TSF4 du Rocher Blanc
Briançon (Serre Chevalier Vallée)
GMM - Ingélo



Le télésiège du Rocher Blanc version 2017 remplace deux appareils sur le plateau de Briançon. Assurant la liaison avec Chantemerle, cet appareil dessert également deux pistes pour les débutants.
Options techniques :
- Tapis d'embarquement ou de positionnement
Remplace les appareils suivants :

Bonjour, je vous présente un reportage sur le…
Au sommaire :
Rocher Blanc version 2017 : confort et débit vers Chantemerle
Caractéristiques
La ligne
La gare amont
Véhicules et pinces
Autres vues
Serre Chevalier Vallée
La station de Serre Chevalier Vallée est située dans les Hautes-Alpes, à environ 3h30 de route de Marseille et de Lyon.
Implantée dans la vallée de la Guisane, affluent de la Durance prenant sa source au Col du Lautaret, Serre Chevalier Vallée se compose de 3 ensembles de villages, Chantemerle, Villeneuve et Le Monêtier-les-Bains, et d’une ville, Briançon. Le domaine s’étend sur 250 kilomètres de pistes tous niveaux. Celles-ci alternent murs en forêt, chemins avec vue imprenable sur la vallée de la Guisane et de la Durance et champs de bosses pour les skieurs les plus expérimentés.
Ces pistes sont desservies par 61 remontées mécaniques allant du tapis roulant à la nouvelle télécabine de Ratier. Le domaine compte d’ailleurs le premier DMC au monde, celui du Pontillas. Les remontées mécaniques de Serre Chevalier Vallée sont composées de 7 tapis et télécordes, de 26 téléskis, de 11 télésièges à pinces fixes, de 10 télésièges à pinces débrayables, de 5 télécabines, d’un DMC et d'un téléphérique.
L’histoire de Serre Chevalier Vallée a commencé en 1941 avec l’inauguration du premier téléphérique, reprenant le nom du sommet qu’il atteint : le Serre Chevalier. Ensuite, le développement de la liaison avec Villeneuve et des secteurs de l’Aravet, du Prorel et des combes au-dessus de Serre Ratier s’est accéléré jusqu’à l’incendie du téléphérique en 1983. En cette année, la décision est prise d’ouvrir la liaison avec Le Monêtier-les-Bains avec l’installation de plus de 12 remontées mécaniques ! De plus, un nouveau téléphérique est construit sur le tracé de l’ancien. Celui-ci réutilise beaucoup d’éléments du premier appareil. 1983 restera l’une des dates importantes dans la création de Serre Chevalier.
En 1989, le domaine de Briançon est créé avec l’installation de 9 remontées mécaniques dont le fameux télésiège de Puy Chalvin (qui n’a pas fait une saison et qui a été revendu par la suite). Depuis 2004, la station est gérée par la Compagnie Des Alpes (CDA) qui renouvelle progressivement le parc de remontées mécaniques de Serre Chevalier, la plupart des appareils datant des années 80. Les investissements se poursuivent et la station réaménage tous les secteurs du domaine afin d’optimiser encore les liaisons.
Briançon, ville inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, vue depuis la piste de la Grande Gargouille.
Le télésiège du Rocher Blanc
Une restructuration a minima du plateau de Briançon
Avant 2017, le plateau de Briançon était aménagé comme suit : la télécabine du Prorel amenait les skieurs directement depuis la ville. Ensuite, ces derniers avaient le choix entre le téléski de Serre Blanc et les télésièges du Rocher Blanc et de la Croix de la Nore pour skier. Les deux premiers permettaient d’assurer la liaison avec Chantemerle et de faire des rotations sur le secteur. Le télésiège de Croix de la Nore a un double rôle : retour sur Briançon et desserte d’une piste pour débutants (même si elle est assez fréquentée).
Les trois appareils desservaient une multitude de pistes, allant du vert au rouge. Les pistes Pelvoux et Bergers dans sa partie haute ont ravi les débutants tandis que les skieurs plus expérimentés pouvaient se faire plaisir sur la Chauvet, la Bergers de haut en bas ainsi qu’en basculant sur Chantemerle (pistes autour du télésiège du Prorel). Un accès au magnifique secteur de Serre Pelat était également possible grâce à la piste bleue du Chemin (vers le téléski de Serre Pelat et Pra Long). Voici une image Google Earth montrant l’aménagement du secteur avant 2017 :
Légende :
En jaune, les remontées mécaniques (A : télécabine du Prorel, B : télésiège du Rocher Blanc, C : télésiège de la Croix de la Nore, D : téléski de Serre Blanc)
En rouge, les pistes rouges (1 : Grande Gargouille, 2 : Chauvet)
En bleu, les pistes bleues (1 : Bergers, 2 : Condamine, 3 : Chemin)
En vert, la piste verte (1 : Pelvoux)
Au sein de cet espace, le télésiège du Rocher Blanc, construit en 1989, occupait une place importante : entre liaison et ski propre, cet appareil était un maillon structurant du plateau. Pour en savoir plus sur l’ancien télésiège, je vous invite à consulter le reportage de cet appareil, en cliquant sur la bannière :
Le téléski de Serre Blanc permettait, en plus de desservir du ski propre, d’assurer une liaison rapide et efficace vers Chantemerle. Pour lire le reportage sur cet appareil, je vous invite à cliquer sur la bannière :
Lors de la saison 2016/2017, SCV Domaine Skiable a réfléchi au remplacement du télésiège du Rocher Blanc et du téléski de Serre Blanc par un unique appareil répondant à divers critères. En effet, la plateforme de départ devait être assez haute pour garantir un enneigement minimal (ouverture de la liaison) tout en combinant confort et débit d’accès à Chantemerle. Le tout devait permettre d’éliminer un certain nombre de pylônes afin d’avoir une évolution positive sur le plan environnemental, chose qui tient SCV à cœur. Un raccourcissement du télésiège d’origine n’a pas été choisi à cause du fait que l’on conserve un appareil ancien et que le réseau de neige de culture n’aurait pas couvert l’accès au nouvel appareil. Le choix s’est ainsi porté sur un télésiège fixe quadriplace neuf mais sur un tracé très raccourci par l’aval : le nouveau départ a été installé juste à côté du télésiège de la Croix de la Nore, tandis que l’arrivée se situe au même endroit que pour le précédent télésiège. Cette reconfiguration du secteur a imposé un changement au niveau des pistes : la partie basse de la Chauvet est abandonnée et le haut est reclassé en bleu, la Condamine évolue en rouge, la piste des Bergers devient une piste verte et la piste Chemin est prolongée jusqu’aux deux télésièges. Le but affiché n’a été ainsi que de faciliter la liaison vers Chantemerle, au détriment du ski propre sur le plateau, qui a perdu beaucoup de son intérêt pour une majorité de skieurs…
Le chantier du nouvel appareil s’est déroulé en 4 mois sans encombre : en juillet et août, le démontage du télésiège a été effectué ainsi que le terrassement et le coulage des premiers massifs en béton. Il s’en est suivi le montage des pylônes en octobre et des gares en même temps. La réception et les essais finaux du télésiège ont été effectués et validés en novembre pour une ouverture dans les temps au début de la saison 2017/2018.
Rocher Blanc version 2017 : confort et débit vers Chantemerle
Le télésiège du Rocher Blanc est donc situé sur le plateau d’altitude de Briançon.
Il permet de joindre l’arrivée de la télécabine du Prorel au col du même nom pour basculer sur Chantemerle. L’accès depuis l’appareil montant de Briançon est direct depuis la piste de Pelvoux ce qui facilite beaucoup le transit des skieurs entre Briançon et Chantemerle. De même, la réutilisation de l’emplacement de la gare amont de l’ancien télésiège permet de ne plus pousser pour accéder aux pistes des Saludes et des Myrtilles, chose qui pouvait être rendue compliquée à cause du vent soufflant régulièrement.
Les objectifs de ce télésiège sont doubles : assurer la liaison vers Chantemerle mais également offrir aux débutants du ski propre. En effet, à présent, le plateau n’est fréquenté en général que par cette catégorie de skieurs qui trouve des courtes descentes adaptées à son niveau : les différentes pistes bleues et la verte du Pelvoux permettent de profiter du ski en altitude et sous un soleil en général bien présent grâce à l’orientation au Sud. Il faut également noter la présence de l’aire de pique-nique de la Croix de la Nore à proximité immédiate (en 2018, ce concept était unique en France), qui permet de déjeuner avec vue sur la vallée de la Durance. Les débutants peuvent également s’amuser sur le Funnycross, boardercross plus facile et installé entre les pistes Bergers et Chauvet.
Sur le plan technique, ce télésiège est le troisième à posséder une gare MI7 en France (après Croix de la Nore juste à côté et les Almes à Tignes, en Savoie). Ce type de gare se caractérise par sa faible emprise au sol et par une structure plus compacte que les stations motrices de la gamme 7+. Le moteur et le réducteur sont par ailleurs directement alignés avec la poulie motrice ce qui permet de limiter le nombre d’organes de transmission. Il faut noter que, comme le télésiège de la Croix de la Nore, cet appareil est équipé d’un tapis d’embarquement pour améliorer le confort et limiter les arrêts dus aux chutes de débutants.
Côté pistes, ce télésiège en dessert deux :
- Chauvet : Piste sans grand intérêt descendant vers le Chalet de Serre Blanc (restaurant) et rejoignant les deux télésièges.
- Bergers : Piste assez plate rejoignant également les télésièges d’altitude.
Situation sur le plan des pistes :
Vue générale. Plan Atelier Pierre Novat
Zoom sur le haut de Briançon. Plan Atelier Pierre Novat
Caractéristiques
Voici les caractéristiques de l’appareil :
- Caractéristiques Administratives
TSF - Télésiège à pinces fixes : ROCHER BLANC
Maître d’œuvre : ERIC
Montage / génie civil : Trame / Allamano
Exploitant : SCV Domaine Skiable
Constructeur : GMM
Année de construction : 2017
Montant de l’investissement : 2 800 000 €
- Caractéristiques d’Exploitation
Saison d'exploitation : Hiver
Capacité : 4 personnes
Débit : 2400 personnes/heure
Vitesse d'exploitation : 2,5 m/s
Equipement d’aide à l’embarquement : Oui
- Caractéristiques Géométriques
Altitude aval : 2266 m
Altitude amont : 2404 m
Dénivelé : 138 m
Longueur développée : 779 m
Pente maximale : 54 %
Pente moyenne : 17,99 %
Temps de trajet : 5 min 20 s
- Caractéristiques Techniques
Type de gare : MI7
Emplacement tension : Aval
Type de tension : Hydraulique
Emplacement motrice : Aval
Type de motorisation : Continu
Puissance développée : 165 kW
Sens de montée : Gauche
Embarquement : Avec tapis
Nombre de pylônes : 9
Largeur de la voie : 4,7 m
Dispositif d’accouplement : Pinces fixes AR4
Nombre de sièges : 106
Espacement : 15 m
Ligne et infrastructures
La gare aval
La gare aval est la station motrice et tension du télésiège. Installée à côté du télésiège de la Croix de la Nore, celle-ci est sensiblement identique à ce dernier : même gamme (MI7) et même schéma de couleurs. Bâtie en bas des pistes Pelvoux, Bergers et Chauvet, l’accès se fait en passant sous le télésiège de la Croix de la Nore, via une chicane de filets pour réduire la vitesse. De là, la file d’attente se divise en deux pour aller, soit vers Briançon, soit vers Chantemerle. Comme évoqué précédemment, l’embarquement est assisté par un tapis.
Situation de la gare aval depuis l’arrivée du télésiège de la Croix de la Nore.
L’arrivée sur la gare par la piste verte du Pelvoux, avec le télésiège de la Croix de la Nore au premier plan.
Vue sur les deux gares depuis la fin de la piste Chauvet.
Zoom sur la gare du Rocher Blanc.
Avec les deux premiers pylônes.
En descendant, vue plus globale.
La séparation des deux files d’attente (télésiège de la Croix de la Nore à droite, du Rocher Blanc à gauche).
La gare aval de derrière depuis la file d’accès au télésiège de la Croix de la Nore.
De trois quarts.
De côté.
Le tapis d’embarquement.
Le départ de dos depuis la ligne.
La ligne
La ligne se compose de 9 pylônes tubulaires.
D’abord assez pentue pour sortir du décaissement de la zone aval, elle s’aplanit ensuite pour devenir assez régulière. Entre les pylônes 4 et 5 se trouve la portée la plus longue de la ligne avec le franchissement d’un ruisseau. A partir du pylône 6, le tracé survole la piste bleue Chauvet avec une pente régulière jusqu’à la gare amont.
Caractéristiques de la ligne :
P1 : 8C/8C
P2 : 6C/6C
P3 : 8S/8S
P4 : 8S/6S
P5 : 8S/6S
P6 : 6S/6S
P7 : 8S/6S
P8 : 6S/6S
P9 : 6S/6S
S : balancier support
C : balancier compression
La ligne vue depuis la gare aval (précisément la file d’attente du télésiège de la Croix de la Nore).
Le passage sous les deux premiers pylônes.
La portée vers le P3, la plus pentue de la ligne.
Le P3, la pente s’adoucit.
On longe la fin de la piste bleue Chauvet.
Le P4, assez haut.
On franchit le torrent.
Le P5, le col du Prorel apparaît déjà.
La ligne est plus plate.
Le P6.
On commence à survoler la piste bleue Chauvet.
Le septième pylône.
De gauche à droite : la piste Chauvet, le Funnycross et la piste des Bergers.
Le P8, on approche de l’arrivée.
L’avant-dernière portée, avec le télésiège du Prorel et le portique du Funnycross à gauche.
Le P9, dernier pylône de la ligne.
La gare amont
La gare amont est la station retour. Composée d’une simple poulie, elle réduite au plus simple afin de limiter l’encombrement. L’arrivée est placée au col du Prorel, de façon à optimiser l’accès aux pistes que ce soit du côté de Briançon ou de Chantemerle.
Le gare amont depuis la ligne, avec le télésiège du Prorel en arrière-plan.
Vue sur la poulie retour.
La gare depuis la piste des Bergers.
En partant vers la piste de Chauvet.
Vue opposée avec le départ du Funnycross et le dernier pylône.
Véhicules et pinces
Le télésiège du Rocher Blanc est équipé de 106 sièges quadriplaces à assises bicolores (vert et noir, couleurs du logo de SCV Domaine Skiable). Chaque place est équipée d’un système permettant d’éviter que les plus petits ne glissent sous le garde-corps. Les sièges sont reliés au câble par des pinces AR4.
Vue globale sur un siège.
Un dispositif anti sous-marinage.
Vue générale sur un garde-corps équipé de quatre dispositifs.
La pince fixe.
Autres vues
Pour finir, voici différentes photos du télésiège depuis divers endroits du plateau de Briançon :
Vue sur la zone de la gare aval et le début de la ligne depuis la piste du Pelvoux.
Vue globale sur la ligne depuis la piste rouge de la Condamine, que l’on repère aisément grâce aux flèches rouges.
Passons à des vues plus ciblées depuis les pistes :
Le haut de la ligne, avec la piste bleue Chauvet au premier plan.
Les dernières portées.
Le télésiège lorsqu’il survole la piste Chauvet.
Vue plus globale sur la seconde moitié de la ligne.
Vue vers l’aval.
Entre les pylônes 4 et 7.
Conclusion
Le télésiège du Rocher Blanc version 2017 a permis d’améliorer le débit et le confort de la liaison de Briançon vers Chantemerle : remplaçant deux appareils, il permet la réduction du nombre de pylônes sur le plateau de Briançon. Le tapis d’embarquement et le type d’appareil sont un plus pour les débutants ce qui leur permet de se perfectionner en altitude sur des pistes très faciles. Cependant, ce réaménagement comporte un certain nombre de défauts et non des moindres : le temps de trajet est allongé entre l’arrivée de la télécabine et le col du Prorel (minimum 3 minutes en plus), du fait de la vitesse plus lente du télésiège mais également, le ski propre a été éliminé du plateau. En effet, la suppression des pistes sous la gare aval (rouge de Chauvet et partie basse des Bergers) a sérieusement amputé la descente de 400 m de dénivelé depuis le col, qui se résume désormais au choix entre une piste bleue ou une verte. Le plateau de Briançon n’est donc désormais plus vraiment un lieu de ski propre sur lequel on peut prendre du plaisir en fin de journée mais un lieu de passage entre la ville et Chantemerle. Une rationalisation dommageable au niveau de la répartition des skieurs puisque l’endroit a perdu en fréquentation, ce qui ne va pas arranger la saturation de certains endroits tels que Serre Ratier…
Texte & bannière : Clément05
Photos : Clément05 (le 9 mars 2018)
A bientôt.
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