[antidote]

Bonjour à tous,

Voici un reportage sur le téléski des Loups, aux 7 Laux, qui constitue le second reportage d’une petite série sur cette station pour 2010.

Bonne lecture !

[antidote]

Voici un petit reportage sur le téléski à enrouleurs Les Loups





Les Sept Laux est une station située en Isère, dans le massif de Belledonne. Troisième domaine skiable de l’Isère, elle est exploitée par une société d’économie mixte, la SEMT7L (Syndicat d’économie mixte des téléphériques des 7 Laux). Les pistes, qui permettent de skier entre 1350 et 2400m d’altitude, se répartissent sur 3 secteurs : Prapoutel, Pleynet et Pipay. Les origines de la station remontent aux années 1970. Ceux qui veulent en savoir plus liront avec intérêt l’historique détaillé qui se trouve sur le site de l’exploitant : Historique officiel



Situation de la remontée

Ce téléski est situé sur le secteur du Pleynet, comme on le voit sur le plan des pistes :





Présentation de la remontée

Le téléski a été construit durant l’été 2005. Comme tous les appareils construits aux 7 Laux depuis 2001, le téléski Les Loups est un produit Doppelmayr. Il s’agit d’un appareil difficile, réservé aux bons skieurs. Cette remontée ouvre un nouveau domaine, qui n’était desservi par aucune remontée jusque-là. Il faut cependant préciser que le versant auquel ce téléski permet d’accéder a été, par le passé, équipé en remontées. Il s’agissait du téléski du « Brula », visible sur le plan ci-dessous, et qui a été démonté dans les années 1990. Il s’agissait en effet d’un appareil difficile, et la station, qui souhaitait réduire son parc de remontées à l’époque, n’a pu le conserver.





Historique et rôle de la remontée

La décision de construire ce téléski en 2005 répond à plusieurs préoccupations.


- D'abord, désengorger le secteur de Roche Noire. En 1999, l’ancien TSF2 Roche Noire est remplacé par le TSD4 de l’Aigle, dont la ligne est légèrement plus longue. Lors de la construction de ce télésiège, il a été choisi de ne pas le prolonger jusqu'en crête, notamment pour permettre l'exploitation de l'appareil même en cas de vent. De plus, cela permettait de limiter les coûts de construction, puisque le ligne restait plus courte. La conséquence est que ce nouvel appareil arrive contre la montagne des Fanges, dans une zone enclavée. Les skieurs n’avaient pas d’autre solution que de redescendre en direction du village de Pleynet.

La construction du téléski Les Loups, dont la G1 est située à proximité de l’arrivée du TSD de l’Aigle, permet donc aux skieurs qui arrivent de ce télésiège d’avoir un nouvel appareil à emprunter. Il donne d’abord accès à une piste rouge, située sur le secteur du Pleynet. Mais il dessert aussi une courte, mais belle piste noire située sur le Versant de Pipay, la piste des « Plagnes », qui donne sur l’ancien emplacement du Tk des Plagnes, lui aussi démonté (voir le plan ci-dessus). Il permet encore de rejoindre la piste verte Chanterelle, basculant aussi sur Pipay. Ce téléski « Les loups » permet aussi de rejoindre le Snowpark réputé de la station. Il assure donc une meilleure répartition des clients sur le versant Pleynet.


- Ensuite, assurer la bascule sur Pipay. Le téléski Les loups permet aux skieurs de basculer sur un autre versant, celui de Pipay. En période d’affluence, la liaison Pleynet-Pipay était parfois problématique, car le principal appareil chargé d’assurer la jonction, le TSF Oursière, était souvent saturé. L’exploitant, en créant ce nouvel appareil, espérait bien désengorger le TSF Oursière. Il s’agit donc bien d’un appareil de liaison.


Le pari est réussi, et l’appareil rencontra un franc succès. Succès tellement franc d’ailleurs que ce téléski était régulièrement saturé, surtout à partir de 2007, puisque fut créée une piste permettant aux skieurs venant de Prapoutel et de Pipay d’accéder à ce téléski par gravité (la piste du Maire). Le téléski est donc accessible aujourd’hui depuis le TSD de l’Aigle, mais aussi depuis le TSDC Grand cerf, le TSF de l’Eterlou et celui de l’Oursière. Ceci a conduit à la construction, en 2009, d’une nouvelle remontée dans ce même secteur, le téléski Le Tétras.

Cette photo montre l’implantation des différents appareils : le téléski des Loups au premier plan (G1 en contrebas), la G2 du TSD4 de l’Aigle en second plan, et la gare aval du téléski Le Tétras en arrière-plan.






Caractéristiques de l’appareil

Lors de sa première année d’exploitation, en 2005, l’appareil était équipé de « pioches », donc d’enrouleurs 2 places. Cependant, la zone d’embarquement offrant un espace très limité et la ligne ayant une pente marquée, le nombre de chutes de skieurs était important. Dès 2006, les enrouleurs 2 places furent remplacés par des enrouleurs 1 place. Les enrouleurs démontés furent utilisés sur le téléski du Soleil, construit cette même année 2006. Le téléski Les loups est donc bien un « Tke1 », malgré ce que le FIRM annonce.



Type d’appareil : Tke -Téléski à enrouleurs
Nom de l’appareil : LES LOUPS
Constructeur : DOPPELMAYR
Exploitant : SEMT7L
Année de construction : 2005
Saison d'exploitation : hiver

Type de véhicules : enrouleurs Doppelmayr
Capacité : 1 personne
Sens de montée : gauche

Débit : 1188 personnes/heure
Vitesse d'exploitation : 3 m/s
Altitude aval : env. 1950 m
Altitude amont : env. 2075 m
Dénivelée : 125 m
Longueur développée : 407 m
Pente maximale : 47 %
Pente moyenne : 33 %
Temps de trajet : env. 2,5 minutes.

Tension : aval
Type de tension : hydraulique
Motrice : aval
Nb Pylônes : 6



La gare aval

Elle est située à proximité de la gare amont du TSD4 Aigle et de la gare aval du téléski Le Tétras. Elle est boulonnée sur un massif en béton. La tension est effectuée par un vérin hydraulique situé en G1, comme pour tous les téléskis à enrouleurs Doppelmayr de ce type.








Toujours la gare aval, vue depuis le téléski Le Tétras




La zone d’embarquement





La ligne

La ligne est courte, moins de 500 mètres, et difficile, puisque la pente moyenne dépasse 30%.


Le P1




La gare aval vue depuis la piste de montée




Le P2




En se retournant :




Le P3




Le P4




Le P5





Gare amont

Comme la gare aval, elle est boulonnée sur un massif en béton.








Vues générales de la ligne


Depuis le sommet du téléski lui-même





Depuis l’arrivée du TSD4 de l’Aigle





Depuis le téléski Le Tétras, vue sur l'intégralité de la ligne





Un agrès

Ce message a été modifié par antidote - 14 février 2010 - 18:01 .

[antidote]

N’hésitez pas à me faire de vos observations et à relever les erreurs éventuelles. Tout ce qui peut contribuer à l’amélioration du reportage est le bienvenu

Prochain reportage prévu : le téléski de la piscine, grâce à la complicité de Lolo42 (les photos seront de lui).

A bientôt donc.

Ce message a été modifié par antidote - 13 février 2010 - 18:01 .

[Lolo42]

Merci Antidote pour ton reportage

Tu as pris le lien de l'aperçu agrandi pour insérer tes photos de la galerie (d'où la taille et l'hyper compression)

Message édité suite aux correctifs de Antidote

Ce message a été modifié par lolo42 - 14 février 2010 - 13:22 .

[antidote]

Merci Laurent, je corrige... Il m'est arrivé de confondre le lien à copier dans les "tagimg". Je ne m'en suis pas aperçu sur le coup car j'ai essayé de limiter le poids de mes photos en comparaison d'autres reportages.

Merci encore

[vincen]

joli reportage

Vince

[jerome21-06]

Tout simplement formidable ces téléskis des 7 laux, un téléski bien pratique pour rejoindre pipay tout en évitant de prendre le très long télésiège de l'oursiere!

Bon reportage !

[benj]

Joli reportage, merci antidote, tes descriptions sont bien détaillées.
Dommage qu'il manque un aspect historique au reportage, même synthétique.

A voir le nombre de petits téléskis permettant la liaison vers Pipay et Prapoutel sur ce secteur (Tétras, Loups et Écureuil), on pourrait se demander pourquoi la SEMT7L n'a pas choisit de prolonger les tracés des TSF Pincerie et TSD de l'Aigle. Est-ce dû à un manque de place ?

Ce message a été modifié par benj - 14 février 2010 - 15:07 .

[antidote]

Merci pour ces retours

benj, le 14 02 2010, 10:10, dit :

Dommage qu'il manque un aspect historique au reportage, même synthétique.

En fait, hormis les quelques lignes que j'ai écrites, il n'y a pas grand chose à dire sur l'historique de cet appareil, puisqu'il s'agit d'un nouveau tracé. Sur d'autres appareils, comme Le Tétras ou La piscine, l'historique est plus riche. Quant à l'historique de la station elle-même, il est bien complexe pour être résumé en 10 lignes, sans compter que cela oblige à revenir chaque fois sur la période difficile qu'a connu la société d'exploitation dans les années 1990.


Pour ce qui est des autres possibilités de basculement, la prolongation du TSD Aigle n'est pas concevable, compte tenu de la topographie. En effet, la G2 de cet appareil est situé au pied du rocher de Roche Noire, trop pentu pour être équipé en RM. quant à Pincerie, il permet le basculement en empruntant un petit téléski. Le problème de la jonction vient plutôt du TSF de l'Oursière, dont les caractéristiques ne répondent plus à la demande (appareil fixe pour une ligne de plus de 1500m).

C'est là qu'on peut s'interroger sur l'opportunité qu'il y a de multiplier les petits appareils de liaison, comme le Tk Tétras et le Tk Les Loups. En effet, le remplacement du TS oursière par un TSD6 à gros débit est programmée, sa ligne est même déjà calculée. On peut donc se demander s'il était bien opportun de créer 2 téléskis (Loups et surtout Tétras en 2009) pour fluidifier les liaisons, alors que ce sont des téléskis difficiles, ne desservant, en ski propre, que des pistes noires. Lorsque le TS Oursière sera remplacé entre 2010 et 2012, ces appareils perdront de leur intérêt pour faire la liaison.

Une explication peut être. Les 3 stations sont situées sur des communes différentes. La mairie de La Ferrière, sur laquelle est situé le front de neige de Pleynet, a probablement fait entendre sa voix pour la construction des Tk Loups et Tétras, afin de remédier rapidement à l'encombrement constaté au sommet du TSD4 de l'Aigle...

[Lolo42]

benj, le 14 02 2010, 10:10, dit :

A voir le nombre de petits téléskis permettant la liaison vers Pipay et Prapoutel sur ce secteur (Tétras, Loups et Écureuil), on pourrait se demander pourquoi la SEMT7L n'a pas choisit de prolonger les tracés des TSF Pincerie et TSD de l'Aigle. Est-ce dû à un manque de place ?

Pour Aigle, ce n'est pas un problème de topo, Antidote. L'appareil aurait pu être prolongé jusqu'aux crêtes, mais la gare aurait été nettement plus exposée (au givre et au vent notamment). La disponibilité de l'appareil s'en serait fortement ressentie (dixit l'exploitant).

Pour Pincerie, le fait que l'appareil desserve le départ des pistes de fond et surtout le restaurant, imposait de ne pas modifier l'implantation de la gare amont.

[antidote]

lolo42, le 14 02 2010, 13:28, dit :

Pour Aigle, ce n'est pas un problème de topo, Antidote. L'appareil aurait pu être prolongé jusqu'aux crêtes, mais la gare aurait été nettement plus exposée (au givre et au vent notamment). La disponibilité de l'appareil s'en serait fortement ressentie (dixit l'exploitant).

La prolongation de la ligne jusqu'au crêtes aurait quand même posé des difficultés topographiques, du moins en conservant le même axe. En effet, il n'y a pas suffisamment d'espace disponible sur la crète de la montagne des Fanges pour implanter une gare, du moins sans des travaux de terrassement très lourds.

Il aurait été possible d'arriver en crête en implantant la G2 du TSD Aigle plus à gauche ou plus à droit, au niveau de l'actuelle G2 du Tk "Le Tétras" ou du Tk "Les loups". Mais impossible alors de conserver le même axe. Or, le choix a été fait de conserver la ligne du TSF2.

[Lolo42]

antidote, le 14 02 2010, 13:40, dit :

Il aurait été possible d'arriver en crête en implantant la G2 du TSD Aigle plus à gauche ou plus à droit, au niveau de l'actuelle G2 du Tk "Le Tétras"

Si on prolonge la ligne de l'Aigle. elle aboutit à droite des dents de Pipay, juste à côté de l'émetteur, à proximité immédiate de la G2 du Tétras. Quelques travaux de terrassement et le tour aurait été joué. On a vu pire

Ce message a été modifié par lolo42 - 14 février 2010 - 13:53 .

[antidote]

lolo42, le 14 02 2010, 13:52, dit :

Si on prolonge la ligne de l'Aigle. elle aboutit à droite des dents de Pipay, juste à côté de l'émetteur, à proximité immédiate de la G2 du Tétras. Quelques travaux de terrassement et le tour aurait été joué. On a vu pire

A une bonne centaine de mètres à droite de la G2 du Tk Tétras, quand même. Je pense que l'exploitant avait aussi le souci de limiter les coûts liés à la construction de ce nouveau télésiège, et utiliser la ligne du TSF Roche Noire était la solution la plus économique. Il faut se souvenir que le TSD Aigle (1999) représente le second investissement (après TSD Bouquetin, 1998) du plan de redressement. La même année (1999), il fallu aussi financer la construction du TSF Eterlou, et le TSD6 Chamois était dans les cartons (2001).

Edit. : j'ai retouché mon texte pour tenir compte de vos observations

Ce message a été modifié par antidote - 14 février 2010 - 14:39 .

[Lolo42]

Histoire d'illustrer voici où l'on aboutit en prolongeant la ligne de l'Aigle (sans changement de tracé sur le bas).
(je me suis permis d'utiliser ta photo)


Bien entendu, le coût aurait été plus élevé, et, comme tu le soulignes justement, dans le contexte, ça a pesé, mais, encore une fois, le motif mis en avant par la SEMT7L était la disponibilité de l'appareil .

Ce message a été modifié par lolo42 - 14 février 2010 - 14:46 .

[Aussois]

La ligne actuel du tsd de l'Aigle, me semble bien adaptée. En effet ce tsd dessert une piste bleue et une piste rouge, accessible au plus grand nombre. Un prolongement de cet appareil n'aurait peut être pas pu permettre de créer une piste bleue. De plus les appareils débrayables sont assez sensibles au givre, une arrivée en crête aurait comme l'a dit Antidote pu causer des problèmes liés au givre.

En 1999, le prédécesseur de l'actuel tsf de Pincerie était un tsd Poma, à la fiabilité incertaine (prototype). Le tsd de l'Aigle, devait donc être un appareil qui puisse être ouvert rapidement, et le plus souvent possible. Peut être l'une des raison de la ligne actuelle.

Les tke du Loup et du Tetra permettent (et permettront), d'avoir une bonne fluidité sur le domaine. Lors du remplacement du tsf de l'Oursière par un tsd6 au débit de 2400p/h, je pense que au moins un de ces deux appareils restera(ont) fermé en semaine, hors vacances scolaire au profit du futur tsd6.

Plus d'informations pour bien comprendre les 7 Laux, et sa fréquentation.

Citation

Dommage qu'il manque un aspect historique au reportage, même synthétique.

Tu trouveras plus d'informations, plutôt en lien avec la station : historique des 7 Laux

Ce message a été modifié par Aussois - 14 février 2010 - 16:18 .

[antidote]

Merci Aussois.

Aussois, le 14 02 2010, 16:17, dit :

Citation

Dommage qu'il manque un aspect historique au reportage, même synthétique.

Tu trouveras plus d'informations, plutôt en lien avec la station : historique des 7 Laux

Oui, j'ai mentionné ce lien.

Dans le reportage en préparation sur le TKE de la Piscine, des développements historiques plus longs seront présentés, en lien notamment avec les deux appareils si innovant que furent les TSD3 Bouquet et Pincerie. Patience

Aussois, le 14 02 2010, 16:17, dit :

En 1999, le prédécesseur de l'actuel tsf de Pincerie était un tsd Poma, à la fiabilité incertaine (prototype). Le tsd de l'Aigle, devait donc être un appareil qui puisse être ouvert rapidement, et le plus souvent possible. Peut être l'une des raison de la ligne actuelle.

C'est parfaitement exact. Cependant, si l'exposition au vent me semble un argument parfaitement recevable, celui du givre l'est moins, car ce problème est réccurent sur le secteur Pleynet (d'où le choix d'ailleurs de remplacer le TSD Pincerie par un TSF). Les retards à l'ouverture du TSD4 Aigle sont assez fréquents, mais je ne pense pas qu'une arrivée en crête aurait vraiment aggravé la difficulté.