cosphi73:
Je me fiche de savoir qui connaît mieux tel ou tel sujet, le but n'est pas d'étaler ses connaissance comme de la confiture dégoulinant d'une tartine. Par contre je suis d'avis qu'il est opportun de nuancer certaines affirmations péremptoires du genre "Pour résumer, si tu alimente un moteur asynchrone à une fréquence précise, il tournera toujours à la même vitesse, seul son courant variera en fonction de la charge. C'est pour ça que le retour vitesse n'est pas utile" car cela peut facilement induire en erreur.
Nous discutons de domaines techniques, alors une certaine rigueur est de mise même si l'on ne peut évidemment pas non plus approfondir tous les détails.
Je ne suis pas spécialiste mécanique ni même de RM, mais l'électrotechnique industrielle et en particulier l'automation et les entraînements font partie de mon métier alors c'est la moindre des choses que je m'y retrouve un peu.
jfd_:
Merci pour le PDF. Cet article est assez tendancieux. Si certains points sont corrects, il faut fortement nuancer d'autres et notamment certaines conclusions.
Le hasard faisant bien les choses, j'ai conçu et mis en service des entraînement de types très différents, aussi bien de puissance AC, puissance DC que servo AC et servo DC, y.c. des régulations de tension analogiques et numériques avec pantin, des synchros master/slave etc. et ce sur une large plage de puissance. En plus 20 ans de pratique j'ai aussi vu passer plusieurs générations de matériels, depuis les Veritron jusqu'aux derniers ACS 800 en passant pas les Simovert, Simoreg etc.
Le remplacement d'entraînements DC par de l'AC revient régulièrement sur la table et hormis dans des cas particuliers comme p.ex. pour des couples très élevés à basse vitesse l'AC l'emporte généralement car les moteurs-couples AC de grande puissance (plusieurs centaines de kW) sont rares. Pour les systèmes de bobinage les moteurs DC présentent certains avantages mais souvent les clients, s'ils ont les moyens de payer, préfèrent l'AC pour des raisons de maintenance. Le calcul des coûts présenté dans le document est très douteux car en pratique la comparaison n'est pas si simple.
Pour les grues il est vrai que certains fabricants autres que p.ex. Liebherr ou Wolff utilisent encore du courant continu mais c'est uniquement pour des raisons de coûts, typiquement pour certains marchés asiatiques et sud-américains. Cela dit, il ne faut sous-estimer la maintenance des moteurs à courant continu car l'article passe sous silence le tournage des collecteurs et le fraisage des isolations (qui nécessitent un démontage du moteur), sans compter que la majorité des moteurs DC sont ventilés intérieurement avec circulation d'air dans l'entrefer entre le rotor et le stator alors que la vaste majorité des moteurs asynchrones sont ventilés extérieurement et donc moins sensibles à la poussière, à l'humidité et aux autres agents corrosifs.
Il est faux d'affirmer que des moteurs à courant alternatif de grande puissance n'existent pas, simplement au-delà d'environ 1'500 kW ils ne sont plus standards dans les dimensions mais on en trouve jusqu'à plus de 100 MW sur variateur de fréquence.
Pour les petites puissances jusq'à env. 1500 kW les moteurs asynchrones sont normalisés ou trans-normalisés et il y a peu de combinaisons "puissance; vitesse" comparé aux moteurs courant continu.
La plupart des moteurs DC sont fabriqués sur mesure (même s'ils sont "disponibles sur catalogue") alors que beaucoup de moteurs AC selon IEC sont disponibles de stock.
Quoi qu'en on dise, les moteurs DC pour les entraînements de puissance et servo autres que de très faible puissance sont clairement des produits destinés à un marché de niche.
Pour le camion-grue c'est rigolo car tous les camions-grues habituels de série ont des treuils à entraînement diesel hydrostatique.
(Corrigé quelques fautes de frappe et rajouté quelques détails.)
Ce message a été modifié par Velro - 30 janvier 2012 - 00:20 .