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TSF4 du Lac Blanc
L'Alpe d'Huez (Alpe d'Huez Grand Domaine Ski)
Skirail
Description rapide :
Le seul télésiège Skirail et le plus court téléporté du domaine skiable.
Année de construction : 2003
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Le seul télésiège Skirail et le plus court téléporté du domaine skiable.
Année de construction : 2003
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Auteur de ce reportage : benj
Section écrite le 27/08/2010 et mise à jour le 29/08/2010
(Mise en cache le 24/08/2013)
Sommaire :
- L'Alpe d'Huez : présentation et historique
- Le télésiège du Lac Blanc : les origines
- Le télésiège du Lac Blanc : présentation et situation
- Les caractéristiques de l'appareil
- La gare aval
- La ligne
- La gare amont
- Le siège et le système d'accroche au câble
- Conclusion
L'Alpe d'Huez : présentation et historique
L'Alpe d'Huez est une station de sports d'hiver et d'été répertoriée station climatique, située en Isère, au coeur de l'Oisans. Elle est la station centrale du domaine skiable du massif des Grandes Rousses qui réunit autour d'elle les stations d'Auris-en-Oisans (les Orgières), de Villard-Reculas, d'Oz-en-Oisans (l'Olmet) et de Vaujany.
L'espace de ski de l'Alpe d'Huez s'étend entre le village d'Huez, situé à 1500m d'altitude et le sommet du Pic du Lac Blanc à 3330m d'altitude, soit 1830m de dénivelé qu'il est possible de dévaler d'une traite.
L'Alpe d'Huez s'est installée sur les alpages du village d'Huez-en-Oisans à 1860m d'altitude. Si les premiers skieurs fréquentaient le village dès 1911, l'Alpe d'Huez a commencé véritablement à se développer à partir de 1935, grâce à la modernisation de la route d'accès à Huez et à la construction de la route entre Huez et son Alpe. L'année suivante, c'est l'électricité qui fit son arrivée à l'Alpe, jusqu'au chalet du Touring Club de France, au lieu-dit "les Jeux", jonction entre les pentes du Signal d'Huez et des Grandes Rousses à 1860m d'altitude. Ces deux événements combinés vont initier le développement de la station en permettant aux pionniers d'acheminer facilement les matériaux nécessaires à l'équipement en hôtels et montes-pentes. Ainsi, lorsque l'Alpe d'Huez est devenue une station de ski en 1936, elle comptait 3 hôtels et déjà 2 téléskis sur la douzaine existant en France cette même année. Le mythe était déjà en marche.
Face au succès rencontré, les investisseurs privés poursuivirent l'extension du domaine skiable avec la création de nouveaux téléskis dans les années 40. Développement privé qui trouva son apogée au début des années 50 avec la construction des deux premiers tronçons des téléphériques des Grandes Rousses, chargés de symbole et première étape d'une chaîne de téléphériques qui devait mener à terme au sommet du Pic du Lac Blanc, à 3330m d'altitude.
Mais rapidement l'investissement privé va montrer ses limites : une faible capacité d'investissement et d'endettement empêchant la modernisation ou l'extension de l'existant, une rentabilité hasardeuse, parfois même la surfréquentation sur certains appareils. Les premiers signes de faiblesse de ce mode de gestion apparaissent, et persistent de reprises en reprises. C'est alors qu'en 1958, après 4 saisons d'exploitation non rentables, après plusieurs incidents légers et des pannes sérieuses, le propriétaire des téléphériques abandonna leur exploitation.
Ce dernier événement historique a conduit à la création de la SATA (Société pour l'Aménagement Touristique de l'Alpe d'Huez) dont la première mission était d'assurer la remise en route et l'exploitation des téléphériques des Grandes Rousses déjà devenus indispensables pour le bon fonctionnement de la station.
Réunis autour de la SATA, devenue l'interlocutrice privilégiée du développement du domaine skiable, des commerçants, des hôteliers et des habitants de la station vont alors pouvoir montrer très vite leur force et leur capacité d'investissement. Ainsi depuis sa création le 20 octobre 1958, il ne s'est pas passé une année sans que la SATA n'investisse sur le domaine skiable. Investissements qui ont consisté, dans un premier temps, à racheter les installations existantes et à en construire de nouvelles, étendant ainsi le domaine skiable sur le territoire d'Huez d'abord puis à ses voisins ensuite. Avec l'augmentation de la fréquentation, l'agrandissement de la station et la nécessité de garantir un enneigement durable, les investissements ont portés dans un second temps sur l'équipement en neige de culture et l'amélioration des liaisons dans la station et à l'intérieur du domaine skiable. Depuis quelques années les investissements portent essentiellement sur la modernisation des équipements et l'amélioration de la sécurité des pistes.
Plus de cinquante ans d'évolution résumés par ces événements marquants de l'histoire de la SATA et du domaine skiable de l'Alpe d'Huez et du massif des Grandes Rousses :
- la construction du troisième tronçon du téléphérique des Grandes Rousses par Neyrpic entre 1960 et 1962, un appareil ultra moderne, le plus grand du monde à l'époque ;
- la liaison vers le domaine skiable d'Auris en 1971 puis son exploitation à partir de 1973 ;
- la transformation des deux premiers tronçons du téléphérique des Grandes Rousses en télécabine débrayable moderne en 1975 ;
- la profonde mutation de la station et l'amélioration de la desserte du domaine en 1986 : DMC des Grandes Rousses, TCD Marmottes 1, TSF Eclose, Bergers et Romains ;
- l'ouverture du domaine skiable aux nouvelles stations d'Oz-en-Oisans et de Vaujany entre 1987 et 1989 ;
- et enfin la finalisation du deuxième accès au domaine d'altitude avec la construction de Marmottes 2 en 2000 et de Marmottes 3 en 2003-2004 superbement conclut par le remplacement de Marmottes 1 en 2009.
Le télésiège du Lac Blanc : les origines
Les premiers projets d'aménagement du domaine d'altitude apparaissent rapidement après la mise en service définitive du téléphérique du Pic Blanc en 1963.
Le premier d'entre eux consiste à faire en sorte que les skieurs engagés sur le glacier aient la possibilité de rejoindre la station facilement. Car depuis son ouverture, le téléphérique du Pic Blanc n'attire que les touristes montant admirer le point de vue et quelques très rares skieurs suffisamment doués pour faire les 16 km de l'itinéraire hors-piste de Sarenne.
Pour se faire, il est décidé de percer un tunnel au travers de la crête des Grandes Rousses, entre le haut du glacier de Sarenne sur le versant est (versant Le Freney) et le haut du glacier des Rousses sur le versant ouest (versant "Alpe d'Huez"). Il sera ouvert pour la saison 1964-1965 et donnera naissance à la piste la plus difficile du domaine, la piste noire du Tunnel.
Cependant pour cette première saison d'exploitation, le retour à ski depuis le tunnel vers la station se fait par un long passage plat pénible à franchir.
Pour remédier à cela, il est décidé d'installer pour la saison suivante un nouveau télésiège remontant les skieurs des bords du Lac Blanc jusqu'à la plateforme de départ du téléphérique du Pic Blanc. S'inspirant du succès du télésiège privé de la Grande Sûre, premier télésiège de la station, la SATA commandera son premier télésiège (avec celui du Lièvre Blanc) à l'entreprise Poma. Il sera équipé d'une motrice enterrée en amont et d'une station retour tension par contrepoids.
Voici les caractéristiques de ce petit appareil lors de sa mise en service :
Caractéristiques administratives :
- TSF-Télésiège à pince fixe : LAC BLANC
- Exploitant : SATA
- Constructeur : Poma
- Année de construction : 1965
- Saison d'exploitation : hiver
- Capacité : 2 personnes
- Débit : 360 personnes/heure
- Vitesse d'exploitation : 1,25 m/s
- Temps de montée : 3,5 min
- Altitude gare aval : 2525m
- Altitude gare amont : 2617m
- Dénivellation : 92m
- Longueur développée : 250m
- Pente moyenne : 42%
- Pente maxi : 62%
- Station motrice : amont
- Station de tension : aval
- Type de tension : contrepoids
- Sens de montée : droite
- Nombre de pylônes : 3
- Nombre de véhicules : 20
- Espacement entre les véhicules : 26m
- Type de véhicule : siège droit 2 places Poma
- Type d'attache au câble : pince fixe
A l'occasion de la rénovation et de l'augmentation du débit du téléphérique du Pic Blanc en 1980, le débit de ce télésiège sera presque doublé à 600 personnes par heure en 1981. Cela s'est traduit par le passage de sa vitesse d'exploitation à 2,3 m/s et la réduction du nombre de sièges à 18.
La plateforme de 2700 avec à gauche la G2 du 2ème tronçon et à droite la G1 du 3ème tronçon de téléphérique - sur l'avant la G2 du TSF2 Lac Blanc
Vue détaillée sur la zone de débarquement du télésiège et une cabine du téléphérique
La G1 tension et vue sur le Lac Blanc
En 2003, après 38 ans de service, la SATA remplace le TSF2 par le TSF4 Skirail actuel, principalement pour des raisons de mise en conformité coûteuse.
Le télésiège du Lac Blanc : présentation et situation
Construit par Skirail en 2003, le télésiège du Lac Blanc est dans le top 10 des télésièges les plus courts de France.
Tout comme son prédécesseur, il facilite le retour station depuis la piste du tunnel en remontant les skieurs des rives du Lac Blanc jusqu'au carrefour de "2700".
Le tracé retenu pour ce nouvel appareil diffère quelque peu de l'ancienne ligne : si la gare aval retour fixe est implantée au même endroit, ce n'est pas le cas de la gare amont motrice tension qui est implantée légèrement plus haut, libérant ainsi de l'espace bien utile pour la fluidité du trafic entre les pistes venant du Dôme des Petites Rousses et partant de "2700" et la zone d'embarquement/débarquement du DMC et du téléphérique.
Le télésiège du Lac Blanc n'est desservi que par la piste du Tunnel. Son ouverture est uniquement conditionnée à l'ouverture de cette piste. Il est par conséquent fortement recommandé de s'assurer de la bonne ouverture du télésiège avant de s'engager sur les itinéraires hors-pistes partant du Dôme des Petites Rousses ou du Clocher de Mâcle, sous peine d'avoir à traverser le Lac Blanc à pied.
Le télésiège dans son environnement : en arrière-plan le lac Blanc, sur la gauche les contreforts ouest de la chaîne des Grandes Rousses, tout au fond la TCD6 Marmottes 2 et le déversoir du lac
Côté pistes, ce télésiège dessert toutes les pistes au départ du carrefour de "2700" et leurs variantes :
- la piste des rousses en direction de Vaujany et Oz via l'Alpette ;
- les pistes chamois et couloir en direction de l'Alpe d'Huez, Auris ou Oz via 2100 ou 2300.
La situation du télésiège du Lac Blanc sur le plan des pistes saison 2009/2010 :
Les caractéristiques de l'appareil
Caractéristiques administratives :
- TSF - Télésiège à pince fixe : LAC BLANC
- Exploitant : SATA
- Constructeur : Skirail
- Année de construction : 2003
- Saison d'exploitation : hiver
- Capacité : 4 personnes
- Débit : 2000 personnes/heure
- Vitesse d'exploitation : 2,1 m/s
- Temps de montée : 2 min
- Altitude gare aval : 2525m
- Altitude gare amont : 2629m
- Dénivellation : 104m
- Longueur développée : 245m
- Pente moyenne : 48%
- Pente maxi : 68%
- Station motrice : amont
- Station de tension : amont
- Type de tension : hydraulique
- Sens de montée : droite
- Nombre de pylônes : 5
- Nombre de véhicules : 32
- Espacement entre les véhicules : 15,30m
- Type de véhicule : siège 4 places Skirail rembourré
- Type d'attache au câble : pince fixe
La gare aval
La gare aval du télésiège du Lac Blanc se situe sur les berges nord du lac Blanc situé lui-même en contrebas du carrefour des pistes de "2700".
Le lac Blanc est principalement alimenté par la fonte des neiges mais aussi par la fonte des glaciers des Rousses et de l'Herpie. Son niveau de remplissage est régulé naturellement par son déversoir situé au point le plus bas de la piste du Clocher de Mâcle. La cote maximale théorique du Lac Blanc se situe à 2525m.
Ce lac a un rôle primordial puisqu'il constitue la réserve en eau potable pour les stations de l'Alpe d'Huez, de Villard-Reculas et d'Auris-en-Oisans (en partie). De plus c'est ce lac qui alimente les retenues artificielles pour l'enneigement de culture.
Le lieu étant peu propice à l'installation d'équipements électriques, la gare aval du télésiège du Lac Blanc est une simple poulie retour fixe à l'encombrement minimal.
A l'approche de la G1 depuis la piste :
Vue de profil :
Nous sommes prêts à embarquer :
La ligne
Le télésiège du Lac Blanc suit une pente forte et régulière.
La ligne est très courte, symétrique et compte seulement 5 pylônes dont un seul en compression en sortie de gare aval. La configuration des pylônes est la suivante :
G1 : 8C
P1 : 8C
P2 : 4S
P3 : 4S
P4 : 8S
P5 : 8S
L'embarquement :
Sous les galets de compression en gare aval :
Juste après la gare aval, le P1 finit de nous mettre dans la pente :
Un coup d'oeil sur la gare aval, sous les compressions du P1 :
Dans la plus longue portée de la ligne, entre P1 et P2 :
Il faut se retourner pour profiter de la vue magnifique sur le secteur d'altitude, ici sous les câbles du téléphérique du Pic Blanc :
On en profite pour jeter un coup d'oeil sur la ligne et sur le lac :
Le pylône 4 vient aplanir la ligne du télésiège :
Passage au-dessus de la piste du Dôme :
A l'approche du dernier pylône de ligne et de la gare amont :
La gare amont
La gare amont du télésiège du Lac Blanc est une gare tripode Skirail chargée de la mise en tension et de la mise en mouvement de la ligne. Elle était largement inspirée des gares Yan motrice-tension construites en Amérique du Nord.
La gare amont dans son ensemble vue depuis la ligne :
Prêt au débarquement :
Le dernier pylône et la poulie motrice :
La gare dans son ensemble vue de derrière, la marmotte veille :
Immédiatement en sortie de gare se trouve la piste du belvédère, il faut évacuer rapidement :
Le siège et le système d'accroche au câble
Le télésiège du Lac Blanc est équipé de sièges 4 places Skirail à assise rembourée et dossier en lattes métalliques.
Chaque siège est relié au câble par une pince fixe inspirée de la pince Yan :
Conclusion
Le télésiège du Lac Blanc est un petit appareil efficace qui affiche un nombre d'heure de fonctionnement par saison plutôt faible.
Il n'est desservi que par la piste du tunnel elle-même soumise à des conditions d'ouverture restrictives liées à son accessibilité et à son environnement (bonnes conditions d'enneigement et de sécurité avalanche indispensables).
De plus, son confort et sa rapidité d'ascension due à sa ligne courte font qu'il est très apprécié des skieurs et il constitue un vrai plus pour la célèbre piste noire du tunnel.
En choisissant ce constructeur, la SATA a réalisé un investissement bien adapté à sa fonction sur le domaine.
Pourtant, malgré ses avantages incontestés, son exploitation risque de s'interrompre définitivement à court terme.
En effet, pour faire face à la demande en eau croissante pour la neige de culture et pour les stations desservies, la mairie d'Huez envisage actuellement de réhausser artificiellement le niveau du Lac Blanc d'environ 1 mètre, noyant ainsi les berges actuellement occupées par la gare aval du télésiège.
En contrepartie de ce projet à l'impact environnemental fort, la mairie étudie donc la possibilité de supprimer purement et simplement le télésiège du Lac Blanc au nom du principe de "compensation environnementale".
Une perspective peu attirante pour la qualité du ski sur la piste du tunnel qu'il faudra suivre avec beaucoup d'attention dans les mois à venir.
Texte et photos (février 2010) : Benjamin Cereghetti
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