[Mont-Comi]

Petite question aux experts : Cet après-midi, je faisais su ski en solitaire pendant la classe-neige de mes enfants. Une préposée au télésiège faisait ralentir la RM à chaque chaise qui se présentait au terminal en amont, sans tenir de la capacité des skieurs à descendre correctement (ou non) de la remontée.

Le télésiège est un 4 places à pince fixe (que vous pouvez voir ici).

Outre le fait que cela soit hautement désagréable pour les clients (on se serait cru en mer lorsque la portance entre deux pylones était longue!), je me demandais si une telle succession de changement de vitesse avait des incidences marquées sur la mécanique...

Je ne crois pas me tromper en affirmant que ça doit paraître sur la facture d'électricité de la montagne...

++
Je dois préciser que cette station est la plus grosse école de glisse au Canada. On y est très habitué aux débutants qui tombent en sortant des télésièges... Mais cette employée est la seule qui « s'amuse » ainsi avec la RM...

Martin

[Velro]

Pourrait-il s'agir d'une directive interne de l'exploitant pour une raison quelconque comme p.ex. des plaintes répétées de clients ayant eu des problèmes à l'embarquement/débarquement? Ou encore d'une directive officielle locale, en Amérique du Nord il y a souvent des réglementations strictement locales et parfois bizarres contrairement p.ex. à la France ou à la Suisse ou l'essentiel des réglementations est applicable de façon uniforme à l'échelle d'un pays.

En tout cas ralentir puis accélérer à chaque siège est une ineptie, mieux vaut alors réduire de façon permanente la vitesse.


A moins d'avoir été spécialement dimensionné pour relancer la RM au passage de chaque siège, l'entraînement électrique risque d'être surchargé, surtout si le taux d'occupation de la RM est élevé.
L'entraînement électrique principal est dimensionné pour redémarrer ou accélérer la RM dans les conditions les plus défavorables avec une marge de réserve mais le nombre de démarrages ou d'accélérations (à pleine charge) par heure est limité car durant la phase de démarrage et d'accélération le moteur est temporairement surchargé (du moins si la RM est suffisamment chargée, si peu de sièges sont occupés la réserve est sûrement suffisante mais il faudrait voir les calculs).

Côté électrique ces variations répétées ne sont appréciées ni par le variateur (AC ou DC) ni par le moteur et côté mécanique cela sollicite également inutilment le matériel. A la longue cela entraîne un vieillissement prématuré de la RM.


Par contre une marche lente en régime stationnaire (c.à.d. à vitesse constante) ne devrait pas poser de problème car les moteurs de RM exploités à vitesse variable sont généralement à refroidissement forcé (ventilateur entraîné par un moteur séparé tourant à vitesse constante, cela permet un flux d'air de refroidissement constant indépendant de la vitesse de rotation du moteur).

Dans un des sujets techniques il doit y a voir des exemples de puissances en sortie de moteur requises lors des différentes phases de fonctionnement (régime stationnaire, démarrage, freinage électrique en marche arrière etc.).

Ce message a été modifié par Velro - 21 février 2013 - 11:48 .

[daphnis]

Même pratique en France, mais dans des cas beaucoup plus particuliers liés directement à la "conduite" du personnel. Deux exemples :
Le TSF4 Dore au Mont-Dore a eut un agent d'exploitation occupé à surveiller l'embarquement en aval. Dès qu'il y avait un skieur ou surfer pas très sur de lui (il y en a quasiment un par siège !) ou un jeune enfant, il ralentissait systématiquement ce qui provoquait un certain inconfort là aussi. Lorsqu'un de ses collègue le remplaçait (pause midi ou fin de journée), ce n'était plus la même chose avec des ralentissements vraiment qu'en cas de besoin mais surtout un amortissement manuel des sièges à l'embarquement (tandis que l'autre était bien calé dans sa chaise avec sa télécommande sur les genoux et ne bougeait pas pendant son service).

Autre exemple en mode estival sur le TSF4 Pointe aux Gets. Au lieu de tourner à 1,25m/s (ou vitesse proche pour l'exploitation avec piétons), il tournait en GV (2,3m/s) avec un ralentissement à chaque débarquement/embarquement de piétons. Alors, lorsqu'il y a personne, c'est pratique, mais lorsqu'il y a du monde, c'est ultra inconfortable (j'ai d'ailleurs été étonné de cette pratique, surtout que le TS n'est pas très long).

Ce message a été modifié par daphnis - 21 février 2013 - 19:50 .

[Mont-Comi]

Citation

Pourrait-il s'agir d'une directive interne de l'exploitant pour une raison quelconque comme p.ex. des plaintes répétées de clients ayant eu des problèmes à l'embarquement/débarquement? Ou encore d'une directive officielle locale, en Amérique du Nord il y a souvent des réglementations strictement locales et parfois bizarres contrairement p.ex. à la France ou à la Suisse ou l'essentiel des réglementations est applicable de façon uniforme à l'échelle d'un pays.

Merci pour les réponses!

Je puex vous assurer qu'il s'agit d'une initiative personnelle de l'employée en question. Ils ont un horaire de rotation dans la montagne et le phénomène des « télésiège qui tanguent » (vous devriez voir la câble se balancer de haut en bas entre deux pylones distant... c'est impressionnant, on se croirait en mer par marée agitée!) suit rigoureusement cette employée.

Ma conjointe a eu un petit accroc avec l'employée il y a deux semaines : la préposée a arrêté le TS suite à la chute d'un enfant sur le débarcadère. Jusqu'ici, ça va.
Comme nous étions le prochain siège à descendre, nous avons pu assister à une scène surréaliste : la préposée a pris soin de l'enfant, lui a enlevé ses skis, a discuté avec le père, est retourné à sa guérite chercher... on ne sait trop quoi, et revenu discuter avec l'enfant et le père. Comme il ventait pas mal, elle a pris soin de rahabiller l'enfant.

Puis, le père s'est inquité que l'enfant avait perdu un bâton lors de l'embarquement. J'ai crié depuis ma chaise que le bâton était dans le siège suivant, et que l'enfant l'aurait dès que le TS repartirait... La préposée est alors venue nous faire la morale (d'où l'accroc avec ma conjointe!), ainsi qu'au deux autres sièges suivants où les clients étaient fort mécontents. C'est qu'il ventait tout de même très fort.

L'employée est finalement remontée à sa guérite pour faire redémarrer le TS... 4 minutes après l'arrêt.

Le reste de l'après-midi, deux patrouilleurs ont été posté au débarcadère pour aider les skieurs débutants. Le TS n'a pratiquement pas été arrêté de l'après-midi!

Alors oui, le slow-and-go est une initiative de cette charmante personne!

Martin

[Velro]

Mont-Comi, le 21 février 2013 - 15:04 , dit :

Alors oui, le slow-and-go est une initiative de cette charmante personne! />

Martin

C'eût-il été pire si elle n'avait pas été charmante?

Je dis ça, je dis rien.


Côté consommation énergétique et puissance de pointe (si p.ex. intégrée sur 15 mn comme c'est le cas p.ex. en Suisse) ce n'est pas bon mais difficile de quantifier.
A part cela il faudrait voir ce que disent les instructions du constructeur. A pleine charge et tension maxi du câble je ne suis pas certain que l'entraîment tienne longtemps sans déclencher si on ralentit et réaccélère à chaque siège (comme mentionné il faudrait faire le calcul mais pour cela il faut les données de l'entraînement et du calcul de ligne).