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TSF4 des Bergers
L'Alpe d'Huez (Alpe d'Huez Grand Domaine Ski)
Poma
Description rapide :
un télésiège reliant le quartier de l'Eclose au front de neige des Bergers.
Année de construction : 1986
Année de fin de service en : 2018
Remplacé par l'appareil suivant :
un télésiège reliant le quartier de l'Eclose au front de neige des Bergers.
Année de construction : 1986
Année de fin de service en : 2018
Remplacé par l'appareil suivant :
Auteur de ce reportage : benj
Section écrite le 04/06/2009 et mise à jour le 11/02/2010
(Mise en cache le 23/08/2013)
L'Alpe d'Huez : présentation et historique
L'Alpe d'Huez est une station de sport d'hiver et d'été répertoriée station climatique, située en Isère, au coeur de l'Oisans. Elle est la station centrale du domaine skiable du massif des Grandes Rousses qui réunit autour d'elle les stations d'Auris-en-Oisans (les Orgières), de Villard-Reculas, d'Oz-en-Oisans (l'Olmet) et de Vaujany.
L'espace de ski de l'Alpe d'Huez s'étend entre le village d'Huez, situé à 1500m d'altitude et le sommet du Pic du Lac Blanc à 3330m d'altitude, soit 1830m de dénivelé qu'il est possible de dévaler d'une traite.
L'Alpe d'Huez s'est installée sur les alpages du village d'Huez-en-Oisans à 1860m d'altitude. Si les premiers skieurs fréquentaient le village depuis 1911, l'Alpe d'Huez a commencé véritablement à se développer à partir de 1935, grâce à la modernisation de la route d'accès à Huez et à la construction de la route entre Huez et son Alpe. L'année suivante, c'est l'électricité qui fit son arrivée à l'Alpe, jusqu'au chalet du Touring Club de France, au lieu-dit "les Jeux", jonction entre les pentes du Signal d'Huez et des Grandes Rousses à 1860m d'altitude. Ces deux événements combinés vont initier le développement de la station en permettant aux pionniers d'acheminer facilement les matériaux nécessaires à l'équipement en hôtels et montes-pentes. Ainsi, lorsque l'Alpe d'Huez est devenue une station de ski en 1936, elle comptait 3 hôtels et déjà 2 téléskis sur la douzaine existant en France cette même année. Le mythe était déjà en marche.
Face au succès rencontré, les investisseurs privés poursuivirent l'extension du domaine skiable avec la création de nouveaux téléskis dans les années 40. Développement privé qui trouva son apogée au début des années 50 avec la construction des deux premiers tronçons des téléphériques des Grandes Rousses, chargés de symbole et première étape d'une chaîne de téléphériques qui devait mener à terme au sommet du Pic du Lac Blanc, à 3330m d'altitude.
Mais rapidement l'investissement privé va montrer ses limites : une faible capacité d'investissement et d'endettement empêchant la modernisation ou l'extension de l'existant, une rentabilité hasardeuse, parfois même la surfréquentation sur certains appareils. Les premiers signes de faiblesse de ce mode de gestion apparaissent, et persistent de reprises en reprises. C'est alors qu'en 1958, après 4 saisons d'exploitations non rentables, après plusieurs incidents légers et des pannes sérieuses, le propriétaire des téléphériques abandonna leur exploitation.
Ce dernier événement historique a conduit à la création de la SATA (Société pour l'Aménagement Touristique de l'Alpe d'Huez) dont la première mission était d'assurer la remise en route et l'exploitation des téléphériques des Grandes Rousses déjà devenus indispensables pour le bon fonctionnement de la station.
Réunis autour de la SATA, devenue l'interlocuteur privilégié du développement du domaine skiable, des commerçants, des hôteliers et des habitants de la station vont alors pouvoir montrer très vite leur force et leur capacité d'investissement. Ainsi depuis sa création le 20 octobre 1958, il ne s'est pas passé une année sans que la SATA n'investisse sur le domaine skiable. Investissements qui ont consisté, dans un premier temps, à racheter les installations existantes et à en construire de nouvelles, étendant ainsi le domaine skiable sur le territoire d'Huez d'abord puis à ses voisins ensuite. Avec l'augmentation de la fréquentation, l'agrandissement de la station et la nécessité de garantir un enneigement durable, les investissements ont portés dans un second temps sur l'équipement en neige de culture et l'amélioration des liaisons dans la station et à l'intérieur du domaine skiable. Depuis quelques années les investissements portent sur la modernisation des équipements et l'amélioration de la sécurité des pistes.
Plus de cinquante ans d'évolution résumés par ces événements marquants de l'histoire de la SATA et du domaine skiable de l'Alpe d'Huez et du massif des Grandes Rousses :
- la construction du troisième tronçon du téléphérique des Grandes Rousses par Neyrpic entre 1960 et 1962, un appareil ultra moderne, le plus grand du monde à l'époque ;
- la liaison vers le domaine skiable d'Auris en 1971 puis son exploitation à partir de 1973 ;
- la transformation des deux premiers tronçons du téléphérique des Grandes Rousses en télécabine débrayable moderne en 1975 ;
- la profonde mutation de la station et l'amélioration de la desserte du domaine en 1986 : DMC des Grandes Rousses, TCD Marmottes 1, TSF Eclose, Bergers et Romains ;
- l'ouverture du domaine skiable aux nouvelles stations d'Oz-en-Oisans et de Vaujany entre 1987 et 1989 ;
- et enfin la finalisation du deuxième accès au domaine d'altitude avec la construction de Marmottes 2 en 2000 et de Marmottes 3 en 2003-2004 superbement conclut par le remplacement de Marmottes 1 en 2009.
Le télésiège des Bergers : historique
Dans le milieu des années 1980, la station allait subir un changement radical. Depuis son élection en 1983, le nouveau maire de l'Alpe d'Huez va tout mettre en oeuvre pour donner un nouvel élan à la station. Et ce nouvel élan se traduit par l'installation en 1986 des clubs de vacances dans le secteur de la cabane des Bergers jusqu'à présent désert de toute résidence de tourisme. L'installation de ces clubs va véritablement changer la donne en attirant une nouvelle clientèle, principalement étrangère. Ils vont ainsi garantir une fréquentation régulière tout au long des saisons d'hiver et d'été.
Les conséquences pour la station et le domaine skiable sont nombreuses : un nouvel accès routier à la station sera créé pour desservir ce nouveau quartier de l'Alpe d'Huez ; la liaison du futur quartier de l'Eclose avec le reste du domaine sera améliorée ; un nouvel espace débutant sera créé aux Bergers ; et surtout, le débit au départ des pistes sera considérablement augmenté. Au total, ce sont 5 nouvelles remontées mécaniques qui verront le jour en 1986 : le DMC des Grandes Rousses, la TCD6 de la Flèche de Sarenne (plus connue aujourd'hui sous le nom de Marmottes 1), le TSF4 des Bergers, le TSF2 de l'Eclose et le TSF2 des Petits Romains.
Associé au télésiège de l'Eclose, le télésiège des Bergers vient remplacer sur un tracé un peu différent l'ancien TSF2 du Centre du constructeur Transtélé. Le rôle de ces deux nouveaux appareils est de mieux desservir le futur quartier de l'Eclose, projet déjà retardé et qui verra le jour à la fin des années 1980.
Pour vous aider à comprendre, je vous ai représenté sur le schéma ci-dessous les tracés des trois installations sus-citées :
Le télésiège des Bergers : présentation et situation
Le rôle unique du télésiège des Bergers n'a pas changé depuis sa construction : il assure la liaison entre les quartiers de l'Eclose et des Bergers en survolant la station. Il permet donc aux résidents de l'Eclose d'aller et revenir du front de neige des Bergers. Il permet aussi un retour plus direct au quartier du Vieil Alpe ou au village d'Huez depuis les Bergers.
Construit par Pomagalski en 1986, ce télésiège fait partie de la longue lignée des TSF4 Poma à gare alpha avec motrice et tension en aval et retour fixe en amont. Cet appareil a pour particularité d'avoir un dénivelé faible de 20m. Il est exploité dans les deux sens pour les skieurs seuls, l'embarquement des piétons y est interdit.
Malgré son rôle de liaison, le télésiège des Bergers dessert une piste : la piste de l'eclose destinée aux débutants et aux lugeurs des résidences proches. Cette piste permet de rejoindre l'aval du TSF2 de l'Eclose et l'amont du Télévillage. Aucune piste ne permet de rejoindre l'aval du télésiège des Bergers depuis la gare amont.
Voici la situation du TSF4 des Bergers sur le plan des pistes saison 2008/2009 :
Une vue globale, en soirée, de la ligne de l'appareil prise depuis le front de neige des Bergers avec au premier plan le rond-point de l'Europe, puis le palais des sports sur la droite et les résidences de l'Eclose dans le fond :
Les caractéristiques de l'appareil
Caractéristiques administratives :
- TSF-Télésiège à attache fixe : BERGERS
- Exploitant : SATA
- Constructeur : POMA
- Année de construction : 1986
- Saison d'exploitation : hiver
- Capacité : 4 personnes
- Débit : 2400 personnes/heure
- Vitesse d'exploitation : 2 m/s
- Temps de montée : 5,5 minutes
- Altitude gare aval : 1804m
- Altitude gare amont : 1824m
- Dénivellation : 20m
- Longueur développée : 631m
- Pente moyenne : 3%
- Pente maxi : 15%
- Type de gare : Alpha 210
- Station motrice : aval
- Station de tension : aval
- Type de tension : hydraulique
- Sens de montée : gauche
- Nombre de pylônes : 8
- Nombre de sièges : 106
- Espacement entre les véhicules : 12m
La gare aval (photos prises le 28 décembre 2008)
La gare aval du télésiège des Bergers est une gare alpha de type 210 à 6 vitres. Les pieds sont écartés pour permettre le passage des sièges 4 places.
C'est dans cette gare que se font la motorisation et la tension de l'appareil.
La ligne
La ligne du télésiège des Bergers est quasiment plate et ne présente aucune difficulté.
Le temps du trajet, les distractions sont nombreuses puisque la ligne survole la station. Ainsi l'on peu admirer les animations du circuit sur glace, des ateliers techniques des dameuses de la SATA et du front de neige des Bergers.
En plus de cela, en direction des Bergers l'on peut admirer un joli panorama sur les Grandes Rousses. Et en direction de l'Eclose, c'est la vue sur le Taillefer que l'on peut contempler.
Concernant le profil de la ligne, une impulsion est marquée en gare aval, c'est d'ailleurs entre G1 et P1 que l'on a la pente maximale du télésiège. Puis la ligne monte tout doucement jusqu'en gare amont.
La ligne du télésiège des Bergers est parfaitement symétrique et se décompose ainsi :
G1 : 12C
P1 : 8S
P2 : 8S
P3 : 8S
P4 : 8S
P5 : 6S
P6 : 8S
P7 : 2S 6C 2S
P8 : 8S
G2 : 1S
Les photos sont présentées dans le sens Bergers -> Eclose.
Un dernier coup d'oeil sur la gare aval avant de s'engager sur la ligne :
On atteint très vite le P1 :
Un regard sur l'animation du front de neige des Bergers (avec de gauche à droite TKD Poussins, TSF4 Fontbelle, TSD6 Romains) :
Un regard sur l'animation du secteur débutant du Rif Nel (et le Signal en arrière-plan) :
Nous voilà déjà arrivé au P2 :
De gauche à droite, le chemin d'accès des dameuses et le rond-point de l'Europe :
Le trajet se poursuit avec sur la droite le terrain de football synthétique :
On approche des locaux techniques de la SATA :
Photo d'ensemble de quelques dameuses et de la ligne du télésiège des Bergers entre les P3 et P4 :
Vue de dos sur le palais des sports et le Signal au fond :
On s'approche maintenant du circuit sur glace de l'Alpe d'Huez sur lequel se déroule une épreuve du trophée Andros en décembre :
Le seul pylône support-compression de la ligne, P7 :
On devine le TSF2 de l'Eclose derrière la ligne du télésiège :
La gare amont est en vue :
La gare amont
La gare amont est une poulie retour fixe classique :
Véhicule
Le télésiège des Bergers est équipé de sièges 4 places de type Arceau : :
Conclusion
Le télésiège des Bergers est un appareil important pour relier le quartier de l'Eclose au domaine skiable et il assure pleinement son rôle. Son débit étant parfaitement adapté, il n'y a pas de projet de remplacement prévu sur le court terme.
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