[nicobsa]

Dès que des aventuriers commencèrent à utiliser des skis, ils ne cessèrent pas de les « bricoler », d'abord pour les rendre simplement utilisables (Henri Duhamel a bataillé pour obtenir des « fixations » qui tiennent), puis pour en accroître les performances. Lorsque, dès les années 1920, des constructeurs se sont équipés pour produire des skis « en série » ils améliorèrent les géométries, les constituants et les équipements pour arriver à transformer les « planches » du début en outils techniques, ce qui n'a pas empêché les « toujours bricoleurs de génie ( !) » de continuer à phosphorer et inventer des ustensiles inédits. Certes, la plupart restèrent dans leurs cartons sans aucune possibilité de commercialisation mais quelques-uns firent surface. Citons par exemple le mono-ski (comme le «Word Cup » de Duret), le vélo-ski, quelques skis pliants (par exemple le modèle «Evolution» de Sun et Snow, en 1976), les «skis-ailes» et «ski-voiles» («ski-bird», «easy-ski») comme celui de Bettembourg, les «taille de guêpe» (comme le «Monostar» de Dynastar) et, naturellement, les multiples types de «snow-board» et autres « nouvelles glisses ».
Mais les élucubrations fantaisistes sans lendemain méritent au moins qu'on les cite, ne serait-ce que pour leur valeur imaginative . Citons
- le «raquette-ski», sorte de petite barquette avec des courroies de fixation réglables,
- le «ski-luge» à guidon avec siège au ras de la neige et une direction par un patin commandé par câble
- le ski à coussin d'air où une hélice fixée à la spatule actionne un petit compresseur qui est censé envoyer de l'air sous pression dans une série de tuyères de la semelle,
- le déflecteur de spatule hérité de la compétition automobile (ancêtre probable de «l'Air-Flo System» de Dynastar),
- le ski à assistance électrique où un roue arrière, couplée à un générateur, envoie du courant pour chauffer la semelle du ski et favoriser ainsi son glissement ( ! ! ! !),
- le vélo-ski tripatins : comment se serait-il comporté en virage ?
- le ski-luge à guidon s'utilisant debout,
- le monoski constitué de deux skis accolés par un dispositif élastique,
- le «sur-jambe» métallique articulé,
- le raidisseur automatique fixé sur bâton et prétendant faciliter la «flexion-extension»,
- le surf issu d'une simple planche de skate où l'on a remplacé les roues par des patins...
Il ne faut pas sous-estimer les efforts de tous les «trouve-tout» qui ont pondu ces systèmes au prix d'efforts intellectuels, de longs travaux d'atelier et du coût des dépôts de brevets... .car la plupart de ces cogitations étaient brevetées avant même que l'on sache si leur produit pouvait être fabriqué et commercialisé ! L'essentiel était bien de participer à la marche du progrès !

Origine document : revue« ski français »