire et une variante de la piste bleue reçut pour sa part la couleur rouge. En 1991, on installa même l’éclairage pour la pratique du ski nocturne et, 3 ans plus tard, le télésiège fut rénové en profondeur : on remplace à cette occasion la gare aval et les sièges.


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Plan des pistes du domaine des Bossons dans les années 1990. (Google/CNES/SpotImage)

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Utilisation du télésiège pour la desserte du tremplin olympique dans les années 1990.
On note que la végétation repousse sur le côté de la piste du Mont. (DR, coll. D. Cardoso)


James Couttet décèda en 1997, mais le télésiège qu’il avait créé restait exploité par la famille. La société dut cependant faire face à quelques aléas. En février 1999, une avalanche détruisit la partie supérieure du téléski. On s’aperçut par ailleurs que l’eau du réseau d’enneigeurs, issue du torrent des Bossons formé au bas du glacier, était corrosive et mettait à mal le matériel qui devait subir régulièrement d’importantes réparations. Par ailleurs, le télésiège devait également passer une nécessaire, mais coûteuse grande inspection. Eu égard aux dépenses à engager, la petite société familiale dut finalement se déclarer en faillite.

L’appareil fut cependant racheté par la commune de Chamonix en 2007 qui fit réaliser l'année suivante la grande inspection du téléporté. L’exploitation du télésiège est depuis assurée, moyennant une redevance communale, par la Société d'Exploitation Touristique de La Vormaine, une autre petite structure familiale, détenue par la famille chamoniarde Ducroz, qui gère également, depuis 55 ans, le domaine pour débutants situé au bas du secteur de Balme, au niveau du hameau du Tour. L’exploitation hivernale, reste cependant abandonnée.




La gare aval du télésiège

La gare de départ en 1960


Le départ du télésiège est implanté à 1 036 mètres d’altitude en contrebas du glacier des Bossons, à proximité de la raquette du tremplin olympique du Mont, dans une prairie bucolique loin de l’activité touristique grouillante du centre de Chamonix. Un bâtiment situé dans l’alignement du téléporté et sur lequel l’on peut encore lire « Télésiège du Glacier des Bossons et du Mont Blanc », signale l’appareil.


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Le départ du télésiège du Glacier des Bossons, à l'écart du centre-ville.

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« Télésiège du Glacier des Bossons et du Mont Blanc ».


Cette construction, réalisée peu après l'ouverture, abritait initialement le guichet, un bar-restaurant ainsi que la station de départ de 1960, première gare motrice-tension de télésiège produite par Poma.


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La gare de départ d'origine, abritée dans le bâtiment construit au bas de l'appareil. (DR, coll. LB)

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Plan rapproché sur la station de départ de 1960. (DR, SET La Vormaine)


La particularité de cette station était de reposer sur deux rails au sol. Sa structure était solidaire d’un contrepoids en béton suspendu en arrière à un pylône poussard destiné à assurer la tension du câble. Ainsi, en fonction de la charge, la gare pouvait se déplacer sur son chemin de roulement. Elle disposait de deux moteurs asynchrones. Le premier moteur à 1500 t/min et servait à la marche hiver (2,5 m/s) et le second à 730 t/min était dédié à la vitesse piétons (1,25 m/s). Cette gare prototype se distinguait par ses deux étages de réduction, le dernier étant réalisé par une couronne dentée solidaire de la poulie motrice. Ce système sera rapidement abandonné sur les télésièges Poma produits par la suite au profit d'un unique réducteur animant la poulie en son centre.

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La station Poma motrice-tension de 1960. On remarque à l'arrière le pylône poussard supportant le contrepoids en béton. (DR, SET La Vormaine)

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Gros plan sur la station Poma motrice-tension de 1960. (DR, coll. Laurent Berne)


1994 : installation de la gare Delta

En 1994, cette station de départ vieillissante a été remplacée par une gare Poma Delta HEA 260, implantée plus en amont, juste sur l’avant du bâtiment. Cet ensemble actuel provient du télésiège des Colosses, à La Plagne, un appareil déposé et remplacé en 1991 par un télésiège débrayable. A cette occasion, un chalet en bois dédié a été construit pour héberger le guichet et le poste de conduite. La maîtrise d’œuvre de ces travaux a été assurée par le cabinet Denis Creissels SA.

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La station de départ est désormais implantée en amont du bâtiment.

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La gare et la ligne.

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La station actuelle est une Poma Delta HEA 260 récupérée à La Plagne.

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La station Delta devant le bâtiment.

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La station Delta côté embarquement.

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Le chalet de commandes et du guichet a été implanté juste derrière la gare.

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Gros plan sur la gare, vue de derrière.

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Gros plan sur l'avant de la gare Delta.

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Vue sur l'avant de la gare.

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La gare et son chalet, côté sud-ouest.

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Le fleurissement réalisé par l'exploitant rend l'endroit très accueillant.

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La gare est bien entretenue et a bénéficié d'une remise en peinture.


Visite technique de la station Delta

La gare Delta reste, comme l’ancienne, de type motrice-tension. La tension du câble est réalisée par deux vérins hydrauliques autorisant une course de 1,5 mètre. Ceux-ci sont situés de part et d’autre du corps central qui repose sur deux rails de roulement latéraux. La pression du circuit est gérée par une centrale Volvo située dans l’espace technique de gare. Pour rattraper l’allongement du câble, lorsque le vérin arrive en bout de course, quatre positions permettent de reculer le corps central.


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Le chariot central et un des deux vérins de tension Volvo.

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Chemin de roulement du corps central.

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Tension côté droit.

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Le vérin se prolonge d'une pièce autorisant par 4 fois le recul de la partie motrice pour récupérer l’allongement du câble.

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Gros plan sur le piston gauche.

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La centrale Volvo gérant la pression du circuit hydraulique de tension.


La gare Delta conserve un entraînement avec deux moteurs asynchrones montés en série (de marque CEM) rebobinés en 1994. Le moteur grande vitesse développe 132 kW à 1 500 t/min. Le moteur petite vitesse est à cage et développe pour sa part 64,5 kW à 730 t/min. L’ensemble est accouplé, par le biais de six courroies, à un réducteur Hansen situé en dessous. Les vitesses d’exploitation demeurent identiques à celles de la précédente station mais, l’appareil n’étant ouvert que l’été, il reste habituellement exploité en mode piétons (petite vitesse) à 1,25 m/s.

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Le local de l'entraînement : vue sur le moteur CEM de 132 kW et, en retrait, le moteur thermique.

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Schéma de l'entraînement.

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Les deux moteurs montés en long, avec en bout, les freins et la transmission par courroie au réducteur implanté en dessous.

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Gros plan sur le moteur CEM à cage de 64,5 kW.

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La transmission par courroies.

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Les courroies en entrée de réducteur.

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Entre les courroies et le réducteur : le système de cliquets anti-retour.


Le freinage est réalisé par deux électro-freins de service qui agissent sur un volant situé sur l'arbre rapide en sortie de moteur. Un frein d'urgence, alimenté par une centrale hydraulique dédiée, agit pour sa part sur une piste en périphérie de la poulie motrice.

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Les deux électro-freins sur le volant en sortie de l'arbre rapide.

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Le frein hydraulique d'urgence pris sur une piste sur la poulie motrice.

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La centrale hydraulique du frein d'urgence.


La marche de secours est assurée par un moteur thermique Deutz de 66 ch relié par cardans à un premier étage de réduction dédié. De là, le conducteur engage manuellement la transmission en entrée du réducteur principal via un accouplement à plots comprimés.

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Vue d'ensemble sur la marche de secours : le moteur, son arbre de transmission et, en jaune, le réducteur dédié.

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Gros plan sur le moteur thermique de secours.

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Transmission par cardans.

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L'accouplement à plots comprimés, en entrée du réducteur principal.

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Poulie motrice et galets tachymètre.

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Gros plan sur le galet tachymètre.


Le local des commandes et de la puissance

Les commandes et la gestion de la puissance, situées dans le chalet en bois qui jouxte la station Delta, sont regroupées dans trois armoires installées par la SEMER. Le pilotage de la logique se fait via une centrale Siemens. Les défauts de la ligne de sécurité sont quant à eux gérés par un coffret EGVA DRVA Dual.


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Gros plan sur le chalet de commandes.

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Les trois armoires puissances et commande installées par la SEMER.

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Le coffret de la ligne de sécurité EGVA DRVA Dual et les commandes principales.

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Les principaux indicateurs et la centrale Siemens.

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A l’intérieur de l'armoire : les disjoncteurs et la logique Siemens.

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Le tableau des commandes de maintenance.

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La gestion de la puissance avec les boîtiers d'isolement et de régulation SEMER.



Une ligne pittoresque

Caractéristiques et évolutions

Le tracé du télésiège du Glacier des Bossons s'étend sur 1 103 mètres suivant la pente. A sa construction en 1960, l'appareil disposait de 13 pylônes tubulaires ; ils sont désormais au nombre de 12 depuis le remplacement de la gare en 1994. Lors de ces travaux, le P1 (2S/4C) en sortie de gare a disparu et le P2 a été remplacé et surélevé. La numérotation reste cependant inchangée, les balanciers 16C intégrés en sortie de la gare Delta étant considérés comme le nouveau P1. Notons que les têtes des P6 et P13, qui subissent des charges importantes, ont également été remplacées.

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Vue du P1 2S/4C supprimé et du P2 d'origine remplacé en 1994. (DR)


La ligne peut se subdiviser en deux partie distinctes : une première, de 1 036 à 1 170 mètres, jusqu'au hameau du Mont, ou était jadis installée une station intermédiaire, et une seconde, au profil de pente plus prononcé, qui conduit jusqu'au chalet du Glacier des Bossons à 1 405 mètres d'altitude.

A la vitesse de 1,25 m/s les passagers peuvent prendre le temps de profiter de tout le pittoresque du voyage : l'on survole quelques pâturages où paissent tranquillement des vaches, quelques branches se laissent effleurer des pieds, tandis qu'un peu plus haut l'on passe à proximité de plusieurs chalets ou encore au dessus de jardins potagers.


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Vue aérienne du tracé du télésiège. (© Géoportail)

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Profil en long actuel du télésiège du Glacier des Bossons.


Les sièges actuels de la ligne sont des Poma biplaces arceau de rénovation mis en place en 2014. Ils remplacent les modèles Goutte d'Eau installés lors de la rénovation de 1994 en remplacement des sièges carrés d'origine. Initialement au nombre de 88, ils sont désormais 80 depuis la grande inspection de 2008, autorisant un débit en mode piétons de 327 personnes par heure parfaitement adapté à la fréquentation estivale du télésiège.

D'aucuns regrettent que les sièges actuels ne reprennent pas les emblématiques capotes de couleur des véhicules précédents qui rendaient cet appareil si particulier. Pour en conserver la mémoire, j'ai donc choisi de vous présenter la ligne en conservant les photos montrant les anciens sièges goutte d'eau capotés.


De la gare de départ au hameau du Mont

La partie basse de la ligne longe la raquette d'arrivée du tremplin qui sert de parking du télésiège en période estivale, puis traverse l'ancienne piste des championnats du Monde. La pente reste jusque-là peu prononcée mais s'accentue à partir du P4, où le siège évolue dans une trouée entre les arbres.

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L'embarquement.

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Le conducteur assiste les passagers.

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Portée station Delta - P2.

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Le P2 remplacé en 1994, situé au niveau du parking, au bas du tremplin.

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Le P3.

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Portée P3-P4 et traversée de l'ancienne piste des championnats du Monde.

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La pente s'accentue au passage du P4.

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Le P5. La ligne évolue dans une trouée dans un bois.

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Survol d'une habitation du hameau du Mont au niveau du P6. On remarque la tête remplacée.

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La pente s’amoindrit.

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Les prairies au relief doux du hameau du Mont au niveau du P7.


L'ancienne station intermédiaire
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En milieu de tracé, la ligne survole les prairies au relief doux et quelques propriétés du hameau du Mont. Au bout de ce replat, au P8, le siège passe au plus près du sol, au niveau d'une ancienne aire de débarquement. Cette station intermédiaire, de nos jours inusitée, permettait aux skieurs de n'emprunter que la partie basse de la piste du Mont et, ainsi, d'éviter tout le tracé supérieur à la pente nettement plus prononcée. L'arrêt assurait également la desserte du tremplin olympique, situé légèrement en contrebas à quelque 150 mètres.

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Portée P7-P8.

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Au niveau du P8 la ligne passe au plus près du sol.

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Arrivée au niveau de l'ancienne station intermédiaire.

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Le P8 et l'ancienne et rustique cabane du personnel.

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Vue d'ensemble de l'ancienne aire de débarquement au niveau du P9.


L'attaque finale

Le balancier 16C du P9 impulse à la ligne une inclinaison importante qu'elle conservera jusqu'en station amont. La pente maximum atteint dans cette section 74 %. Le tracé évolue tout d'abord au milieu des arbres puis traverse à nouveau l'ancienne piste des Championnats du Monde 1962 au niveau du P12.

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Le balancier 16C du P9 impulse une nouvelle inclinaison à la ligne.

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Dans la potée P9-P10, la pente atteint 74%.

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Le P11.

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Le P12, au niveau de l'ancienne piste des Championnats du Monde.

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Portée P12-P13.

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Le P13 et sa tête remplacée, au niveau de la station amont.


La station amont

La station amont est située en pleine pente, sur une estacade en bois qui domine de 400 mètres les habitations du village des Bossons. L'ensemble est surplombé par le chalet-buvette du glacier, qui se laisse entrevoir entre les arbres, 20 mètres plus en hauteur.

Le dernier pylône, le P13, permet à la ligne de retrouver l'horizontalité sur 15 mètres au niveau de la plateforme où descendent et montent les passagers. Au bout de l'estacade, une poulie fixe montée sur une structure métallique assure le renvoi du câble. Le manque de place en retrait a obligé les concepteurs de l'époque à décaisser le terrain et à bâtir un mur de soutènement conséquent.


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Descente à gauche, embarquement à droite.

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Le renvoi fixe est implanté dans un décaissement.

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Au-dessus du mur de soutènement, le chalet-buvette du glacier se laisse entrevoir.

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Vue sur la station amont.

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Comme en station aval, le personnel assiste les clients pour embarquer ou débarquer.

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La station amont domine de 400 mètres le village des Bossons.



Les points d'intérêt à l'arrivée du télésiège

Le chalet du Glacier des Bossons

A l'arrivée du télésiège, la plupart des estivants rejoignent le chalet-buvette du Glacier des Bossons. L'endroit est situé à quelques pas de la gare, accessible via un large sentier aménagé. A 1 425 mètres d'altitude, sa terrasse panoramique joliment fleurie domine la gorge terminale formée par le glacier. Elle permet de profiter d'une belle vue sur la chute du glacier des Bossons et ses séracs inférieurs, avec en toile de fond la majestueuse aiguille du Midi.

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Arrivée à la terrasse, très fleurie, du chalet du Glacier des Bossons.

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Le chalet du Glacier des Bossons.

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La terrasse domine la gorge creusée par le glacier.

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La vue sur la chute du glacier depuis la terrasse.

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Gros plan sur la langue terminale et l'aiguille du Midi.

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Vue sur la gorge au bas du glacier, en direction du centre-ville de Chamonix.


Le chalet propose une rétrospective de divers événements qui se sont déroulés au niveau du glacier. On y découvre un train atterrissage rendu en 1987 par le glacier, issu du Malabar Princess, l'avion d'Air India qui s'écrasa en 1950 dans le massif du Mont-Blanc. En outre, un sentier thématique bordé de panneaux relate l'histoire du glacier, sa formation, son évolution...

On y apprend que son mouvement est, au demeurant, plutôt remuant puisque, indépendamment des tendances climatiques actuelles, le glacier a connu sur ces 50 dernières années plusieurs phases d'avancée. On peut se prendre à rêver du creusement d'une nouvelle grotte dans le futur, mais, malheureusement, l'évolution de ces dernières années montre plutôt une tendance au recul importante (pour l'anecdote, il y a 150 ans, le glacier descendait jusque dans la vallée et menaçait même de couper la route !).


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Le train avant de l'avion Malabar Princess rejeté par le glacier.

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Un sentier thématique relate l'historique du glacier.

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Panneau relatant l'évolution du Glacier de 1942 à 1962.

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Vue sur le glacier depuis le point de vue du sentier.

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Gros plan sur l'aiguille du Midi.


Les sentiers de randonnée

L'arrivée du télésiège est également le point de départ de sentiers balisés de niveaux variés dont les destinations s'étagent tout au long de la montagne de la Côte.

Les promeneurs peuvent rejoindre le Chalet des Pyramides (1 895 mètres d'altitude), situé 475 mètres plus en hauteur, à 1h30 de marche. Cette buvette accrochée à la paroi offre une vue splendide sur la langue terminale du glacier au plus près des séracs. Deux sentiers aménagés évoluant à l'ombre des arbres permettent également de rejoindre, sans trop d'effort, le village des Bossons et la gare aval du télésiège.

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Les différentes possibilités de randonnées au départ du télésiège.

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Direction le chalet des Pyramides.

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Le chalet des Pyramides offre un beau point de vue sur Chamonix. (CC-by-sa-nd B. Djajasasmita)

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Les séracs du glacier depuis les Pyramides. (CC-by-sa Christian)


Les marcheurs confirmés effectuent, quant à eux, une des grandes classiques des randonnées du massif du Mont-Blanc jusqu'à la Jonction (4 heures de marche, 2 590 mètres d'altitude). L'endroit est situé en limite de la montagne de la Côte aux portes de l’environnement glaciaire de haute-montagne et offre des vues grandioses sur le massif et la vallée. Le sentier passe, par ailleurs, à côté du Gîte à Balmat (2 530 mètres d'altitude), un imposant rocher baptisé ainsi à la suite du bivouac effectué en ce lieu par Jacques Balmat et le Dr Paccard lors de la première ascension du mont Blanc.

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Vue sur le dôme et l'aiguille du Goûter depuis La Jonction. (CC-by-sa Christian)



Un patrimoine !

Créé par un champion chamoniard de renom, James Couttet, pour les Championnats du Monde de Ski alpin de 1962 qui ont vu la victoire en slalom de l’enfant du pays Charles Bozon, le télésiège du Glacier des Bossons fait partie de la toute première salve de télésièges biplaces construits par Poma en France. Un véritable patrimoine !

Bien sûr, sa gare de départ fut remplacée en 1994 et certains regrettent nostalgiquement que les capotes de protections colorées n'aient pas été reconduites lors du remplacement des sièges en 2014, mais l’appareil conservait tout le charme de ces vieilles remontées mécaniques « à taille humaine ».

Cet engin, qui a longtemps détenu le titre de plus vieux télésiège de France en exploitation va cependant tirer sa révérence en 2023, remplacé par un nouveau télésiège.

Laurent Berne


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L'atmosphère champêtre du site du télésiège tranche de celle du centre-ville.


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James Couttet au pied de son télésiège dans les années 1990. (DR, coll. Laurent Berne)


Récapitulatif des caractéristiques du télésiège


  • Nom de l'installation : Glacier des Bossons
  • Type : TSF - télésiège fixe
  • Constructeur : Poma
  • Année de construction : 1960
  • Année de rénovation : 1994 (remplacement de la gare Poma M-T de 1960 par une gare Poma Delta, suppression du P1, remplacement du P2, rénovation P6 et P13)
  • Propriétaire : depuis 2007 : Commune de Chamonix-Mont-Blanc - Société du Télésiège du Glacier des Bossons en 1960
  • Exploitant : Société d'Exploitation Touristique de La Vormaine, depuis 2008
  • Exploitation : estivale


  • Altitude aval : 1 036 mètres
  • Altitude amont : 1 405 mètres
  • Dénivelée : 369 mètres
  • Longueur suivant la pente : 1 103 mètres
  • Pente maximale : 74 %
  • Pente moyenne : 35 %
  • Nombre de pylônes : 12 (13 avant suppression du P1 en 1994)
  • Diamètre du câble : 28,5 mm
  • Largeur de voie : 3,20 m
  • Sens de rotation : antihoraire


  • Type de station aval : motrice-tension
  • Modèle de station aval : Poma Delta HEA 260 (depuis 1994)
  • Motorisation principale : 2 moteurs électriques asynchrones CEM de 132 kW (grande vitesse - GV) et 64,5 kW à cage (petite vitesse - PV)
  • Puissance à régime établi : 95,8 kW
  • Moteur de secours : moteur thermique Volvo de 66 ch
  • Tension du câble : dynamique, via 2 vérins hydrauliques à 10 000 DaN, course de 1,5 m


  • Véhicules : sièges LP arceaux de rénovation depuis 2014
  • Capacité : 2 places assises
  • Attache : pince fixe Poma Mono 2100
  • Nombre de véhicules : 80 (88 avant la grande inspection de 2008)


  • Vitesse d'exploitation : 1,25 m/s en PV ( 2,5 m/s possible en GV)
  • Débit effectif maximal actuel : 327 p/h en PV (654 p/h en GV ; 720 initialement avec 88 sièges)
  • Temps de trajet : 14 min 44 en PV (7 min 9 possible en GV)


Informations pratiques

-Site internet de l'exploitant du télésiège du Glacier des Bossons : www.lavormaine.com
-Ouverture du télésiège : de mi-juin à mi-septembre
-Accès : route N205 - E25 (route principale de la vallée), sortie
Les Bossons - Glacier des Bossons, puis route des Tissières. Arrêt de Chamonix Bus à 100 mètres et gare SNCF des Bossons à 700 mètres.


Mes remerciements
- à la Société d'Exploitation Touristique de La Vormaine, en particulier à Raphaëlle Ducroz et à Pascal, le conducteur, pour leur accueil chaleureux.
- à Monchu et Denis Cardoso pour la mise à disposition de visuels issus de leur collection

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