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 TSF3 de l'Yret

Le Monêtier-les-Bains (Serre Chevalier Vallée)

Skirail

T1 ES
Description rapide :
Le télésiège de l'Yret, construit en 1984, a permis de participer à la création de la liaison entre Villeneuve et le Monêtier-les-Bains. Il donne aussi accès au sommet de Serre Chevalier Vallée et à deux superbes pistes.

Année de construction : 1984

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Auteur de ce reportage : Clément05
Section écrite le 11/03/2016 et mise à jour le 15/03/2016
(Mise en cache le 22/03/2016)

Bonjour, je vous présente un reportage sur le…

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Au sommaire :


  • Serre Chevalier Vallée
  • Le télésiège de l’Yret : entre liaison vers Villeneuve et accès au point culminant de la station
  • Caractéristiques
  • La gare aval
  • La ligne
  • La gare amont
  • Véhicules et pinces
  • Autres vues
  • Conclusion


Serre Chevalier Vallée

La station de Serre Chevalier Vallée est située dans les Hautes-Alpes, à environ 3h30 de route de Marseille et de Lyon.

Implantée dans la vallée de la Guisane, affluent de la Durance prenant sa source au Col du Lautaret, Serre Chevalier Vallée se compose de 3 ensembles de villages et d’une ville : Briançon, Chantemerle, Villeneuve et Le Monêtier-les-Bains. Le domaine s’étend sur 250 kilomètres de pistes tous niveaux. Celles-ci alternent murs en forêt, chemins avec vue imprenable sur la vallée de la Guisane et de la Durance et champs de bosses pour les skieurs les plus expérimentés.
Ces pistes sont desservies par 61 remontées mécaniques allant du tapis roulant à la nouvelle télécabine de Ratier. Le domaine compte d’ailleurs le premier DMC au monde, celui du Pontillas. Les remontées mécaniques de Serre Chevalier Vallée sont composées de 7 tapis et télécordes, de 26 téléskis, de 11 télésièges à pinces fixes, de 10 télésièges à pinces débrayables, de 5 télécabines, d’un DMC et un téléphérique exploité uniquement en été.

L’histoire de Serre Chevalier Vallée a commencé en 1941 avec l’inauguration du premier téléphérique, reprenant le nom du sommet qu’il atteint : le Serre Chevalier. Ensuite, le développement de la liaison avec Villeneuve et des secteurs de l’Aravet, du Prorel et des combes au-dessus de Serre Ratier s’est accéléré jusqu’à l’incendie du téléphérique en 1983. En cette année, la décision est prise d’ouvrir la liaison avec Le Monêtier-les-Bains avec l’installation de plus de 12 remontées mécaniques ! De plus, un nouveau téléphérique est construit sur le tracé de l’ancien. Celui-ci réutilise beaucoup d’éléments du premier appareil. 1983 restera l’une des dates importantes dans la création de Serre Chevalier.
En 1989, le domaine de Briançon est créé avec l’installation de 9 remontées mécaniques dont le fameux télésiège de Puy Chalvin (qui n’a pas fait une saison et qui a été revendu par la suite). Depuis 2004, la station est gérée par la Compagnie Des Alpes (CDA) qui renouvelle progressivement le parc de remontées mécaniques de Serre Chevalier, la plupart des appareils datant des années 80. Le dernier investissement est en date de 2013 avec le remplacement du premier tronçon du téléphérique et de la télécabine de Grand Alpe par la nouvelle télécabine de Ratier.

Le télésiège de l’Yret : entre liaison vers Villeneuve et accès au point culminant de la station

Le télésiège de l’Yret est situé sur le secteur d’altitude du Monêtier-les-Bains.

Mis en service en 1984, il est d’abord au cœur du vaste projet de liaison entre Villeneuve et le Monêtier-les-Bains avec l’installation de sept remontées mécaniques :
- Côté Villeneuve : le DMC du Pontillas ainsi que les télésièges Clot du Lièvre, de Fréjus, de Côte Chevalier et de la Balme.
- Côté Monêtier-les-Bains : les télésièges de la Cucumelle et de l’Yret.

C’est ce dernier qui nous intéresse ici : livré par Skirail, il relie le site du Bachas au Pic de l’Yret, à 2830 m d’altitude. Il constitue donc le nouveau point culminant de Serre Chevalier, détrônant l’arrivée du téléski de l’Eychauda (2659 m). De l’arrivée du télésiège est visible un panorama s’étendant essentiellement vers les Alpes italiennes et du Sud (Mont Viso, Pic de Rochebrune, Mont Chaberton…) et vers les Ecrins (Les Agneaux, Cornes de Clouzis avec son Clocher, Pic de Clouzis…).
Le télésiège possède une particularité technique : le pylône 8 est dit « fusible » car une pièce à la base du fût permet, en cas de grosse coulée de neige, au pylône d’être arraché de son massif en béton sans que ce dernier ne bouge. L’exploitant n’a ainsi pas à reconstruire un massif et peut rouvrir assez rapidement le télésiège au public.

Lors de sa livraison en 1984, cet appareil qui était à l’époque un titan a été très emprunté de par pour la vue au sommet mais aussi pour les deux pistes de qualité qu’il dessert (la rouge de l’Yret et la noire du Col du Vent), en plus de son rôle de liaison vers Villeneuve.

Cependant, l’exposition au vent et aux avalanches de la ligne ainsi que son débit limité (1250 personnes par heure) ont induit une fermeture et une saturation régulière du télésiège. En 1998 est construit le télésiège fixe quadriplaces du Col de l’Eychauda : il permet, de par sa ligne protégée, une liaison plus sûre vers Villeneuve en cas de conditions défavorables sur l’Yret. L’arrivée de ce nouvel appareil fiabilise donc l’accès au télésiège de la Cucumelle tout en augmentant le débit (+ 1200 personnes par heure) et en desservant la facile piste de l’Eychauda. Le télésiège fixe de l’Yret se trouvait ainsi déchargé d’une partie de son rôle d’accès à Villeneuve. Malgré ce nouvel appareil, les skieurs préfèrent souvent l’Yret à l’Eychauda à cause du temps de montée très long et des arrêts fréquents sur l’appareil quadriplaces.

Voici une photo présentant les trois appareils d’altitude du Monêtier-les-Bains :

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Les gares avals des trois télésièges d’altitude de Monêtier-les-Bains : de gauche à droite, nous retrouvons les télésièges de Cibouït, de l’Yret puis de l’Eychauda.

Le télésiège de l’Yret donne donc accès au télésiège de la Cucumelle tout en desservant deux pistes :

- Col du Vent : Piste noire jamais damée, elle descend superbement dans le col du Vent, entre le Pic de l’Yret et la Pointe des Neyzets.
- Yret : Cette piste, composée d’un enchaînement de murs, donne accès soit au télésiège de la Cucumelle, soit à la partie basse de la piste de l’Eychauda.

Situation sur le plan des pistes :

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Vue générale des secteurs de Villeneuve et Monêtier. Plan Atelier Pierre Novat

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Zoom sur les secteurs de la Cucumelle et du col de l’Eychauda. Plan Atelier Pierre Novat

Caractéristiques

- Caractéristiques Administratives

TSF-Télésiège à attache fixes : YRET
Exploitant : SCV Domaine Skiable
Constructeur : Skirail
Année de construction : 1984

- Caractéristiques d’Exploitation

Saison d'exploitation : Hiver
Capacité : 3 personnes
Débit : 1250 personnes/heure
Vitesse d'exploitation : 2,3 m/s
Equipement d’aide à l’embarquement : Aucun

- Caractéristiques Géométriques

Altitude aval : 2140 m
Altitude amont : 2750 m
Dénivelée : 610 m
Longueur développée : 1730 m
Pente maximale : 89 %
Pente moyenne : 38 %
Temps de trajet : 12 min 50 s

- Caractéristiques Techniques

Emplacement tension : Aval
Type de tension : Hydraulique
Emplacement motrice : Aval
Type de motorisation : Asynchrone
Sens de montée : Gauche
Embarquement : Dans le sens de la ligne
Nombre de pylônes : 19
Dispositif d’accouplement : Pinces fixes

La gare aval

La gare aval du télésiège de l’Yret est en charge de la mise en mouvement et de la tension du câble. Celui-ci est mis en route par un moteur électrique accouplé à un réducteur, lui-même relié à la poulie motrice. La tension est obtenue grâce à des vérins hydrauliques. La station de départ est accolée à celle du télésiège de Cibouït, le départ du télésiège de l’Eychauda étant situé à quelques mètres au Sud-Est du départ de l’Yret. Les trois télésièges sont idéalement placés pour être rejoints depuis les télésièges du Bachas et des Lauzières (qui montent depuis le front de neige) : en effet, une piste en pente douce permet de faire le lien entre toutes ces remontées mécaniques. La gare aval intègre aussi un pylône support-compression P1, permettent déjà à la ligne de s’élever.

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Les gares avals en arrivant depuis la piste bleue Tétras.

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En approche de la gare aval du télésiège de l’Yret.

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Les gares avals des télésièges de Cibouït et de l’Yret depuis la fin de la piste rouge Cibouït. Au fond, on observe l’arrivée du télésiège du Bachas.

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La gare aval et le premier pylône.

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Zoom sur le départ.

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La gare aval depuis les bornes à forfaits.

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La poulie motrice.

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La zone d’embarquement.

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La gare aval et le premier pylône depuis la ligne.

La ligne

La ligne est composée de 17 pylônes tubulaires. La portée la plus longue mesure 215 m, le survol maximal s’établit à 25 m.
Elle se décompose en trois parties : d’abord elle est plutôt plate dans le vallon entre le col de l’Eychauda et le Pas de l’Âne. Le pylône 9 est au début de la grande montée dans le vallon au Nord-Ouest de la Pointe des Neyzets. Les ouvrages 9, 10 et 11 sont équipés de paravalanches. Le douzième pylône est équipé lui d’un double-pied permettant l’installation d’une passerelle de repos. Le pylône 13 comporte lui une nacelle de sauvetage et tout l’équipement nécessaire à une évacuation du télésiège dans cet endroit délicat. A partir du pylône 15, la ligne se redresse et arrive au niveau du Col du Vent, entre la Pointe des Neyzets et le Pic de l’Yret. Les dernières portées sont peu inclinées et permettent une approche en douceur de l’arrivée.

Caractéristiques de la ligne :
P1 (intégré à la gare aval) : 12C2S/12C
P2 : 12C2S/12C
P3 : 4S/4S
P4 : 4S/4S
P5 : 4S/2S
P6 : 4S4C/2S
P7 : 4S/4S
P8 : 6S/2S2C
P9 : 6S4C/4S4C
P10 : 4S4C/2S2C
P11 : 4S4C/4S4C
P12 : 4S4C/4S4C
P13 : 8S/4S
P14 : 8S/8S
P15 : 8S/8S
P16 : 8S/6S
P17 : 8S/6S
P18 : 8S/8S
P19 : 4S/4S

S : balancier support
C : balancier compression
C-S : galets de compression équipés de galets de support
S-C : galets de support équipés de galets de compression


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Les pylônes 1 et 2 en sortie de gare.

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La première portée.

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Le P3.

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La piste rouge Cibouït à gauche.

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Le P4.

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La montée est douce.

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Le passage au-dessus de la piste rouge de Cibouït, avec la pente qui commence à doucement augmenter.

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La Pointe des Neyzets (2661 m) à gauche.

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Le P6, au bord d’un petit vallon.

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Nous poursuivons notre progression.

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Le haut du 7ème pylône.

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Qui est rapidement suivi du 8ème, qui possède une base de diamètre plus important, à cause de son rôle de fusible.

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La première grande portée.

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Le P9, équipé d’un paravalanche.

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Un petit regard sur cet équipement.

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La ligne s’apprête à franchir la piste bleue du Pas de l’Âne.

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Le P10, sensiblement pareil que le P9.

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Nous sommes dans une zone soumise aux avalanches.

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Le P11, l’inclinaison du câble augmente encore.

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On approche du col du Vent, visible à gauche.

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Le P12, qui donne la pente la plus importante.

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La portée la plus pentue du trace.

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Retour en arrière sur le chemin déjà parcouru.

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Le P13, équipé d’un système de sauvetage.

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Retour sur ce pylône.

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La ligne arrive au col du Vent.

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Le P14, presque sur le col.

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Après avoir franchi le col du Vent, la piste noire du même nom se dévoile sous la ligne ainsi que le col des Neyzets à droite.

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Le passage au-dessus de la piste noire.

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Le P17, avec des antennes relais à gauche.

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Le Pic de l’Yret (2830 m), sommet de Serre Chevalier Vallée est à droite.

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Le P18, l’arrivée est toute proche.

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La dernière portée avec le début de la piste noire du Col du Vent à gauche.

La gare amont

La gare amont est la station retour de l’appareil. Elle est composée d’une poulie retour fixe et de galets support pour remettre à l’horizontale qui constituent le P19. La station d’arrivée est située au point culminant du domaine skiable de Serre Chevalier Vallée, à 2830 mètres d’altitude.

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L’arrivée en gare amont avec le P19.

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La poulie retour avec la zone de débarquement.

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De trois quarts.

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La gare amont en contre-plongée avec le pylône 19 intégré à la gare.

Véhicules et pinces

Les véhicules sont des sièges classiques de chez Skirail dans les années 80, équipés de lattes en ferraille sur le dossier et d’une assise légèrement rembourré. Ils sont reliés au câble par une pince fixe. Il faut noter sur cet appareil que deux types d’arceaux sont présents, à cause d’une avalanche qui a abimé une partie des sièges dans les années 90.

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Un siège.

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Avec l’autre type d’arceau.

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Une pince fixe.

Autres vues

Voici à présent des vues prises depuis les pistes :

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La fin de la ligne depuis les premiers mètres de la piste noire du Col du Vent.

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La portée entre les pylônes 16 et 17 depuis cette même piste.

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La grande montée sous la pointe des Neyzets depuis la rouge de Cibouït.

Conclusion

Le télésiège de l’Yret permet d’accéder au point culminant du domaine skiable. Il est cependant un peu dépassé par son confort limité, le temps de montée qui peut paraître long et l’exposition de la ligne au vent et aux avalanches engendrant une fermeture parfois récurrente. Aucun projet de remplacement n’existe pour le moment.

Texte & bannière : Clément05
Photos : Clément05 (le 01 Janvier 2015)

A bientôt.



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