Posté 24 octobre 2024 - 13:16
Salut tout le monde,
Je comprends que certains soient attachés à l’idée de maintenir le ski coûte que coûte, et je respecte cet attachement, surtout quand cela concerne une station comme l’Alpe du Grand Serre. Mais soyons réalistes : nous ne pouvons plus continuer à vivre dans le passé. La réalité, c'est que les stations de moyenne montagne sont en sursis, et ce n'est pas en continuant à investir dans des infrastructures coûteuses que nous allons sauver quelque chose qui est voué à l'échec d'ici quelques années.
On nous parle souvent d’investir dans des remontées mécaniques modernes pour « remonter le front de neige » à des altitudes plus élevées, comme si cela pouvait régler le problème. Mais soyons honnêtes, combien de temps ces nouvelles remontées seront-elles rentables ? Les études climatiques sont sans appel : la neige disparaît à un rythme inquiétant. Le Col de Porte, par exemple, a déjà vu une réduction de 40 % de son enneigement depuis les années 60 (données de 2020). Et ça s’accélère de plus en plus. On fait quoi, on monte encore plus haut d’ici dix ans, quand il n’y aura plus assez de neige pour rentabiliser ces investissements ?
Ensuite, il y a la question de la rentabilité estivale. On nous vend l’idée que ces remontées pourront aussi attirer du monde l’été pour des activités comme la randonnée ou le VTT. Mais franchement, qui peut garantir que ces infrastructures seront assez fréquentées pour couvrir les coûts faramineux de leur installation et entretien ? Une remontée, c’est plusieurs millions d’euros. En combien d'années comptez-vous la rentabiliser, alors que la saison de ski se raccourcit d’année en année ? L'avenir des stations de moyenne montagne n'est plus dans le ski, et il est temps d’arrêter de le nier. Plutôt que de dépenser de l’argent public pour prolonger artificiellement la vie de ces infrastructures, il serait plus sage de réfléchir à un nouveau modèle pour nos montagnes, un modèle qui prenne en compte le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui, pas celui d’hier.
Alors, qu’est-ce qu’on fait ? On continue de repousser l’échéance en fermant les yeux ou on affronte la réalité avec un peu de bon sens ?