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TSF3 du Pont des Chèvres
Val Cenis (Haute Maurienne Vanoise)
Montaz Mautino



Description rapide :
Le télésiège du Pont des Chèvres, situé au pied du front de neige débutant de Lanslebourg, assurait autrefois un rôle majeur en tant qu'appareil principal du village. Il assure aujourd'hui un rôle tout à fait secondaire tout en remplaçant le télésiège de la Ramasse en cas de fermeture de ce dernier.
Année de construction : 1980
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Le télésiège du Pont des Chèvres, situé au pied du front de neige débutant de Lanslebourg, assurait autrefois un rôle majeur en tant qu'appareil principal du village. Il assure aujourd'hui un rôle tout à fait secondaire tout en remplaçant le télésiège de la Ramasse en cas de fermeture de ce dernier.
Année de construction : 1980

Auteur de ce reportage : valcelouis
Section écrite le 17/04/2014 et mise à jour le 27/05/2019
(Mise en cache le 28/05/2019)
TSF3 du Pont des Chèvres – Val Cenis
Montaz-Mautino – 1980

Montaz-Mautino – 1980

Au sommaire de ce reportage :
1 → Bienvenue à Val Cenis !
2 → Historique
3 → Situation sur le domaine skiable
4 → Infrastructures et ligne
5 → Conclusion
1 → Bienvenue à Val Cenis !
Val Cenis est une station de ski alpin située dans la vallée de Haute-Maurienne en Savoie (73). Ce domaine est constitué à la base de deux villages : Lanslebourg qui est le chef-lieu du canton et Lanslevillard. Ils sont distants d’à peu près 2 kilomètres et au milieu se trouve un hameau qui s’agrandit d’années en années et qui s’appelle Val Cenis les Champs. Depuis 2008, un troisième village, toujours dans la vallée de la Haute-Maurienne mais en dessous de Lanslebourg, s’est attaché au domaine de Val Cenis grâce à une chaîne de remontées mécaniques et de pistes : il s’agit de Termignon-la-Vanoise. Le point culminant du domaine est la Met à 2800 mètres d’altitude et à 2100 mètres se trouve le col du Mont Cenis et son lac, très fréquentés en été grâce à une route, la D1006, qui y monte depuis Lanslebourg.
Côté remontées mécaniques, le domaine dispose de 28 remontées mécaniques desservant 125 kilomètres de pistes.

^^ Découvrez une présentation plus détaillée de la station en cliquant sur le logo ^^
2 → Historique
Vers les années 1950, le premier téléski de la vallée de Haute-Maurienne est construit à Lanslebourg : la Ramasse. Il a permis la pratique du ski alpin sur les pentes du même nom. Il a été rejoint en 1962 par un autre téléski nommé Sablons facilitant l’accès au téléski de la Ramasse. Alors sur des tracés complètements différents, ces deux appareils se complétaient et permettaient de former une chaîne de deux remontées mécaniques menant du village jusque vers les 2000 mètres d’altitude. Pendant ce temps-là, la station de Lanslevillard, voisine de Lanslebourg mais pas encore reliée avec celle-ci, s’est également développée de son côté et a constitué un petit domaine skiable permettant d’atteindre les 2800 mètres d’altitude ! En 1978, les deux domaines sont reliés par la construction de pas moins de cinq remontées mécaniques. Parmi ces cinq remontées mécaniques, un nouveau téléski de la Ramasse est construit à la place de l’ancien du même nom sur un tracé quasi-identique. A la veille de 1980, le domaine skiable est alors presque neuf : subsiste encore le téléski des Sablons, datant de 1962, et assumant le rôle d’unique appareil partant du front de neige de Lanslebourg pour aller dans le domaine skiable. Face à sa vieillesse par-rapport aux autres appareils du domaine et à son débit trop juste pour assumer un tel rôle, le premier télésiège partant du front de neige est construit durant l’été 1980 : le télésiège du Pont des Chèvres est alors né. Ce dernier remplace alors en lieu et en place sur un tracé similaire le téléski des Sablons.
Pour cet appareil très important, la station a opté pour un télésiège triplace de chez Montaz-Mautino. Situé au milieu du front de neige, celui-ci est alors très accessible par toute la clientèle de Lanslebourg. Pendant 23 ans, le télésiège du Pont des Chèvres assurera son rôle d’ascenseur de Lanslebourg. Mais vers les années 2000, à l’heure où le télésiège débrayable devient le standard des stations, le télésiège du Pont des Chèvres ne permet plus d’acheminer sans une longue attente les skieurs vers le téléski de la Ramasse qui, à son tour, sature complètement. En 2003, un nouveau télésiège débrayable 6 places, dénommé Ramasse, est construit et relie le front de neige de Lanslebourg jusqu’à 2000 mètres d’altitude, reprenant complètement les rôles du télésiège du Pont des Chèvres et du téléski de la Ramasse. D’ailleurs, ces derniers restent pendant la première saison d’exploitation du télésiège pour pallier en cas de défaillance du nouvel appareil ; ils sont d’ailleurs supprimés du plan des pistes.
En 2004, le téléski de la Ramasse est bien démonté, mais le télésiège du Pont des Chèvres reste intact et, la saison suivante, il réapparait sur le plan des pistes. Cette situation reste inchangée jusqu’à aujourd’hui.
Actuellement, le télésiège du Pont des Chèvres sert à se rabattre vers Lanslevillard depuis Lanslebourg sans monter à 2000 mètres d’altitude. Il seconde également le télésiège de la Ramasse quand ce dernier est fermé où en panne.
Durant plusieurs été (notamment 2015 et 2016), le télésiège a subi une remise à niveau technique avec notamment une révision de toute la partie électrique mais aussi d’autres organes mécaniques afin de faire durer un peu plus cet appareil suffisant à sa tâche. Avec la construction de l’hôtel luxueux Le Saint-Charles à proximité immédiate de la gare aval, celle-ci a subi un petit lifting avec l’ajout d’une structure en bois au-dessus de celle en acier existante, et la remise en peinture du reste de la gare et du premier pylône de la ligne. Son design est ainsi grandement amélioré.

La gare aval avant son lifting de 2015.
3 → Situation sur le domaine skiable
Ce télésiège démarre sur le front de neige de Lanslebourg entre le téléski des Sablons et les télésièges de la Ramasse et de la Turra.
Il dessert :
- la piste bleue « Madeleine » qui retourne sur le front de neige de Lanslebourg.
- la piste bleue « Alpages » qui permet d’accéder à la piste de l’Escargot et de se diriger vers Lanslevillard.
- la piste rouge « Sablons » qui retourne sur le front de neige de Lanslebourg. Cette piste est parfois réservée aux écoles de ski et aux compétitions.
Et voici la représentation du plan des pistes :

Plan Atelier Pierre Novat.
4 → Infrastructures et ligne
Caractéristiques techniques
Caractéristiques administratives
TSF - Télésiège à pinces fixes : PONT DES CHEVRES
Maître d’œuvre : CETARM 73
Maître d’ouvrage : SIVOM de Val Cenis
Exploitant : SEM du Mont-Cenis (SE2MC)
Installation électrique : SEIREL Automatismes
Constructeur : Montaz-Mautino
Année de construction : 1980
Mise en service : 1 décembre 1980
Caractéristiques d’exploitation
Saison d'exploitation : Hiver
Capacité : 3 personnes
Débit à la montée : 1350 personnes/heure
Débit à la descente : 0 personne/heure
Vitesse d'exploitation : 2,25 m/s
Tapis de positionnement : Non
Caractéristiques géométriques
Altitude gare aval : 1395 m
Altitude gare amont : 1633 m
Dénivelé : 238 m
Longueur développée : 1000 m
Longueur horizontale : 983 m
Pente moyenne : 24,21 %
Pente maximale : 26 %
Temps de trajet : 7 min 24 sec
Caractéristiques techniques
Type de gare aval : Bipode
Emplacement gare motrice : Aval
Type de motorisation : Électrique
Puissance développée : 110 kW
Diamètre de poulie retour : 3900 mm
Emplacement gare de tension : Aval
Type de tension : Hydraulique
Nombre de vérin : 1
Pression nominale : 119 bars
Type de gare amont : Retour-fixe
Diamètre de poulie motrice-tension : 3900 mm
Sens de montée : Gauche
Type d'embarquement : Axe de la ligne
Nombre de pylônes : 10
Type de véhicules : Sièges Arrondis
Dispositif d'accouplement : Pinces fixes MONO-2,3
Nombre de véhicules : 111
Caractéristiques du câble
Fabricant du câble : Trefileurope
Date de pose : 1980
Diamètre du câble : 33,1 mm
Type de câblage : Lang
Composition : 6×19 fils
Résistance à la rupture : 65 700 daN
La gare aval
La gare aval est située sur le front de neige de Lanslebourg. Elle se situe à plusieurs mètres des gares de départ des télésièges Ramasse et Turra, de l’autre côté de la piste de l’Escargot qui n’est autre que la route menant au col du Mont-Cenis en été.
La gare aval effectue la tension du câble mais aussi sa mise en mouvement. Pour accéder à l’embarquement depuis le pont venant de Lanslebourg, il faut contourner la gare par l’arrière puis passer ensuite une borne de contrôle des forfaits. L’embarquement s’effectue dans l’axe de la ligne, et l’ordre de départ est donné par des portillons Poma qui ont succédé au feu bicolore installé à l’origine.
Depuis l’installation d’une nouvelle couverture en bois sur la partie haute de la gare, l’appareil a reçu une marche incendie (marche qui permet de faire tourner l’appareil au plus vite avec quelques sécurités shuntées pour évacuer au plus vite la ligne en cas d’incendie de la gare aval).

De gauche à droite le télésiège de la Turra, le télésiège de la Ramasse, le télésiège du Pont des Chèvres et le téléski des Sablons.

La gare aval vue de face.

La cabane d'exploitation.

La gare aval vue dans son ensemble.

La gare aval vue de derrière.

La gare aval au premier plan et les télésièges Ramasse et Turra au second plan.

La gare aval vue depuis le téléski des Sablons.

Le vérin de tension hydraulique.

L'accès à la zone d'embarquement.

Le portique de présentation et l'accès à l'embarquement via une borne de contrôle des forfaits.

Le tableau des commandes.
La ligne
La ligne comporte 10 pylônes et mesure 1000 mètres de longueur. La montée est très régulière et aucune forte pente ne marque le voyage. La ligne, après avoir survolé l’arrivée de la piste de l’Escargot, longe la piste des Sablons puis s’enfonce dans la forêt pour terminer sur une zone réservée à l’aire d’arrivée du télésiège.
Montaz-Mautino a équipé le télésiège de ses pylônes standards pour les années 1980, avec des fûts montant jusqu’en haut des têtes.
Il est à noter que vers les années 1990, les deux derniers pylônes de la lignes (P9 et P10) ont été endommagés par une tempête. Ceux-ci ont été alors remplacés et ont, par-rapport aux autres, un design différent.
Montaz-Mautino a équipé la ligne de 10 pylônes, dont 6 supports et 2 compressions comme ceci :
P1 : Compression (attaché à la gare aval)
P2 : Support
P3 : Support /Compression
P4 : Support
P5 : Support
P6 : Support
P7 : Support
P8 : Support
P9 : Support
P10 : Support

La gare aval du téléski des Sablons à côté de la première moitié de la ligne.

Le début de la ligne vu depuis la gare aval.

P2 : Support.

Tête du P2.

La gare aval vue du début de la ligne.

P3 : Support / Compression.

Portée P3-P4.

P4 : Support.

Tête du P4.

Portée P4-P5.

P5 : Support.

P6 : Support.

Portée P6-P7.

P7 : Support.

Portée P7-P8.

P8 : Support.

Tête du P8.

Portée P8-P9.

P9 : Support.

Portée P9-P10.

P10 : Support.

Tête du P10.

Avant la gare amont.

Arrivée en gare amont.
La gare amont
La gare amont est située au bord d’une petite clairière réservée à la descente des skieurs venant du télésiège.
La gare n’a aucune autre fonction que d’assurer le retour du câble. Le débarquement est assez sportif du fait de la taille restreinte de la zone prévue et malgré une vitesse peu élevée (2,25 m/s).
La cabane d’exploitation est située immédiatement à côté de la zone de débarquement pour permettre une intervention rapide du conducteur du télésiège en cas de problème.

La gare amont et la zone de débarquement.

La gare amont vue dans son ensemble.

Vue globale de la zone d’implantation de la gare amont.

La piste desservie à l'arrivée du télésiège.
Les véhicules et pinces
Montaz-Mautino a livré des véhicules standards pour un télésiège triplace. Les sièges sont équipés d’arceaux arrondis avec ce design très reconnaissable de la part de Montaz-Mautino et un ensemble dossier et assise en lattes de plastique. Les garde-corps possèdent des reposes-skis en deux branches : une branche pour deux personnes et l’autre branche pour une personne. Ce dernier est relevé facilement grâce à un ressort situé derrière le dossier. Les pinces fixes sont de type MONO-2,3.
Depuis la saison 2017/2018, un dispositif empêchant aux jeunes enfants de glisser sous le garde-corps a été installé sur la place de droite de chaque siège.

Un siège sur le brin descendant vu en ligne.

Une assise.

Une pince sur le brin montant vue depuis les pistes.

Une pince vue de dessous.
Vues depuis les abords du télésiège…
Quelques photos de ce télésiège vu depuis les pistes qu’il dessert.

Le début de la piste des Sablons.

Le début de la piste de la Madeleine.

La ligne sur fond du village de Lanslebourg.

La première partie de la ligne.

Le télésiège s'élevant du front de neige de Lanslebourg.

Lieu de rencontre des pistes Sablons et Madeleine.
5 → Conclusion
Après 23 ans de service comme appareil principal du front de neige de Lanslebourg, le télésiège du Pont des Chèvres a failli disparaitre du paysage à l’été 2004 lorsque son voisin du dessus, le téléski de la Ramasse, a été démonté. Alors que la relève a été prise en 2003 par le grand télésiège de la Ramasse, celui du Pont des Chèvres vit une retraite à l’écart de l’affluence en assurant un rôle secondaire. Cependant, toute son utilité est démontrée lorsque le télésiège de la Ramasse est fermé en cas de mauvaise météo ou en cas de panne. C’est ainsi que cet appareil passe des jours tranquilles depuis une quinzaine d’années avec, à la clé, de nombreuses révisions techniques pour le maintenir à niveau et des améliorations sur son design assez rétro sur le front de neige. Lorsque l’heure du remplacement sonnera, il est important que l’appareil soit remplacé pour jouer ce rôle tranquille mais parfois ô combien important. Une des meilleures solutions reviendrait à le remplacer par un appareil du type télésiège fixe 4 places à faible débit. Pont des Chèvres, un appareil vétuste mais idéal…

Pont des Chèvres, un appareil tranquille au départ de Lanslebourg.
Je tiens à remercier Bovinant pour la mise à disposition de ses clichés ainsi que le personnel d’exploitation du télésiège pour son accueil et sa gentillesse.
Photos : valcelouis et Bovinant
Texte et mise en page : valcelouis
Date des photos : 17 février 2016 et 15 février 2019
© valcelouis – Tous droits réservés
