Chamrousse est une commune située dans le massif de Belledonne en Isère. Elle accueille le 4e domaine skiable de l’Isère en kilomètres de pistes, et en nombre de journées-skieurs, derrière l’Alpe d’Huez (massif de l’Oisans), les 2 Alpes (idem) et les 7 Laux (massif de Belledonne). On trouve dans le massif de Belledonne 3 sites importants pour le ski alpin : Chamrousse au sud, les 7 Laux au centre, stations concurrentes mais aussi complémentaires par leur offre de ski, et le Collet d’Allevard au nord de la chaîne.
Le domaine s’étage de 1400 m (bas du couloir de Casserousse) à 2250 m d’altitude (Croix de Chamrousse). Il propose 90 kilomètres de pistes, desservies par 19 remontées mécaniques. Cette station est particulièrement appréciée des Grenoblois, car elle est accessible en une trentaine de minutes, si les routes sont dégagées. Le ski alpin se pratique à partir de 2 fronts de neige : « Roche Béranger » (ou « Chamrousse 1750 »), essentiellement destiné aux skieurs débutants, et « Recoin » (ou « Chamrousse 1650 »), qui attire les skieurs plus confirmés.
Au sommaire:
- Chamrousse d’hier à aujourd’hui
- Le secteur « Recoin » et le télésiège du Col de Balme
- Les caractéristiques de l'appareil
- La gare aval
- La ligne
- La gare amont
- Les véhicules
- Conclusion
Chamrousse d’hier à aujourd’hui
L’histoire de Chamrousse est trop complexe pour vouloir la résumer en quelques lignes. On peut toutefois distinguer deux périodes, avant et après les jeux olympiques de 1968.
Les débuts
L’histoire de Chamrousse est ancienne, bien qu’il s’agisse de la plus récente commune créée en France, puisque son existence administrative remonte à 1989 seulement. Elle a donc fêté ses 20 ans en 2009. Auparavant, le domaine skiable était situé sur les communes de Saint Martin d’Uriage et de Vaulnavey-le-haut. Il était géré par un Syndicat mixte. En 1989, ces deux communes ont accepté de se séparer d’une partie de leur territoire pour donner naissance à une nouvelle commune : Chamrousse.
Les débuts du ski à Chamrousse sont bien plus lointains. Le ski alpin pourrait même y être né, si on admet qu’Henri Duhamel a, en 1888, descendu les pentes du « Recoin » sur deux planches de bois destinées à devenir, ensuite, des… skis ! Le « ski club » de Chamrousse est créé en 1929. En 1947, deux stations sont créées par le Département, l’une à Recoin, l’autre à Roche Béranger, et les premières remontées apparaissent. Cette histoire riche, brièvement résumée (retracée dans ce topic :
Chamrousse il y a longtemps), a connu un tournant important dans les années 1960.
Une station olympique
Chamrousse va accueillir, en 1968, 6 épreuves olympiques : la descente hommes et la descente femmes, le slalom géant hommes et le slalom géant femmes et le slalom spécial hommes et le slalom spécial femmes. Elles se sont déroulées sur le secteur Recoin. Les deux épreuves de descente ont eu lieu sur Recoin, et ont donné leur nom aux deux pistes Olympique homme et Olympique dames.
A cette occasion, plusieurs remontées importantes sont créées, dont certaines ont aujourd’hui disparu. Sont construits les télésièges 2 places des Gaboureaux et des Vallons, en 1965 et 1966. Ces deux remontées seront démontées en 1992, au moment de la construction des télésièges
de la Croix, du
Grand couloir, puis des télésièges 4 places débrayables des
Gaboureaux et des
Amoureux.
Sur le secteur Roche Béranger, des travaux sont aussi effectués. Le
télésiège du Lac Achard est construit en 1966, en même temps que le TSF Bérangère, remplacé, en 1986, par le TSD4 du même nom. Cette même année, on notera aussi l'apparition du téléski « Totem », devenu « Totem 1 » lors de son doublement en 1970.
En 1989, une nouvelle commune fut créée sous l’impulsion du Département, afin de faciliter la gestion du domaine skiable. L’exploitation se fait d’abord par une société (la SAC, "Société d'Aménagement de Chamrousse"), agissant pour le compte d'un syndicat avant d’être confiée, dans les années 2000, à une filiale du groupe « Transmontagne » : « Chamrousse Développement ». A la suite de la liquidation de ce groupe, en 2007, la commune de Chamrousse décide d’exploiter le domaine en Régie, et ce mode d’exploitation semble désormais pérennisé.
Le secteur « Recoin » et le télésiège du Col de Balme
Le télésiège du col de la Balme est une des remontées du front de neige de Recoin. Ce secteur est le plus intéressant techniquement, car la pente est assez marquée allant jusqu’à 65%. De plus, il est possible de skier de 2250m à 1400m, et ainsi de cumuler 840m de dénivelée négative.
Au départ de Recoin, deux versants sont accessibles. Le premier est le plus technique. Il culmine à la Croix de Chamrousse, et il offre plusieurs pistes difficiles et très difficiles, dont les fameuses pistes olympiques hommes et dames. Pour desservir ces pistes, avait été construit aux origines le téléski du Littre. Puis, le célèbre
Téléphérique de la Croix fut mis en place par l’entreprise Neyret-Beylier, en 1952, avant d’être remplacé par une TCD10 en 2009. A ce jour, ce versant est équipé par cette télécabine de la Croix, et les TSD4 Gaboureaux et Amoureux.
Le second versant, à la pente plus douce, s’étend sur les pentes de l'Aiguille de Balme. Aux origines, on pouvait y skier grâce au seul téléski de l’Aiguille, de 1954. Par la suite, dans les années 1960, est construit le téléski du Col de Balme, en référence au nom du Col à proximité duquel il se situe. Son tracé est visible sur le plan suivant :

Puis, en 1964, est construit le télésiège du Col de Balme. L’annonce de l’attribution des jeux à Grenoble datant du 28 janvier 1964, on peut raisonnablement penser que l’investissement avait déjà été prévu pour appuyer la candidature de la ville de Grenoble. Le Syndicat mixte en charge, à l’époque, de l’exploitation de la station, décide de se tourner vers le constructeur Montaz Mautino.
Le front de neige de Recoin aux couleurs des jeux olympiques
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Cet appareil est important pour le secteur Recoin, précisément car il dessert des pistes de niveau débutant. De plus, il permet l’accès à la partie basse de la station : Casserousse. Concernant les pistes faciles, il s’agit de la piste verte Balmette et de la bleue col de Balme. Mais le télésiège rejoint aussi une piste rouge, stade col de la Balme. Enfin, pour rejoindre le
téléski de Casserousse, il faut emprunter la très belle piste noire des Marmottes, qui n’est d’ailleurs accessible que par le télésiège du Col de Balme. Cette piste rejoint le bas de la piste olympique homme.
Les caractéristiques de l'appareil
Caractéristiques administratives
- TSF-Télésiège à attache fixe : COL DE BALME
- Exploitant : Régie des remontées mécaniques de Chamrousse
- Constructeur : MONTAZ MAUTINO
- Année de construction : 1964
Caractéristiques d’exploitation
- Saison d’exploitation : hiver
- Capacité des véhicules : 2
- Débit : 655 pers./heure
- Vitesse d’exploitation : 1,9m/s.
- Durée du trajet : environ 6 min.
- Tapis d’embarquement : non
Caractéristiques géométriques
- Altitude gare aval : 1675m
- Altitude gare amont : 1870m
- Dénivellation : 194 m
- Pente moyenne : 31%
- Pente maxi : 40%
- Longueur développée : 662 m
Caractéristiques techniques
- Nombre de pylônes : 6
- Nombre de véhicules : environ 80
- Sens de la montée : droit
- Embarquement : dans l’axe de la ligne
- Gare motrice : aval
- Gare tension : aval
La gare aval
En 1964, ce télésiège était équipe d’une gare classique pour l’époque. A la suite d’une rénovation en 1992, les gares aval et amont seront modifiées, et les sièges seront changés. La gare aval, de type "Bi-Alp", est désormais chargée de la mise en mouvement et de la tension du câble. De plus, un pylône supplémentaire sera ajouté avant le P1, car la gare aval sera légèrement déplacée pour être avancée contre la colline. Enfin, des potences de décablage seront également ajoutées sur le pylônes. Voici le télésiège dans sa configuration d’origine. La gare aval est située sur le front de neige de Recoin, à côté du téléski de l’Aiguille, à l’extrémité droite sur les photos suivantes.
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Vue générale de la ligne dans les années 1970 depuis le centre de Recoin
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La gare aval actuelle dans son environnement
De profil, on voit clairement la structure en « W », caractéristique de ce type de gares "Bi-Alp"
Vue sur la poulie motrice et le dispositif d’encagement
La ligne
La ligne est assez régulière. Elle relie le front de neige de Recoin au sommet de l'Aiguille de Balme. L’emplacement de la gare amont est donc stratégique, car il permet non seulement de skier sur les pentes douces où la ligne est implantée, afin de rejoindre Recoin, mais aussi de basculer dans le bas du couloir de Casserousse, plus technique. Avant la construction, en 2009, de la télécabine de la Croix, il était également possible de rejoindre, depuis le sommet du télésiège du Col de Balme,
télésiège fixe 3 places de la Croix, et ainsi de rejoindre le point culminant du domaine. On le voit nettement en consultant cette ancienne version du Plan des pistes, où le TSF3 de la Croix est signalé en rouge.
En avant sur la ligne
Le premier pylône, qui n’est pas peint en blanc, a été ajouté lors de la rénovation de l’appareil en 1992. Il faut dire que la portée est importante entre la sortie de gare et le P2, et que de plus, la pente est marquée (40%) car le premier pylône est situé sur une bute. Il n’est pas impossible que ce pylône ait été récupéré sur le TSF2 des Gaboureaux, démonté cette même année à l’occasion de la construction du TSD4 des Gaboureaux.
P1 et P2
C’est ce que confirme le cliché suivant, datant des années 1980, où il n’apparaît qu’un seul pylône sur la butte en non deux comme aujourd’hui.
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P1
P2
P3
La partie supérieure de la ligne
P4
P5
P6
Sécurité de détection des déraillements
La gare amont
En 1964, la gare amont était très certainement en charge de la tension du câble par contrepoids. Lors de la rénovation des années 1990, elle a été reprise. Un terrassement a été effectué, afin de supprimer la plate-forme en bois sur laquelle s’effectuait alors le débarquement.


Les véhicules
Les véhicules ont également été remplacés dans lors de la rénovation de l’appareil. Les voici dans leur version d’origine (1964)
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Les sièges actuels, de type « Goutte d’eau » et donc de manufacture Poma
Conclusion
En conclusion, un télésiège qui remplit fort bien son rôle sur le secteur Recoin, et qui permet de satisfaire la clientèle débutante. Lors de la construction de la télécabine de la Croix, il n’a pas été question de le démonter. Cet appareil a donc de beaux jours devant lui, d’autant qu’en raison de la longueur limitée de la ligne, le temps de parcours reste raisonnable, et qu’aucune saturation du télésiège n’est constatée.
Vue générale du sommet de la ligne, en arrière-plan
Lien vers le site de l’exploitant :
Office du tourisme de Chamrousse
Site consacré à la station de Chamrousse et son histoire :
Chamrousseweb
Ce message a été modifié par monchu - 13 avril 2016 - 13:42 .