L'histoire
L'état des lieux
Les rudes paysages de la montagne sont
restés longtemps une source de crainte
plutôt que d'admiration
"Ces monts affreux, ces monts sublimes"
Ce sont les qualificatifs que les premiers visiteurs appliquaient à la montagne, exprimant ainsi à la fois leur crainte et leur admiration de ces sites où ils venaient chercher, entre autres, de "délicieux frissons".
Le développement de l'habitat et la mise en culture de la moyenne montagne amenèrent progressivement les gens du pays à explorer leur domaine pour en connaître à la fois les dangers objectifs et les possibilités d'aménagement.
C'est le potentiel d'élevage qui a,
entre autres, suscité le
développement de l'habitat montagnard.
Au travers de leurs activités agricoles,
les montagnards découvrent les
beautés de leur domaine.
Incités par les premiers touristes,
les paysans commencent à explorer
des itinéraires de promenades.
L'exploration mène à l'exploitation
C'est ainsi que chasseurs, pasteurs, cristalliers et autres vont s'efforcer maintenant d'inventorier les différents secteurs de leur environnement afin d'en mesurer les dangers et les possibilités d'exploitation autre qu'agricole. Ce sont ces gens qui seront désormais le contact et la référence pour les touristes qu'il conviendra de conseiller et de guider dans leurs excursions.
Les refuges constituent des
objectifs de prédilection pour
les excursionnistes-skieurs.
Que peuvent donc souhaiter les touristes ?
Les premiers visiteurs de la montagne ne recherchaient que des buts d'excursions pédestres. Tout va changer lorsqu'ils deviendront plus spécialement des skieurs. Leurs objectifs sont alors la pratique de ce sport dans les meilleures conditions de sécurité et de plaisir.
La création des premières pistes de
descente sera un atout majeur pour la
transformation des villages en stations de ski.
La notion de domaine skiable
Les "gens du pays" comprennent alors qu'ils sont les mieux placés pour définir les conditions de cette pratique nouvelle dans la mesure où, grâce à leur connaissance du terrain, ils sont capables d'en arrêter les limites à l'intérieur desquelles le ski est possible et agréable : c'est la naissance du concept de "domaine skiable". Il leur incombera ensuite de développer ces implantations grâce à des aménagements propres à assurer par la suite une exploitation efficace et sécurisée.
Les habitants
La grande peur
des mystères des sommets.
la superstition des anciens
est remplacée par les craintes
des dangers réels.
La montagne et ses habitants
Dans la préhistoire les hommes pouvaient vivre dans les montagnes sans pourtant s'y installer à demeure, non pas seulement à cause de la rigueur du climat mais, surtout parce que leur mode de vie les poussait à se déplacer presque constamment. Il semble que ce n'est que quelques siècles avant notre ère que des tribus commencèrent à se sédentariser dans certaines vallées pour y pratiquer l'agriculture et le pastoralisme.
Les ressources
Outre la fertilité de certaines terres, l'abondance de l'eau courante, la qualité des herbages et la profusion du bois, la montagne offre à ses habitants la sécurité contre les incursions ennemies. C'est pourquoi des groupes humains de plus en plus nombreux s'installèrent dans des villages et hameaux étagés dans la moyenne montagne (étage des bois et des prés). Ils vivaient cependant dans la crainte des mystères induits par des sommets dominants. Ils n'osaient pas trop s'en approcher. Leurs hésitations étaient souvent justifiées par les avalanches et les orages.
Le "siècle des lumières" met
à la mode l'amour et la nature.
Connaître pour mieux aimer
Lorsque ces craintes s'estompèrent, plus ou moins balayées par les conceptions naturalistes du "siècle des lumières", les gens de la montagne s'intéressèrent de plus en plus à leur environnement et explorèrent les hauts lieux de leur domaine. Ce qu'ils y découvrirent suscita d'abord leur admiration, puis l'espoir d'en tirer des profits.
Faire du sport en hiver, c'est
maintenant : "faire du ski".
Un patrimoine qui s'appelle "domaine skiable"
Dès que les excursionnistes deviennent majoritairement des skieurs, la question se pose pour eux de savoir où ils peuvent pratiquer ce sport au moindre risque. Leur première réaction sera de se renseigner auprès des "gens du pays". Ceux-ci ont donc à charge de bien connaître la topographie de leur région et les zones de risques où ils recommanderont de ne pas s'aventurer. Cette analyse basée principalement sur la notion de skiabilité (aptitude d'une zone à être parcourue à skis) débouche inévitablement sur un concept global définissant le "domaine skiable".
Les retombées attendues
Dès cet instant les gens du pays sont partagés entre leur désir de garder une certaine autonomie, leur spécificité, et l'envie de tirer profit de cette situation. Ils comprennent que les skieurs qui viendront chez eux seront des "consommateurs" et, de ce fait, susciteront la création de services, de commerces et d'emplois. Dans ces conditions les édiles ayant à charge la survie et le développement de la vie locale devront transformer leur conception initiale de leur "domaine skiable" en une base d'étude pour son aménagement.
Le développement des villages est le premier
pas vers la création des stations de ski.
Les cartes d'avalanches sont un élément essentiel
pour l'analyse des possibilités d'un domaine skiable.
Le concept
Le concept de domaine skiable n'a d'intérêt que s'il est de nature à susciter un projet. Il va donc orienter les phases de réflexion vers les problèmes à résoudre pour la création d'une station de ski ou d'un aménagement de site. Les études consécutives seront pluri-disciplinaires et ne devront ignorer aucune des difficultés potentielles.
Un simple alpage des années 1930
pourra devenir une station.
Pas de projet sans concept initial
Dès que la notion de domaine skiable est acquise, il apparaît évident de lui supposer une concrétisation et, en l'espèce, la réalisation ou le développement d'une station de ski. Encore faudra-t-il savoir ce que l'on souhaite : un véritable "village" comportant, outre les équipements spécifiques à la pratique du ski (remontées mécaniques et pistes), un important potentiel immobilier ou un simple "stade de neige" excluant le résidentiel.
Le passage du concept de domaine
skiable à son analyse
L'analyse des contraintes.
Les contraintes immédiates
A l'évidence aucune programmation d'un dossier de projet ne peut voir le jour si l'on ne dispose pas d'analyses détaillées des contraintes imposées, notamment par les caractéristiques physiques du site envisagé mais aussi par les dispositions administratives, financières et techniques qui résulteront des exploitations projetées. Ces contraintes sont nombreuses et diverses et elles impliquent des investigations dans des domaines de connaissances très diversifiés.
L'heure des décisions
Les opérations de synthèse et de réflexion qui suivent seront donc déterminantes, non seulement sur la prise initiale de la décision du déclenchement, mais aussi sur les programmations des opérations diverses en vue de préparer l'engagement de l'opération projetée. Il faudra alors que le concept sorte du domaine de l'abstraction pour entrer dans le concret des procédures constructives.
Le début des constructions.
Les statuts
Pour la mise en valeur d'un domaine skiable, prévoir, étudier puis décider de construire une station de ski sous-entend que les nécessaires et primordiales études techniques soient accompagnées d'un consensus étroit entre tous les partenaires concernés, qu'ils soient publics ou privés.
Ces interactions déboucheront sur la définition des statuts respectifs des acteurs tant de l'étude et de son développement que de l'exploitation qui y succédera.
Les finalités sont multiples aussi bien au niveau des personnes directement concernées (gens du pays, entreprises locales, chercheurs d'emplois, investisseurs, clients potentiels) que des partenaires indirects (Etat, région, communes) et des contraintes qui pourront en résulter (plans d'aménagement officiels, réglementations structurelles ou techniques).
Les décisions répondant au "pourquoi ?" devront inévitablement être suivies du "comment ?". Ce sera le rôle des différents acteurs de s'entendre pour apporter une réponse cohérente.
La création d'une station de ski nécessite un consensus entre les divers acteurs :
En France, les constructions de stations ont suivi une évolution liée à l'histoire, l'évolution des idées, des besoins et des moyens.
La première génération s'étalant des années 1930 aux années 1950, était généralement le fait, soit de concepteurs et d'investisseurs privés souhaitant développer le tourisme hivernal dans des villages de montagne, soit des édiles et de la population de ces villages.
Pendant que continuait à se développer les projets de la première génération, naquit la deuxième génération couvrant approximativement l'ensemble des années 1950. Elle a été profondément marquée d'abord par les travaux de l'équipe Michaud-Cambau (assistée de Emile Allais, Jean Cattelin et l'architecte Laurent Chappis), puis par le "PLAN-NEIGE". Elle s'est particulièrement illustrée par le projet des "Trois Vallées" aboutissant à la création de Courchevel de renommée mondiale.
La troisième génération a développé la précédente en l'orientant plus précisément vers des stations "ex nihilo" c'est-à-dire implantées sur des sites vierges. Elle eut aussi pour cible la recherche d'une meilleure rentabilité d'exploitation qui regroupe sous une même gestion l'habitat et l'équipement technique (remontées mécaniques et pistes) facilitant un urbanisme "skis aux pieds".
La quatrième génération a poursuivi les objectifs de la précédente avec des conceptions urbanistes allégées et des recherches architecturale orientées vers un retour aux traditions plus typiquement montagnardes. S'y ajoutèrent des créations de "satellites" pour décongestionner des stations saturées. Des efforts furent entrepris pour regrouper les structures de gestion dans le cadre unique d'un statut d'économie mixte.
La France est, à ce moment, devenue (et reste encore) le pays le mieux équipé avec plus de 400 stations et centres de ski exploitant le plus grand potentiel mondial de domaines skiables (plus de 1200 kilomètres carrés).
Cette multiplicité et cette diversité de stations amène naturellement une assez grande diversité des statuts et des responsabilités de ses exploitants. Les formes varient du système totalement privé (SA ou SARL), au système mixte (sociétés d'économie mixte, entre autres) et au système public avec les régies départementales ou communales.
Les dispositions statutaires ont des répercussions sur divers plans et, notamment, la fiscalité, les dispositions de financement et des conséquences sur la rentabilité des exploitations.
La "loi montagne" de 1985 définit les prérogatives réciproques des "autorités organisatrices" (principalement les communes) et de leurs concessionnaires.
Ces interactions déboucheront sur la définition des statuts respectifs des acteurs tant de l'étude et de son développement que de l'exploitation qui y succédera.
Pourquoi projeter une station ?
Les finalités sont multiples aussi bien au niveau des personnes directement concernées (gens du pays, entreprises locales, chercheurs d'emplois, investisseurs, clients potentiels) que des partenaires indirects (Etat, région, communes) et des contraintes qui pourront en résulter (plans d'aménagement officiels, réglementations structurelles ou techniques).
Les décisions répondant au "pourquoi ?" devront inévitablement être suivies du "comment ?". Ce sera le rôle des différents acteurs de s'entendre pour apporter une réponse cohérente.
Les interlocuteurs
La création d'une station de ski nécessite un consensus entre les divers acteurs :
- les initiateurs : découvreurs, prospecteurs, initiateurs, animateurs du projet, décideurs et chargés d'études,
- les organisateurs : déclencheurs, programmateurs,
- les autorités administratives : Etat, région, communes,
- les partenaires : constructeurs, maîtres d'œuvre, investisseurs, financiers et banques, exploitants.
Histoire des systèmes d'objectifs
En France, les constructions de stations ont suivi une évolution liée à l'histoire, l'évolution des idées, des besoins et des moyens.
La première génération s'étalant des années 1930 aux années 1950, était généralement le fait, soit de concepteurs et d'investisseurs privés souhaitant développer le tourisme hivernal dans des villages de montagne, soit des édiles et de la population de ces villages.
Pendant que continuait à se développer les projets de la première génération, naquit la deuxième génération couvrant approximativement l'ensemble des années 1950. Elle a été profondément marquée d'abord par les travaux de l'équipe Michaud-Cambau (assistée de Emile Allais, Jean Cattelin et l'architecte Laurent Chappis), puis par le "PLAN-NEIGE". Elle s'est particulièrement illustrée par le projet des "Trois Vallées" aboutissant à la création de Courchevel de renommée mondiale.
La troisième génération a développé la précédente en l'orientant plus précisément vers des stations "ex nihilo" c'est-à-dire implantées sur des sites vierges. Elle eut aussi pour cible la recherche d'une meilleure rentabilité d'exploitation qui regroupe sous une même gestion l'habitat et l'équipement technique (remontées mécaniques et pistes) facilitant un urbanisme "skis aux pieds".
La quatrième génération a poursuivi les objectifs de la précédente avec des conceptions urbanistes allégées et des recherches architecturale orientées vers un retour aux traditions plus typiquement montagnardes. S'y ajoutèrent des créations de "satellites" pour décongestionner des stations saturées. Des efforts furent entrepris pour regrouper les structures de gestion dans le cadre unique d'un statut d'économie mixte.
La France est, à ce moment, devenue (et reste encore) le pays le mieux équipé avec plus de 400 stations et centres de ski exploitant le plus grand potentiel mondial de domaines skiables (plus de 1200 kilomètres carrés).
A chacun son statut
Cette multiplicité et cette diversité de stations amène naturellement une assez grande diversité des statuts et des responsabilités de ses exploitants. Les formes varient du système totalement privé (SA ou SARL), au système mixte (sociétés d'économie mixte, entre autres) et au système public avec les régies départementales ou communales.
Les dispositions statutaires ont des répercussions sur divers plans et, notamment, la fiscalité, les dispositions de financement et des conséquences sur la rentabilité des exploitations.
La "loi montagne" de 1985 définit les prérogatives réciproques des "autorités organisatrices" (principalement les communes) et de leurs concessionnaires.
Dernière révision le 22/07/2022 - 16:33