j ib, le 08 novembre 2022 - 12:13 , dit :
l Anversois, le 08 novembre 2022 - 11:17 , dit :
Différant pour Labellemontagne.
Pour eux, l'un des objectifs est de faire de profit. Aucun problème, c'est tout à fait normale pour une entreprise.
Malheureusement, les investissements n'étaient pas à l'hauteur qu'ils auraient dû être.
Disons qu'aujourd'hui quand tu es privé avec de petits revenus et petits profits, c'est plus difficile d'investir que quand tu es semi public ou tu arrives à obtenir des subventions de parties prenantes de l'ordre publique. La réponse est là, si Vars a obtenu de si gros emprunts par des banques vis à vis de ses revenus c'est parce qu'ils sont une SEM et que grâce à ça tu obtiens des subventions publiques. A Risoul, c'est privé. Donc pas de subventions publiques, pas d'aide. Tu dois te débrouiller tout seul avec tes revenus. Financièrement parlant, exploiter un domaine skiable demande beaucoup beaucoup de charge par rapport à d'autres milieux, et en plus les investissements sont pharaoniques pour des petites structures. Si tu n'assures pas un minimum de CA par rapport à la taille de ton parc, ta station est déficitaire (c'est le cas de nombreuses stations en France pour ne pas les citer) et ces stations sont très souvent tenues par des pouvoirs publics. A Risoul, c'est un peu la limite, il y a un CA ni trop faible ni trop élevé, et une rentabilité qui est positive mais pas trop grosse non plus. Donc faire un investissement demande beaucoup plus de moyens (technique, humain et financier) à mettre en œuvre pour l'investissement en question. Faites le comparatif avec les autres stations. regardez quelles stations investissent le plus et en même temps faites l'aparté des exploitants s'ils sont publics ou non ou à moitié public (SEM). Les exemples de gros investisseurs qui me viennent en tête sont la CDA, qui est un privé qui investit beaucoup mais qui dispose de nombreux domaines skiables très gros avec de gros CA, la SATA, mais qui est en partie publique, Cham, qui est un privé avec un très gros CA, Val Tho, très gros CA... Dès qu'on a des plus petits domaines, autour de 10 M€ de CA, d'un coup c'est plus difficile à trouver...
Je partage ton analyse sur le fait que Risoul n'est ni déficitaire, ni très rentable, et que c'est ce type de domaine qu'il est le plus difficile à rentabiliser. Concernant les subventions, je ne sais pas quel est le montage, mais, dans le cas de Risoul, il semble que la station bénéficie également des subventions du plan "Stations 2030" de la région Sud :
https://www.bfmtv.co...2210270320.html
A force de réfléchir à la situation, je pense avoir compris quelle est la source du différend.
Comme l'a très justement fait remarqué Zatap's dans son post #6273, la SEM-SEDEV a eu une activité déficitaire sur le dernier exercice. Elle ne peut donc plus se permettre d'offrir un accès à bas coût aux skieurs qui séjournent à Risoul, et qui viennent en grande partie pour skier à Vars (pour mémoire, 80% des Varsincs skient uniquement à Vars, alors que 80% des Risouliens skient à Vars).
Si on prend les hypothèses vues plus haut (forfait 2022 à 41€TTC/j, forfait 2023 à 47€TTC/j, panier moyen 2022 de 21€, soit environ 50% du prix du forfait, TVA à 10%), pour la saison 2022/2023, à Risoul, on aura donc :
- Augmentation du Chiffre d'Affaires HT 2023 de Risoul Labellemontagne : 507 000 journées-skieurs x (47€/j - 41€/j) x 50%) / (1 + 10%) = 1 382 727 € HT
- Augmentation de la réversion à Vars : 450 000 € HT
- Rentabilité brute de la signature du nouvel accord de réversion pour Risoul Labellemontagne : 1 382 727 - 450 000 = 932 727 € HT
A court terme, l'accord proposé par Vars (70% du montant rapporté par l'auditeur indépendant) rapporte du cash à Labellemontagne, qui se compte en centaines de milliers d'Euros. C'est une somme importante, mais qui n'est pas énorme (surtout vus le taux d'inflation actuel, et l'augmentation à venir du prix de l'électricité).
Comme le calcul est réalisé par un auditeur indépendant, cet accord semble juste, mais il crée un précédent : les années prochaines, Risoul Labellemontagne ne pourra pas expliquer qu'une réversion égale à 70% du montant calculé par les auditeurs indépendants n'est pas justifiée.
Comme Risoul a pris beaucoup de retard dans la rénovation de son parc de remontées mécaniques, la situation ne s'inversera pas avant plusieurs années. Cela condamne donc Risoul Labellemontagne à payer une réversion non négligeable à Vars pendant plusieurs années. Le problème, c'est que, après 9 ans sans nouvelle remontée, Labellemontagne doit désormais investir dans le domaine de Risoul. Pour respecter la DSP, Risoul Labellemontagne n'a plus que 11 ans pour construire 4 télésièges, soit environ 25 M€ d'investissement. C'est beaucoup pour une station qui est à peine rentable.
Maintenant, comparons le panier moyen de Vars et de Risoul (13 668 855/463 434 = 29,49€/j à Vars et 10 821 200/507 666 = 21,32€/j à Risoul).
On constate que Risoul Labellemontagne a une belle marge de progression en termes de rentabilité : +38%, soit plus de 4M€/an ! (507 000 journées-skieurs x (29,49€/j - 21,32 €/j))
En augmentant le forfait "Forêt Blanche" de 41 € à 47 € :
- Si la liaison n'ouvre pas : l'économie du territoire de la Forêt Blanche se dégrade, Vars et Risoul perdent probablement environ 20% de CA, donc la SEM-SEDEV perd 2,7M€ de CA, et Risoul Labellemontagne perd 2,2M€ de CA.
- Si la liaison ouvre : l'économie du territoire de la Forêt Blanche se développe, la SEM-SEDEV augmente son CA de 1,9M€ (et peut rembourser ses emprunts), et Risoul Labellemontagne augmente son CA de 1,5M€ (et dégage une marge supplémentaire pour investir).
Un accord entre les 2 stations est une bien meilleure solution !
Ce message a été modifié par Lynx05 - 09 novembre 2022 - 06:50 .