Bonjour, il y a quelques temps j'ai réalisé deux animations sur le cheminement des véhicules dans des gares de débrayables qui montre deux des principes du contrôleur anti-collision installé sur un débrayable.
Le contrôleur anti-collision est une partie de l'automate utilisé pour, comme son nom l'indique', empêcher la collision entre deux véhicules. Dans la pratique, et sur la plupart des installations (modernes je l'entend), on tolère un contact entre deux véhicules à moins de 1 m/s (en règle générale) si ces véhicules sont des véhicules fermés (des cabines autrement dit), en outre, aucun contact n'est autorisé pour des véhicules ouverts tels des sièges. Cela se comprend quand on voit la gravité des blessures qui peuvent résulter d'un choc entre deux sièges en gares.
Deux principes généraux régissent le contrôleur anti-collision, deux principes que j'ai résumé dans l'animation.
Le premier principe est le principe du chevauchement des zones. Comme vous le savez (ou saviez pas encore), les voies des appareils débrayables sont décomposées en zones de cheminement.
Ces zones sont délimitées de part et d'autre par un capteur (capteur inductif, Phi30 en règle générale).
Voici la photo de tels capteurs de zones :

Le nombre de zones ainsi que la longueur de chacune dépend du type de téléporté, du type d'embarquement etc.
Plus la vitesse des véhicules dans une zone est faible, plus la zone sera courte ce qui explique le fait qu'il y ait beaucoup de zones dans le contour et à la fin du ralentisseur.
Le principe du chevauchement de zones est similaire à la signalisation ferroviaire (la voie divisés en cantons).
Lorsqu'un véhicule pénètre une zone, il passe devant le premier capteur de la zone et l'automate considère la zone comme occupée. Lorsque le véhicule quitte la zone (zone N) et rentre dans la zone suivante (zone N+1), la zone suivante (zone N+1) est considérée comme occupée par le contrôleur anti collision, mais la zone N reste également occupée. Et le principe est qu'aucun véhicule ne peut pénétrer une zone occupée. Si jamais c'est le cas, le contrôleur anti collision est mis en défaut déclenche un arrêt sécuritaire de type "contrôle cheminement" ce qui provoque un arrêt électrique (en règle générale).
Le second grand principe est basé sur le fait qu'un véhicule possède un temps imparti pour franchir totalement une zone.
Revenons un petit peu en arrière sur zones.
Dans chaque installation débrayable, on a ce qu'on appelle un générateur d'impulsion, appelé plus communément "GI".
Les générateurs d'impulsion sont situés sur un galet de déviation du câble. Le galet possède un disque percé duquel on approche un capteur inductif qui délivrera un signal à chaque discontinuité du disque. Au final, on obtiendra un signal dont la fréquence est directement fonction de la vitesse du câble.
Voici la photo d'un générateur d'impulsion :

Ensuite, initialement lors de la conception, on affecte à chaque zone un nombre d'impulsion spécifique dépendant de la longueur de la zone et de la vitesse des véhicules dans cette zone. Autrement dit, le nombre d'impulsion sera fonction de la durée de trajet d'un véhicule dans la zone (généralement c'est le nombre d'impulsions qui se produisent, en fonctionnement normal pendant le temps nécessaire au véhicule pour traverser la zone). On y ajoute un nombre d'impulsion pour avoir une marge de sécurité.
Donc, considérons que la zone numéro N compte 200 impulsions plus 20 impulsions de sécurité.
Lorsqu'un véhicule pénètre une zone, les impulsions vont être décomptées, comme un compte à rebours. Le véhicule doit être sorti de la zone avant que les 200 impulsion plus les 20 de sécurité ne se soient écoulées. Bien sur, les impulsions s'écoulent au même rythme que le générateur d'impulsion l'impose. Si jamais le vehicule n'est pas sorti de la zone avant la fin du décompte des impulsion, cela provoque le même défaut que le premier cas et le même arrêt.
Au passage, le rôle du contrôleur anti collision n'est pas d'éviter les collisions ou rapprochements de véhicules, ça, c'est le rôle du ou des cadenceurs.
En fonctionnement normal, le contrôleur anti collision n'est généralement jamais mis en défaut car l'écart entre les véhicules est justement maintenu suffisant grâce au cadenceur. Il peut y avoir des soucis de cheminement lors du cyclage/décyclage des véhicules, ou bien s'il y a des soucis au niveau des voies (pneu crevé par exemple).
Voila, j'en termine avec l'explication détaillée du fonctionnement du contrôleur anti collision installé dans les automates de sécurité d'un appareil débrayable.
Pour ce qui est des animations, elles sont ici :
Cliquez ici
(Naturellement, le plugin Flash est nécessaire pour visualiser ces animations).
Si vous avez des questions, des remarques, ou même encore d'autres précisions à apporter, n'hésitez surtout pas.
Thomas