Je n'ai pas suivi en détail les discussions relatives à la suppression des freins de chariot. Pour ce qui est de la justification, ce que mentionne à juste titre mb7084 a certainement été un des arguments clés.
Pour ma part, et ce n'est que mon opinion personnelle bien sûr, la comparaison entre un TPH et les téléportés sans câble tracteur séparé n'est pas si simple car il s'agit de systèmes assez fondamentalement différents. A ma connaissance, la rupture d'un câble porteur-tracteur (TC, TSF, TSD, Funitel...) ne s'est jamais produit en exploitation, ou du moins pas en Europe de l'Ouest). Il y a eu une rupture de nuit liée à un problème de courant vagabond (courant de compensation) et des ruptures à vide suite à des incendies. Donc en résumé on peut partir du principe que ce type d'accident (rupture d'un câble porteur-tracteur) est extrêmement rare. De par les distances au sol relativement modestes, le risque de sectionnement par un aéronef est lui aussi réduit par rapport aux TPH.
Si l'on considère les TPH, la situation est notablement différente. Diverses causes peuvent entraîner une défaillance de la boucle de traction. Le fait d'exiger une boucle épissurée permet certes de s'affranchir du problème des attaches traditionnelles au niveau du chariot, par contre un déplacement périodique du câble est exigé. Cette opération n'est pas sans risque, au Pic du Midi une cabine vide a chuté suite à une erreur humaine et, plus dramatique, l'accident du Pic de Bure (20 morts) était pour une part importante imputable à l'utilisation d'un enduit dont la date de péremption avait été dépassée de plus de 5 ans, ce qui avait eu pour conséquence qu'un résidu gras lent à sécher suite à l'évaporation des solvants a permis le glissement du câble tracteur dans le chapeau de gendarme.
Plus est, dans divers cas d'accidents, il y a eu perte de l'intégrité de la boucle de traction et le frein de chariot a alors dans nombre de cas permis de sauver des vies humaines. Même dans les deux accidents de Cavalase (sectionnement de câbles par un aéronef), les occupants des cabines non touchées ont été sauvés par le frein de chariot.
Lors de divers accidents, pourtant forts rares heureusement, le frein de chariot a permis de sauver des vies humaines. Le fait de disposer d'une boucle épissurée et d'un facteur de sécurité légèrement supérieur n'aurait pas été décisif dans nombre de ces accidents.
Pour ma part je suis malheureusement d'avis qu'il suffira d'un accident grave sur un TPH public pour remettre en question les chariots sans frein. Pour ce qui est du Pic de Bure, le public n'est guère conscient du fait que le frein de chariot installé à l'origine avait été illicitement démonté par la suite en raison de déclenchements intempestifs. Ce frein était d'ailleurs conçu pour déclencher en cas de glissement du câble tracteur dans le chapeau de gendarme.
Ce message a été modifié par Velro - 29 janvier 2007 - 00:43 .