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Tensions exploitants-élus locaux

#1 L'utilisateur est en ligne   Anton aus Tyrol 

  • TCD4 de la Daille
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Posté 10 décembre 2011 - 10:32

J'ai eu l'occasion d'échanger avec plusieurs professionnels de la montagne ces dernières semaines. Il apparaît que les collectivités locales (élus, communes, département...) sont en train de prendre conscience que le modèle de concession visant à déléguer l'exploitation de larges domaines skiables à des sociétés privées et quotées a pour conséquence un sous investissement et donc un vieillissement du parc de remontées.

En effet ces sociétés sont souvent basées loin des montagnes, gérées par des financiers (CDA...) visant à privilégier la rentabilité à l'investissement, d'autant plus que la croissance de fréquentation est faible voir nulles depuis quelques années. En 5 ans, le volume des investissements (en Euros) a été divisé par deux. Le parc français vieillit donc et va bientôt souffrir de la comparaison avec l'Autriche par exemple.

de ce fait et en ce moment le ton monte entre ces deux parties et il ne serait pas impossible de voir des contrats de concessions rompus ou non renouvelés, voire des collectivités reprendre le contrôle des RM, comme c'est le cas en Autriche par exemple, avec comme considération l'emploi durable et le développement de la montagne... D'autant que le ministre des transports est entré dans la danse et soutient les collectivités...

Ca risque de chauffer en 2012 sur ce terrain, a suivre...
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#2 L'utilisateur est hors-ligne   benj93370 

  • TK Hörnli
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Posté 10 décembre 2011 - 11:59

sauf qu'actuellement et dans l'avenir, les mairies et les collectivités locales ne pourront plus se charger de l'exploitation des domaines et du parc des remontées mécaniques pour une raison très simple. Les collectivités locales sont énormément endettées (et encore énormément, c'est un euphémisme tellement elles sont endettées) et n'arrivent presque plus à obtenir et négocier des prets auprès des banques et des organismes financiers et quand ils y arrivent c'est à des taux très très élevés ce qui fait que ces collectivités ont de plus en plus de mal à financer et mettre en place des projets de la vie courante comme la construction des gymnases ou autres alors pour la construction de remontées mécaniques celà sera encore plus compliquée voire kamikaze selon la situation géographique et l'altitude de la station car faut pas se voiler la face, d'ici 10-20 ans, la neige sera quasi-inexistante dans les stations dont l'altitude se situe autour des 1000-1200m à cause de l'augmentation des températures. Juste pour te montrer un exemple, là, cette année, on vient de boucler le 2ème automne le plus qu'ai connu la france avec températures moyennes supérieurs de 2.7 degré par rapport au moyenne, un printemps le plus chaud qu'ai connu la france depuis 1900 et surtout la quantité d’eau recueillie a largement déficitaire par rapport à la moyenne donc, à un moment donné va s'amener la question du manque d'eau pour les canons à neige aussi. Toutes ces raisons font que celà va etre très difficile pour les collectivités de reprendre en main la gestion de leurs domaines.
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#3 L'utilisateur est hors-ligne   Jibe73 

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Posté 10 décembre 2011 - 14:39

Les communes jouent souvent les donneuses de leçon au prêt des sociétés auquel elles ont délégué l’exploitation de leurs station, elles oublient que bien souvent, la décision de mise en délégation a été motivé par des difficultés sociales ou financières, voir les deux, que la mairie n’arrivait plus a gérer.
Ce qui est sur c’est que les communes bénéficient de subventions pour le renouvellement des remontées mécaniques auquel les entreprise privées n’ont pas droit mais là encore, on met l’argent du contribuable sur la table pour rendre rentable des sociétés mal géré ou pas viable.
La CDA a été prise en exemple, il me semble pourtant que leur investissement est soutenu et que notamment, à Serre-Chevalier, les investissements n’ont jamais été aussi importants que depuis leur prise de contrôle.
Enfin la comparaison avec l’Autriche est difficile, le ski y est plus populaire et aussi plus chère que chez nous, les stations sont donc plus rentables.
Pour avoir vécu une délégation avec l’ingérence permanente de la commune dans les décisions d’une entreprise privée, non pas motivé par le développement à long terme mais par des considérations purement électorales, grevant les budgets et entraînant des actions d’une bêtise sans borne, je pense, pour ma part que les communes n’ont ni les compétences, ni leurs place de décisionnaire dans l’entreprise qu’est une station de ski.
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#4 L'utilisateur est hors-ligne   benj 

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Posté 10 décembre 2011 - 17:14

Voir le messageJIBE73, le 10 décembre 2011 - 14:39 , dit :

[...] je pense, pour ma part que les communes n'ont ni les compétences, ni leurs place de décisionnaire dans l'entreprise qu'est une station de ski.


Sauf que ce sont les communes qui investissent dans les aménagements des stations. Et donc sans construction de logements, d'espaces publics ou de lieux que les touristes attendent, l'exploitant ne peut pas bien fonctionner. Il est donc normal que les communes attendent des efforts des exploitants lorsqu'elles investissent dans leur station.
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#5 L'utilisateur est hors-ligne   Jibe73 

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Posté 10 décembre 2011 - 17:32

Ce ne sont pas les communes qui construisent les logements mais des investisseurs privées.
Et elles ont de grosses rentré d'argent en provenance de l'exploitant (taxes, location du site....).
Après c'est normal qu'elles défendent les habitants (commerçant, propriétaire...) mais dans la limite du raisonnable.
Je ne vois pas ce qu'un maire boulanger et ses conseillers moniteur de ski, bucherons, employés communaux... y connaissent au métier d'exploitant.
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#6 L'utilisateur est hors-ligne   benj 

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Posté 10 décembre 2011 - 18:13

Voir le messageJIBE73, le 10 décembre 2011 - 17:32 , dit :

Ce ne sont pas les communes qui construisent les logements mais des investisseurs privées.
Et elles ont de grosses rentré d'argent en provenance de l'exploitant (taxes, location du site....).

Pas toujours et quand bien même, la viabilisation des terrains entre autres est à la charge des communes. Et au final c'est la commune qui accorde les permis de construire (logements, RM), elle est donc toujours décisionnaire, à un moment ou à un autre.
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#7 L'utilisateur est hors-ligne   antidote 

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Posté 11 décembre 2011 - 16:22

Il y a aussi deux logiques qui s'affrontent :

- celles du ski "service public", géré par une collectivité, qui investit de l'argent public. Cette logique est révolue depuis les années 1990, sauf peut être dans les micro-stations. L'époque où l'on pouvait faire tourner une station sur fonds publics est révolue... Il faut dire que les contribuables locaux n'ont pas vocation à assumer les déficits issus d'une activité commerciale.

- celle, justement, du ski produit de consommation. Cette logique est dominante, et si les communes continuent à s'impliquer fortement dans la gestion de leur domaine c'est que, comme le dit Benj, il y a derrière des questions d'urbanisme, d'implantation de sociétés, de développement économique pour les habitants et donc... les électeurs. De plus, n'oublions pas que souvent le ski se pratique sur des terrains publics.
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#8 L'utilisateur est hors-ligne   piedmoutet 

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Posté 11 décembre 2011 - 18:17

Voir le messageJIBE73, le 10 décembre 2011 - 17:32 , dit :

.
Je ne vois pas ce qu'un maire boulanger et ses conseillers moniteur de ski, bucherons, employés communaux... y connaissent au métier d'exploitant.



avant que de grosses structures se mettent en place c'est souvent les locaux qui ont crée et dynamisé une économie naissante, participants ainsi à la renommée et à l'essor de la station .....quand on a peu de moyens financiers rien ne vaut l'intuition, la volonté et les muscles du bûcheron.....je parie que tu ne sais pas faire du pain ;)

Ce message a été modifié par piedmoutet - 11 décembre 2011 - 18:19 .

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#9 L'utilisateur est hors-ligne   fredo_chato 

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Posté 11 décembre 2011 - 18:44

Voir le messageantidote, le 11 décembre 2011 - 16:22 , dit :

- celles du ski "service public", géré par une collectivité, qui investit de l'argent public. Cette logique est révolue depuis les années 1990, sauf peut être dans les micro-stations. L'époque où l'on pouvait faire tourner une station sur fonds publics est révolue... Il faut dire que les contribuables locaux n'ont pas vocation à assumer les déficits issus d'une activité commerciale.


Et ben si pour toi un domaine de 230KM n'est qu'une micro-station... drôlement exigeant le type (ou alors mal renseigné...).

Les Syndicats mixtes sont encore une monnaie courantes pour de nombreuses stations et même des stations de taille supérieure à la moyenne (je pense nottament au Val d'Allos et à Pra-Loup). Pour ces deux stations il y a plusieurs collectivités locales de natures différentes qui s'occupent de la station.

Alors oui c'est sur qu'au niveau de la communauté de commune qui inclus Allos et la commune ou j'habite,faut pas chercher midi à 14H: Allos prends une très bonne part du budget annuel au détriment des autres communes, certes la population est bien plus élevés, mais les dépenses n'augmentent pas proportionnellement. Bien évidement à un moment donné les élus et/ou des personnes ont choisi de donner plus à la station qu'aux autres communes, mais la contrepartie est énorme: les retombées éconmiques sont considérables et sans stations la vallée ou j'habite ne serait rien d'autre qu'une vaste prairie cultivé aux endroits plats.

Et pour ceux qui pensent que ce système est n'est pas viable, ce système est en place au Val d'Allos depuis 2008, depuis 2008 on a vu naitre deux TSF4 et un TSD6, ce qui n'est pas si mal comparés aux années précédentes, et même bien d'une manière générale
Les années précédentes les stations du Val d'Allos étaient gérées par des "groupes" (Remy loisirs...) de 1990 à 2007, soit 17 ans, au niveau des R.M. on a vu naitre un TKD et un TSF4 (les chauvets...).

Personnellement je trouve vite le meilleur système de gérance. Bien entendu je n'invite pas à généraliser, car chaque domaine est unique et il est impossible d'appliquer le même modèle de gestion de partout mais ce système est loin d'être "nul".
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#10 L'utilisateur est hors-ligne   antidote 

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Posté 11 décembre 2011 - 20:24

Voir le messagefredo_chato, le 11 décembre 2011 - 18:44 , dit :

Voir le messageantidote, le 11 décembre 2011 - 16:22 , dit :

- celles du ski "service public", géré par une collectivité, qui investit de l'argent public. Cette logique est révolue depuis les années 1990, sauf peut être dans les micro-stations. L'époque où l'on pouvait faire tourner une station sur fonds publics est révolue... Il faut dire que les contribuables locaux n'ont pas vocation à assumer les déficits issus d'une activité commerciale.


Et ben si pour toi un domaine de 230KM n'est qu'une micro-station... drôlement exigeant le type (ou alors mal renseigné...).


Il ne faut pas assimiler la gestion en SM, SEM ou Régie et service public. Ce n'est pas la structure exploitante qu'il faut regarder, mais la finalité de l'exploitation : une activité commerciale, ou un service proposé par la collectivité aux locaux qui en dépendent ?


Une station gérée par une SEM n'est pas nécessairement dans une logique de service public, loin de là.
La SEM en question a souvent pour première mission de tenir l'équilibre des comptes, évitant de faire peser la dette sur les collectivités supports.


Une logique de service public, c'est une station qui tourne à perte des années durant, quel qu'en soit la forme d'exploitation (SEM, société privée, Régie). Ce qui suppose l'injection permanente d'argent public, ce qui est la logique première d'un service public. Il n'y a donc guère que des micros-stations dans cette situation (le cas typique de la mairie maintenant les 2 ou 3 téléskis du village pour le plaisir des habitants).

L'exemple de l'abandon du modèle service public est la rationnalisation du parc de remontées ouvertes en hors saison : fermeture de celles qui ne sont que peu empruntées, dans un but de rentabilité.

Ce message a été modifié par antidote - 11 décembre 2011 - 20:26 .

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