[Arnaud1410]

Jeffrey, le 17 mars 2018 - 21:12 , dit :

Voici une autre vidéo, pas éditée pour être sensationnelle dès le début, donc une des plus pertinentes qui montre le déroulement de l'accident:
https://www.youtube....h?v=nrM0dgYzHoA

Constatations:

• Le télésiège était à l'arrêt avant de partir en arrière à ~00:15
  
• L'autre télésiège visible rapidement sur la gauche au tout début de la vidéo est aussi à l'arrêt
  
• En gare aval une motoneige est stationnée sur la piste et la file d'attente est assez conséquente ~00:40
  
• Le dé-virage s'arrête à ~2:05, donc après ~1'50" de marche arrière... !!!

Bonjour, merci pour cette vidéo très intéressante. Mais il subsiste pour moi un mystère, il y a une autre vidéo, filmé depuis la gare amont ou l'on voit dès le début quelqu'un sur un siege qui fait demi tour en arrière :

Or le télésiège ne s'arrête que 39s après son passage. Donc, il aurait remonté en arrière tout le télésiège en seulement 1min11. Cela me paraît impossible vu la longueur du télésiège.
Je me demande alors s'il n'y a pas eu plusieurs phases de marche arrière et que ce qu'on voit sur la vidéo n'est qu'une pause dans la marche arrière et non le début de l'incident.
Qu'en pensez-vous?

[Rodo_Af]

L'enquête publique de l'accident de Gudauri est transféré au bureau international Veritas. Les autorités veulent jouer la transparence.

https://www.facebook...SHQgaxg&fref=nf

[Rothorn]

Je me demande surtout

1 - s'il n'y avait pas de personnel surveillant
2 - pas d'arrêt d'urgence (normalement un fil à arracher ou un bouton rouge)
3 - qui a pu filmer tout cela sans penser à faire arrêter le truc?

[Argentoratum]

De nouvelles infos par l'audiovisuel publique autrichien :
ORF

Traduction
Remontée hors de contrôle - les techniciens maintenant sur le site de l'accident

Il a fallu deux jours avant que les autorités de Géorgie n'admettent les techniciens de Doppelmayr de Wolfurt sur le lieu de l'accident. Pour la première fois le dimanche soir, ils ont pu visiter la remontée, qui a dérapé vendredi.

Plus tard dimanche après-midi (CET), les deux techniciens de la société de téléphérique du Vorarlberg, Doppelmayr, qui avaient été envoyés en Géorgie, ont été admis sur le site de l'accident de Gudauri. Dans le même temps, un expert indépendant de la France avait été sollicité par les autorités, a déclaré le porte-parole de Doppelmayr, Ekkehard Assmann, à l'ORF. Bien sûr, on examinera également dans quelle mesure une panne de courant survenue dans la station de ski juste avant l'accident est liée à l'accident.

Cependant, Doppelmayr ne s'attendait pas à des informations plus détaillées sur la cause. Il est également tout à fait difficile de savoir si la société "peut dire quelque chose au sujet de la cause ou si cela est réservé par les autorités géorgiennes."

Le télésiège à quatre places dans la station balnéaire de Gudauri a soudainement reculé à grande vitesse vendredi. Selon des informations non confirmées, environ une douzaine de personnes ont été jetées de leurs chaises ou blessées dans des sauts.

Les techniciens de Wolfurt sont à Gudauri depuis vendredi soir. La scène de l'accident a été fermée par les autorités, de sorte qu'ils n'ont pas été autorisés à utiliser le système.

[...]

[shuntage]

Adrian 59, le 18 mars 2018 - 21:03 , dit :

Je me demande surtout

1 - s'il n'y avait pas de personnel surveillant
2 - pas d'arrêt d'urgence (normalement un fil à arracher ou un bouton rouge)
3 - qui a pu filmer tout cela sans penser à faire arrêter le truc?

mais tu est serieux ? tu a lus les autre reponse ?

[Guigui74]

Y a-t-il eu des déraillements occasionnés par cet incident?
Au vu des vidéos et photos je n'en ai pas eu l'impression

[Jeffrey]

Arnaud1410, le 18 mars 2018 - 17:48 , dit :

Bonjour, merci pour cette vidéo très intéressante. Mais il subsiste pour moi un mystère, il y a une autre vidéo, filmé depuis la gare amont ou l'on voit dès le début quelqu'un sur un siege qui fait demi tour en arrière :

Or le télésiège ne s'arrête que 39s après son passage. Donc, il aurait remonté en arrière tout le télésiège en seulement 1min11. Cela me paraît impossible vu la longueur du télésiège.
Je me demande alors s'il n'y a pas eu plusieurs phases de marche arrière et que ce qu'on voit sur la vidéo n'est qu'une pause dans la marche arrière et non le début de l'incident.
Qu'en pensez-vous?

Pas de skis aux pieds, donc certainement un piéton qui venait d'embarquer en haut pour redescendre...

[Rothorn]

@ shuntage
Bien sûr ai-je lu le reste, et les questions soulevées n'étaient même pas abordées.

Semble quand-même bizarre que le télésiège tourne trop vite sans aucune intervention quelconque d'un instrument de sécurité.

D'autre part on a loisir de sortir les caméras et filmer le tout. Qui n'est pas faux, ....

[Corentin.ARW]

Adrian 59, le 19 mars 2018 - 18:32 , dit :

Semble quand-même bizarre que le télésiège tourne trop vite sans aucune intervention quelconque d'un instrument de sécurité.

Étant donné qu’il y avait une panne de courant dans toute la station à mon avis on ne pouvait malheureusement pas actionner le bouton d’arrêt d’urgence.

Sinon j’imagine pas ce que ça aurait été si il y avait encore plus de monde sur le télésiège mais j’ai une petite question, est-ce que ce genre d’accident peut arriver sur des TSD ?

[Rothorn]

Oui, mais pourquoi tourner et pas de courant sur la chaîne de sécurité?

Et les freins qui devraient fonctionner par gravité (interrupteur fugitif, Zentrifugalschalter), pourquoi ça n'allait pas - les freins ne sont pas dépendants du système électrique....


Plein de questions, bizzarre comme sur le téléphérique Leitner au porteur déraillé........

[jfd_]

Ne serais-tu pas en train de faire une ch'tite crise de parano pas très justifiée?

Nombre de tes questions sur le fait d'avoir des images sont sans objet, tout simplement parce que... le calendrier a tourné et que nous sommes en 2018. Donc, elles tombent naturellement de part l'évolution des pratiques sur une piste de ski et les évolutions matérielles.

Pour les autres questions, je pense que personne ici n'a la moindre réponse étayée. On ne peut qu'émettre des hypothèses, rien d'autre.

Ce message a été modifié par jfd_ - 19 mars 2018 - 21:35 .

[Clément05]

Il tournait pas lorsque le courant était coupé, les freins se sont désserrés pour une raison à déterminer.

Adrian lis le sujet d'abord et regarde attentivement les vidéos en faisant preuve de bon sens, ça te permettra de répondre à une immense majorité de tes questions .

Ce message a été modifié par Clément05 - 19 mars 2018 - 21:35 .

[Jeffrey]

Adrian 59, le 19 mars 2018 - 21:09 , dit :

Oui, mais pourquoi tourner et pas de courant sur la chaîne de sécurité?

Et les freins qui devraient fonctionner par gravité (interrupteur fugitif, Zentrifugalschalter), pourquoi ça n'allait pas - les freins ne sont pas dépendants du système électrique....


Plein de questions, bizzarre comme sur le téléphérique Leitner au porteur déraillé........

L'enquête nous le dira mais c'est probable que les déclencheurs de survitesse que tu décris n'étaient pas présents sur ce télésiège... Pourquoi? Tout simplement parce qu'ils ne sont plus obligatoires dans les fameuses nouvelles CEN européennes, et ce télésiège a certainement été construit selon les nouvelles CEN.

Si c'est le cas, j'espère que cet accident va remettre en cause la suppression de cette sécurité dans les normes européennes. C'est une aberration, car ce système tout simple peut sauver une installation et des vies humaines! Surtout dans le cas ou toutes les sécurités électriques n'auraient pas fonctionné, et également en cas d'erreur humaine (ouverture manuelle des freins).

[Velro]

Heureusement qu'il n'y avait pas de Magnestick ni de garde-corps à verrouillage...

Ou quand l'absence de mentalité ultrasécuritaire sauve des vies.

Et merci à YouTube qui permet d'accéder à des vidéos non ultracensurées et hyperfloutées comme ces images aseptisées compatibles avec les directives du CSA (en France, à la télé on floute même l'aiguille utilisée lors d'une simple vaccination!).

Suite de la discussion sur cet incident de RM dans la partie réservée aux membres.

[Velro]

Citation verbatim d'un message que j'avais posté le 17 avril 2017 dans la partie du forum réservée aux membres (en référence aux directive techniques suisses de l'OFT (Office fédéral des tranpsorts) pour les RM requérant une autorisation d'exploiter décernée par l'OFT):

Citation

Déclenchement de survitesse mécanique

L'obligation formelle de disposer d'une sécurité contre la survitesse automatique purement mécanique avec (généralement) deux déclencheurs centrifuges pour entraîner la fermeture inconditionnelle et immédiate du frein de sécurité a été supprimée avec l'avènement des normes européennes (RM dites selon directives du CEN). Désormais sous certaines conditions, les sécurités électriques de survitesse sont malheureusement suffisantes.

Concernant certains points, les normes européennes sur le RM sont plus laxistes que les pratiques nationales antérieures, sur d'autres pointes elles sont plus sévères (en partie en imposant des contraintes jugées inutiles par des experts réputés, voir notamment l'excellent livre Ropeway Technology de Gottfried Hofmann édité et vendu par Garaventa).

Pour rappel, ce type de sécurité purement mécanique fonctionne de manière indépendante du sens de marche et de toute erreur de manipulation du groupe hydraulique des freins et de tout dysfonctionnement du groupe hydraulique des freins.
Une vanne hydraulique actionnée mécaniquement décharge directement le circuit d'ouverture du frein de sécurité vers le réservoir hydraulique par une conduite dédiée totalement séparée et de plus la liaison entre le groupe hydraulique des freins et le ou les cylindres d'ouverture du système de frein de sécurité est interrompue.

[Argentoratum]

Les techniciens de Doppelmayr agissent en simples observateurs :
ORF (dimanche)

La cause de l'accident de télésiège catastrophique en Géorgie vendredi dernier reste floue. Les techniciens de Doppelmayr ne sont pas autorisés à mener une enquête indépendante, ils agissent uniquement en tant qu'observateurs.

Déjà dimanche, les experts de Doppelmayr avaient été admis sur le site de l'accident dans la station de ski de Gudauri en Géorgie seulement après des retards. Ils étaient seulement des observateurs, ils n'ont rien été autorisés à toucher, selon le porte-parole de Doppelmayr Ekkehard Assmann. Également lundi, de nouvelles inspections auront lieu, encore une fois seulement dans un rôle d'observateur.

La raison pour laquelle le télésiège à quatre places a soudainement reculé à grande vitesse vendredi n'est pas encore connue. Le constructeur ne sera pas autorisée à rapporter la cause de l'accident, a déclaré Assmann lundi : les autorités l'ont demandé. Le temps dont les autorités ont besoin pour transmettre leur rapport n'est toujours pas clair - mais le porte-parole ne croit pas qu'il sera disponible d'ici la fin de la semaine.
[...]

[Rodo_Af]

On peut ajouter que les experts de l'organisme Veritas quittent la Géorgie aujourd'hui. L'enquête sur le terrain étant terminée, place à la rédaction du rapport d'accident.

[Argentoratum]

Effectivement, les experts ont terminé les inspections :
Site édité par l'Administration géorgienne

Des experts internationaux invités par le gouvernement géorgien ont terminé leur inspection dans la station de ski montagneuse de Gudauri, afin de déterminer les raisons de l'accident de remontées mécaniques survenu le 16 mars, qui a fait 11 blessés mineurs et modérés.

Des experts du leader mondial Bureau Veritas, ont visité le site ainsi que la documentation relative aux remontées mécaniques au cours des trois derniers jours, a annoncé le ministre géorgien de l'Economie. "Maintenant, les experts vont rédiger leur rapport sur les raisons du dysfonctionnement", a rapporté le ministre.

Des experts du groupe autrichien Doppelmayr Garaventa, qui a installé le télésiège en 2007, étaient également présents pour effectuer leur inspection.

Les experts du fabricant de remontées mécaniques qui a installé 14 400 téléskis dans le monde sont arrivés le jour même de l'incident et ont déclaré avoir effectué l'installation il y a des années en respectant les normes de sécurité.

L'invitation des experts du Bureau international Veritas dont le siège est en France a été lancée par le gouvernement géorgien, car "il était dans l'intérêt du pays" d'avoir la meilleure agence pour l'inspection de sécurité, qui fonctionne depuis 1828, afin de donner sa conclusion sur l'affaire.

Près de la moitié des touristes blessés, originaires de Géorgie, d'Ukraine, de Russie et de Suède, ont été libérés le jour même de l'incident, car ils ont été légèrement blessés.

Une seule touriste a été opérée car elle a eu des fractions lorsqu'elle est tombée. Elle est la seule qui reste à l'hôpital.

Une femme enceinte de Suède a été libérée de l'hôpital Tbilissi Mediclub Georgia plus tôt aujourd'hui, car sa grossesse et sa santé n'étaient pas menacées.

[...]

Il est spéculé qu'une des raisons peut avoir été une fluctuation de tension ou des problèmes de frein.

Cependant, Energo Pro Georgia, une société fournissant de l'électricité à Gudauri, a exclu tout défaut lié à la fourniture d'électricité.

Ce message a été modifié par Argentoratum - 20 mars 2018 - 15:10 .

[Chairlift Rides]

Malgré l'absence de décès ou de blessés graves, je pense que cet incident touche en vérité beaucoup plus de la douzaine de blessés légers annoncés, car c'est typiquement le genre de situation qui peut créer des traumatismes quand on vit ça en vrai, même juste en tant que spectateur... Rien que de voir les images crée une sensation très dérangeante, alors pour les gens sur place j'ose pas imaginer.

[Jibe73]

Si les freins sont correctement réglés, pour moi, il est impossible que cet incident se passe en marche normal sur cet appareil récent, ou alors il faudrait que les contrôles de dévirage et survitesse de l'automate soient mal réglés, peu probable.
Plus probable que cela se soit produit en marche secours, surtout que la philosophie actuelle est d'éviter l'évacuation verticale au maximum avec plusieurs niveaux de marche secours dont une "ultime" avec le minimum de sécurités.
Curieu de connaitre les conclusions de l'enquête.