Le Milieu
Toundra et Scandinavie

L'origine arctique
Les lieux de naissance du ski sont déduits d'informations diverses apportées par des gravures rupestres et des fossiles de ski retrouvés dans des tourbières.
On peut les classer en :
- origine asiatique : Sibérie,
- origine Scandinave : Laponie,
- plus tard, origines diverses, mais principalement Slovénie.

Les scandinaves s'essaient à la descente.
L'utilisation
La plupart de ces zones se caractérisent par un relief nul ou peu accentué confirmant le fait présupposé que les premiers "skieurs" ne se déplaçaient pratiquement qu'à plat.
Ce n'est que beaucoup plus tard (probablement vers le milieu du XVIIIe siècle) qu'ils s'essayèrent dans des descentes autrement qu'accidentellement. Ce fut le passage du ski strictement utilitaire (mode de déplacement sur neige) à une utilisation plus exhaustive : recherche d'usages plus diversifiés et, plus tard, recherche de sensations nouvelles, puis d'activités sportives et ludiques.

Le devenir
Quoi qu'il en soit c'est plus spécialement dans la région de Télémark (en Norvège) que le ski a connu ses premiers essais de développement en attendant que des progrès techniques à la fois sur le matériel et la façon de s'en servir, suscitent une diffusion plus importante.
Villes et villages
Même si des stations de ski ont été créées "ex nihilo" c'est-à-dire sur des sites vierges de toute habitation, il n'en reste pas moins que le développement du tourisme d'abord et du ski ensuite s'est fait à partir de villes et de villages de montagne.

Camp de chasseurs-éleveurs en Laponie.
Les campements de la préhistoire
Ceux des néandertaliens qui utilisaient des skis vivaient plus en groupes nomadisés qu'en villages sédentaires et, le plus souvent dans des zones géographiques plates et boisées. Mais l'évolution vint ensuite avec la création de cités-lacustres avant que la montagne elle-même ne se peuple d'agriculteurs et de pasteurs.

L'Alpe de Venosc :
la future station des 2 Alpes dans les années 40.
L'époque des romains
C'est l'expansion romaine qui a contribué à installer des places fortes à des carrefours de vallées de montagne (par exemple Grenoble et Innsbruck). Autour de ces villes et grâce aux travaux de viabilisation, effectués par les légions romaines, des villages se sont construits sur les pentes ou les plateaux des hautes vallées, là où existaient de bonnes conditions de vie rurale.

Les premiers grands hôtels.
Thermalisme et tourisme
"Aller aux eaux" a été l'une des formes déjà évoluée du tourisme en montagne. Beaucoup de "stations thermales" étaient en effet construites sur des sites de montagne que l'on reconnut par la suite comme favorables à la pratique du ski et, dès lors, purent adjoindre à leur vocation initiale celle des "sports d'hiver".
Les "stations-villages"
De leur côté les villages des hautes vallées découvraient les possibilités d'aménagement et d'équipement pouvant favoriser la fréquentation touristique et commençaient à concevoir la notion de "domaine skiable". Le virage était pris pour qu'ils deviennent des "stations de ski" et, de ce fait, modifient en conséquence leur vie économique.
La naissance des "stations"
L'évolution et le développement du ski amènera inéluctablement la nécessité d'infrastructures propres à permettre sa pratique dans des conditions optimales. Ce sera d'abord la création de moyens d'accueil et d'hébergement, puis la construction de remontées mécaniques adaptées aux objectifs évolutifs des skieurs. De tels aménagements constitueront des "stations de ski", soit engendrées par l'équipement de villes ou villages, soit créées de toutes pièces sur des terrains vierges.

La station "l'Alpe d'Huez" au temps 0.
A quoi sert le ski ?
Les modes d'utilisation du ski ont conditionné les équipements de leur environnement. Les anciens qui vivaient le plus souvent dans des zones quasi-désertes ne s'en servaient que pour des déplacements utilitaires et n'avaient nullement besoin d'habitats autres que des abris plus ou moins dispersés.
Plus tard, lorsque les skieurs s'aventurèrent dans la montagne et commencèrent à effectuer des descentes, le ski changea de caractère d'utilisation et laissa entrevoir des besoins nouveaux. C'est ainsi que, dès le début du XXe siècle, les skieurs prirent de l'intérêt et du plaisir à ces descentes et souhaitèrent les multiplier, ce qui impliquait des aménagements spécifiques.

Etudes et projets
Dès 1919 le baron de Rotschild fait réaliser une étude de création d'un hôtel au Mont d'Arbois qui préfigure la réalisation de la station de ski de Megève. D'autres études se multiplient et, notamment, malgré la guerre (1939/1945), l'architecte Laurent Chappis et la "commission Michaud" jettent les bases d'une station internationale de ski aux "Tovets" qui deviendra Courchevel, capitale des "Trois vallées".

Une station intégrée :
Avoriaz.
L'expansion
A partir de 1960, l'accroissement de la fréquentation-skieurs amène la recherche de nouveaux domaines skiables et le développement des précédents. On construit alors "ex nihilo " des stations neuves intégrées telles que Chamrousse, Tignes, La Plagne, Superdevoluy, Avoriaz, etc...
Il en est de même en Suisse, en Autriche, aux USA et au Canada avec des variantes quant aux choix des terrains et aux caractéristiques urbanistiques des stations.Dès la fin des années 1980, la France est au premier rang avec plus de 400 stations et, comme le besoin de développement continue d'être évident, on imagine désormais des "stations-satellites" et des interconnexions entre les diverses stations de "grands massifs ".
Neige et pistes

Les premières raquettes à neige
équipant au XIe siècle hommes
et animaux.

Illustration du "Magasin pittoresque" :
les premiers essais de descente
Un climat difficile
Dans la nuit des temps et même après la fin des grandes périodes glaciaires, la neige abondante imposait des conditions de vie très dures pour les peuplades qui devaient les supporter et, notamment, celles qui vivaient dans les zones arctiques. C'est bien ce qui les a conduits à inventer les raquettes à neige et les skis «outils» pouvant leur faciliter les déplacements nécessaires à leurs modes de vie.
Que peut-on faire d'un domaine enneigé ?
Au fil des années, les montagnards devenus sédentaires découvrent la diversité de leur domaine et en mesurent progressivement les possibilités. Bientôt des «touristes» commencent à venir les rencontrer et les questionner. Il faut bien alors les renseigner puis, éventuellement, les accompagner dans leurs excursions qui, de plus en plus, se font à skis.

1926 : La piste de l'hôtel Savoy,
lieu d'élection des touristes
en vacances à Chamonix
La notion de «skiabilité»
Il ne leur faudra pas longtemps pour comprendre que la pratique du ski n'est pas toujours sans danger du fait des accidents de terrain, des risques d'avalanches et, quelquefois, de l'irrégularité de l'enneigement. On s'efforce alors de localiser ces difficultés et si possible d'y remédier. On est amené à établir les limites de ce qui sera désormais le «domaine skiable» c'est-à-dire les zones où la pratique du ski est possible dans les meilleures conditions.

On commence à tracer des pistes que
l'on va entretenir et, plus tard,
enneiger artificiellement.
L'invention des «pistes »
La neige étant la matière première indispensable pour l'exercice de ce qui va devenir «les sports d'hiver» il faut la «conditionner» pour la rendre apte aux besoins des skieurs désormais friands de descentes. Le domaine skiable étant déjà connu, on y aménage des itinéraires où les descentes sont exemptes de dangers objectifs. Ces itinéraires sont alors signalés, balisés, et surveillés. On vient donc d'inventer les «pistes». Ce concept évoluera encore plus lorsque des moyens mécaniques permettront d'en améliorer la surface et même de fabriquer de la neige en supplément.