Selon moi, le problème n'est pas le développement du ski alpin dans les "usines à ski", d'ailleurs j'ai même l'impression que le produit ski alpin se réduit/dégrade progressivement dans certaines de ces grosses stations... On en a vu quelques exemples ces dernières années sur le forum (notamment sur les glaciers, et les terrassements pour créer des pistes bleues). Au contraire pourquoi vouloir opposer le ski alpin, à une sortie en raquette, en chien de traineau, ou un descente en VTT. C'est complémentaire, et très kiffant.
Le problème est l'orientation stratégique de certains domaines qui visent de "l'argent facile en grande quantité", ce qui n'est absolument pas durable et viable (les clubers, les millionnaires...). Bref, pas vers les passionnés de sport, de la nature, de la montagne ou d'aventure. Et surtout pas vers la classe moyenne ca serait dégradant pour ces grosses stations. Elles en auraient presque honte...
C'est donc l'argent facile qui est à l'origine du problème selon moi. Et ce n'est pas forcement lié avec le ski alpin.
En reprenant l'exemple des 3 vallées et en caricaturant un peu : à Courchevel il y a plus de monde au resto que sur les pistes,et à Val thorens à La folie douce que sur le glacier... Ce n'était pas comme ça avant, et surtout ce n'est absolument pas lié au soit disant 100% ski alpin des usines à ski. Mais plutôt au désintérêt total de certains stations envers les sportifs, skieurs et passionnés de montagne qui possèdent une résidence secondaires...
Le problème qui mine les gros domaines n'est donc pas le developpement du ski alpin mais plutot la fameuse "montée en gamme" qui est devastrice pour ces stations et mis en avant la COVID. La montée en gamme réduit progressivement la part de marché ski dans la population (en excluant naturellement un certain nombre de francais), elle empêche le tourisme 4 saisons (au moins 2) à cause de frais de fonctionnement trop élevées. Elle provoque également le remplacement des acteurs locaux par des investisseurs, speculateurs ou progessionnels du tourisme qui n'ont que faire de la montagne et de la vie dans les vallées (à toutes les saisons).
C'est aussi un frein la fidelisation des clients. La clientelle étant riche, elle aura les moyens de tester tous les autres 5* de la planète...
Bref, ces grosses stations se sont isolés de leur coeur de métier qui n'a jamais été le ski alpin seul mais plutôt : la montagne, la nature, le sport, l'aventure, et surtout accessible à tous à toutes époques (il y a qu'à ressortir les campagnes de pub de l'époque ca n'a rien avoir avec le marketing d'aujourd'hui).
Le COVID met particulièrement ça en avant pour la soit disant meilleure station du monde qui se retrouve complètement desserté cet hiver, comme cet été d'ailleurs (visiblement c'est plus facile d'être fidèle par internet que sur le terrain).
Par rapport aux termes indiqués ci dessus pour le cœur de métier, il ne reste plus que montagne pour définir val thorens.
Ce n'est donc peut être pas un hasard si val thorens a été une des rares stations alpines à perdre en frequentation cet été alors que les menuires dans la même vallée ont fait +70%.
Ce message a été modifié par jb92i - 23 décembre 2020 - 18:12 .