Dans le cadre de la réalisation d'une maquette ce genre de détail n'est pas vraiment déterminant mais puisque tu demandes.
Les remontées mécaniques à va-et-vient, par opposition aux installations à mouvement continu débrayables ou non, sont équipées d'un dispositif appelé répétiteur de course (en allemand "Kopierwerk") qui surveille en permanence la position du ou des véhicules sur la ligne. Comme les véhicules sont liés il n'y a qu'une position qui est acquise par contre cette acquistion est quasiment toujours redondante pour des raisons de sécurité (et toujours impérativement redondante pour les grands téléphériques et grands funiculaires).
Selon cette position, la commande va gérer la vitesse de marche de façon p.ex. à réduire la vitesse au passage des ouvrages de ligne (pylônes) et à l'approche des stations (appelées gares en France). En stations les positions terminales sont surveillées directement par des interrupteurs de fin de course (contrairement à une croyance répandue, les deux chariots d'un téléphérique à va-et-vient n'atteignent et ne quittent généralement pas les stations en même temps, habituellement il y a un léger décalage, à chacun de deviner comment le nivellement par rapport aux quais est garanti).
Des surveillances supplémentaires redondantes garantissent le non dépassement d'une vitesse maximale en tout point de la ligne, du moins en mode non ponté (les pontages ne sont effectués que lors d'essais et de problèmes techniques et un protocole de procédure strict est alors à respecter). Cette vitesse maximale dépend de l'endroit où se trouve chaque véhicule sur la ligne, elle sera p.ex. élevée en milieu de portée loin des stations et basse en entrée de station.
Techniquement il existe en gros trois groupes de répétiteurs de course:
- Les anciennes versions purement mécaniques avec des engrenages, vis, cames, interrupteurs, etc.
- Les versions électroniques dédiées (circuits spécialisés développés par les constructeurs de commandes de remontées mécaniques, souvent sous forme de cartes pour racks 19").
- La dernière génération qui est elle basée sur des automates programmables de sécurité (niveau SIL 3 / PL e) genre Pilz, Siemens S7-F (généralement S7-300F le S7-400F étant hors de prix), etc. disponibles dans le commerce.
En raison d'un possible glissement de câble sur le garnitures de poulies non libres, l'acquistion de position se fait obligatoirement sur une poulie non motrice et normalement la poulie ne doit pas non plus être munie de freins. En général les acquisitions de position se font sur une ou plusieurs poulies de renvoi de câble tracteur (ou câble porteur tracteur dans le cas de téléphériques mono-câbles à va-et-vient qui n'ont donc pas de câble(s) porteur(s) séparé(s)), parfois sur des galets de mesure dédiés.
Pour les répétiteurs de course électroniques, l'acquisition même de la position se fait au moyen de codeurs incrémentaux (actuellement les codeurs absolus ne sont utilisés que pour la génération du point fixe) qui délivrent un certain nombre d'impulsions par mètre de déplacement du câble tracteur ou câble porteur-tracteur d'un va-et-vient. Comme chaque codeur génère deux trains d'impulsions déphasés électriquement de 90 degrés l'electronique est en mesure de déterminer le sens de marche par discrimination. Les codeurs mêmes sont des modèles habituels disponibles dans le commerce (y.c. version à fibres optiques sans électronique dans l'unité d'acquistion dans certains cas).
Les répétiteurs de course sont remis à zéro lorsque les véhicules sont en fin de course en station.
Pour des raisons de sécurité est normalement géré un point fixe servant de référence absolue pour détecter un éventuel décalage accidentel des comptages des répétiteurs de course. Ce point fixe peut être généré de plusieur manières, la plus courante est la génération d'une impulsion de point fixe au passage d'un pylône ou cavalier proche de la fin de ligne. Cette impulsion est alors transmise le plus souvent via câble tracteur à la commande du téléphérique. Dans certains cas le détecteur est monté sur la ligne et relié à la commande par un câble.
Il existe également des système de détection de point fixe basés sur un marquage de câble (anciennement p.ex. en incluant une pastille d'un isotope radioactif, plus récemment sont apparus les marquages inductifs basés sur une magnétisation rémanente local du câble, ce dernier système s'avère parfois quelque peu aléatoire, il y a encore d'autres systèmes plus ou moins fiables).
Il existe également des systèmes de point fixe basés sur un codeur absolu séparé entraîné par une poulie de renvoi (avec jusqu'à 4096 impulsions par tour pour 4096 tours il y a de la marge, et là il s'agit de modèles couramment utilisés dans l'industrie).
Lors de chaque approche en station la commande doit impérativement détecter de façon univoque le point fixe dans une certaine fenêtre de tolérance faute de quoi est générée un erreur; la position générée par le répétiteur de course est alors considérée comme non valide et les véhicules doivent être rapatriés au ralenti en mode manuel, en pratique cela arrive parfois mais demeure assez rare.
Les états des compteurs des répétiteurs de course sont en permanence comparés entre eux de façon à détecter tout dépassement de la tolérance de concordance. De façon générale, les répétiteurs de course sont extrêmement sûrs. La quasi totalité des collisions en stations ont eu pour cause l'erreur humaine (pontage), p.ex. Vanoise Express, Aiguille du Midi, Hoher Kasten, etc. (avec également divers incidents en France qui n'ont jamais été annoncés aux autorités de surveillance).
Voilà pour la petite histoire sur les répétiteurs de course. Il y a encore d'autre détails techniques mais comme une intro technique je doute que tu trouveras plus d'infos en ligne.
Ce message a été modifié par Velro - 07 décembre 2010 - 06:14 .