Forums Remontées Mécaniques: Corée du Nord : Création d'une station de ski. - Forums Remontées Mécaniques

Aller au contenu

  • 4 Pages +
  • « Première
  • 2
  • 3
  • 4
  • Vous ne pouvez pas commencer un sujet
  • Vous ne pouvez pas répondre à ce sujet

Corée du Nord : Création d'une station de ski. Masik Ski Resort

#61 L'utilisateur est hors-ligne   Le Risoulien 

  • FUN de la Grande Rochette
  • Voir la galerie
  • Groupe : Membres
  • Messages : 1 836
  • Inscrit(e) : 09-septembre 11

Posté 27 janvier 2016 - 18:20

Encore et toujours la même histoire qu'est celle de l'argent à gagner...
0

#62 L'utilisateur est hors-ligne   François05 

  • TPH Vanoise Express
  • Voir la galerie
  • Groupe : Membres
  • Messages : 2 717
  • Inscrit(e) : 22-juin 11

Posté 27 janvier 2016 - 18:26

@Monchu ou as tu trouvé ces photos sur internet ? Un petit lien source pourrait-être bien. Tu as l'air de bien connaître le sujet dommage de na pas nous en avoir parler avant. :(

Perso je n'ai trouvé que l'article avec la photo que j'ai envoyé à Rodo. (Ou on l'on voit sur la photo que le devant de la cabine a été gommé pour enlever l'inscription "Ischgl" curieux de voir si les banquettes sont toujours aux couleurs de la station.

:)
0

#63 L'utilisateur est hors-ligne   monchu 

  • TPH Vanoise Express
  • Voir la galerie
  • Groupe : Modérateurs Globaux
  • Messages : 3 246
  • Inscrit(e) : 17-juin 07

Posté 27 janvier 2016 - 18:44

Le lien est dans le post, je n'ai pas réhébergé ces photos. Elles proviennent du site officiel à destination des skieurs étrangers intéressés par le ski nord-coréen. Je n'ai pas souhaité le mentionner en clair dans le post pour éviter toute publicité indécente pour cette organisation satellite de la dictature.
0

#64 L'utilisateur est hors-ligne   François05 

  • TPH Vanoise Express
  • Voir la galerie
  • Groupe : Membres
  • Messages : 2 717
  • Inscrit(e) : 22-juin 11

Posté 27 janvier 2016 - 18:58

Voir le messagemonchu, le 27 janvier 2016 - 18:44 , dit :

Le lien est dans le post, je n'ai pas réhébergé ces photos. Elles proviennent du site officiel à destination des skieurs étrangers intéressés par le ski nord-coréen. Je n'ai pas souhaité le mentionner en clair dans le post pour éviter toute publicité indécente pour cette organisation satellite de la dictature.


Le lien n'est ni dans le post mais dans l'adresse des images (et donc même pas mentionné dans ton message.) Et puis je doute que l'on puisse vraiment parler de "Pub"


A voir cette photo plus de doute possible : https://www.facebook...?type=3
0

#65 L'utilisateur est hors-ligne   Velro 

  • TPH de l'Aiguille du Midi
  • Voir la galerie
  • Groupe : Membres
  • Messages : 3 738
  • Inscrit(e) : 23-décembre 06

Posté 27 janvier 2016 - 21:24

Tiens...

Coin si dense. :)

Voir aussi ici:
http://www.remontees...showtopic=25128

L'adresse e-mail est bien celle du journaliste même si c'est chez Gmail (pas vraiment idéal côté protection de la confidentialité soit dit en passant). La Corée du Nord, non merci pour moi donc pas de réponse de ma part. Je ne soutiens pas ce genre de régime.
0

#66 L'utilisateur est hors-ligne   Rodo_Af 

  • 3S Peak 2 Peak
  • Voir la galerie
  • Groupe : Administrateurs
  • Messages : 24 627
  • Inscrit(e) : 17-octobre 06

Posté 28 janvier 2016 - 00:20

Merci pour toutes ces infos Monchu. Il est vraisemblable que l'entreprise autrichienne ne dit pas tout.. En même temps qu'es qu'elle risque à ne pas respecter l'embargo... Enfin bon.

Voir le messagemonchu, le 27 janvier 2016 - 18:13 , dit :

(...) mais aussi comme pompe à devises (...)


Comme 100 % des stations de ski du monde, de France et de Navarre...

:)
0

#67 L'utilisateur est hors-ligne   monchu 

  • TPH Vanoise Express
  • Voir la galerie
  • Groupe : Modérateurs Globaux
  • Messages : 3 246
  • Inscrit(e) : 17-juin 07

Posté 28 janvier 2016 - 11:26

Elle risque gros : des sanctions pénales si l'Etat s'en mêle, et une perte d'image auprès des exploitants qui se montreront plus réticents à lui vendre leurs anciens appareils (un marché important en Autriche, où on démonte beaucoup d'installations assez récentes). L'exploitant d'Ischgl a vendu en toute bonne foi son appareil à Pro Alpin pour un export vers la Chine et s'est fait certainement berner. A l'avenir, les exploitants risquent d'être beaucoup plus pointilleux lors de la revente.

La presse autrichienne commence à en parler. L'entreprise affirme qu'elle a bien expédié la télécabine en Chine mais "prend nettement ses distances avec les rumeurs affirmant qu'elle a eu connaissance d'une revente en Corée du Nord". Curieusement, elle semble limiter son rôle à l'expédition en Chine, alors que sur son site, elle mentionne qu'elle a assuré aussi les études et le montage...
0

#68 L'utilisateur est hors-ligne   Rodo_Af 

  • 3S Peak 2 Peak
  • Voir la galerie
  • Groupe : Administrateurs
  • Messages : 24 627
  • Inscrit(e) : 17-octobre 06

Posté 28 janvier 2016 - 12:36

Mais comme tu le disais hier : c'est impossible que Pro Alpin ai monté la TC quelque part, et que celle-ci soit immédiatement redémontée pour être une seconde fois réinstallée ! LOL

Hâte de voir la suite...
0

#69 L'utilisateur est hors-ligne   cwcwcw 

  • TPH Vanoise Express
  • Voir la galerie
  • Groupe : Reporters
  • Messages : 3 457
  • Inscrit(e) : 21-juin 12

Posté 28 janvier 2016 - 13:54

It is interesting that the Chinese company BMHRI is not mentioned in these talks. While the company long built detachable ropeways using licenses from Doppelmayr or Poma, I am fairly sure (thought not 100% certain) that they have developed their own detachable technology within the past ten years.
Il est intéressant de noter que la société chinoise BMHRI est pas mentionné dans ces pourparlers. Alors que la société a construit à long téléphériques détachables utilisant des licences de Doppelmayr ou Poma, je suis assez sûr (pas pensé certain à 100%) qu'ils ont développé leur propre technologie amovible dans les dix dernières années.
BMHRI: http://www.remontees...iste-6-120.html
Je m'excuse si ma grammaire est incorrecte. J'utilise un traducteur informatique.
0

#70 L'utilisateur est hors-ligne   Velro 

  • TPH de l'Aiguille du Midi
  • Voir la galerie
  • Groupe : Membres
  • Messages : 3 738
  • Inscrit(e) : 23-décembre 06

Posté 28 janvier 2016 - 16:22

Petite question:
Si une station vends une ancienne RM à une société indigène sans émettre de réserves, est-il correct de partir du principe que cette station n'a aucune responsabilité de ce qui se passe par la suite?

Les Nord Coréens veulent peut-être récupérer des variateurs de fréquence dont la fréquence n'a pas encore été bridée pour alimenter des moteurs de centrifugeuses d'enrichissement d'uranium. :)

Je plaisante mais la fréquence de sortie maximale des convertisseurs de fréquence est effectivment bridée à une valeur imposée par les restrictions d'exportation vers des payss à risque mais cela dit, ce n'est pas très utile, il suffit de voir comment tout le monde se fait p.ex. berner par l'Iran qui développe allègrement des bombes nucléaires depuis plus de 10 ans (les inspections de l'IAEA sont un leurre).
Certains automates programmables et commandes numériques sont également soumis à des restrictions d'exportation.
0

#71 L'utilisateur est hors-ligne   Velro 

  • TPH de l'Aiguille du Midi
  • Voir la galerie
  • Groupe : Membres
  • Messages : 3 738
  • Inscrit(e) : 23-décembre 06

Posté 08 février 2016 - 09:51

Je ne sais plus où a passé l'autre sujet. En recherchant le mot "corée" je n'ai pas trouvé.

Voici un ancien article:
http://www.20min.ch/...erique-19748635

Hier il a avait un article dans "Le Matin".

Sans entrer dans les détails, il semble bien que ce soit la société qui a exporté et assuré le remontage qui soit responsable d'avoir contourné l'embargo. La station vendant l'installation n'y est sûrement pour rien, c'est comme un syndic (en France: maire) qui mandate une société pour recycler des déchets. A moins de sous-traiter à Palerme ce n'est pas sa responsabilité de vérifier ce qui se passe, surtout avec toutes ces certifications à la noix (genre selon EN, ISO etc. décernées par des organismes accrédités).

Ce message a été modifié par monchu - 08 février 2016 - 13:28 .
Raison de l'édition : déplacement du message dans le bon sujet

0

#72 L'utilisateur est hors-ligne   monchu 

  • TPH Vanoise Express
  • Voir la galerie
  • Groupe : Modérateurs Globaux
  • Messages : 3 246
  • Inscrit(e) : 17-juin 07

Posté 08 février 2016 - 18:09

Les langues commencent à se délier en Autriche. Le rôle de Pro Alpin, la boîte de montage spécialisée dans l'occasion, se précise, et les mensonges s'accumulent :

- en 2014, sur son site, l'entreprise affirmait avoir démonté l'appareil à Ischgl, assuré la vente, les études de réimplantation, le transport et le montage dans une station chinoise non précisée ;
- la semaine dernière, l'entreprise déclarait à un quotidien autrichien avoir limité son rôle au démontage et au transport vers la Chine ;
- il y a quelques jours, le site web était discrètement toiletté pour effacer les mentions "pré projet", "projet", et "montage" à propos de l'opération d'Ischgl. Il ne reste aujourd'hui en ligne que les mentions "démontage" (ce qui est vrai : https://www.facebook...89658566&type=3), "vente" et "logistique" ;
- aujourd'hui, l'entreprise a déclaré à la radio-télé publique autrichienne avoir vendu l'appareil à une société chinoise de Pékin, qui aurait elle-même assuré l'enlèvement de l'appareil et son transport en Chine. Pro Alpin ne revendique donc plus le transport, contrairement à ce qui reste affiché sur leur site.

L'exploitant d'Ischgl n'est visiblement pas en cause.

A suivre !
0

#73 L'utilisateur est hors-ligne   Velro 

  • TPH de l'Aiguille du Midi
  • Voir la galerie
  • Groupe : Membres
  • Messages : 3 738
  • Inscrit(e) : 23-décembre 06

Posté 08 février 2016 - 19:33

Hier dimanche il y avait un article sur ce sujet dans Le Matin (grand quodition suisse romand, même éditeur que 24heures).

Comme je l'ai mentionné dans un autre message encore en cours d'examen par nos chers modérateurs (car posté dans une partie modérée de RM, j'avais complètement oublié qu'une partie était modérée), je pars du principe que la société propriétaire de la RM avant le démontage n'a rien à se reprocher, par contre ce n'est pas très malin de la part de Pro Alpin. Je doute fort que cette dernière n'ait pas été au courant du lieu de remontage final et il serait de surcroît intéressant de vérifier qui a encadré ces travaux. J'ouvre les paris que du personnel européen soit intervenu sur place.
0

#74 L'utilisateur est hors-ligne   François05 

  • TPH Vanoise Express
  • Voir la galerie
  • Groupe : Membres
  • Messages : 2 717
  • Inscrit(e) : 22-juin 11

Posté 09 février 2016 - 00:26

Dans la vidéo suivante on peut voir assez largement le fonctionnement de la station et donc des remontées et de cette nouvelle TCD pour la station.
Je me questionné dans un message précédent pour savoir si les assises étaient les mêmes et sans aucun doute on en distingue des nouvelles.
Les personnes parlent en anglais ce qui rend la vidéo compréhensible.

Spoiler

Ce message a été modifié par François05 - 09 février 2016 - 00:38 .

0

#75 L'utilisateur est hors-ligne   cwcwcw 

  • TPH Vanoise Express
  • Voir la galerie
  • Groupe : Reporters
  • Messages : 3 457
  • Inscrit(e) : 21-juin 12

Posté 09 février 2016 - 05:07

Excellent YouTube documentary. Skip the first 25 minutes to reach the views of the ropeways.
Excellent documentaire YouTube. Passer les 25 premières minutes pour atteindre les points de vue des téléphériques.

Je m'excuse si ma grammaire est incorrecte. J'utilise un traducteur informatique.
0

#76 L'utilisateur est hors-ligne   François05 

  • TPH Vanoise Express
  • Voir la galerie
  • Groupe : Membres
  • Messages : 2 717
  • Inscrit(e) : 22-juin 11

Posté 05 mai 2017 - 14:08

Un article récemment paru dans le DL à propos de cette station, ou le forfait pour un étranger est de 100$ !
Pratique cette station pour attirer les devises ! Le salaire mensuel moyen est de 30 à 50 $ !!!

http://www.ledauphin...n-coree-du-nord
1

#77 L'utilisateur est hors-ligne   Ewen_ 

  • TSF6 de la Salla
  • Voir la galerie
  • Groupe : Membres
  • Messages : 185
  • Inscrit(e) : 13-février 17

Posté 05 mai 2017 - 16:05

Personne sur les pistes... Ce n'est pas non plus étonnant vu que le forfait est au même prix que le salaire mensuel. Et puis je doute que les habitants aient le temps de se divertir.
Je pense pas non plus que les habitants d'autres pays veulent skier la-bas, la Chine a ses propres stations de ski, le Japon aussi.
Bref, 300M de $ jetés à la poubelle. Pas grave Kim-Jong-Un est content.
1

#78 L'utilisateur est hors-ligne   shuntage 

  • FUN de Peclet
  • Voir la galerie
  • Groupe : Membres
  • Messages : 1 264
  • Inscrit(e) : 19-février 06

Posté 22 novembre 2017 - 22:06

desolé deterage !
https://www.lesechos...nord-coreen.htm
1

#79 L'utilisateur est hors-ligne   fredo_chato 

  • TPH du Sancy
  • Voir la galerie
  • Groupe : Membres
  • Messages : 2 259
  • Inscrit(e) : 28-juillet 08

  Posté 23 novembre 2017 - 20:41

Voir le messageshuntage, le 22 novembre 2017 - 22:06 , dit :



Y'a pas de mal.
Ca fait froid dans le dos, je serai très curieux de voir les conditions sur place de mes propres yeux mais l'idée de finir au goulag sur trois générations me refroidi vite.
C'est vraiment une politique à deux vitesses vu l'écart entre les tarifs pratiqués pour les résidents et les touristes:

Citation

Une journée de location et de remontées mécaniques me coûte 80 euros. À l'entrée, un tableau des prix annonce pourtant 10500 wons, ce qui représenterait, selon un taux officiel jamais utilisé, moins de 4 euros, mais les étrangers n'ont pas le droit de manipuler la devise locale et ne peuvent régler qu'en dollars, en euros ou en yuans, selon des conversions alambiquées.
En savoir plus sur https://www.lesechos...xkcx0ucMVvD0.99


Le développement international du tourisme n'est pas politiquement ni économiquement désintérressé...

Etant donné que l'article de plus être disponible rapidement je propose un copier/coller intégral qui restera ici bien plus longtemps:

Citation

Je suis allé skier au «Courchevel» nord-coréen

Notre correspondant au Japon a pu passer des «vacances" à Masikryong, la station de ski de prestige du régime de Pyongyang, que Donald Trump vient de déclarer ennemi public numéro 1. Un témoignage rare sur la dernière dynastie stalinienne du monde.
Prudemment, ils se sont approchés du départ de la piste noire qui plonge du sommet, juste sous la gare d'arrivée de la télécabine. Tous portent la même parka kaki trop grande avec des cols en fausse fourrure. Ils ont accumulé les épaisseurs de pantalons pour résister aux -16 °C du sommet. Ce matin, ils sont une dizaine à regarder la pente abrupte et, au loin, sous un ciel bleu impeccable, la mer du Japon. Je laisse tomber mes skis sur la neige pour chausser. Ils se retournent brusquement. Je porte un anorak bleu clair et un pantalon orange criard, j'abaisse mon masque miroité: un extraterrestre. Leur premier skieur. Peut-être même leur premier blond aux yeux bleus. Je tente un «Hello !», puis un «annyeonghaseyo». En vain. Je m'élance. Dans mon dos, une exclamation de surprise ahurie. Devant moi, une neige immaculée. Je ne croiserai plus personne jusqu'à mon arrivée au pied de la station, 700 mètres plus bas, où m'attendent mes deux «gardiens», inquiets, devant un écran géant surélevé qui braille des chants patriotiques et diffuse des images d'un Kim Jong-un tout sourire. Bienvenue au Masikryong Ski Resort, le «Courchevel» nord-coréen.
Jusqu'à l'inauguration de la station fin 2013 par le jeune dictateur, le pays ne comptait qu'une seule piste de ski, près de la frontière chinoise, réservée à l'armée et aux cadres du Parti des travailleurs. Masikryong, située à 180 kilomètres à l'est de Pyongyang, tout près de Wonsan, offre désormais un domaine d'une dizaine de pistes, équipé de quatre télésièges et d'un téléski. «Le Maréchal Kim Jong-un veut offrir au peuple une vie heureuse et développer une nation socialiste civilisée», récite l'un de mes guides.
Chaque matin, des cars déposent des dizaines de touristes nord-coréens, tous habillés de noir ou de kaki, pour leur faire découvrir la dernière réalisation de prestige du régime. Ils ont été amenés par leur unité de travail, leur cellule du parti ou l'une des institutions qui encadrent la vie de chaque citoyen. Tous feront un aller-retour de télécabine jusqu'au sommet du mont Taehwabong, à 1360 m d'altitude. Pour les sensations fortes, un petit tour sur un scooter des neiges avant de remonter dans le bus.
Les skieurs sont peu nombreux. Ils prennent des cours d'initiation sur le parc légèrement pentu installé au pied des deux principaux bâtiments de la station. Un hôtel de neuf étages et 120 chambres, de forme pyramidale, recouvert d'un carrelage ocre, et un petit immeuble qui abrite le matériel de ski. Une journée de location et de remontées mécaniques me coûte 80 euros. À l'entrée, un tableau des prix annonce pourtant 10500 wons, ce qui représenterait, selon un taux officiel jamais utilisé, moins de 4 euros, mais les étrangers n'ont pas le droit de manipuler la devise locale et ne peuvent régler qu'en dollars, en euros ou en yuans, selon des conversions alambiquées.
Au guichet des skis, je trouve une trentaine de Nord-Coréens aisés, équipés de smartphones. Et un couple de jeunes Chinois: «En venant ici, nous voulions absolument voir à quoi ressemblait la Chine d'avant, confie Yang, le mari. Nos parents pensent que nous sommes un peu fous», rigole-t-il. On nous distribue du matériel de qualité, mais un peu usé. Je reçois des skis paraboliques Salomon, il y a aussi des Nordica ou des Elan. Quelques surfs, des blousons fluo de marque chinoise et des gants Head. Les Coréens partent s'essayer au chasse-neige avec une dizaine de moniteurs. «Le Maréchal veut améliorer la vie culturelle et la condition physique de la population. C'est une priorité», me rappelle encore mon accompagnateur.
Il me demande d'être prudent. Ni lui, ni sa collègue ne savent skier et ils sont donc contraints de me laisser partir seul pendant plusieurs heures - un privilège rare. Entré en tant que touriste dans le pays, je suis, comme tous les visiteurs étrangers, cornaqué en permanence par deux membres de l'agence touristique d'État. Au fil de mon voyage, ils surveillent tous mes faits et gestes, m'évitent des écarts avec les codes politiques du régime et surtout m'aident à naviguer dans un environnement - c'est un euphémisme - peu habitué aux étrangers. L'an dernier, le pays n'a attiré que 30000 visiteurs qui, dans leur grande majorité, venaient de Chine et de Russie. Les Occidentaux n'auraient été que 3500 à venir découvrir les règles strictes du tourisme nord-coréen. Le briefing a eu lieu, en anglais, dans le car venu nous chercher à l'aéroport de Pyongyang. Avant tout, nous prévient-on, il ne faut jamais manquer de respect aux leaders passés ou présents de la République populaire démocratique de Corée - sur place, on ne parle pas de Corée du Nord ou de Corée du Sud. Dans les présentations, les cadres évoquent une Corée unique de plus 70 millions d'habitants, assurant que l'actuelle séparation entre les deux pays ne serait qu'une phase sombre, mais temporaire, de l'histoire millénaire de leur grande nation opprimée par les puissances «impérialistes».
Les «leaders suprêmes» travailleraient activement à la réunification. C'était le cas déjà de Kim Il-sung, auquel il faut toujours associer, dans la conversation, le titre de Président, puis «Général» pour son fils Kim Jong-il et, aujourd'hui, «Maréchal» pour Kim Jong-un, l'héritier de la seule dynastie stalinienne du monde. Traités en dieux, les deux premiers Kim sont représentés partout dans le pays sur des mosaïques aux grands carrefours - devant lesquelles les véhicules doivent ralentir -, sur des fresques gigantesques ou des portraits dans les wagons du métro. Les officiels portent aussi tous un pin's à l'effigie des deux premiers dictateurs. «Lorsque vous prenez des photos des statues, vous devez toujours cadrer la totalité des leaders", martèle l'une des guides. Et si vous achetez un journal coréen reproduisant une image de l'un des trois dirigeants, il est strictement interdit de le plier ou de le jeter: c'est une offense gravissime.


Un intranet clos à 28 sites

Dans la rue, il est aussi défendu de prendre des photos de soldats ou d'installations militaires et l'on se fait rappeler à l'ordre lorsqu'on saisit une image peu glorieuse pour le régime de la misère qui règne au pied des constructions délabrées de la banlieue de Pyongyang. Le sujet de la religion est lui aussi délicat: les guides redoutent les «militants" chrétiens tentés de distribuer des bibles dans le pays. À l'aéroport, des policiers ouvrent d'ailleurs toutes les valises et notent scrupuleusement les titres des livres apportés. La liste sera contrôlée lors du départ pour s'assurer qu'aucune propagande étrangère n'a été abandonnée sur le territoire. Lire un document occidental peut être considéré comme un délit. Les Nord-Coréens n'ont, normalement, accès à aucun média étranger, ne peuvent pas téléphoner à l'international et doivent se contenter pour surfer d'un intranet clos qui n'offre l'accès qu'à 28 sites du régime.
À l'hôtel Masikryong, j'ai un écran plat dans la chambre. Dès mon arrivée, une jeune femme est venue manipuler le décodeur pour débloquer l'accès à quelques chaînes étrangères interdites aux locaux. Il y a Al Jazeera et même TV5 Monde! Lors de mon premier petit-déjeuner, j'ai croisé un autre Occidental. Un diplomate anglais en poste à Pyongyang qui s'apprêtait à repartir. Ensuite, j'ai pris mes repas seul dans le restaurant VIP, à côté de tables occupées par de riches familles de l'élite nord-coréenne. Smartphones Galaxy Samsung, Rolex et cognac Hennessy Paradis à volonté. Devant l'hôtel, une berline Jaguar, une BMW série 5 et un SUV Lexus. L'établissement est un peu kitsch, mais se veut le plus luxueux du pays. Chauffage au sol et décor intérieur de chalet suisse. Au sous-sol, une piscine de 25 mètres, un spa vide, une petite boîte de nuit avec son karaoké chargé en chants patriotiques, et un étonnant magasin de sport, où l'on trouve du matériel de ski de toutes marques, mais toujours en exemplaire unique. Une seule paire de ski Dynastar. Et deux casques de ski pour enfant Wed'ze - une gamme vendue par Décathlon. Un approvisionnement hétéroclite lié aux conditions d'opération «exceptionnelles» de la station.
Masikryong existe en effet en dépit des strictes sanctions mises en place par l'ONU contre le régime nord-coréen depuis le lancement de ses programmes nucléaire et balistique. Officiellement, le pays n'a plus le droit aux produits de luxe depuis 2006. Selon les experts des Nations-Unies, ces marchandises sont un élément clé de la survie du régime car elles alimentent le système de loyauté mis en place, à coups de cadeaux, par le clan des Kim. Les restaurants, les magasins et les pistes de la station témoignent de l'efficacité des circuits mis en place par le régime pour contourner cet embargo. Devant le Congrès américain, l'an dernier, la chercheuse Bonnie Glaser du CSIS (Center for Strategic and International Studies) a expliqué que les douanes chinoises ont recensé plus de 2 milliards de dollars d'exportations de produits de luxe vers la Corée du Nord entre 2012 et 2014. Au pied des pistes de Masikryong sont ainsi positionnés dix canons à neige de la marque suédoise Areco. Chaque matin, c'est un très large ratrak de l'italien Prinoth qui dame les pistes. Et les accélérations en scooter des neiges se font sur des skidoos du canadien Bombardier Recreational Products.
Même la télécabine quatre places est le fruit d'un ingénieux trafic. Sur les portes des bulles, des autocollants ont été décollés mais le bac à skis porte encore un signe métallique « Ischgl », le nom d'une station de ski autrichienne. À l'intérieur, tous les panneaux de sécurité collés à la paroi métallique sont en allemand, en anglais et en français. Rien en coréen! Il y a même un autocollant «Interdit de fumer», près de la plaque indiquant que la télécabine a été construite dans les ateliers autrichiens de Doppelmayr. Sur les sites de revente d'infrastructures pour sports d'hiver, on découvre que le système, vieux de plus de vingt-cinq ans ans, a été démonté en 2014 à Ischgl par la société autrichienne Pro-Alpin, qui a livré la «gondola» à un acheteur en Chine. Quelques mois plus tard, la télécabine était remontée à Masikryong. Enquêtant sur ces filières, l'ONU a découvert que Pékin, qui redoute un écroulement du régime totalitaire coréen débouchant sur une réunification sous la forme d'un État pro-américain, a validé ces livraisons. «De notre point de vue, le ski est un sport populaire et les équipements de ski ne sont pas inclus dans la liste des produits de luxe interdits de la résolution 2094», a expliqué le gouvernement chinois aux experts de l'ONU. Lesquels reconnaissent que la liste exacte des produits illicites dans la catégorie «luxe» relève de l'appréciation de chaque État membre. Les distributeurs chinois n'ont pas été inquiétés.
Malgré ces accommodements, le pouvoir nord-coréen ne peut pas tout importer. Il manque notamment de matériel de construction. Dans la «bibliothèque» de l'hôtel, un grand livre relié de cuir regroupe les clichés pris par des photographes du régime au fil du chantier de cette station érigée dans une montagne inhospitalière. Des images sorties du Moyen Âge. Des milliers d'hommes, tous issus du corps des ouvriers de l'Armée populaire, les cheveux rasés, le visage émacié, déracinant des arbres à la pioche sous la pluie. D'autres déterrant des rochers avec des pelles pour tracer une piste plane au milieu d'une forêt hostile. Et des centaines d'autres montant au sommet dans une boue grise, avec, sur le dos, des sacs citernes remplis des milliers de litres d'eau nécessaires au béton du restaurant d'altitude. Pas un bulldozer. Pas une pelleteuse. Plusieurs images sont mises en scène dans des fresques stakhanovistes. Des soldats le bras tendu vers le sommet devant des slogans rouges assurant que «Les travailleurs ne connaîtront pas le repos tant que le voeu du Maréchal Kim Jong-un ne sera pas exaucé».
Officiellement, la station a été construite en moins d'un an et cette performance a été depuis instrumentalisée par la propagande du régime, sous le nom de «Masikryong Speed». Une célébration qui doit permettre de doper les autres projets économiques de la nation. Très politique dans sa conception, la station a été l'un des grands chantiers utilisés pour alimenter le culte de la personnalité de Kim Jong-un. Arrivé au pouvoir fin 2011, à la mort de son père, le jeune homme d'alors à peine 27 ans, mal connu de la population, avait besoin de réalisations concrètes pour asseoir sa légitimité. Tout en orchestrant de brutales purges au sein de l'appareil d'État, il s'est régulièrement mis en scène sur les chantiers de Masikryong, ceux d'un parc aquatique et d'un parc d'attractions de Pyongyang. La population devait voir combien il était «bon» avec les siens. «Il est du devoir du Parti des travailleurs d'offrir au peuple coréen, qui a surmonté toutes les difficultés, de vivre dans le luxe et le confort sous le socialisme», notera en juillet 2012 l'agence d'État KCNA, sous une photo du jeune dictateur inaugurant un nouveau manège. Cherchant à trouver de nouvelles sources de croissance, sans remettre en cause leur économie centralisée, les cadres du régime espèrent que ces nouvelles destinations encourageront l'arrivée de touristes étrangers. Kim Jong-un vise 1 million de visiteurs annuel et a accepté d'ouvrir des régions jusqu'ici totalement interdites. Un spot de surf a ainsi été inauguré l'été dernier, au nord de Wonsan, non loin de la base militaire d'où l'armée a testé des missiles le 22 mars, et le gouvernement cherche des investisseurs asiatiques pour lancer une première croisière le long de ses côtes.
Car la Corée du Nord a besoin de revenus. D'énormément de revenus. Selon le dernier rapport de l'ONU sur l'état sanitaire du pays, en 2017, deux habitants sur cinq souffrent encore de malnutrition et 18 millions subsistent uniquement grâce au système de distribution de rations alimentaires (DPS) de l'État. À 500 mètres du délire luxueux de Masikryong, la vie reste médiévale. Sur la route défoncée qui relie la capitale à Wonsan, de rares véhicules, datant souvent des années 70, la dernière période «faste» - sous perfusion soviétique. En bas des côtes, des poids lourds quinquagénaires en panne. Et des camions militaires des années 60 qui, faute d'essence, sont alimentés... au gazogène à bois. Une technologie du début du xviiie siècle. Presque pas d'électricité sur les chemins de terre s'enfonçant vers des hameaux fantomatiques construits au milieu de champs glacés, deux usines aperçues sur les quatre heures de route menant de Pyongyang à la station. Et partout, des gens qui marchent dans le froid ou parfois poussent un vélo, des jeunes soldats à pied, une pelle sur l'épaule, ou des grands-mères emmitouflées dans des écharpes miteuses tirant des fagots de bois sur des petits traîneaux dérisoires en rondins. Il me revient des images de la série télé «Jacquou le Croquant».
Au bar de l'hôtel, mes guides m'interrogent sur le potentiel de développement de leur station. «C'est comment la montagne chez vous, l'été?». Ils m'invitent à laisser des suggestions dans le livre d'or de l'établissement. Après quelques bières, on peut parler de tout - ou presque. Les difficultés économiques. La famine du milieu des années 90 qui, après l'arrêt du soutien soviétique, a fait près de 2 millions de morts. Ou encore le durcissement des sanctions proposé par les États-Unis. Mes interlocuteurs s'offusquent. «Pourquoi cet acharnement contre notre nation? Nous n'agressons personne!» interrogent-ils. Une analyse qui revient dans tous les échanges. Le pays se vit comme assiégé et chaque nouvelle initiative de coercition étrangère est perçue comme une agression contre toute la nation. L'accumulation des sanctions semble renforcer l'adhésion au pouvoir et à la personnalité du Maréchal, jamais contestée. C'est à ce sujet qu'intervient le seul «froid" du séjour. Je suggère que Kim Jong-un a peut-être aussi ordonné la construction de Masikryong en souvenir de ses années d'enfance en Suisse, où il était, sous une fausse identité, élève d'un établissement germanophone de Berne. Gros blanc. Selon la légende officielle, le jeune leader n'a jamais quitté la mère-patrie, où il a suivi une scolarité de petit génie. On me pardonne. Probablement encore une erreur des médias étrangers manipulés par leurs gouvernements impérialistes. Je souris.


Des skieurs nord-coréensaux JO de 2018 en Corée du Sud?
Début février, sur les pistes quasiment vides de Masikryong, une dizaine de bons skieurs se retrouvaient le matin, tous dans la même combinaison, pour enchaîner des passages dans un slalom spécial. Si mes «guides» n'ont pas confirmé l'information, un autre skieur nord-coréen m'a indiqué que ces sportifs s'entraînaient pour des compétitions internationales. Malgré les tensions géopolitiques, Pyongyang a été autorisé à envoyer des athlètes au Japon, pour participer aux 2017 Asian Winter Games. Le régime souhaiterait désormais négocier avec Séoul la participation d'une délégation du Nord aux JO d'hiver, en février 2018, à PyeongChang, non loin de la zone démilitarisée qui sépare les deux États - toujours techniquement en guerre. En 2015, un signal favorable ayant été envoyé par le comité coréen. Les tractations se poursuivraient.


En savoir plus sur https://www.lesechos...xkcx0ucMVvD0.99

0

#80 L'utilisateur est hors-ligne   cwcwcw 

  • TPH Vanoise Express
  • Voir la galerie
  • Groupe : Reporters
  • Messages : 3 457
  • Inscrit(e) : 21-juin 12

Posté 18 juillet 2018 - 02:37

More views of the chairlifts:
Plus de vues des télésièges :
https://youtu.be/OrrwQr9fAso?t=5m33s

Ce message a été modifié par cwcwcw - 18 juillet 2018 - 02:37 .

Je m'excuse si ma grammaire est incorrecte. J'utilise un traducteur informatique.
1

  • 4 Pages +
  • « Première
  • 2
  • 3
  • 4
  • Vous ne pouvez pas commencer un sujet
  • Vous ne pouvez pas répondre à ce sujet

1 utilisateur(s) en train de lire ce sujet
0 membre(s), 1 invité(s), 0 utilisateur(s) anonyme(s)