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TSF4 des Roches Blanches
Val Cenis (Haute Maurienne Vanoise)
Montaz Mautino



Description rapide :
Le télésiège des Roches Blanches assure la desserte de la zone centrale du domaine de Termignon et le transit des skieurs venant du télésiège de la Girarde vers le domaine skiable d'altitude.
Année de construction : 1989
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Le télésiège des Roches Blanches assure la desserte de la zone centrale du domaine de Termignon et le transit des skieurs venant du télésiège de la Girarde vers le domaine skiable d'altitude.
Année de construction : 1989

Auteur de ce reportage : valcelouis
Section écrite le 12/01/2020 et mise à jour le 12/01/2020
(Mise en cache le 14/01/2020)
TSF4 des Roches Blanches – Val Cenis
Montaz-Mautino – 1989

Montaz-Mautino – 1989

Au sommaire de ce reportage :
1 → Bienvenue à Val Cenis !
2 → Historique
3 → Situation sur le domaine skiable
4 → Infrastructures et ligne
5 → Conclusion
1 → Bienvenue à Val Cenis !
Val Cenis est une station de ski alpin située dans la vallée de Haute-Maurienne en Savoie (73). Ce domaine est constitué à la base de deux villages : Lanslebourg qui est le chef-lieu du canton et Lanslevillard. Ils sont distants d’à peu près 2 kilomètres et au milieu se trouve un hameau qui s’agrandit d’années en années et qui s’appelle Val Cenis les Champs. Depuis 2008, un troisième village, toujours dans la vallée de la Haute-Maurienne mais en dessous de Lanslebourg, s’est attaché au domaine de Val Cenis grâce à une chaîne de remontées mécaniques et de pistes : il s’agit de Termignon-la-Vanoise. Le point culminant du domaine est la Met à 2800 mètres d’altitude et à 2100 mètres se trouve le col du Mont Cenis et son lac, très fréquentés en été grâce à une route, la D1006, qui y monte depuis Lanslebourg.
Côté remontées mécaniques, le domaine dispose de 28 remontées mécaniques desservant 125 kilomètres de pistes.

^^ Découvrez une présentation plus détaillée de la station en cliquant sur le logo ^^
2 → Historique
Pour la seconde phase de construction de son domaine skiable sur un terrain nouveau, et après la construction durant l’été 1988 de deux téléskis sur le nouveau front de neige au pied du village, quatre remontées mécaniques sont installées sur le versant nord-ouest de la pointe de Cugne et du Grand Coin durant l’été 1989. Deux télésièges donnant accès à deux téléskis d’altitude sont ainsi montés et les pistes nécessaires sont modelées durant ce même été.
Le premier télésiège, de type débrayable 4 places, permet de s’extraire du village et du front de neige pour atteindre un petit plateau servant de carrefour de pistes et des remontées mécaniques. De là, un autre télésiège prend le relais pour prendre plus d’altitude et rejoindre la lisière de la forêt.
Du fait de sa position plus en altitude et moins prisée par les débutants, c’est la solution de télésiège fixe qui a été retenue lors de sa construction. Ce télésiège est l’unique appareil qui permet d’accéder au domaine d’altitude composé de deux téléskis et à l’accès à la liaison vers Lanslebourg.
Le télésiège des Roches Blanches est issu du catalogue du constructeur Montaz-Mautino, alors grand référent dans le domaine, qui est devenu dès les années 1990 GMM (Gimar-Montaz-Mautino).
Reprenant la même mécanique que celle utilisée pour les autres télésièges fixes construits auparavant, ce télésiège utilise des équipements classiques des télésièges fixes pour cette époque.
Lors de sa construction en 1989, le débit de l’appareil était de 1000 p/h (ce qui est peu pour un télésiège) mais, suite à la construction de nouveaux logements en 2004 à Termignon, le débit a été revu à la hausse à l’automne 2005 (tout comme son voisin du dessous le télésiège de la Girarde) avec le passage à 1267 p/h grâce à l’ajout de 26 nouveaux sièges GMM aux 90 existants.
Du fait de la longueur importante de la ligne, le télésiège a été conçu en 1989 pour devenir débrayable dans les années à suivre (tout comme les télésièges fabriqués par Poma et dits « Evolutifs ») mais suite à l’abandon de la technologie débrayable par Montaz-Mautino en 1991 et pour des raisons financières, cette transformation n’a pas eu lieu.
3 → Situation sur le domaine skiable
Le télésiège des Roches Blanches dessert deux pistes :
- la piste bleue « Forestière » qui permet de redescendre en bas du télésiège à travers une piste facile et adaptée aux skieurs pas encore confirmés.
- la piste rouge « Bois des Coqs » qui permet également de redescendre en bas du télésiège à travers une piste plus technique et pentue.
Et voici la représentation du plan des pistes :

Plan Atelier Pierre Novat.
4 → Infrastructures et ligne
Caractéristiques techniques
Caractéristiques administratives
TSF - Télésiège à pinces fixes : ROCHES BLANCHES
Maître d’œuvre : CETRAM 73
Maître d’ouvrage : Mairie de Termignon-la-Vanoise
Exploitant : SEM du Mont-Cenis (SE2MC)
Installation électrique : SEIREL Automatismes
Constructeur : Montaz-Mautino
Année de construction : 1989
Mise en service : 5 janvier 1990
Caractéristiques d’exploitation
Saison d'exploitation : Hiver et Été
Capacité : 4 personnes
Débit à la montée : 1267 personnes/heure
Débit à la descente : 317 personne/heure
Vitesse d'exploitation : 2,3 m/s
Tapis de positionnement : Non
Caractéristiques géométriques
Altitude gare aval : 1500 m
Altitude gare amont : 2042 m
Dénivelé : 542 m
Longueur développée : 1495 m
Longueur horizontale : 1393 m
Pente maximale : 80 %
Temps de trajet : 10 min 50 sec
Caractéristiques techniques
Type de gare aval : Tripode
Emplacement gare motrice : Aval
Type de motorisation : Électrique
Puissance développée : 479 kW
Emplacement gare de tension : Aval
Type de tension : Hydraulique
Nombre de vérins : 1
Tension nominale : 32390 daN
Pression nominale : 158 bars
Diamètre de poulie motrice-tension : 3900 mm
Type de gare amont : Retour-fixe
Diamètre de poulie retour : 4400 mm
Sens de montée : Droite
Type d'embarquement : Axe de la ligne
Nombre de pylônes : 21
Type de véhicules : Sièges à arceaux centraux
Dispositifs d'accouplement : Pinces fixes MONO-4
Nombre de véhicules : 116
Caractéristiques du câble
Fabricant du câble : Trefileurope
Date de pose : 1989
Diamètre du câble : 42 mm
Type de câblage : Lang
Composition : 6×25 fils
Résistance à la rupture : 130 000 daN
La gare aval
La gare aval est située en contrebas de la gare amont du télésiège de la Girarde sur un petit replat. Elle revêt une couverture formée de tôles vertes tout comme le télésiège de la Girarde, créant une certaine harmonie entre les deux appareils tout en s’intégrant bien dans l’environnement boisé.
L’accès à l’embarquement se fait directement par gravité en venant du télésiège de la Girarde ou de la piste de la Forestière, ou en ayant contourné la gare par derrière en venant de la piste du Bois des Coqs.
Deux bornes de contrôle des forfaits sont présentes dans la file d’accès à l’embarquement. Celle-ci mène aux portillons de cadencement des skieurs.

La gare aval vue depuis la piste du Bois des Coqs.

Vue globale de la zone d’implantation de la gare aval.

La gare aval et la cabane d’exploitation.

La gare aval vue dans son ensemble.

La gare aval vue de derrière.

La gare aval vue de profil.

La gare aval vue de devant.

Les portillons de cadencement.

La zone d’embarquement.

La poulie motrice.

Le tableau des commandes.

L’interface homme-machine.
Techniquement, la gare aval assure la mise en mouvement du câble ainsi que sa tension.
La motorisation du câble est classique avec un moteur électrique entrant dans un réducteur via un arbre rapide. La poulie motrice est montée en sortie du réducteur. En cas de besoins, un moteur thermique de secours est présent en gare et peut être accouplé au réducteur via un coupleur pour palier à une éventuelle indisponibilité du moteur électrique afin d’évacuer la ligne. A noter que la motorisation a été dimensionnée pour une exploitation allant jusqu’à 5 m/s, ceci pour anticiper l’éventuel passage en débrayable de l’appareil qui n’aura finalement jamais lieu.
La tension du câble est assurée par un vérin hydraulique auto-régulé, ne nécessitant pas de centrale de tension déportée.
L’intérieur de la gare est assez grand et pratique pour la maintenance et les contrôles réguliers, ce qui est très apprécié du personnel de maintenance et d’exploitation.

Le vérin de tension hydraulique.

Le frein d’urgence.

Vue générale de l'intérieur de la gare aval.

Vue d'ensemble de la chaîne cinématique.

Le moteur électrique et le frein de service.

L’arbre rapide.

Le réducteur.

Le moteur thermique.

La centrale des freins.
La ligne
La ligne mesure 1495 mètres de longueur, ce qui est assez long pour un télésiège fixe, avec un voyage à la vitesse de croisière de 2,3 m/s. Le temps de montée est donc un véritable handicap pour la station : presque 11 minutes. Le pylône numéroté 1 est attaché à la gare aval et amorce la montée tout en ayant l’avantage de limiter l’impact au sol puisqu’il utilise les fûts soutenant l’avant de la gare aval. Les pylônes numérotés 2 et 3 en portiques sont situés assez loin de la gare aval de façon à laisser la place aux lanceurs débrayables initialement prévu en cas d’évolution de l’appareil en débrayable.
La ligne évolue entièrement en forêt plutôt dense sur un terrain assez pentu mais globalement de pente constante. A plusieurs reprises, la ligne croise la piste de la Forestière.
Montaz-Mautino a équipé la ligne de 21 pylônes dont 16 supports et 5 compressions comme ceci :
P1 : Compression
P2 : Compression
P3 : Compression
P4 : Support
P5 : Support
P6 : Support
P7 : Compression
P8 : Compression
P9 : Support
P10 : Support
P11 : Support
P12 : Support
P13 : Support
P14 : Support
P15 : Support
P16 : Support
P17 : Support
P18 : Support
P19 : Support
P20 : Support
P21 : Support

Le début de la ligne vu depuis la gare aval.

Les P2 et P3 vus depuis la zone de la gare aval.

Sortie de gare.

P2 et P3 : Compressions.

La gare aval vue du début de la ligne.

P4 : Support.

P5 : Support.

Portée P5-P6.

P6 : Support.

Portée P6-P7.

P7 : Compression.

P8 : Compression.

P9 : Support.

Portée P9-P10.

P10 : Support.

P11 : Support.

P12 : Support.

Portée P12-P13.

P13 : Support.

Portée P13-P14.

P14 : Support.

P15 : Support.

P16 : Support.

Tête du P16.

P17 : Support.

Portée P17-P18.

P18 : Support.

P19 : Support.

P20 : Support.

P21 : Support.

Arrivée en gare amont.
La gare amont
La gare amont est située au Replat des Canons, véritable carrefour et lieu de regroupement de la plupart des pistes du secteur d’altitude du domaine. L’accès aux téléskis du Grand Coin (à gauche) et du Lac (à droite) se fait directement par gravité à la sortie du télésiège. A proximité immédiate se trouve également le restaurant d’altitude de Termignon.
La gare livrée par Montaz-Mautino est de type retour-fixe, d’une conception classique pour ce constructeur.

La gare amont vue de la piste de la Petite Combe.

La gare amont et la zone de débarquement.

La gare amont et la corde d'arrêt automatique en cas de non-débarquement d'un skieur.

La gare amont et la cabane d'exploitation.

La gare amont vue dans son ensemble.

Vue globale de la zone d’implantation de la gare amont.

La gare amont vue en contre-plongée.
Les véhicules et pinces
Les sièges, au nombre de 116, datent pour 90 d’entre eux de l’origine du télésiège (1989) et pour 26 d’entre eux de l’augmentation de débit (2005).
Les pinces sont fixes du modèle standard MONO-4 de Montaz-Mautino.
Il est à noter que certaines assises ou dossiers ont été remplacés dans les sièges d’origine. Ces éléments diffèrent par leur matériau plastique et non caoutchouc.
Depuis la saison 2016/2017, deux places par siège sont équipées d’un système pour éviter aux jeunes enfants de glisser sous le garde-corps.

Un siège de 1989 sur le brin descendant vu en ligne.

Un siège de 2005 sur le brin descendant vu depuis les pistes.

Une assise.

Une pince sur le brin montant vue depuis les pistes.

Une pince vue de dessous.

Les véhicules de maintenance, à gauche celui pour le télésiège de la Girarde et à droite celui du télésiège des Roches Blanches.
Exploitation estivale
Le télésiège est ouvert en été tant pour les piétons que pour les VTT. Il est accessible en empruntant le télésiège de la Girarde située en-dessous et également ouverte en été.
De nombreux chemins de randonnées et des pistes de VTT sont accessibles à l’arrivée.

La gare aval vue en été.

La ligne vue en été.

La gare amont vue en été.
Vues depuis les abords du télésiège…
Quelques photos de ce télésiège vu depuis les pistes qu’il dessert.

La gare amont vue depuis le début de la piste de la Forestière.

Le P21 vu depuis la piste de la Forestière.

La fin de la ligne vue depuis la piste de la Forestière.

Le P20 vu depuis la piste de la Forestière.

Le P19 vu depuis la piste de la Forestière.

Le milieu de la ligne vu depuis la piste de la Forestière.

Le P7 vu depuis la piste du Bois des Coqs.

Le P6 vu depuis la piste du Bois des Coqs.

La gare aval vue de la piste de la Forestière.
5 → Conclusion
Construit en 1989, le télésiège des Roches Blanches ne cesse de rendre service au domaine skiable en montant les skieurs vers les pistes d’altitude et en direction de la liaison avec Lanslebourg. Cependant, les pistes qu’il dessert ont un intérêt important et proposent des descentes de qualité à des niveaux variés. Avec un temps de montée dépassant la dizaine de minutes, il ne permet pas d’enchaîner ces différents rôles pleinement malgré son débit suffisant. Son manque de confort et son long temps de voyage expliquent le projet de remplacement évoqué pour l’horizon 2024. A cette occasion, le domaine skiable côté Termignon sera totalement modernisé par de nouvelles remontées mécaniques, et il n’est pas à exclure que les télésièges de la Girarde et des Roches Blanches soient remplacés par une télécabine directe reliant le front de neige au Replat des Canons situé à 2100 mètres d’altitude. Affaire à suivre...

Roches Blanches, le second tronçon vers le secteur d’altitude.
Je tiens à remercier Bovinant pour la mise à disposition de ses clichés ainsi que le personnel d’exploitation du télésiège pour son accueil et sa gentillesse.
Photos : valcelouis et Bovinant
Texte et mise en page : valcelouis
Date des photos : 9 février 2015, 25 février 2015, 23 juillet 2015, 22 juin 2018 et 3 janvier 2019
© valcelouis – Tous droits réservés
