Je me permets 5 minutes de hors-sujet.
Dans plusieurs sujets, dont celui-ci, reviennent régulièrement des arguments anti-bulles.
Le seul argument réellement recevable pour ne pas installer de bulles sur un TSD (comme c'est la norme dans les pays germanophones désomais) est le
coût : celui de la bulle elle-même, mais surtout celui du garage. Tous les autres arguments sont faux et simplement mis en avant par les exploitants pour tenter de justifier le choix (respectable par ailleurs) du moindre coût.
Sur l'argument de la
fragilité : la présence d'un garage protège les bulles pendant la nuit, et fragilise moins les autres parties conventionnelles du siège comme le revêtement des assises, souvent abimé par plusieurs saisons d'été et d'hiver passées en plein air.
Sur l'argument de l'
inutilité : une bulle ainsi que les options de chauffage ou de coloration de la bulle permettent aux clients de remonter au sec, au chaud, dans une ambiance confortable. Rares sont les domaines où les TSD et TSDB cohabitent côte à côte, mais on peut constater que les clients préfèrent toujours la ligne pourvue de bulles à celle qui en est dépourvue (cf
ce reportage, partie historique). Ainsi, contrairement à l'idée reçue en France, l'exploitation d'un TSDB par grand vent génère plus de passages qu'un TSD, ce qui au final assure de meilleures recettes à l'exploitant par mauvais temps. Il n'est ainsi pas rare de voir certains domaines autrichiens très fréquentés les week-ends de mauvais temps, car la clientèle sait qu'elle sera protégée pendant ses montées.
Sur la nécessité de
cycler/décycler tous les jours : le temps passé par le personnel à cycler et décycler (environ 1/2h chaque jour) a un coût. Il permet toutefois
d'ouvrir la ligne plus rapidement les matins qui suivent une chute de neige, d'accroitre la fréquentation matinale, le confort de la clientèle et sa fidélisation.
Sur la
sensibilité au vent :
- un siège à bulles est bien plus lourd qu'un siège classique, en raison des mécanismes d'ouverture, des options comme le siège chauffant, et parfois des lests (pour un 8 places, on passe de 600 kg à 1 tonne environ). Même si la prise au vent est plus grande, la masse plus importante renforce la stabilité.
-les systèmes de détection de position de câble type RPD/CPS offrent aux conducteurs une info précieuse pour conduire les appareils dans des conditions dégradées : la position du câble est mesurée sur tous les pylônes, y compris ceux dépourvus d'anémo.
Quelques exemples en images, prises sur les mêmes domaines skiables, dans des conditions particulièrement venteuses, sur des lignes ayant la même exposition au vent en intensité et en direction.
Comparaison TSD4 / TSD6B
Un TSD4 de 400 kg environ contre un TSD6B qui pèse le double :

Les oscillations du TSD6B sont à peine perceptibles. Et pourtant, les conditions étaient très défavorables, obligeant l'exploitant à intervenir sur les anémos :
Comparaison TSD4B / TC4
Un TSD4B, plus léger qu'un 6 ou 8 places, est plus sensible au vent :

Pourtant, la TC4, avec sa surface latérale plus importante, est plus chahutée par vent latéral, dans une ligne parallèle :
Cette petite illustration a juste pour but de démontrer qu'on peut exploiter un TS à bulles même par vent moyen à fort, dans des conditions souvent égales ou meilleures que celles d'une ligne classique.
Pour conclure, le choix d'une bulle procure un confort et une durée d'exploitation accrus, mais tout ceci a un coût qui se répercute directement sur le prix des forfaits. Depuis les plans neige des années 70, la France a fait le choix du tourisme de masse en montagne et bénéficie aujourd'hui d'un des meilleurs rapports prix-kilomètres en terme de forfaits de ski. Mais curieusement, personne n'assume ce choix, dont les conséquences sur le monde des remontées se traduisent par des appareils plus basiques, des infrastructures d'accueil plus sommaires (parkings, restauration) et un chiffre d'affaires par skieur beaucoup plus faible.
EDIT: tapé en même temps que Sid
Ce message a été modifié par monchu - 25 février 2013 - 21:35 .