[j'ib]

Nico05, le 01 juillet 2023 - 11:07 , dit :

C’est bien trop cher. Mais on peut relativiser en se disant qu’il leur faudra théoriquement vendre 270‘833 billets pour rembourser les 65 mio d’investissement.
Pour le reste, c’est une belle installation et une belle prouesse technologique. C’est aussi un atout touristique, et ça prouve qu’on est encore capable de construire des installations innovantes et de ne pas se contenter de remplacer des installations existantes au 1:1.
Cela dit je ne suis pas vraiment pour le type de tourisme que promeut cette installation.

Ca ne marche pas comme ça. Il faut aussi que tu déduises les charges d’exploitation (personnel, électricité, maintenance…)

[Nico05]

j, le 01 juillet 2023 - 11:35 , dit :

Ca ne marche pas comme ça. Il faut aussi que tu déduises les charges d’exploitation (personnel, électricité, maintenance…)

Évidement que ça ne marche pas comme ça. Il y a énormément de choses à prendre en compte. Mais c’est un simple calcul pour indiquer que l’on parle de chiffres très importants et que le prix élevé peut être justifiable d’une certaine manière (bien qu’il soit excessif).

[Grattaleu]

Nico05, le 01 juillet 2023 - 12:45 , dit :

j, le 01 juillet 2023 - 11:35 , dit :

Ca ne marche pas comme ça. Il faut aussi que tu déduises les charges d’exploitation (personnel, électricité, maintenance…)

Évidement que ça ne marche pas comme ça. Il y a énormément de choses à prendre en compte. Mais c’est un simple calcul pour indiquer que l’on parle de chiffres très importants et que le prix élevé peut être justifiable d’une certaine manière (bien qu’il soit excessif).

Disons que si c'est aussi cher à exploiter et à commercialiser, est-ce qu'il y avait nécessité à détruire l'environnement du Petit Cervin pour ça...
Surtout que dans le forfait ski, ça coûtera nettement moins cher

[Nico05]

Note : je suis d’accord que le 3S dénature le paysage et la montagne. Je suis aussi d’accord que, bien sûr, Zermatt arrive à construire de telles installations pendant que les autres sont enlisés dans les oppositions parfois pour de simples remplacements d’installations. MAIS il ne faut rien exagérer non plus : le 3S ne détruit pas concrètement l’environnement: certes ils n’aide en rien et ajoute quelques câbles au milieu du ciel, mais il ne comporte pas de pylône et les stations amont et aval se situent toutes deux dans des endroits déjà très occupés par les remontées mécaniques et donc plus tellement naturels.

Ce message a été modifié par Nico05 - 01 juillet 2023 - 13:40 .

[Grattaleu]

Non, c'est vrai, ils ont juste cassé et terrassé de manière irrémédiable tout un pan du petit Cervin pour vendre des billets 200€ pour des touristes fortunés, tout va bien...

[Clément05]

Qu'on se le dise : ce 3S a été construit pour une toute petite minorité de touristes venus en avion et qui restent que quelques heures à Zermatt (mais tout va bien : ils montent en train depuis la vallée donc c'est écolo). Les locaux ne sont pas concernés par ce projet. Niveau minage, l'autre 3S était déjà bien impressionnant, celui-là l'est encore plus, voir les photos page 6 de ce sujet. La Zermatt Bergbahnen a, de toute façon, beaucoup plus de poids pour faire taire les oppositions et faire passer ses projets que d'autres exploitants. C'est pareil en France. C'est malheureux mais c'est ainsi.

Ce message a été modifié par Clément05 - 01 juillet 2023 - 16:15 .

[i love ski]

250€ pour un aller-retour.. mais ils ont craqués ? Dans un reportage que j’ai vu passer, le directeur des RM de Zermatt dit qu’ils ne cherchent pas à attirer la masse, mais plutôt à rester une destination avec un service de qualité (une destination pour clients fortunés). Je pense qu’avec ces tarifs totalement irrationnels, ils vont réussir leur pari !

[chris2002]

Ce n'est pas plus cher que la Jungfraujoch, qui déborde littéralement de touristes.

Il faut aussi se rendre compte qu'en Suisse, les tarifs sont "raisonnables" à partir du moment où on a le demi-tarif (c'est le cas de quasiment tous les transports publics suisses, sans demi-tarif, ils sont très chers). Une centaine d'euros pour un A/R jusqu'à Cervinia, vu de la Suisse, cela reste raisonnable (et même vu de Chamonix, où un simple A/R à l'Aiguille du Midi doit être autour de 60 euros, et la traversée dans le TPH Panoramic probablement 30-40 euros de plus).

Et aussi que les groupes de touristes étrangers ne paient pas forcément ce prix.

Après pour les touristes étrangers voyageant en solo et n'ayant pas le demi-tarif, c'est simple, il suffit de venir y faire du ski, et le prix d'accès passe en dessous de la barre des 100 CHF.
(sous-entendu : ce n'est clairement pas le coeur de cible de ce projet).



PS : même c'est "mineur" (et cela relève de la question de l'atteinte au paysage, pas des usages nouveaux que permet ce 3S), il ne faut pas non plus négliger que "grâce" à ce 2ème 3S, le TKE Grenzlift va pouvoir être démonté. C'est une concession faite par les remontées mécaniques de Zermatt aux organisations de protection du paysage, qui étaient il me semble contentes, car cette installation se trouve en bordure du "cirque" glacier et est visible depuis des endroits où aucune autre installation était visible (coté Italien notamment).
Alors que le cirque glacier où se trouve ce 3S est de toute façon déjà rempli de remontées mécaniques, de bâtiments, de lignes d'alimentation électriques (pour alimenter les TK du plateau par exemple, depuis le petit cervin), d'antennes, etc.

Idéalement, s'il était possible de supprimer aussi le TK Gobba di Rollin qui se situe lui aussi sur une crête et comprend deux jeux de pylônes (un pour le TK, un pour une alimentation électrique) cela serait aussi pas mal, mais niveau zone de ski, Zermatt perdrait une partie importante de son domaine d'été/automne (ce TK est en fonction de fin juin-début juillet à fin octobre-début novembre), utile aux entrainements des équipes professionnelles, donc je ne suis pas sûr que cela se fasse à court/moyen terme...

Ce message a été modifié par chris2002 - 01 juillet 2023 - 20:23 .

[Rothorn]

chris2002, le 01 juillet 2023 - 19:56 , dit :

PS : même c'est "mineur" (et cela relève de la question de l'atteinte au paysage, pas des usages nouveaux que permet ce 3S), il ne faut pas non plus négliger que "grâce" à ce 2ème 3S, le TKE Grenzlift va pouvoir être démonté. C'est une concession faite par les remontées mécaniques de Zermatt aux organisations de protection du paysage, qui étaient il me semble contentes, car cette installation se trouve en bordure du "cirque" glacier et est visible depuis des endroits où aucune autre installation était visible (coté Italien notamment).
Alors que le cirque glacier où se trouve ce 3S est de toute façon déjà rempli de remontées mécaniques, de bâtiments, de lignes d'alimentation électriques (pour alimenter les TK du plateau par exemple, depuis le petit cervin), d'antennes, etc.

Bon, réellement, du point de vue paysage, le nouvel appareil ne change rien: pas de terrassements, pas d'ouvrages, pas de traces qui suivent de près le sol.

LOL: un téléférique changerait encore moins: pas de pylônes préposés aux bâtiments.

[Grattaleu]

Un téléphérique comme ce 3S a un impact environnemental hautement irréversible contrairement aux TKE du glacier...

[Rothorn]

Grattaleu, le 02 juillet 2023 - 00:03 , dit :

Un téléphérique comme ce 3S a un impact environnemental hautement irréversible contrairement aux TKE du glacier...

Faut pas exagérer, quand-même. Déjà le vocabulaire trahit la vue idéologique. Un impact, les roteurs à électricité dans le vent, oui, qui tournent tout-le-tempes. Mais pas des câbles cachés dans un coin.

[chris2002]

Grattaleu, le 02 juillet 2023 - 00:03 , dit :

Un téléphérique comme ce 3S a un impact environnemental hautement irréversible contrairement aux TKE du glacier...

Quoi, on a fait explosé de la roche dans des zones déjà fortement touchées par la main de l'homme ? (Testa Grigia en particulier, mais aussi le Petit Cervin). Désolé mais l'impact environnemental reste quand même limité, surtout qu'à cette altitude, la flore doit être extrêmement limitée (c'est surtout à ce niveau qu'il peut y avoir des dommages environnementaux).

Démonter le TK Grenzlift permettra (outre la diminution de l'impact paysager sur une crête relativement isolée du reste du domaine et où seule cette installation existait) à contrario d'économiser de fortes quantités de carburant fossile, car entretenir des installations sur glacier demandent chaque année, voir plusieurs fois dans l'année, de forts travaux pour reboucher les crevasses et réaligner les pylônes, à l'aide de plusieurs pelles mécaniques.

Après, les impacts dépassent les aspects purement environnementaux et paysagers "sur place" car le 3S permettra d'étendre le public visé par rapport au TK (utilisable uniquement par les skieurs), ce qui va engendrer des impacts "indirects" (bien plus discutables),, mais ce 3S est de très loin pas l'installation avec un impact sur son environnement direct le plus élevé.
Du fait de son insertion dans des zones où la flore est encore bien présente (en partie en forêt d'ailleurs), la récente TCD Kumme a probablement eu un impact sur son environnement direct bien plus important que ce 3S. Et en plus, elle n'est utilisée (et utilisable) que 4 mois par an, alors que ce 3S sera exploité 10 à 11 mois par an (le reste du temps étant dédié aux travaux de maintenance nécessaires à son fonctionnement).


D'ailleurs, Zermatt a basculé dès aujourd'hui dans sa configuration estivale : la piste de retour vers Trocknersteg est fermée, et les TK Plateau Rosa ouvert. Nouveauté cependant : le TK Grenzlift est fermé et la remontée vers le Petit Cervin s'effectue donc via le nouveau 3S.

Ce message a été modifié par chris2002 - 02 juillet 2023 - 08:11 .

[marie738]

Il y a quelque chose qui m'ėchappe.
C'est quoi l'intérêt de faire un aller retour jusqu'à Cervinia depuis Zermatt sans skis ? La station n'est vraiment pas terrible.

Le plus interessant ça serait plutõt de faire un AR Cervinia Zermatt mais je ne pense pas qu'il y ait des touristes asiatiques qui viennent loger à Cervinia ?

[Clément05]

@chris : l'impact environnemental ne se limite pas à l'emprise au sol de l'installation il y a aussi toute sa fabrication et son utilisation. Et là plus l'installation est grosse, plus elle consomme de matériaux et est gourmande en électricité et donc, plus son impact est important. À partir de là le 3S Trockener Steg - Klein Matterhorn doit être l'une des rm avec le bilan carbone le moins bon, ce 3S suit mais il a l'avantage de ne pas disposer de pylônes.

Ces aspects sont souvent ignorés ou balayés par les stations, raison pour laquelle en France on demande de plus en plus un bilan carbone détaillé. Cela permet de compter les Teq CO2 comme on compte les € (les CHF ici).

Ce message a été modifié par Clément05 - 02 juillet 2023 - 08:47 .

[Rothorn]

Clément05, le 02 juillet 2023 - 08:45 , dit :

@chris : l'impact environnemental ne se limite pas à l'emprise au sol de l'installation il y a aussi toute sa fabrication et son utilisation. Et là plus l'installation est grosse, plus elle consomme de matériaux et est gourmande en électricité et donc, plus son impact est important. À partir de là le 3S Trockener Steg - Klein Matterhorn doit être l'une des rm avec le bilan carbone le moins bon, ce 3S suit mais il a l'avantage de ne pas disposer de pylônes.

Ces aspects sont souvent ignorés ou balayés par les stations, raison pour laquelle en France on demande de plus en plus un bilan carbone détaillé. Cela permet de compter les Teq CO2 comme on compte les € (les CHF ici).

Par cette logique vous devez mourir et pouvez plus rien faire. Tout ce qu'on fait consomme de l'énergie. Arrêtez avec cette idéologie verte que la planète se quadruplierait par un multiple d'émission CO2 par chaque soupir, comme d'émettre 25 kg de CO2 voyageant de Zurich à Brigue, comme fait croire l'horaire CFF. C'est ridicule.

[Ropeways94]

Mis à part ces grands discours qui ne changes à rien.

Quelqu'un aurait'il pris quelques photos ?

Ce message a été modifié par Ropeways94 - 02 juillet 2023 - 09:52 .

[marcskie]

Pour le tk de la Gobba Di Rollin c'est dommage qu'on aie perdu la piste qui partait de la Gobba Di Rollin direction Plateau Rosa.
Il fut une époque ou elle n'était pas en permanence la chasse gardée des coureurs, et sur laquelle on pouvait skier.

C'était la plus belle piste skiable en plein été sur le domaine de Zermatt, exception faite de la noire qui n'a duré qu'une ou deux saison et qui partait directement depuis le Petit Cervin direction la gare aval des tk de Plateau Rosa.

Pour ce qui concerne le prix du billet à 240.- c'est totalement abusé.
Un vol panoramique en hélico coute moins cher. Un vol de 20 minutes autour du Cervin c'est 220.- par personne !

Un vol de 30 minutes autour des Combin au départ de Sion c'est 300.-

Un vol de 20 minutes au départ de Lauterbrunnen pour aller tourner autour de l'Eiger, du Monch, de la Jungfrau c'est 260.-

Je précise juste que c'est pour la comparaison, je suis 100% anti vols touristiques en hélico et héliski.

De toutes façons je ne suis pas concerné par cette offre, vu que si j'y vais c'est en ski, en payant le aussi très cher abonnement de ski.
Ou avec une paire des crampons...

[Nico05]

Ropeways94, le 02 juillet 2023 - 09:52 , dit :

Quelqu'un aurait'il pris quelques photos ?

Il y a quelques photos dans ce sujet Alpinforum en page 258 : https://www.alpinfor...=248&start=6425

Je prends le risque de publier ici un article du quotidien valaisan Le Nouvelliste, qui relate l'inauguration du nouveau 3S. Je reprends ici l'article car je le trouve très complet et abordant l'ensemble des points relatifs au projet (notamment les questions environnementales).

Article du Nouvelliste 01.07.2023 :

Le Nouvelliste dit :

Avec sa télécabine de luxe, Zermatt inaugure un pont spectaculaire entre la Suisse et l’Italie

Par Damien Rapalli

L’ascension démarre à Zermatt. Une première télécabine survole le hameau de Furi qui laisse vite place à des prairies verdâtres ou broute un troupeau de nez-noirs.

Scharzsee, 2583 mètres d’altitude. Sous les câbles des remontées mécaniques, un désert de roches. Puis vient le premier arrêt à Trockener Steg. 2939 mètres. Une seconde télécabine, plus spacieuse et luxueuse, survole le glacier Théodule et emmène une poignée de touristes à la station la plus haute d’Europe.

Perché à 3883 mètres, le Matterhorn Glacier Paradise est en fête. Depuis vendredi, la station haut-valaisanne célèbre une nouvelle liaison câblée de 1,6 km. Un tracé sans pylône relie en quatre minutes le Petit Cervin et Testa Grigia. De l’autre côté de la frontière, ce pont entre la Suisse et l’Italie a attiré les curieux.

Vers un tourisme 4 saisons

Ce samedi, une journée porte ouvertes proposait à la population d’effectuer cet aller-retour gratuitement. Mais pour les touristes, le prix de l’expérience coûtera 240 francs l’aller-retour. Dans la foule, Franz Julen se dit heureux de prendre part à cette journée historique: «C’est depuis 80 ans qu’on rêve de cette liaison. Le premier plan de cet itinéraire date de 1939», souligne le président du conseil d’administration de Zermatt Bergbahnen.

Baptisé Matterhorn Glacier Ride II, l’itinéraire compte dix cabines qui affichent chacune une capacité de 28 places. Réunies, elles peuvent transporter 1300 personnes par heure. Cette inauguration complète définitivement le projet Matterhorn Alpine Crossing. Considérée comme une expérience au cœur des Alpes, elle est destinée à dynamiser le tourisme quatre saisons: «Ce produit va surtout nous aider pour le tourisme d’été. Zermatt va devenir de plus en plus une destination sur 365 jours», note Franz Julen qui y voit un avantage: «Cela nous permettra d’offrir aux collaborateurs des contrats de 12 mois et de garantir une qualité de service».

Se rapprocher de Milan et Turin

L’une des missions principales de ce nouveau tracé est de rediriger un flux de voyageurs en particulier. «Le marché de l’Italie du Nord se rapproche pour le Valais. Et les métropoles de Milan et de Turin ont un grand potentiel pour attirer de nouveaux vacanciers», souligne Daniel Luggen. L’argument du directeur de l’Office du tourisme de Zermatt est appuyé par Franz Julen «La plupart qui arrivent en Europe débarquent à Milan. Après avoir visité plusieurs villes italiennes, ils se rendent à Paris. L’objectif maintenant est de les amener à Cervinia», explique-t-il en citant les voyageurs d’Asie, du Moyen-Orient ou d’Amérique.

elon Daniel Luggen, Matterhorn Alpine Crossig doit aussi «aider à garder le plus longtemps possible les touristes à Zermatt». Pour ce faire, les remontées mécaniques de la région n’hésiteront pas à passer à la caisse: «Nous avons investi 140 millions dans les deux remontées mécaniques. D’autres investissements sont prévus, notamment pour un restaurant au Matterhorn Glacier Paradise, mais aussi pour d’autres expériences et évènements uniques. Avec un cash-flow annuel de 40 millions, nous pouvons faire face à ces investissements futurs», complète Franz Julen.

Sur les douze prochaines années, Zermatt Bergbahnen envisage d’investir quelque 200 millions de francs dans les deux remontées mécaniques et leur mise en valeur.

Une «disneylandisation» des cimes?

Alors que la station de Testa Grigia voit toujours plus de curieux débarquer, une question s’impose. Une infrastructure aussi grandiose, dans un paysage aussi sublime, ne donnerait-il pas raison à ceux qui dénoncent une «Disneylandisation» des cimes? Pas selon Franz Julen qui souhaite rester fidèle au prestige inhérent à Zermatt: «On ne veut pas de tourisme de masse. Zermatt est une station de qualité avec des prix premium. Nous devons rester haut de gamme», argumente-t-il avant d’annoncer la durabilité du projet: «Nous travaillons en respectant au mieux la nature, notamment grâce aux installations photovoltaïques qui ont été intégrées au projet».

Cette nouvelle liaison câblée spectaculaire ne propose rien de moins qu’un voyage au pied du Cervin, assis sur des sièges chauffants, dans des cabines signées Pininfarina, un studio italien connu pour ses créations pour Maserati et Ferrari. Quand il s’agit de dompter la nature, Zermatt ne fait pas dans la demi-mesure.

3 Questions à Rafael Matos-Wasem, géographe, spécialiste du tourisme durable, enseignant à la Haute Ecole de Gestion de la HES-SO Valais-Wallis.

«Face au gigantisme et aux superlatifs, nous avons besoin d’un tourisme plus sobre»

Certaines associations ou partis politiques dénoncent une «Disneylandisation» des Alpes… Nos montagnes sont-elles devenues des parcs d’attractions?

Oui, dans le sens où la montagne se voit transformée en un décor. Dans les pays occidentaux, on constate la mise en place d’une société des loisirs, la «festivalisation» d’espaces urbains et extra-urbains de plus en plus étendus. Les Alpes sont ainsi soumises à une artificialisation et dénaturation progressives pour le bonheur d’urbains d’ici et d’ailleurs qui s’ennuient et qui cherchent du «fun». Cela engage d’importants capitaux, ce qui conduit à une privatisation des paysages. Cette «mise en tourisme» des paysages, appartenant à tous, bénéficie surtout à une frange de la société (actionnaires, usagers fortunés).

Cette commercialisation de nos montagnes est-elle un concept récent ou s’inscrit-il dans une continuité historique?

La mise en valeur des Alpes suit de près l’essor du tourisme moderne que l’on doit à l’aristocratie et à la bourgeoisie industrielle britanniques. Les révolutions industrielles et les avancées techniques ont facilité la conquête des cimes. Songeons aux trains à crémaillère, aux ascenseurs panoramiques et aux fastueux hôtels de montagne vivriers d’innovations techniques. Les idées démesurées ne datent pas d’aujourd’hui. Ainsi, en 1906, un projet prévoyait l’installation d’un observatoire panoramique sur le sommet du Cervin atteignable en train de montagne et en ascenseur. À la suite du tollé qu’il provoqua, ses initiateurs le retirent. De ponctuels, les projets se sont démultipliés. Ils concernent à présent des superficies de plus en plus vastes, ainsi que des flux croissants de visiteurs.

Face à la pression du tourisme de masse, les modèles de développement touristique ont-ils d’autres choix que la mise en scène et la commercialisation de l’expérience alpine?

C’est une question de volonté politique et d’objectifs. Nous sommes englués dans un modèle de croissance infinie et de concurrence effrénée. Les superlatifs et le gigantisme sont de mise. Comme s’il fallait écraser les rivaux en visant de plus en plus haut et en étant plus spectaculaire encore. Les touristes huppés d’outre-mer auront tout le loisir de contempler des glaciers condamnés à disparaître à plus ou moins brève échéance, tout en contribuant à leur disparition avec les émissions de gaz à effet de serre résultant de leurs déplacements en avion. Une société et un tourisme plus sobres sont nécessaires.

Lien vers l'article : https://www.lenouvel...term=2023-07-02

De plus, la Radio Télévision Suisse a également publié un reportage sur l'inauguration. Lien vers le reportage RTS 01.07.2023.

Ce message a été modifié par Nico05 - 02 juillet 2023 - 10:40 .

[chris2002]

marcskie, le 02 juillet 2023 - 10:28 , dit :

Pour ce qui concerne le prix du billet à 240.- c'est totalement abusé.

Mais parfaitement en ligne avec la Jungfraujoch, qui est le principal "concurrent" : Grindelwald - Jungfraujoch A/R c'est 224 CHF.

D'ailleurs, il faut aussi préciser les prix, parce que la majorité des utilisateurs "individuels" ne fera pas l'A/R jusqu'à Cervinia (cela n'a quasiment aucun intérêt). Et les groupes organisés disposent généralement de tarifs spécifiques.
Zermatt - Petit Cervin A/R c'est 120 CHF.
Zermatt - Petit Cervin - Testa Grigia A/R c'est 184 CHF (oui l'emprunt du nouveau 3S coûte 64 CHF a lui tout seul )
Idem jusqu'à Cime Bianchi Laghi A/R : 204 CHF.
Idem jusqu'à Plan Maison : 222 CHF.

Et depuis Cervinia :
Cervinia - Petit Cervin A/R : 120 euros (117 CHF)
Cervinia - Petit Cervin - Trocknersteg A/R : 179 euros (174 CHF).
(il y a quasi-parité entre CHF et Euro actuellement).

Pour comparaison, le Gornergrat c'est 134 CHF (avec possibilité de monter par Furi - Riffelberg), le Schilthorn c'est 108 CHF, le Tiltis 96 CHF, le Stanserhorn 74 CHF

En France, l'Aiguille du Midi c'est 75 euros (hors promotions).
Pour avoir une expérience comparable avec celle proposée par Zermatt (survol d'un ou plusieurs glaciers), le circuit Chamonix - Aiguille - Pointe Helbronner AR c'est 113 euros.
Coté italien pour accéder à la pointe depuis Courmayeur, c'est 59 euros l'A/R (55 en cas d'achat en ligne)
Ce qui permet d'ailleurs de calculer une expérience comparable "théorique" entre Chamonix et Courmayeur par les sommets*: 113 + 59 = 172 euros (je dis théorique car en pratique c'est il me semble compliqué à réaliser vu le manque de coopération entre les deux opérateurs et il faudrait probablement combiner des billets acheter sur place).

Bref, les tarifs sont très élevés, mais ils ne dépareillent pas forcément tant que cela, si on prend des trajets "réalistes" (réaliser la traversée complète n'est pas réaliste, sauf pour quelques groupes organisés étant déposés en car à Cervinia et récupérés ensuite à Täsch...) et si on compare à des offres comparables ailleurs en Suisse ou à proximité.

Et là encore, pour ceux qui ont un abonnement général ou un demi-tarif, les tarifs suisses peuvent généralement être divisés par deux. Ce qui n'existe pas vraiment en France ou en Italie. Donc pour 1/3 de la population suisse (plus de 3 millions de demi-tarifs sont en circulation), les prix pratiqués sont plus compétitifs qu'à l'étranger, alors même que le niveau de vie des suisses est bien plus élevé.
(les dindons de la farce, c'est surtout les touristes individuels étrangers).

*d'ailleurs, si les deux opérateurs étaient capable de s'entendre, cela pourrait faire une sacrée concurrence à Zermatt, car niveau organisation, pour les tours opérateurs, envoyer les touristes traverser par la Mer de Glace pendant que le car avec les baggages transite par le tunnel du Mont Blanc est beaucoup plus simple à organiser que déposer les touristes à Cervinia, passer par le St-Bernard ou le Simplon et les récupérer ensuite à Täsch.
Et comparativement, la traversée de la mer de Glace est pour moi bien plus belle que celle permise par le tronçon Trocknersteg - Petit Cervin - Testa Grigia. Après bon, les goûts et les couleurs...

Ce message a été modifié par chris2002 - 02 juillet 2023 - 11:24 .

[Cookie]

Voici un petit retour de la première journée d'ouverture au public :

L'installation est équipée de 10 cabines Symphony dont 2 avec vitrage au sol comme sur l'autre 3S, numérotées à la suite des 25 premières (26 à 35).
La gare amont est plus courte qu'habituellement en raison du manque de place. Les cabines font un arrêt complet en gare de quelques secondes, à 2 emplacements dans le contour pour le débarquement et l'embarquement. L'appareil roule à 7.5 m/sec mais ralenti à 5 m/sec lors des entrées et sorties des cabines en gare. Il n'y a pas de garage pour les cabines, elles sont stockées dans les voies à raison de 5 cabines par gare. Un rail équipé d'un palan permet en gare amont de transférer une cabine sur l'autre appareil pour la maintenance des véhicules qui se fera à Trockener Steg.


Gare aval à Testa Grigia avec une entrée basse pour les skieurs, à l'image de ce qui a été fait à Trockener Steg sur l'autre 3S. L'entrée principal est située au niveau du quai du téléphérique Italien.


Vue de l'autre côté


La ligne au complet avec une unique portée de 1600 m et 6 cabines en ligne


Les cabines s'envolent en direction du Klein Matterhorn


Contour de la gare aval avec deux cabines à l'arrêt sur leur emplacement pour le débarquement et l'embarquement des passagers


Poste de conduite avec à droite un escalier mécanique qui permet de ressortir de la gare aval depuis le quai côté descente


Cabine Symphony dans le contour


Vue sur la mécanique avant de descendre rejoindre le quai pour l'embarquement


Cabine engagée dans le lanceur


Vue sur Testa Grigia avec l'arrivée du téléphérique Italien à gauche


Survol des téléskis sur glacier


Vue inhabituelle des téléskis Plateau Rosa 1 à 3


Approche de la gare amont au Klein Matterhorn


Gare amont des 2 téléphériques 3S


Pieds spéciaux du pylône de soutient des sabots de la gare amont


Entrée des cabines qui est équipées de portes coulissantes pour fermer complètement la gare


Les cabines partent et arrivent simultanément en gare amont


Vue sur le contour et la gare plutôt courte


Cabine arrêtée dans le contour et tunnel de sortie menant à la galerie principale


Poste de conduite et contour. L'accès au départ s'effectue depuis le quai de l'autre 3S et non par un tunnel


Gare amont côté lanceur juste après le contour. Deux Direct Drive entraînent l'installation


Avec deux cabines


Prêt au départ pour la descente


Sortie de gare


Cabine Symphony qui reprends à l'identique la ligne graphique du 3S Matterhorn Glacier Ride I




Vue sur l'unique portée depuis le quai de la gare amont

Voilà pour ces premières photos !

Ce message a été modifié par Cookie - 02 juillet 2023 - 13:43 .