Voici un reportage sur le télésiège 3 places de la « Croix »
(bannière de Valmo*)
La station : présentation
Chamrousse est une station iséroise située dans le massif de Belledonne. Elle s’étale de 1400 m à 2250 m d’altitude. Elle est très appréciée des Grenoblois, car elle est accessible en 30 minutes, si les routes sont dégagées. Elle forme, avec ses voisines « Les 7 Laux » et « Le Collet d’Allevard » l’une des trois stations de ce massif de Belledonne.
Le ski alpin se pratique sur deux versants : le secteur « Roche Béranger », essentiellement destiné aux skieurs débutants, et le secteur « Recoin », qui attire les skieurs confirmés.
La station : historique
L’histoire de Chamrousse remonte fort loin, bien qu’il s’agisse de la plus récente commune créée en France, puisque son existence administrative remonte à 1989 seulement. Elle fête donc ses 20 ans en 2009… Auparavant, le domaine skiable était situé sur les communes de Saint Martin d’Uriage et de Vaulnavey le haut. Il était alors géré par un Syndicat mixte. En 1989 donc, ces deux communes ont accepté de se séparer d’une partie de leur territoire pour donner naissance à une nouvelle commune : Chamrousse.
Mais l’activité alpine est bien plus lointaine. Le ski alpin pourrait même y être né, si on admet qu’Henri Duhamel aurait, en 1888, descendu les pentes du « Recoin » sur deux planches de bois destinées à devenir, ensuite, des… skis !
Une chose est sûre : le « ski club » de Chamrousse est créé en 1929. En 1947, deux stations sont créées par le Département, l’une à Recoin, l’autre à Roche Béranger, et les premières remontées apparaissent. Il ne reste de cette époque que le téléski de l’Aiguille, datant de 1954, et le TPH de la Croix, construit en 1952… Pour ceux qui veulent en savoir plus, allez voir le numéro hors série du journal communal :
http://www.mairie.chamrousse.com/pdf/2009-..._hors_serie.pdf
En 1989 donc, une nouvelle commune fut créée sous l’impulsion du Département, afin de faciliter l’exploitation du domaine skiable. Mais la gestion du domaine fut ensuite confiée au groupe « Transmontagne », dont on connaît la triste destinée. Ainsi, depuis 2007, la commune de Chamrousse exploite de nouveau le domaine en régie.
L’histoire de Chamrousse ne serait pas complète sans parler des Jeux olympiques de 1968. À vrai dire, deux remontées importantes furent créées à cette occasion (les TSF2 « Gaboureaux » et « Vallons »), mais elles ont disparu en 1992, nous en reparlerons. Surtout, la station gagna sa renommée et sa popularité auprès des Grenoblois.
Les remontées du secteur « Recoin » : historique
Ce secteur est le plus intéressant, car la pente est assez marquée. De plus, il est possible de skier de 2250m à 1400m, et ainsi de cumuler 800m de dénivelée négative. Le télésiège « Croix » est une remontée du secteur Recoin. Voici sa situation générale sur le plan des pistes :
Le rôle stratégique de ce TSF3 ne peut être compris sans connaître les autres remontées présentes et l’histoire de ces remontées.
Les années 1950-1980. C’est également sur le secteur Recoin que se trouve le célèbre téléphérique de « la Croix », construit par l’énigmatique entreprise Neyrpic. On notera que l’arrivée de ce téléphérique, en 1952, révolutionna la station, en donnant un accès direct au sommet de la station : la Croix de Chamrousse.
Puis, toujours sur ce secteur, fut construit à l’occasion des JO de 1968 le TSF2 « Gaboureaux » (année 1964). permettait de rejoindre un téléski, le téléski du « Cadran solaire » de 1962, situé sous le haut de la ligne de l’actuel TSF Croix, et atteignant la Croix. Voici leur tracé approximatif :
Les années 1980-1992. Précisément, un second accès par téléporté fût ouvert, avec 2 télésièges trois places construits par l’entreprise locale Pomagalski en 1981 et 1982 : le télésiège « Grand couloir », et son jumeau, le télésiège de « la Croix ».
Le téléski du Cadran solaire fut démonté assez récemment, au milieu des années 1990, et déplacé pour devenir le Tk « Infernet ». Quant au TSF2 « Gaboureaux », il disparut en 1992, lors de son remplacement par un TSD4 du même nom. En effet, en 1992, furent construits les deux télésièges débrayables « Gaboureaux » et « Amoureux ». Voilà qui nous donne le plan des pistes actuel.
Présentation du télésiège de la « Croix »
Pour en revenir au télésiège de la Croix qui nous occupe, il prend la place d’un téléski, nommé « Cadran solaire », à la ligne plus courte, dont on a déjà relevé l’existence passée.
Ce télésiège n’était pas situé sur le front de neige, mais une centaine de mètres de dénivelée plus haut. Il était accessible depuis le sommet du TSF3 « Grand couloir » (en descendant toutefois une piste noire ou rouge, donc difficile), ou depuis la gare amont TSD Amoureux, ou encore en arrivant du secteur « Casserousse », c’est-à-dire en ayant stationné son véhicule au pied du Tk Casserousse. Le nom de ce télésiège venait, évidemment, de la « Croix de Chamrousse », sommet auquel arrivait la remontée.
Enfin, le démontage du TSF3 Croix a débuté (tout comme celui de son vénérable compère, le TSF3 Grand couloir). Ils doivent tous deux être remplacés durant l’été 2009 par une télécabine 8 places du constructeur Pomagalski. Le démontage du TPH de la Croix suivra dans l’été 2010.
Ce télésiège, bien qu’un peu lent, était une alternative pour rejoindre le sommet des pistes (en empruntant d’abord le TSF3 Grand couloir), alternative très intéressante au téléphérique Croix, au débit ridicule, et à la chaîne des TSD Gaboureaux et Amoureux, souvent surchargée. En période de pointe, il était clairement plus intéressant d’emprunter le TSF3 Croix, au confort rustique, mais avec nettement moins d’attente. D’ailleurs, en basse saison, le TSF3 Croix était souvent fermé la semaine.
De plus, le télésiège de la Croix desservait la quasi-totalité des pistes de la station. En effet, il arrivait à la Croix, donc au point le plus haut du domaine. Hormis les quelques pistes du secteur « Col de Balme », toutes les pistes étaient accessibles depuis son sommet, sans avoir à emprunter une autre remontée, soit près d’une quarantaine ! Il permettait de skier aussi bien sur le domaine Recoin que Roche Béranger, et de rejoindre les zones Casserousse, et Lac Robert. Bref, une remontée clef.
Passons à présent aux caractéristiques de l’appareil.
Caractéristiques administratives
TSF-Télésiège à attache fixe : CROIX
Maître d'ouvrage : Syndicat mixte des communes d’Uriage et Vaulnavey le Haut
Exploitant : Régie des remontées mécaniques de la commune de Chamrousse
Constructeur : POMAGALSKI
Année de construction : 1982
Caractéristiques d'exploitation
Saison d'exploitation : hiver
Capacité : 3 personnes
Débit à la montée : 1350 personnes/heure
Vitesse d'exploitation : 2.3 m/s
Tapis d'embarquement : non
Caractéristiques géométriques
Altitude aval : 1760 m
Altitude amont : 2250 m
Dénivelée : 490 m
Longueur développée : 1530 m
Pente maximale : 80 %
Pente moyenne : 34 %
Temps de trajet : environ 11 minutes.
Caractéristiques techniques
Tension : aval
Type de tension : hydraulique
Motrice : aval
Sens de montée : droite
Embarquement : sens de la ligne
Nb Pylônes : 16
Nb sièges :
Situation précise sur le plan des pistes :
Vues de la gare aval, où se situe la motorisation et où est effectuée la tension du cable
Poulie motrice
Départ de la ligne
Vue de la partie de la ligne située juste après la gare aval, avec le TSF3 Grand couloir en survol et, encore plus haut, le TPH de la Croix
Le panneau d’information
Rustique !
Zone d’embarquement
P1, avec quatre pneus destinés à maintenir la largeur de la voie
P2
P3
P4 (voilà ce que ça donne quand on ne vérifie pas ses photos et qu’on ne double pas ses clichés… mais je n’ai pas mieux !)
P5
P6
P7
P8
P9
La forte montée au niveau du P10
P10 et P11
P12
P13
P14
P15
P16
Détail du P16
Gare amont
Poulie retour
Vue panoramique de l’arrivée, avec survol de la terrasse du restaurant de la Croix
Siège « goutte d’eau » en gare aval
Tension par vérin hydraulique
Vue générale de la ligne depuis la Croix