rmfan, le 12 10 2009, 19:06, dit :
Merci pour le lien.
C'est vrai que ce tph est vraiment atypique.
Cette remontée est-elle exploitée commercialement pour les touristes ou bien sert-elle d'accès aux alpages pour les habitants locaux ?
Parce qu'avec un si petit débit, ça ne doit pas être très rentable !

Il s'agit pour la plupart de TPH construits pour accéder à des alpages, ils sont souvent propriété d'une coopérative, association etc. et évidemment que du point de vue financier c'est à perte, sans les subventions agricoles et autres on ne pourrait guère exploiter ce genre d'installations car mine de rien, dès que leur accès est public, elles sont soumises à une autorisation cantonale (et non fédérale comme c'est le cas pour les grandes RM genre TPH, TS (sauf si on ne met que très peu de sièges et ça existe effectivement), TC etc., c'est le nombre de personnes par cabine qui est déterminant). Il y a bien sûr des contrôles très stricts et au final les accidents sont extrêmement rares (aussi rares vorie plus que pour les grandes RM). De nombreux petits TPH ont des "cabines" d'origine mais une commande et un entraînement entièrement modernisés, généralement électrique, dans quelques cas diesel. Ils ont tous le frein de service et le frein de sécurité séparés, il en a toujours été ainsi en Suisse (on voit le deux manettes dans la vidéo).
Il y également quelques TPH publics qui étaient à l'origine des TPH de chantier, c'est cas du TPH de la vidéo précitée, il avait été construit dans les années 50 par Karl Garaventa (ce n'est pas une coïncidence le nom) comme installation provisoire pour le montage de pylônes de lignes à haute tension. Finalement il n'a pas été démonté. Là il vit hélas ses derniers jours
Certains TPH et funiculaires d'installations hydroélectriques ont été ouverts au public (divers chez KWO, OFIMA, KLL etc.), le cas écéhant ils ont dû être adaptés car les prescriptions sont plus strictes si des personnes externes sont régulièrement transportées.
A proximité des gares amont on trouve généralement un alpage habité durant tout l'été ou en tout cas une buvette, parfois ont peut également dormir à l'alpage.
Côté exploitation on touve de tout, depuis le TPH entièrement automatique en self-service 24 h sur 24 toute l'année avec des jetons au TPH entièrement manuel comme dans la vidéo. Pour les installations automatiques les gares sont généralement inoccupées.
Le prix de la course est souvent presque dérisoire, en général plus c'est moderne plus c'est cher et moins c'est intéressant et plus il y a de monde. Dans beaucoup de cas il faut téléphooner pour se renseigner si c'est en service et le cas écéhant parfois réserver la course pour qu'une personne travaillant à l'alpage mette en route l'installation si elle n'est pas automatique (parfois on tombe sur une petite Heidi comme dans les films). Généralement il y a un téléphone dans les deux gares (mais pour les TPH à jetons probablement personne ne répondra), on doit alors demander la course si ce n'est pas en self-service.
Avec les jetons le TPH part automatiquement après la fermeture de la "porte", il y a un signal acoustique. Parfois on a des arrêts intermédaiires
très rudimentaires, p.ex. pour une ferme isolée. Il y a alors un bouton et quand on referme la porte ça repart.
Certains cageots n'avait même pas de porte à l'origine.
Les gares aval ne sont souvent pas signalées, si on ne connaît pas on ne penserait pas qu'il s'agit d'une RM publique. La course à jeton peut être de l'ordre de CHF 4.00 (env. EUR 2.70) par trajet. Pour celui de la vidéo c'est CHF 12.00 (env. EUR 8.00) l'aller-retour, pour 22 minutes d'une expérience unique ce n'est pas cher payé. En plus les autochtones sont très sympas, rien à voir avec le tourisme de masse.
De toute façon ces installations ne sont heureusement que fort peu connues du public car si ce n'était pas le cas, les eurocrates de Bruxelles fanas de sécurité illusoire sur papier mais n'ayant jamais vu une marmotte non empaillée de leur vie condamneraient rapidement ce genre de RM.
Il faut quand même préciser que dans la plupart des cas il n'y a aucun autre accès par voie terrestre sinon à pied, ces RM jouent ainsi un rôle primordial pour la survie de toute une économie alpestre.
Ces TPH n'apparaissent généralement pas des les statistiques des sites Internet car il sont très peu connus. J'ignore combien il y en mais probablement au moins une cinquantaine (à compter en plus des plus de cent grands TPH à va-et-vient suisses) Il en existe également quelques-uns en Autriche. Pour les autres pays je l'ignore.
Ce message a été modifié par Velro - 15 octobre 2009 - 13:23 .